de Eiwhaz » Mer 24 Oct 2012 20:50
La notion de souffrance ne se définit pas ...
En fait, c'est Ă force de cĂ´toyer ces enfants, ces adultes, que l'on comprend, que l'on sent, que l'on sait.
Quand un enfant hurle comme s'il était torturé simplement parce qu'un bruit l'a gêné.
Quand un enfant frappe l'autre parce qu'il a fait quelque chose qu'il ne supporte pas.
Quand l'enfant verbalise et te dis "j'ai mal, je ne vais pas bien".
Les comportements agressifs, ou peureux ou autres ne sont que les symptĂ´mes de cette souffrance.
Par exemple, cet après midi, un enfant s'est uriné dessus. Il a passé une bonne partie de l'après midi enfermé dans les toilettes, ou bien à crier ou s'enfuir. C'est ma binôme qui était avec lui, le connaissant mieux que moi. La femme d'entretien s'en est mêlée, parce qu'elle n'était pas contente de devoir nettoyer le sol. L'enfant s'est mis à hurler, et a ressenti la réaction de la femme d'entretien comme une terrible agression. Il est ultra sensible. Ma binôme m'a rejointe, et l'enfant n'a pas voulu s'asseoir à côté d'elle, parce qu'elle était là quand cela s'est passé, et que être près d'elle ne faisait que raviver la blessure.
Là , tu vois bien que l'enfant est en souffrance, car la moindre remarque, le moindre bruit qui diffère de sa notion des choses le rend instable, violent, envers lui même ou les autres.
L'éducateur est aussi là pour protéger. La plupart des autistes (je ne compte pas ceux atteints du syndrome d'Aspeirger) ont une notion de la réalité totalement différente. Ce qui est normal pour nous peut leur renvoyer des choses très violentes qu'ils ne sont pas capable d'expliquer. Ils ont besoin de repères, d'apaisement, et se contiennent avec quelques stéréotypies. L'éducateur est là pour médiatiser cette souffrance, comprendre quels sont les repères de l'enfant, et l'aider à se structurer, non pas normalement, mais plutôt dans l'optique qu'ils ne se sentent pas constamment en décalage. Un éduc qui souhaite faire rentrer un autiste ou un psychotique, ou un schizo ... dans une norme n'a rien compris. C'est à nous d'essayer de comprendre ce qui anime l'enfant ou l'adulte, pour trouver après un moyen de vivre sans qu'il soit constamment en crise.
Je ne peux pas te définir cette souffrance, car c'est l'expérience qui te permet de la voir, et après de la comprendre. J'aime travailler avec les autistes parce que je me sens à l'aise face à eux. J'ai des facilités à entrer en relation avec eux, à voir ce qui leur parle, et à comprendre rapidement ce qui les angoisse. Mais c'est un truc que tu as avec le temps, c'est assez difficile à expliquer.
Si toi aussi tu es névrosé, clique ici : http://eiwhaz.unblog.fr/ Et d'ailleurs, même si tu n'es pas névrosé, tu peux cliquer.