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Shinobi

Section Test.


The GG Shinobi
26/04/1991
Edité par Sega
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Shinobi
??/??/1991
Edité par Sega
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Shinobi
??/??/1991
Edité par Sega
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Console: Sega Game Gear
Genre:Action
Développeur: Sega
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Sega Game Gear

Photo de la boite de Shinobi
Shinobi, capture d'écran Shinobi, capture d'écran Shinobi, capture d'écran
Dans chaque ère et quel que soit le domaine dont on parle, il y a des éléments qui auront marqué les intéressés de l’époque. Abordons ici le laps de temps à cheval entre la fin des années 80 et le début des années 90. 1989, dans le domaine des jeux vidéo : Sega mettait tous les fans de jeux d’Action d’accord avec l’excellent et aujourd’hui cultissime Shinobi. Durant la même période, dans le domaine des séries pour jeune public, c’est la totale émulsion autour des Sentais, ce genre télévisuel mettant en scène des groupes de jeunes héros aux super pouvoirs pouvant faire rougir tous les guérilleros du pistolet à eau et arborant des couleurs éclatantes rendant jaloux Michou tout de bleu et paillettes vêtu. Si ce style peut aujourd’hui sembler kitsch à souhait et mal joué, il n’en est pas moins indéniable que, en leur temps, Ultraman, Bioman et autres Power Rangers séquestraient un nombre incalculable d’enfants devant leur poste de télévision. Alors, pourquoi je vous parle de ces deux éléments qui auront marqué leur génération? me direz vous. Et bien tout simplement parce qu’en 1991 Sega les versa dans de l’eau bien chaude, remua le tout, le mit au four, ce qui donna Shinobi sur Game Gear.

Alors que donne cet opus exclusif? Véritable réussite, ou œuvre aussi ratée que le générique français de Bioman chanté par Bernard Minet? La réponse après quelques lancers de Shuriken.


Scénario (-)

Bon, je ne vais pas ici vous faire l’affront de noter le scénario de ce soft tant celui-ci est mince, mais je vais tout de même vous en faire une rapide mais complète description.

Joe Musashi, le shinobi rouge, combat à présent le mal épaulé par quatre nouveaux compères aux couleurs flashy. Malheureusement, les quatre nigauds se sont fait capturer puis hypnotiser par un grand méchant. Mais qui est donc celui qui ose défier le clan des Shinobis? On ne parle pas ici de Zeed, ni de Cyber Zeed mais bien de Neo Zeed qui a en plus eu l’audace de bâtir son nouvel empire sous le nom de Neo City. Le valeureux Joe va donc devoir, encore une fois, braver tous les dangers pour libérer ses quatre comparses (ça change des habituels otages) et mettre une bonne grosse piquette au chef de ce gang peu recommandable.

Voilà pour le scénario. C’est mince? Ah mais je vous avais prévenus!!!

Réalisation 17/20

Qui a dit que la Game Gear était une console portable ne proposant que des portages de sa sœur la Master System? Surement pas moi, même si ça a souvent été le cas, la preuve en est de ses nombreuses exclusivités et que la (trans)portable a encore vécu longtemps après la console 8-bits de salon. La concurrente du Game Boy se payait même parfois le luxe de faire mieux que son ainée au niveau de la qualité des graphismes qu’elle offrait. Ce GG Shinobi ne déroge pas à la règle et nous offre un résultat vraiment remarquable pour nos yeux. Tout commence avec une petite scène faite d’images fixes du plus bel effet et se termine par un générique de fin sur fond de coucher de soleil.

Si les ennemis peuvent parfois sembler raides comme des automates, les ninjas que l’on aura à contrôler sont, quant à eux, animés de la meilleure façon qui soit. Les mouvements sont fluides, exempts de toute saccade et l’on n’a pas de mal à les suivre de nos pupilles. Vu que l’on parle d’eux, abordons ici la diversité des ennemis de nos cinq agiles. Nous pourrons en découdre avec des dockers lanceurs de tonneaux, des ninjas lanceurs de dynamite marchant au plafond, d’autres nous frappant de leur sabre, des mechas, des clones de Shredder se transformant en boules piquantes invulnérables, des sosies de Vega nous attaquant au corps à corps et bien d’autres. Leur réalisation est tout ce qu’il y a de plus bluffante, très détaillée et pleine de couleurs, toujours en lien avec le thème du niveau auquel ils appartiennent (rien de choquant à voir des dockers dans un port). Certains seront même entièrement repris de l’épisode original sorti sur borne d’Arcade en 1987 comme les ninjas surgissant de l’eau avec leurs bombonnes d’oxygène dans le dos.

Parlons maintenant des décors toujours de si bonne qualité avec leur level design recherché et offrant une diversité appréciable, tantôt orientés en vertical, tantôt en horizontal. Nous aurons cinq niveaux, tous découpés en trois sections différentes dont l’affrontement avec le Boss (sauf pour le dernier qui en compte bien plus), à traverser abordant chacun un thème différent. Lors de notre passage en ville, nous pourrons nous faufiler sur les toits des véhicules roulant sur l’autoroute avec les buildings défilant en arrière plan, ce qui impliquera plusieurs scrollings différents -de bonne augure pour un jeu 8-bits- pour ensuite faire l’ascension de quelques immeubles. Nous pourrons ensuite nous diriger vers la forêt aux arbres gigantesques et où les branches nous serviront de perchoirs pour ensuite enchainer les étages d’un dojo jusqu’à son sommet. Si le cœur nous en dit, nous pourrons aussi nous aventurer dans un torrent parsemé de rondins flottant au milieu des montagnes rocheuses, puis en leur sein. Il nous sera aussi possible d’en découdre avec des dockers à l’extérieur puis à l’intérieur d’une zone portuaire sous une pluie battante avec les vagues pour toile de fond. Le dernier niveau nous entrainera pour sa part à l’intérieur de Neo City et ses différentes pièces pleines de dangers à visiter.

Comme dans tout bon jeu d’action qui se respecte, chaque niveau se finira par un affrontement avec un Boss. Dans le port, vous aurez à en découdre avec un mecha monté sur chenilles, affublé d’un bras extensible surmonté d’une boule à pics, vraiment très impressionnant. Dans les Rocheuses, un Ninja aux pouvoirs de téléportation vous attaquera sur fond de cascade alors que, dans la forêt au sommet du dojo, une grosse tête flottante rouge (celle de la jaquette) vous foncera dessus. Le Boss du niveau urbain est un véritable clin d’œil à Shinobi premier du nom car il s’agit bel et bien d’un hélicoptère. Le dernier Boss finit quant à lui par se transformer en une forme vraiment très imposante et réussie (je ne vais pas vous le spoiler) et représente pour moi l’un des plus beaux Boss qu’il m’ait été donné de voir sur la console à six piles de Sega.

J’ai commencé ce test en vous parlant des Sentais, finissons ce paragraphe en évoquant les couleurs de nos cinq shinobis. Joe Musashi le rouge devra libérer ses camarades bleu, rose (qui, je le rappelle, n’est pas forcément une fille), jaune et vert. Ces cinq couleurs vous font penser à Bioman et aux Power Rangers? Je vous l’avais dit, Sega a vraiment pris le parti de surfer sur la vague Sentai mais bon, vu la qualité de réalisation offerte, on ne va pas s’en plaindre.

Gameplay 17/20

Vous l’aurez compris, le but du jeu sera de libérer les quatre Shinobis colorés avant d’aller défaire Neo Zeed dans sa forteresse, chacun d’entre eux étant retenu captif dans une zone bien précise. Ainsi, au bout des Rocheuses vous attendra le bleu alors que le jaune sera utilisable une fois le niveau du port terminé. Le rose se libérera quant à lui lors de votre affrontement urbain et le Shinobi vert vous attendra à la sortie de votre périple forestier. Une fois sauvé, chacun d’entre eux sera utilisable et possèdera ses caractéristiques propres le rendant plus ou moins utile dans tel ou tel passage.

Ainsi, Joe Musashi, accessible dès le départ, se battra au sabre et utilisera un Ninjutsu qui fera trembler la terre, annihilant tout ennemi à l’écran et pouvant faire péter des blocs de pierre pour se frayer un passage. Une fois libéré, le ninja rose se rendra utile en lançant de puissantes petites bombes, qu’il pourra projeter plus ou moins en cloche en jaugeant avec la touche haut de la croix multidirectionnelle, ainsi qu’avec sa capacité à marcher aux plafonds. Son pouvoir consistera en un halo de lumière qui éblouira ses ennemis et éclairera les zones sombres. Le ninja vert quant à lui sera capable de faire un double saut et lancera des Shurikens sur ses adversaires. S’il attaque lors d’un double saut, il lâchera neuf projectiles suivant une trajectoire à 360° (oui, exactement comme dans Revenge of Shinobi), tandis que s’il se sert de son Ninjutsu, il explosera et touchera tous les ennemis à l’écran. Passons maintenant à celui de couleur jaune, projetant des boules d’énergie qu’il pourra charger afin d’augmenter leur potentiel de destruction. Ce sera aussi le seul à pouvoir marcher sur l’eau et son pouvoir fera intervenir la foudre afin de le rendre invincible un court instant. Finissons-en avec le bonhomme bleu qui attaquera ses ennemis avec une chaine lui servant aussi à se balancer et atteindre des plates-formes éloignées en s’agrippant à de petites corniches. Son Ninjutsu lui permettra de voler en le transformant en tornade.

Le bouton Start de la machine vous sera utile pour switcher à tout moment entre les cinq colorés et pour activer votre Ninjutsu. Chaque Shinobi aura son utilité à des endroits clés du jeu, pour passer plus facilement ou pour récupérer des items fort utiles. Ainsi, il sera très difficile de passer le cours d’eau des rocheuses sans utiliser l’homme jaune et sa capacité à marcher sur l’eau, tandis que le rouge vous sera utile avec son Ninjutsu pour récupérer des bonus cachés derrière des blocs de pierre. Parlons en d’ailleurs de ces items. Si vous commencez avec quatre points de vie maximum (communs à tous les personnages, contrairement au jeu TMNT sur Nes), l’item en forme de cube vous en octroiera deux de plus, facilitant votre progression. Le cœur vous redonnera deux PV perdus, le 1UP une vie et la bombe sera à fuir dès son apparition sous peine de voir un point de vie disparaitre.

Attention SPOIL Vous l’aurez compris, connaitre le jeu sur le bout des doigts vous permettra de l’appréhender au mieux en le finissant avec le maximum de PV possible par exemple. Commencer par le niveau de la ville, filer vers le port puis terminer les Rocheuses pour finir par la forêt vous assurera d’acquérir tous les items et ainsi avoir le maximum de points de vie possible pour affronter le Boss final Fin de SPOIL

Le dernier niveau sera carrément un énorme labyrinthe dont il faudra retenir les bon choix de portes sous peine de revenir à une salle déjà visitée. Un lieu qui mettra donc votre sens logique à rude épreuve en vous forçant à switcher continuellement entre vos cinq compagnons selon les situations, vous obligeant parfois à utiliser votre Ninjutsu.

Pour résumer le tout, le Gameplay est vraiment très bien pensé, les personnages se dirigeant à la perfection et le tout mettant admirablement bien en valeur l’utilisation de cinq protagonistes différents, montrant que ce choix n’est pas qu’esthétique et dans la mouvance Sentai de l’époque.

Bande son 14/20

Si elle ne sera pas forcément remarquable à l’oreille du novice, la bande son ravira l’aficionado de retrogaming. Les bruitages sont en effet de bonne qualité, tout à fait à la hauteur pour la 8-bits à six piles. Mais ce qui chatouille le plus l’oreille, c’est bien entendu la musique, pour peu qu’on s’y intéresse un peu, chose pas forcément facile tant l’action frénétique nous focalise sur les images. Les thèmes musicaux ont d’ailleurs été mis en œuvre par une légende des bandes son à la sauce Sega, j’ai nommé le mythique Yuzo Koshiro. S’il est aujourd’hui reconnu pour des créations Megadrive comme la série des Streets of Rage, The Revenge of Shinobi ou encore La Légende de Thor, le monsieur a aussi signé de nombreuses mélodies pour des hits dédiés à la console portable comme Sonic The Hedgehog, Batman Returns et, bien évidemment, les deux épisodes exclusifs de Shinobi. Il collaborera plus tard à la bande son du tristement célèbre Shenmue. Les fans de la saga ne se sentiront pas lésés en entendant la musique audible lors des affrontements contre les Boss, c’est en effet la même que dans Shinobi premier du nom sur Master System.

Une bande son d’excellente qualité, faisant honneur à la grosse portable de Sega, mise en œuvre par un expert de la profession mais qui, malheureusement, n’arrivera pas forcément comme il se doit à l’oreille du joueur, laissant la place à l’action visuelle.

Durée de vie 13/20

Si les quatre premiers niveaux demanderont une petite de dizaine de minutes chacun à tout amateur du genre, le dernier nécessitera quant à lui de nombreuses minutes de déambulation à qui ne le connait pas sur le bout des doigts alors que celui pour qui cette dernière aventure n’a plus de secret mettra un quart d’heure à voir apparaitre le Boss final. Comme souvent, les patrons peuvent avoir l’air corsés à première vue mais se défont rapidement lorsque l’on repère les mécanismes menant à leur annihilation et, comme souvent aussi, on devra affronter les quatre premiers avant d'en découdre avec le terrible chef de Neo Zeed. Le jeu n’est pas ce qu’il y a de plus difficile mais bénéficie d’une replay value conséquente grâce à la possibilité d’en explorer tous les recoins à l’aide de ninjas différents, ainsi que de terminer l’aventure en récupérant la totalité des points de vie disponibles (pouvant passer de quatre pour celui qui ne prendra pas la peine de récupérer tous les items, à plus de dix pour le plus grand des explorateurs). Il faudra aussi de nombreux essais pour connaitre la façon de passer le bon lieu avec le bon ninja.

Pour finir, les vieux routards du challenge vidéoludique seront ravis, car les messieurs de chez Sega ont eu la bonne idée d’implémenter à leur création un aspect scoring qui en poussera certains à retenter l’aventure afin de repousser leurs limites.

Conclusion 16/20

Si des épisodes comme The Cyber Shinobi ou Shadow Dancer ont pu faire du tort à la mythique saga des Shinobi, cet épisode exclusif Game Gear, originellement appelé The GG Shinobi, fait d’une pierre deux coups. D’une part, il confirme la qualité et l’inventivité initiées par le premier épisode tout en y incorporant un concept nouveau et tout ce qu’il y a de plus accrocheur et stratégique par l’introduction de cinq Shinobis aux capacités bien distinctes et, d’autre part, il montre que la Game Gear, console souvent boudée des Gamers préférant sa concurrente de chez Nintendo (pour preuve regardez le nombre de tests dédiés à chacune d’entre elles sur votre site préféré), en avait dans le ventre et était capable de nous offrir des perles vidéoludiques.

The GG Shinobi est un excellent épisode exclusif à la (trans)portable de Sega qui mérite vraiment qu’on y intègre sa demi douzaine de piles pour y accorder quelques bonnes heures de jeu (si les piles ne tombent pas à plat avant la fin de l’aventure). Une suite encore plus bluffante, toujours exclusive, verra d’ailleurs le jour une année plus tard.


Article publié le 02/03/2012 Jeu testé par Icarus