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Street Fighter (Fighting Street)

Section Test.


Fighting Street
04/12/1988
Edité par Capcom
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Fighting Street
??/??/1989
Edité par NEC
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Sortie EURO non communiquée
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Console: Nec PC Engine Super CD-ROM
Genre:Combat
Développeur: Capcom
Joueurs: 1 à 2
Existe aussi sur: Amstrad CPC- Arcade- Atari ST- Commodore 64- Commodore Amiga- PC- ZX Spectrum-
Vidéo(s) commentée(s): 1
Photo de la boite de Street Fighter (Fighting Street)
Street Fighter (Fighting Street), capture d'écran Street Fighter (Fighting Street), capture d'écran Street Fighter (Fighting Street), capture d'écran
Ne vous êtes vous jamais demandé pourquoi le Street Fighter sorti en 1991 et ayant bercé l’enfance de la plupart d’entre vous était affublé d’un « 2 » ? La réponse à cette troublante énigme est simple : quatre ans avant son hit interplanétaire, Capcom s’était déjà essayé au genre des jeux de baston avec le tout premier volet de la saga Street Fighter, sorti notamment sur PC Engine CD sous le nom de Fighting Street. Oldies Rising vous offre aujourd’hui la possibilité de découvrir ce titre par lequel tout a commencé au travers des lignes qui suivent…

Scénario (-)

Street Fighter raconte donc l’histoire de deux jeunes garçons prénommés Ryu et Ken. Entrainés par le même maitre, et possédant ainsi une technique de combat identique, nos deux compères vont partir à la découverte du monde dans le but d’affronter des adversaires à leur hauteur. Ce premier épisode pose donc les jalons de l’univers qui sera ensuite maintes et maintes fois exploité, en proposant au joueur d’affronter des personnages qui seront pour beaucoup repris dans les épisodes suivants (Sagat, Gen, Birdie, Eagle et Adon). Les seules traces de scénarisation se trouveront cependant dans les écrans apparaissant au terme des combats et vous permettant de gouter au vocabulaire châtié de votre adversaire (selon l’issue du combat, ce dernier se moquera de vous ou vous dira que de nombreux combattants plus forts que vous existent), ainsi que dans la mythique carte du monde montrant vos déplacements.

Gameplay (8/20)

Ce premier volet de la saga est à la fois proche et éloigné de son successeur. Proche parce qu’il pose les bases du gameplay qui sera repris dans ce dernier, éloigné parce que la qualité dudit gameplay laisse franchement à désirer. Les combats mettront donc en présence deux combattants disposant chacun d’une barre de vie. Les deux protagonistes devront se battre jusqu’à ce que la barre de l’un d’entre eux descende à zéro. Vous aurez à votre disposition une touche de coup de pied et une touche de coup de poing. Ici, la puissance des coups sera gérée par le temps d’appui sur les touches correspondantes (contrairement à Street Fighter 2 dans lequel vous avez trois touches pour chaque coup, chacune correspondant à un niveau de puissance). Ainsi, plus vous appuierez sur une touche, plus le coup porté sera puissant mais il vous laissera vulnérable pendant un court moment compte tenu de sa lenteur. Mais là ou Capcom marque un réel tournant dans ce genre qui en était à l’époque à ses balbutiements, c’est dans la possibilité offerte au joueur de lancer des coups spéciaux. Vous pourrez ainsi, via des combinaisons entre la croix directionnelle et les touches d’action, lancer des coups dévastateurs qui feront baisser de moitié la jauge de vie de l’adversaire. Malheureusement, si l’intention était louable et terriblement innovante (Street Fighter était le premier jeu à proposer cette possibilité) de la part de Capcom, elle s’accompagnera d’un épouvantable manque de précision rendant cauchemardesque l’utilisation de ces coups spéciaux. Ainsi, si sortir un Hado-ken sera relativement simple, effectuer un Tatsumaki Senpuu Kyaku ou un Shoryu-ken relèvera de l’exploit et fera bien vite abandonner cette possibilité au joueur, puisqu’essayer de sortir ces deux attaques sera bien souvent synonyme de défaite. Un autre problème résidera dans l’impossibilité de donner des coups librement en l’air. Ainsi, vous ne pourrez déclencher vos coups aériens que lorsque vous aurez atteint un certain point de votre trajectoire de chute, ce qui permettra à votre adversaire d’anticiper aisément vos mouvements. Enfin, la garde horriblement mal gérée vous dissuadera également très vite de l’utiliser, vous incitant ainsi fortement à foncer dans le tas les poings en avant. Capcom nous propose donc ici un jeu regorgeant de très bonnes idées, mais qui pêche par un flagrant manque de précision dans le gameplay obligeant le joueur à bourriner sans aucune technique pour sortir vainqueur des combats.

Réalisation (17/20)

Cette maniabilité médiocre est d’autant plus dommageable que le jeu n’est par ailleurs pas dépourvu d’atouts, à commencer par son aspect visuel. Vous aurez ainsi droit à des sprites énormes pour un jeu de 1988, avec un niveau de détail bluffant notamment au niveau des vêtements des personnages. Les décors, extrêmement variés, seront chacun parfaitement représentatifs du pays dont ils seront issus (allant du temple Japonais aux rues Anglaises de la ville de Londres, en passant par un splendide sanctuaire bouddiste en Thaïlande) et bénéficieront eux aussi d’un niveau de détail plus que satisfaisant. On appréciera également la fantastique vitesse du jeu tout simplement bluffante pour l’époque qui, sans atteindre le niveau d’un Street Fighter 2 Turbo, octroiera un grand dynamisme à vos combats. L’animation quant à elle sera également assez réussie, même si l’on regrettera la raideur des personnages manquant de mouvements lorsqu’ils seront immobiles. On regrettera également les quelques ralentissement qui viendront parfois ponctuer le combat, même s’ils seront assez peu nombreux. Mais l’aspect visuel n’en est pas moins superbe pour l’époque, et il y a fort à parier que la Nes n’eut pas été capable d’afficher de tels graphismes tout en proposant une vitesse d’affichage aussi impressionnante.

Bande son (14/20)

Cette beauté visuelle ne s’accompagnera hélas pas d’une bande son à la hauteur, puisqu’elle sera d’une qualité plus que discutable. Les musiques seront assez agréables et rythmeront à merveille vos combats, même si aucune d’entre elles ne sera suffisamment mémorable pour mériter une place dans votre mémoire auditive. Les bruitages, s’ils seront assez basiques, auront le mérite de bien ponctuer l’action, de même que les voix pendant le combat (entendre un « shoryu-ken » déclenche toujours un élan d’enthousiasme chez les fans de la série). Cependant, le principal point faible de cette bande son viendra de l’effroyable qualité des voix lors des dialogues post-combats qui, s’ils seront assez amusants, grésilleront horriblement au point que vous aurez du mal à discerner ce que votre adversaire vous dira. Dommage d’avoir quelque peu bâclé cet aspect du jeu qui aurait pu être l’un de ses plus gros points forts…

Durée de vie (8/20)

La longévité ne jouera malheureusement pas plus en la faveur du titre que son gameplay, puisque vous n’aurez que très peu de possibilités offertes par cet épisode. Tout d’abord, un seul personnage sera jouable (Ryu en l’occurrence). Une fois le jeu lancé vous devrez sélectionner le pays dans lequel vous voulez débuter votre périple (Japon, Chine, USA ou Angleterre). Vous devrez ensuite affronter la dizaine de personnages pour enfin vous mesurer à Sagat et terminer le jeu. La difficulté résidera non seulement dans la puissance de certains adversaires dont les coups seront parfois trois fois plus dévastateurs que les vôtres, mais également dans votre incapacité à faire répondre votre personnage aux commandes. Ainsi, vos tentatives de sortir des coups spéciaux vous feront récolter moult coups de la part de votre adversaire, vous menant directement vers la défaite. Dans ces conditions, boucler l’aventure ne sera pas chose aisée et demandera de la patience avec une bonne dose de persévérance. A noter que des niveaux bonus (chers à la série) seront présents pour varier un peu les plaisirs, comme par exemple casser une pile de tuiles ou des planches dans un temps limité. Ils interviendront à chaque fois que vous changerez de pays, c’est à dire tous les deux combats et auront le mérite d’être assez funs et rompre un peu la monotonie des combats. Vous aurez à côté de cela un mode deux joueurs vous permettant de vous mesurer à un ami qui contrôlera Ken, le frère d’armes de Ryu. Il eut été appréciable de proposer au joueur le choix de son personnage, puisque jouer en permanence avec Ryu sera finalement assez limitatif et monotone. Le replay value sera de fait assez limité, d’autant que la médiocrité du gameplay en comparaison des excellents successeurs de ce titre vous fera rapidement retourner vers ces derniers.

Conclusion (11/20)

Pour un coup d’essai, Street Fighter est un jeu somme toute assez réussi et rempli de bonnes idées sans lesquelles le jeu de baston n’aurait probablement jamais atteint la popularité dont il jouit de nos jours. Malheureusement, ces bonnes idées s’accompagnent de flagrantes faiblesses rendant l’intérêt du jeu plus que limité pour les amateurs du genre qui préféreront commencer avec un soft moins rébarbatif. On ne peut cependant que saluer l’aspect innovant de ce premier volet, sans lequel rien n’aurait été possible. A conseiller donc aux inconditionnels désireux de connaître le précurseur de cette fantastique saga…
NB : Street Fighter a été rebaptisé Fighting Street à l’occasion de sa sortie sur la PC Engine. J’ai néanmoins délibérément conservé le titre de la version Arcade qui est nettement plus parlant pour tous les fans de la saga de Capcom.


Article publié le 05/08/2008 Jeu testé par Manuwaza