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Yie Ar Kung Fu

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Sortie US non communiquée
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Yie Ar Kung Fu
??/??/1985
Edité par Imagine Software
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Console: Amstrad CPC
Genre:Combat
Développeur: Konami
Joueurs: 1 à 2 en alternance
Existe aussi sur: Arcade- Commodore 64- Commodore Amiga- Nintendo Nes- Virtual Console WII- X-Box Live-

Photo de la boite de Yie Ar Kung Fu
Yie Ar Kung Fu, capture d'écran Yie Ar Kung Fu, capture d'écran Yie Ar Kung Fu, capture d'écran
Pour ceux qui ne le savent pas encore, le Kung Fu est un art martial chinois (et non japonais). Pour être plus précis, il s'agit d'une appellation qui regroupe de nombreux arts martiaux de ce pays pratiqués à mains nues ou non. Le Kung Fu, aussi connu sous le nom de boxe chinoise (comme dans les VF des films de Bruce Lee), a été popularisé chez nous dans les années 70 avec la naissance de nombreux films et séries d’arts martiaux dont une grande partie remplit aujourd’hui les annales de la catégorie du septième art qu’est le Nanar. Véritable icône de la popculture de cette époque, Bruce Lee aura fait des émules et il est donc tout naturel de voir le phénomène Kung Fu débarquer sur un média en vogue dans les années 80 : le jeu vidéo. Et « débarquer » est un bien petit mot, « envahir » me parait plus adapté. Kung Fu, Kung Fu Master, Kung Fu Kid… on a tous un jour joué à un représentant du genre, que ce soit un Beat’em All, un jeu de plates-formes ou un fighting game.

Sorti en 1985 sur bornes d’arcade, le simulateur de combat (j’adore les expressions d’époque) Yie Ar Kung Fu, se verra adapté sur de nombreux supports la même année, notamment sur l’Amstrad CPC.


Scénario (-)

Dans Yie Ar Kung Fu, vous incarnez le jeune Oolong (qui signifie « Dragon noir » en mandarin et est aussi le nom d’un thé) qui n’a rien à voir avec le cochon schizophrène de Dragon Ball et qui maîtrise à merveille les arts anciens du Kung Fu. Fils de feu le Grand Maître de ce style de combat, il part en quête de victoires afin de redorer le blason familial et de succéder à son géniteur. Il va pour cela défier sept adversaires, tous maîtres en arts martiaux (certains étant armés), afin de parvenir jusqu’au Grand maître actuel, le fameux Blues, qui semble avoir un lien de parenté avec notre héros tant ils semblent similaires tant dans leur apparence qu'au niveau de leurs techniques.

On est d’accord, le scénario n’est pas la force du jeu et il n'est clairement pas mis en valeur au cours de la partie. En effet, il n’est évoqué que dans le manuel, comme dans beaucoup de jeux de l’époque. Alors oui, la trame scénaristique ne casse pas des briques mais on ne pourra pas en vouloir à un jeu de Kung Fu. Rappelez vous des synopsis des films du même genre. N’étaient-ils pas aussi pauvres ? Cela n'a pas empêché certains d'entre-eux de devenir des légendes. Je pense par exemple au « Jeu de la mort », le dernier film du maître Bruce Lee. Hormis quelques fioritures, son histoire aurait très bien pu coller à un jeu vidéo comme Yie Ar Kung Fu ou Spartan X dans la thématique d’une ascension et de la défaite d’adversaires à la chaîne. Alors non, Yie Ar Kung Fu ne mérite pas un prix à Cannes mais il n’est pas là pour ça non plus, comme les films du genre d’ailleurs.

Réalisation 11/20

L’Amstrad CPC464 n’était pas une bête de course, c’est bien connu. Tantôt bien laids, tantôt assez inventifs (je pense à beaucoup de jeux en 3D isométrique comme Batman ou le shoot’em up Zaxx), on a rarement qualifié les jeux sur cette machine de « beaux ». Eh bien ce ne sera encore une fois pas le cas avec ce Yie Ar Kung Fu, tout juste moyen visuellement parlant, et n’offrant en tout en pour tout que deux décors, l’un sur fond de montagnes bleutées et l’autre devant un temple chinois. Les seize couleurs de la machine sont néanmoins plutôt bien utilisées et l’on se retrouve devant des environnements assez agréables et bien typiques de l’époque et du lieu de l’action (la Chine féodale pour ceux qui ne suivent pas).

En ce qui concerne l’animation, il est clair que nous ne sommes pas devant un exemple de rapidité mais le tout est propre et sans clignotements. Alors oui, c’est un peu lent et l'on a l’impression que nos personnages flottent lorsqu’ils sautent mais ai-je besoin de rappeler sur quelle machine nous nous trouvons ? Le seul véritable problème qui rend le soft moins crédible vient des étapes d’animation qui sont décidément trop peu nombreuses, puisque vous n’en aurez aucune entre votre position de garde et votre posture d'attaque. Ainsi vous verrez Oolong passer d’une position où il est sur ses deux jambes face à l’adversaire, à une autre où il lui colle un coup de pied dans la mâchoire sans le moindre mouvement entre les deux, ce qui est un peu déroutant pour nous, joueurs du troisième millénaire

Les personnages sont quant à eux comme les décors : tellement typiques qu’ils en sont caricaturaux. Oolong, affublé de son habit caractéristique de maître Kung Fu et de ses ballerines, devra affronter une sorte de sumotori, un ersatz de Bruce Lee avec sa combinaison jaune et tant d’autres avec leurs shurikens et autres bâtons de combat. Alors oui nous sommes dans du vu et revu, mais cet aspect typique adjoint aux personnages un capital sympathie non négligeable pour le joueur.

Finalement, la réalisation de ce soft est représentative de la première génération de jeux lancée sur la machine, moyenne mais plutôt agréable à jouer.

Gameplay 16/20

Le voilà le point fort du soft. Yie Ar Kung Fu n’est pas le premier jeu de combat à être sorti dans le monde mais, à l’époque où tous nous proposaient une palette de coups composée d’un unique coup de pied et d’un simple coup de poing, celui-ci se paie le luxe d’offrir un panel de dix mouvements offensifs. Exécutables au stick ou au clavier, ceux-ci s’étendent du coup de pied sauté au coup de poing en crochet en passant par le coup de poing volant ou encore le coup de pied dans la mâchoire en position couchée (si si ça existe). Tous sont en outre faciles d’accès, reposant en effet sur l’utilisation simultanée de l’une des huit directions, du stick ou d’un clavier, et du bouton d’action. Je vous laisserai les découvrir dans la notice du jeu (disponible sur le site) car il faudra apprendre à utiliser ces coups à bon escient. En effet, chaque adversaire présente ses spécificités au combat et il faudra savoir utiliser la bonne technique face au bon combattant.

Il est d’ailleurs temps de passer en revue les troupes ennemies. Vous commencerez face à Buchu, un gros chauve se battant à mains nues et pouvant utiliser une attaque volante plus que destructrice. Une fois vaincu, Star fera son apparition armée de ses Shurikens. Gare aux lancers… Nuncha se battra, lui, à l’aide de Nunchakus (oui ils se sont creusés pour les noms…) alors que Pole utilisera un bâton de combat pour des attaques de longue portée et que Club arborera un bouclier et une massue. Arrivera ensuite Sword armé de son… de son ? de son ? de son épée bien sûr, puis Tonfun combattant avec deux Tonfa qui peuvent s’apparenter à ce que l’on appelle chez nous des matraques. Finalement, vous combattrez Blues, votre copie conforme se battant à mains nues.

Le seul problème réside dans la programmation de la hit box qui ne laisse pas passer certains coups que l’on jurerait avoir vu atterrir en plein plexus de notre adversaire.

En bref, Yie Ar Kung Fu est un jeu offrant une diversité impressionnante pour l’époque tant dans sa palette de coups ultra complète que dans son nombre d’ennemis et dans la disparité de leurs styles de combat respectifs. A savoir que la version originale comportait, elle, un total de onze combattants ennemis…

Bande son 14/20

Comme souvent à l’époque, une seule musique est présente lors de nos affrontements mais celle-ci est vraiment des plus réussies et accompagne au mieux nos joutes. Arborant des tonalités rappelant à merveille ce qu’étaient dans l’imaginaire populaire les mélodies de la Chine féodale, celle-ci est totalement raccord avec l’action, l’époque et le lieu.

Les bruitages sont quant à eux plutôt discrets, pas de quoi se retourner mais de quoi accompagner les coups portés.

Durée de vie 14/20

Yie Ar Kung Fu est un jeu de la vieille école, c’est à dire difficile, et qui ne laisse aucune place à l’improvisation. Si vous voulez en venir à bout, il faudra le connaître sur le bout des doigts, recommencer encore et encore pour savoir quelle technique utiliser contre quel combattant (ou regarder une soluce sur internet mais en 1985, ce n’était pas encore possible).

L'expérience est difficile, et il faudra batailler de longues heures pour atteindre sereinement Blues avec vos cinq vies. Vous connaîtrez la défaite, ça c’est sûr ainsi que la déception lorsque vous verrez qu’une fois votre jumeau maléfique vaincu le jeu boucle à l’infini. Et oui, les joies des années 80, un véritable parcours du combattant pour une si maigre récompense…

Vous ne pourrez pas non plus vous venger sur un ami dans le mode deux joueurs, celui-ci étant en fait, comme souvent sur micro, un mode en alternance ou chacun enchaîne les combats et compare son score avec l’autre en fin de partie.

Conclusion 14/20

Je pense qu’à l’évocation de ce jeu dans les pages d’Oldiesrising, nombreux seront ceux qui auront retrouvé leur rancœur et leur amour d’enfant, une rancœur envers un jeu difficile et demandeur qui les aura fait passer à côté de nombreuses choses comme leurs premiers baisers, des parties de foot en plein air… un amour pour un jeu qui fut mythique et qui les aura accompagnés de longues heures durant.

Yie Ar Kung Fu est un bon représentant de ces jeux des années 80 sortis sur micro-ordinateurs. Des jeux que l’on peut comparer à une femme vénale : on l’aime pour le plaisir qu’il nous apporte, mais on a envie de lui cracher dessus à chaque sacrifice que l’on fait pour lui. Un jeu que l’on se doit de posséder sur son Amstrad CPC, ne serait-ce que pour le côté novateur apporté par ses coups en pagaille.


Article publié le 15/07/2013 Jeu testé par Icarus