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Wolfenstein 3D

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Wolfenstein 3D
??/??/1994
Edité par Atari Corporation
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Sortie EURO non communiquée
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Console: Atari Jaguar
Genre:FPS
Développeur: Atari Corporation
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Nintendo Game Boy Advance- Nintendo Super Nes- PC-
Vidéo(s) commentée(s): 1
Photo de la boite de Wolfenstein 3D
Wolfenstein 3D, capture d'écran Wolfenstein 3D, capture d'écran Wolfenstein 3D, capture d'écran
La Jaguar a beau être critiquée pour la faiblesse de sa ludothèque sur le plan qualitatif, elle n'en demeurait à l'époque pas moins la reine du First Person Shooter, et ce grâce à trois titres emblématiques : Alien VS Predator, Doom, et enfin Wolfenstein 3D. C'est à ce dernier que nous allons nous intéresser au travers de cet article. Sur PC, il s'agissait là d'un jeu précurseur, connu comme étant le premier FPS « moderne », et pour avoir posé les bases d'un genre que nous retrouvons encore de nos jours. Cette adaptation Jaguar se montre-t-elle à la hauteur de la version d'origine ? Éléments de réponse à suivre quelques lignes plus bas...

Scénario

Wolfenstein 3D nous propulse au beau milieu d'un des conflits les plus destructeurs de l'Histoire, j'ai nommé la Seconde Guerre Mondiale. Vous incarnez un brave soldat allié, s'étant vu confier la délicate mission d'éradiquer la menace nazie afin d'en finir avec son chef ultime, le maléfique Adolf Hitler.

Pour les besoins de l'expérience vidéoludique, vous ne serez, bien entendu, aucunement aidé dans cette tâche pourtant herculéenne. Qui aurait imaginé qu'un homme, si brillant soit-il, parviendrait à combattre seul une armée composée de milliers de soldats ? Ce genre de digressions était pourtant légion dans les jeux de l'époque, avec des développeurs qui, plutôt que de placer le joueur au cœur d'une escouade et d'un système de coopération mal géré susceptible de tout gâcher, préféraient jouer la carte du héros solitaire capable de contrer une redoutable menace sans la moindre aide extérieure. Un pari visiblement payant, Wolfenstein 3D étant une franche réussite.

En outre, malgré sa solitude, le joueur ne sera pas pour autant dépourvu d'atouts, puisqu'il pourra compter sur un impressionnant arsenal. Se limitant à un simple pistolet accompagné d'un couteau -celui-ci n'étant utilisable qu'une fois à court de munitions- en début de partie, l'inventaire de notre héros s'enrichira au fil de l'aventure de diverses mitraillettes et autres fusils-mitrailleurs ramassés sur les cadavres des nazis tués au combat. S'y ajouteront deux armes exclusives à cette version Jaguar, à savoir un énorme Bazooka et un lance-flammes non moins redoutable. Ces derniers représenteront une puissance de feu immense, et vous permettront de faire d'immenses ravages dans les rangs adverses.

Au fil de votre progression, vous serez amené à combattre des fidèles d'Hitler, parfois mutants, voire même non mentionnés dans le livret accompagnant la cartouche. Une belle petite surprise, d'autant que ces derniers se révéleront être les plus coriaces, vous prenant totalement au dépourvu. La variété du bestiaire sera au rendez-vous, alternant de manière admirable entre officiers SS, simples soldats, chiens, officiers et tout un tas d'autres variantes que je vous laisse le loisir de découvrir par vous même. A l'époque de la commercialisation du jeu, dans le courant de l'année 1994, le fait de ne pas se reposer exclusivement sur l'innovation représentée par l'implémentation de la 3D et proposer une véritable distinction entre les ennemis tant au niveau de leur aspect visuel que de leur comportement était un parti pris louable de la part de ces messieurs de chez Id Software.

Chaque niveau -à ne pas confondre avec les missions, pouvant se définir en sous-parties de niveaux- sera accompagné d'un petit briefing, celui-ci brillant néanmoins par son inutilité, le but ultime étant systématiquement de tuer tous les ennemis en ramassant au passage les différents trésors éparpillés au sein des environnements. Il n'en contribuera pas moins à cette ambiance extraordinaire se dégageant de l'ensemble, également soutenue par une réalisation technique de très bonne facture...

Réalisation

Avec Wolfenstein 3D, nous sommes en effet face à un jeu d'excellente facture, à fortiori sur cette déclinaison Jaguar profitant de toute la puissance de calcul de la machine. Nous nous retrouvons donc face à des décors d'une grande finesse ayant fait l'objet d'un soin tout particulier, et jouissant d'une pixellisation plus que raisonnable pour l'époque. La profondeur de champ est elle aussi à la hauteur, la finesse de l'ensemble ne diminuant pas quel que soit l'éloignement du personnage par rapport aux différents éléments de l'environnement, tant que celui-ci ne se colle pas littéralement aux murs. Tout juste pourra-t-on reprocher l'absence d'un sol et d'un plafond texturés, une caractéristique héritée de la version PC. Peut être la Jaguar eût-elle été dotée d'une puissance suffisante pour y remédier, afin d'atteindre un rendu plus proche de Doom. Différents éléments, hélas grossièrement modélisés en deux dimensions (chose d'autant plus dommageable compte tenu de la qualité visuelle du reste du jeu), viendront compléter les lieux. A ce niveau, il est en outre dommage qu'ils ne soient pas plus aisément contournables. Ainsi, il arrivera fréquemment que vous vous retrouviez à devoir emprunter un autre chemin alors que vous pensiez avoir suffisamment de place pour contourner l'obstacle, la faute à une hit-box trop importante pour l'objet en question. Les différents ennemis rencontrés, bien qu'un peu moins fins que les décors, bénéficient eux-aussi d'une modélisation de qualité. L'un des gros points forts du soft sur le plan technique réside néanmoins dans son excellente fluidité. En effet, l'expérience de jeu ne sera jamais pourrie par le moindre ralentissement, et ce malgré une action parfois très nerveuse mettant en scène beaucoup d'éléments mobiles. Un véritable tour de force !

Belle, fluide et rapide, cette version Jaguar semble donc avoir tous les atouts de son côté pour offrir une expérience vidéoludique de haut vol. Comble du bonheur, elle s'avère totalement exempte de la moindre trace de censure, au contraire de la mouture Super Nintendo qui se distinguait bien tristement sur ce plan. Que demander de plus, si ce n'est un gameplay à la hauteur ?

Gameplay

Rassurez-vous, amis lecteurs, cet aspect du jeu s'avère tout aussi soigné que le reste, avec en prime une richesse accrue par la simple présence des armes inédites citées plus haut. A l'époque de sa sortie, Wolfenstein 3D offrait une expérience de jeu innovante et plaisante en s'imposant comme l'un des tout premiers jeux de tir en vue subjective. Mais loin de se reposer sur cette seule qualité, le bébé d'Id Software comptait beaucoup d'autres atouts dans sa manche. Citons par exemple les passages secrets. La plupart du temps activables via un bouton d'ouverture, ceux-ci se cacheront souvent derrière un tableau ou un autre ornement. Il ne s'agira néanmoins pas là d'une science exacte, et vous pourrez tout aussi bien les trouver derrière un simple mur, vous encourageant ainsi à explorer les niveaux de fond en comble pour en découvrir toutes les subtilités. Mieux encore : il ne sera pas rare qu'un passage caché ne contienne d'autres portes dérobées, pour un level design diaboliquement savoureux ! Pour l'aider à s'orienter, le joueur pourra compter sur la présence d'une carte se complétant au fur et à mesure de la découverte de nouvelles zones.

Concernant la maniabilité de base, le soft s'avère parfaitement jouable avec des contrôles précis basés sur l'utilisation des boutons principaux pour les actions les plus importantes comme le tir ou l'ouverture des portes. La croix directionnelle gère quant à elle la visée et les déplacements du personnage. A ce niveau, le tout demandera néanmoins un petit temps d'adaptation, d'autant que notre héros est doté d'une certaine tendance à courir comme s'il participait aux épreuves d'athlétisme des jeux Olympiques. D'une manière générale, l'effet de « flottement » du personnage est plus marqué que dans Doom, et un peu de pratique sera par conséquent nécessaire pour contrebalancer cela. On regrettera seulement une utilisation un peu faible du pavé numérique ne servant qu'à sauvegarder sans avoir à passer par le menu, en pressant la touche 1, 2 ou 3 pour enregistrer la progression sur l'emplacement correspondant, ainsi qu'à afficher la map ou à couper la musique. Peut être aurait-il été plus judicieux d'attribuer chacune des différentes armes à l'une des dix touches numérotées, afin de pouvoir plus facilement switcher entre ces dernières. Il est étonnant de constater que les développeurs chargés de ce portage n'ont pas su voir tout le potentiel de l'étonnante manette de la Jaguar.

Bande-son

Des atouts, Wolfenstein 3D n'en manque pas, et l'on peut clairement ajouter la bande son à cette liste d'ores et déjà conséquente. Les musiques, d'excellente qualité, s'avèrent plus entraînantes encore que sur la version PC, grâce à un meilleur équilibrage du volume de ces dernières et des bruitages. Basées sur des sonorités militaires assez poussées, elles ont en commun une énergie rythmant parfaitement l'action, et vous resteront en mémoire longtemps après l'extinction de votre console. Au delà de leur qualité, elles se permettront même le luxe d'être variées avec pas moins d'une dizaine de thèmes distincts, alternant entre différentes ambiances en fonction de la situation du joueur à l'écran. Notons qu'il est possible d'accéder à un sound test en pressant la touche # lorsque la boule apparaît à l'écran titre. Un bon moyen d'en profiter tranquillement sans craindre pour votre vie, et surtout un pur ravissement pour vos oreilles !

Durée de vie

Sur le plan de la durée de vie, le soft peut s'avérer assez long de par sa difficulté bien gérée. Le plaisir provoqué par l'exploration méticuleuse des environnements à la recherche de vies et d'armes, amplifié par la découverte des passages secrets, représentera une excellente motivation pour parcourir la trentaine de niveaux que comporte le jeu, et il vous faudra une bonne dizaine d'heures pour en voir le bout.

Le challenge est cependant minimisé par une caractéristique du système de sauvegarde. L'enregistrement de la partie n'étant pas automatique, il vous sera parfaitement possible d'éviter la perte de vos armes et le recommencement du niveau en effectuant un reset de la console -via un appui simultané sur # et *- au moment opportun. Le jeu vous ramènera alors au début du sous niveau, avec tout votre inventaire. Certains trouveront cela pratique, d'autres prétendront qu'une telle astuce nuit à l'expérience de jeu. A chacun de se forger son opinion sur le sujet.

Tout le monde sera néanmoins d'accord sur le fait que l'absence d'un quelconque mode multijoueurs est extrêmement dommageable pour la longévité du soft. Dégommer du nazi à plusieurs aurait pu représenter un passe temps fort défoulant et ludique, mais ces messieurs d'Id Software furent visiblement d'un tout autre avis. Ce défaut sera corrigé dans le prochain jeu de l'éditeur, celui-ci offrant la possibilité de jouer en réseau sur la version Jaguar de Doom...

Conclusion

Ne boudons pas pour autant notre plaisir : Wolfenstein 3D n'en est pas moins un excellent jeu, et cette version Jaguar se montre digne de la déclinaison d'origine. Beau, long, fluide et nerveux, le soft a décidément tout pour lui et cette adaptation sur la console d'Atari est sans conteste l'une des meilleures moutures, si ce n'est LA meilleure. A posséder, absolument !


Scénario: 15/20
Réalisation: 17/20
Gameplay: 16/20
Bande-son : 18/20
Durée de vie: 17/20

Note finale: 17/20


Article publié le 11/07/2013 Jeu testé par Katze