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Club Drive

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Club Drive
??/??/1994
Edité par Atari Corporation
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Sortie EURO non communiquée
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Console: Atari Jaguar
Genre:Course
Développeur: Atari Corporation
Joueurs: 1 à 2
Une exclusivité Atari Jaguar

Photo de la boite de Club Drive
Club Drive, capture d'écran Club Drive, capture d'écran Club Drive, capture d'écran
Pire jeu de la Jaguar, moche, injouable, horrible, la honte de la console, pourri... C'est souvent par ces mots qu'est désigné Club Drive, un jeu totalement massacré par les joueurs de toutes époques. N'a-t-il pour autant que des défauts, ou refuse-t-on simplement de lui accorder quelques qualités? Réponse à suivre au travers de ce test...

Scénario

Club Drive est sorti sur la console d'Atari en 1994, et nous embarque, si l'on en croit sa notice, dans un parc d'attraction des années 2060...seul. L’œil averti notera cependant moult incohérences dans ce scénario réalisé à la va vite. Si l'action se déroule dans le futur, pourquoi la télévision affiche-t-elle du Pong? Pourquoi les gens habitent-ils dans des maisons très typées « western » ? Et surtout, pourquoi la zone de jeu ressemble-t-elle à tout sauf à un parc d'attraction? Voici un petit panel du grand nombre de questions amenées à rester sans réponse...

Rappelons qu'en 1994, très peu de jeux de course proposaient un scénario. Si la volonté des développeurs d'offrir une trame de fond à son titre est ici louable -même si celle-ci n'est finalement présente que dans le livret-, la totale incohérence des différents éléments la composant gâche hélas le potentiel du soft à ce niveau.

Pour exploiter au maximum cette idée somme toute assez prometteuse, peut être réaliser un mode carrière se basant sur une véritable histoire avec éventuellement quelques écrans fixes afin d'agrémenter le tout eût-il été la solution. Au lieu de cela, le résultat produit poussera le joueur à se dire que finalement, n'inclure aucune trame scénaristique n'aurait aucunement nui à l'expérience de jeu...

Une fois la notice découverte, on attaque le jeu à proprement parler en enfichant la cartouche dans la console et en allumant cette dernière. On se retrouve face à un menu en deux dimensions, accompagné d'une musique plutôt sympathique. A ce stade, l'impression du joueur est plutôt positive. Le visionnage préalable des images au dos de la boite augurent d'un jeu moyen, voire même assez sympathique. Malheureusement, les choses vont très rapidement dégénérer...

Intérêt

Le menu, donc, donne accès à plusieurs modes de jeu distincts, à savoir Course, Collecte, et Chat.

On s'aventure tout logiquement dans le premier mode, qui offre d'ores et déjà son lot de déceptions. Pour commencer, sachez que le lancement d'une course occasionnera un temps de chargement, un comble pour une console utilisant un système de cartouches, ce genre de désagréments étant d'ordinaire réservé aux CD-ROM. Durant ce loading, vous pourrez contempler une carte sur laquelle sont indiqués le départ et l'arrivée de la course, avec l'apparition de trois voitures sur la piste. Là, nous sommes à la limite de la publicité mensongère, la totalité des courses se déroulant en contre la montre, avec pour seuls autres concurrents le désormais célèbre chat orange et la souris tournant en rond dans la maison dans une optique purement esthétique...

Le mode Course a donc pour but d'aller d'un point A vers un point B sans limite de temps aucune. A la fin de la partie, un score est attribué au joueur en fonction de son temps, score qui est ensuite sauvegardé. Le mode Collecte propose de récupérer un certain nombre de mini-boules sur la map, avec une fois encore un classement en fonction du temps qui aura été nécessaire pour mener cette tâche à bien. Enfin, le mode Chat (tag dans le jeu) offre quant à lui la possibilité de jouer au chat et à la souris avec un ami, en suivant des règles très proches du jeu auquel nous jouions dans la cour de récréation.

Club Drive compte en tout cinq circuits, dont un bonus somme toute assez dispensable puisque de dimensions très réduites. Finir tous les modes de jeu avec la configuration de base prendra environ une ou deux heures selon si vous souhaitez ou non fouiller la map de fond en comble. Il est néanmoins possible de modifier moult paramètres (nombre de tours, boules à collecter...), ce qui aura pour effet d'augmenter la durée de vie de manière significative. Du fait de l'absence d'un quelconque mode carrière, le soft n'a pas réellement de fin, et ne sera remisé au placard qu'une fois le joueur lassé...ce qui pourra arriver très rapidement, ce dernier n'ayant pas de véritable but sur le long terme.

Le plus surprenant dans tous ces modes de jeu est cependant de pouvoir se déplacer partout, même en dehors de la map. Et nous en arrivons donc à l'un des principaux atouts du soft : la liberté de mouvement qu'il offre, au contraire de la plupart des jeux de course de l'époque qui se cantonnaient à délimiter le champ d'action du joueur via des circuits rigoureusement tracés. Les développeurs ont même inclus quelques passages secrets pour offrir un peu plus encore de choix au joueur. A une époque où tous les jeux étaient dotés d'un objectif précis avec très peu de chemins différents pour y parvenir, Club Drive offrait donc une innovation de taille, et accessoirement une bonne bouffée d'air frais au genre du jeu de course. En bas de l'écran, une mini-carte permet de se retrouver dans les rues de la ville visitée, et une barre d'objectif se remplissant au fur et à mesure de votre progression ainsi qu'un chronomètre viennent compléter le tableau.

Autre bon point, le joueur pourra ici switcher entre cinq vues différentes, lui permettant d'adapter efficacement la caméra à sa manière de jouer et au niveau d'immersion qu'il souhaite imprimer au soft.

On regrettera cependant quelques incohérences dans le level-design, comme par exemple le manque de circulation au sein de San Francisco. Seul le mode collecte offrira un semblant de trafic dans le parking, mais se limitera à une seule voiture tournant en rond. Dommage...

Graphismes

Visuellement, Club Drive peut paraître moche. Pourtant, une analyse en profondeur conduit à nuancer cette affirmation. Le titre se base sur la même technique que Iron Soldier, en proposant des graphismes non texturés, sans Gouraud Shading. Pour information, il s'agit là d'une technique permettant de représenter une ombre lisse avec un changement progressif de luminosité sur des éléments en trois dimensions, afin de les rendre plus agréables à l’œil. A titre d'exemple, Cybermorph (sorti sur la même console) en utilise, ce qui n'est pas le cas de Club Drive. Cela explique l'écart de finesse entre les graphismes des deux jeux, Cybermorph comptant des éléments dotés de plus de relief, les rendant plus agréables à voir. A l'inverse, Club Drive s'avère beaucoup plus cubique, sans ombres ni variation de luminosité au niveau des objets modélisés. Les voitures, toutes relativement semblables, auraient gagné à bénéficier d'un rendu un peu plus détaillé. Je pense notamment aux roues des véhicules qui resteront immobiles d'un bout à l'autre de la course. De fait, la voiture semble glisser, ce qui nuit quelque peu à l'ambiance générale du titre.

Pourtant, malgré ce manque, le soft reste assez bon techniquement et la représentation de certaines villes comme San Francisco fait réellement son petit effet. Les environnements ont le mérite d'être reconnaissables, même si certains ont clairement été bâclés. A titre d'exemple, on ne pourra qu'être déçu en sélectionnant un circuit semblant contenir des gratte-ciels, et en se retrouvant sur une piste ressemblant à une course de majorettes. Certains niveaux pâtissent d'un réel manque d'éléments, comme le circuit bonus qui semble ne disposer d'aucun décor, un résultat une fois encore bien loin de l'image que l'on pourra apprécier sur le menu de sélection. A l'inverse, d'autres courses sont plutôt réussies, mais l'ensemble reste finalement inégal. Le plus gros point fort du soft sur le plan technique réside cependant dans l'absence de clipping, un véritable tour de force pour un titre sorti en 1994, à l'aube de la 3D.

Malgré cela, les limites techniques du soft sont clairement visibles, et l'absence de textures et d'ombrages n'est clairement pas à l'avantage de Club Drive si on le compare à certains de ses concurrents comme Ridge Racer sur Playstation...

Jouabilité

Commençons ce paragraphe traitant de la maniabilité par un petit point sur quelques réglages disponibles afin de personnaliser la conduite. Vous pouvez donc, via le menu, choisir si les voitures seront silencieuses ou bruyantes et sélectionner la vitesse de ces dernières. Sachez cependant qu'opter pour le mode lent vous empêchera de terminer normalement le circuit bonus et d'aller dans le château. En revanche, d'autres paramétrages qui auraient été bienvenus sont aux abonnés absents. Il vous sera ainsi impossible d'opter pour une transmission manuelle, celle-ci étant obligatoirement automatique. De même, seules les couleurs et quelques détails visuels mineurs (ailerons ou feux, par exemple) changeront selon le véhicule choisi, et tous auront des caractéristiques similaires. Par ailleurs, n'espérez pas voir ici une quelconque gestion des dégâts ou apercevoir votre avatar virtuel. Nous sommes en 1994, et ce genre de fioritures n'étaient alors pas monnaie courante... En revanche, plusieurs jeux proposaient déjà à l'époque une customisation des véhicules, permettant au joueur d'agir sur son bolide aussi bien sur le plan visuel qu'au niveau de ses performances. Peut être eût-il été pertinent d'implémenter ces possibilités dans Club Drive.

Sur le plan du maniement, le jeu alterne le bon et le moins bon. Si la voiture répond parfaitement aux ordres donnés par le joueur via le pad, elle a une fâcheuse tendance à glisser si l'on appuie trop longtemps sur une direction, rendant son contrôle passablement délicat. De même, heurter un mur déclenchera parfois de véritables vols planés agrémentés d'impressionnants loopings, laissant le joueur dans l'incompréhension la plus totale quant à ce qu'il se passe à l'écran, d'autant que le moindre tonneau fera perdre un temps considérable, la voiture étant plutôt lente à se remettre sur ses roues. Pour continuer sur les murs, sachez que frôler l'un d'entre eux de trop près aura pour effet de le faire en partie disparaître.

Mais le plus gros écueil réside dans les innombrables saccades s'invitant au sein des courses, et dans les cartes pour certaines assez bâclées. A titre d'exemple, si les plages sont correctement retranscrites, les développeurs se sont contentés d'une sorte de « vide bleu » pour représenter l'eau. De fait, la moindre incursion dans ce dernier vous fera tomber en dehors de la map, vous repositionnant ensuite sur la route au terme d'un magnifique replay, qui pourra parfois vous faire réapparaître au bord du gouffre pour une chute en boucle vous contraignant à éteindre votre console, purement et simplement!

Vous l'aurez compris, si le titre est ambitieux en termes de contenu, les approximations sur le plan du gameplay ne manqueront pas de gâcher le plaisir du joueur en déclenchant chez lui une intense frustration.

Bande son

Côté bande son, le bilan est somme toute plutôt positif. Les musiques s'adaptent parfaitement à l'ambiance et sont en majorité de bonne facture, malgré quelques unes comme celle de la maison qui tend vers le ridicule. Les bruitages des voitures remplissent correctement leur office, sans pour autant être transcendants. En revanche, il est regrettable que les interactions avec les éléments du décor ne soient pas plus nombreuses, puisque vous n'en aurez que trois : les couinements de la souris et les miaulements du chat si jamais vous roulez dessus, et le grincement des portes de la maison lors que vous les heurterez. A l'inverse, foncer dans un mur ne produira pas le moindre résultat sonore. Au final, le soft donne donc lieu à une ambiance acoustique quelque peu étrange puisqu'amputée de nombreux effets qui auraient contribué à la rendre plus cohérente.

Pour finir, sachez qu'il est possible, comme dans de nombreux jeux de l'époque, d'écouter les musiques dans le menu. Moins courant en revanche, vous pourrez également switcher entre les différents thèmes à tout moment de votre partie, et ce sans même avoir à mettre celle-ci en pause. Une bonne initiative, permettant de zapper un morceaux qui ne remporterait pas tous les suffrages...

Le bilan:

Finalement, Club Drive n'est pas réellement un jeu et serait plutôt à qualifier de Démo inachevée, avec ses graphismes dépassés, sa jouabilité moyenne, et ses maps bâclées occasionnant de nombreuses chutes dans le vide. Doté d'un certain potentiel qui aurait gagné à être mieux exploité, il pâtit de défauts assez rédhibitoires qui le réserveront aux joueurs désireux de découvrir une curiosité qui aurait pu être un grand jeu si elle était sortie un an plus tôt...

Scénario: 4 Totalement incohérent, et uniquement mentionné dans le manuel...
Intérêt: 10 Si la découverte est sympathique, le soft devient vite lassant.
Durée de vie: 9 Au bout d'une heure ou deux, la lassitude commencera à pointer le bout de son nez
Graphismes: 11 Sans être réellement moche, il n'en est pas moins dépassé.
Jouabilité: 6 La voiture répond bien mais les innombrables saccades et les glissades du véhicule rendent le pilotage délicat.
Bande son: 14 Les musiques plutôt bien dans le ton s'adaptent parfaitement aux différents circuits, sans pour autant être inoubliables...


Note finale: 9/20


Article publié le 07/02/2013 Jeu testé par Katze