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SuperFrog

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Sortie US non communiquée
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SuperFrog
??/??/1993
Edité par Team 17
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Console: Commodore Amiga
Genre:Plates-Formes
Développeur: Team 17
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Commodore Amiga CD32- PC-

Photo de la boite de SuperFrog
SuperFrog, capture d'écran SuperFrog, capture d'écran SuperFrog, capture d'écran
Si Nintendo et Sega ont su développer des jeux de plateau aux personnages charismatiques réutilisés à toute les sauces, les plates-formes de type Ordinateurs n'ont pas forcément suivi ce mouvement très rentable. Pourtant, en 1993, Team 17 sort sur Amiga un soft doté d'un certain potentiel : SuperFrog. Mélange de grenouille et de superman, voyons si ce jeu avait de quoi rivaliser avec les très célèbres Mario et Sonic.

Comment devient-on une grenouille volante?

Commençons cet article par une explication du phénomène suivant : comment en arrive-t-on à jouer avec une grenouille volante? Très simple. Votre jeune couple file le parfait amour ce qui suscite la jalousie d'une vieille sorcière toute rabougrie. Cette dernière ayant un fond très méchant, elle enlève votre promise et vous transforme par la même occasion en grenouille. Désespéré, vous errez près d'une rivière lorsque vous y découvrez par hasard une bouteille de Lucozade. Cette boisson miracle va vous donner énergie, force mentale pour rebondir, et autres capacités physiques extraordinaires.

Si ce nom de Lucozade ne nous parle pas plus que cela, à nous français, sachez que cette boisson existe vraiment. Elle est vendue au Royaume Uni et fait partie des controversées boissons dîtes énergisantes. Les segaïstes qui nous lisent feront aisément l'analogie avec le titre Cool Spot qui n'était autre qu'une vitrine publicitaire de la marque 7up.

Des niveaux à gogo

Le but du jeu étant, vous l'aurez compris, d'aller retrouver votre princesse, vous commencez donc l'exploration des niveaux à votre disposition. Ceux-ci sont très nombreux puisqu'ils sont répartis sur six mondes dans lesquels se trouvent quatre sous-niveaux. Contrairement à d'autres jeux plus traditionnels, il ne s'agit pas de parcourir l'ensemble du level de gauche à droite et d'affronter à chaque fois un boss. L'objectif est ici de rejoindre la sortie dont le passage est payant en monnaie sonnante et trébuchante. Un logo en bas à droite de l'écran vous indique le nombre de pièces d'or restantes à ramasser avant de pouvoir s'y présenter. On remarquera que régulièrement, la sortie est à proximité du point de départ, afin de vous obliger à parcourir l'ensemble de la carte pour ensuite revenir sur vos pas. Vous l'aurez compris, et c'est un bon point, l'évolution se fait librement de manière multidirectionnelle. Toutes les ficelles du genre sont utilisées avec notamment des leviers pour débloquer des portes, raccourcis pour retraverser la carte en trois secondes, etc. Un temps limite vous est imposé mais celui-ci s'avère large ce qui vous permet de fouiller les recoins et de découvrir tout un tas de passages secrets que les développeurs ont intégrés de manière assez généreuse voire exagérée puisque dans certains niveaux, la progression ne se fait qu'en traversant les murs aux portes dérobées. Beaucoup ne sont pas faciles à trouver.

Les mondes sont d'une très grande diversité : forêt, château hanté, pyramides, glace et espace sont au programme. Rien de nouveau et déjà vu ailleurs me direz-vous. Certes, mais le mérite du soft réside ans le fait d'offrir des univers variés n'ayant vraiment rien à voir entre eux. Saluons les éléments thématiques de chaque environnement qui évitent ainsi la monotonie. Citons par exemple l'univers du parc d'attraction où l'on se retrouve entouré de ballons, têtes de clowns et d'amusants aspirateurs qui nous transportent d'un bout à l'autre du niveau. Très bon point aussi concernant le quatrième à l'ambiance tombeau égyptien avec des décors enrichis de "clefs de vie" de pharaons et la présence de pièges à la Indiana Jones (pierres roulantes, pics qui sortent du sol, etc). Avant le dernier monde, vous aurez même droit à un mini shoot'em up en guise de clin d’œil au célèbre et excellent Project X du même éditeur.

A la fin de chaque niveau, un récapitulatif de points et d'argent apparaît. S'offre alors à vous la possibilité de sélectionner "gamble" afin de jouer vos petites économies. Une interface de machine à sous s'affiche alors. Si la chance vous sourit et que vous alignez trois items identiques, cela vous permet d'obtenir des codes d'accès direct aux autres levels ou des vies supplémentaires. Si la fonctionnalité n'est pas extraordinaire en soi, saluons le concept sympathique qui offre un intermède amusant et encourage au scoring que tout retrogamer qui se respecte apprécie. En effet, plus vous aurez ramassé de bonus en un minimum de temps, plus vous aurez d'argent à jouer.

Une variété incroyable

La progression ne sera pas de tout repos puisqu'un nombre incalculable de bestioles en tout genre viendront vous ralentir dans votre quête. Le mot variété est celui qui vient tout de suite à l'esprit : escargots, hérissons, guêpes, plantes vénéneuses, avion bombardier, je ne vous cite ici que ce que vous rencontrerez dans le premier monde. Les développeurs ne se sont pas contentés de les reconduire d'un niveau à l'autre et ont à chaque fois recréé des ennemis adaptés au thème abordé. Vous rencontrerez donc des chauves-souris dans le château hanté ou encore des serpents dans l'ancien monde. Chaque ennemi fait plus ou moins de dégâts et dispose d'une méthode d'élimination différente, d'autres sont carrément invulnérables. Il s'agit ici d'un très bon point qui fait très forte impression pour un titre de cette époque.

La variété ne s'arrête pas aux personnages rencontrés, elle continue avec les différents bonus à ramasser. Pommes, cerises, bananes, pilules, la liste est également très longue si bien qu'on aurait tendance à tout prendre sans savoir à quoi cela correspond. D'une manière générale, les fruits et autres pierres précieuses vous rapporteront des points. Une vie étant offerte tous les 200000, il est vivement recommandé d'en amasser le plus possible. Quant aux autres bonus, ils vous offriront points de respawn, invisibilité, vitesse ou encore des capacités de vol accrues. Impossible de ne pas citer la fameuse bouteille de Lucozade, remontant votre barre d'énergie qui en aura bien besoin si vous rentrez souvent en collision avec un ennemi. Si vous êtes un dieu des jeux de plateau et que vous passez tout sans vous faire toucher, buvez la quand même, elle vous rajoutera alors du temps. Pour terminer, un des bonus les plus intéressants réside dans l'acquisition de Destructo Spud. Représentée sous forme de tête de grenouille, elle sert de projectile à lancer sur vos adversaires. D'une durée limitée, pensez à en ramasser régulièrement car certains passages sont difficiles à franchir sans.

Une influence toute trouvée

Si le jeu offre une certaine originalité, on remarquera quelques points de détails qui laissent à penser que les programmeurs possédaient une NES ou une SEGA à domicile. Sans être du plagiat, on ne peut que faire le rapprochement avec Mario lors de l'ouverture des passages secrets ou encore des boutons qui, lorsque l'on tape dessus, distribuent des pièces d'or. Ressemblance également avec Sonic dans la manière de courir et de prendre son élan sur des éléments du décor faisant office de tremplins. Idem avec les ressorts qui vous propulsent dans des endroits paraissant inaccessibles. Manque d'inspiration, hommage ou juste reprise d'éléments qui assurent le succès, nous ne le saurons jamais, mais parcourir SuperFrog laisse par moments une impression, pas forcément désagréable, de déjà vu.

Une implémentation technique solide

Graphiquement, les décors, s'ils sont variés sont un peu creux, ternes à certains endroits et ne sont pas exceptionnels lorsque l'on connaît les possibilités de l'Amiga. Il s'agit là du seul défaut de réalisation car pour le reste, un soin particulier avec un style cartoon a été apporté aux bonus, ennemis ainsi qu'au personnage en lui-même dont la qualité d'animation est exemplaire. On ne peut que craquer devant la tête de cette grenouille quand elle se rend invisible (deux yeux très attachants remplacent alors votre personnage), lorsqu'elle tombe dans les pommes, ou gonfle les joues lors de passages aquatiques.

La partie musicale n'est pas en reste. Les musiques sont très entraînantes et rigolotes quoiqu'un petit peu répétitives dans les premiers mondes. Les bruitages suivent et restent dans le marrant avec par exemple un excellent « rire farceur » lors de la prise du bonus d’invisibilité. Sans valoir le hérisson de Sega, la fluidité est de mise et le sentiment de vitesse qui se dégage du personnage est assez bien rendue à l'écran sans que l'on constate de ralentissements. J'ai également bien aimé la sensation de patinage intégrée dans le monde de glace.

Du côté de l'interface, on a droit à du classique très clair. Une barre en haut vous indique le nombre de vies, niveau d'énergie et temps restant pour boucler le level. La partie technique qui peut décevoir est le maniement pour les non initiés. La plupart des joysticks Amiga ne disposaient que d'un seul bouton et les jeux étaient développés en conséquence. Il en résulte un manque de précision dans la conduite du personnage notamment lors des sauts. Comme il n'y a pas de touche affectée à la fonction, il faut utiliser la flèche « haut » du PAD pour réaliser cette action. Cela apporte un peu d'imprécision et nécessite un certain temps d'adaptation. Rien de rédhibitoire rassurez-vous. Néanmoins, les moins patients risquent de sentir une certaine frustration dès le premier monde en retombant systématiquement sur des piques ou autres bestioles invincibles... dommage. Autre fonction bizarrement implantée, l'utilisation de Destructo Spud qui ne peut se faire que sur deux angles, en face du personnage et quarante-cinq degrés vers le haut, ce qui oblige à des placements du héros très précis pour passer certains endroits.

Terminons par la durée de ce titre qui est tout simplement excellente. Avec plus de vingt-quatre niveaux, vous serez surpris du temps nécessaire pour terminer le jeu d'une seule traite. La difficulté va crescendo et certains passages vous donneront du fil à retordre. Sous ses airs mignons, SuperFrog est loin d'être insurmontable mais n'a rien d' un jeu facile à l'exception peut être du boss de fin (notre fameuse sorcière) dont on comprend très rapidement le schéma d'attaque et qui s'élimine par conséquent avec une facilité déconcertante. Notez qu'il existe dans les options un seuil de difficulté "EASY" pour ceux qui voudraient juste balayer le titre rapidement.

Conclusion : 15/20

Avec sa bouille sympathique, son style graphique qui ne manque pas de cachet et des éléments de gameplay mélangeant le meilleur des célèbres plombier et hérisson, SuperFrog est un bon jeu qui souffre malheureusement d'un manque de finition et de personnalité sur les univers à traverser. Team 17, auteur sur Amiga d'excellents titres d'un tout autre genre (ProjectX, AlienBreed) réussi quand même à créer avec cette grenouille une référence "jeu de plates-formes" pour cette machine mythique. Ce batracien vous offrira de très bons moments de divertissement, dommage qu'il n'y ait pas eu de suite car ce personnage avait un gros potentiel.


Article publié le 07/03/2013 Jeu testé par Christian