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Xenon 2 - Megablast

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Sortie US non communiquée
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Xenon 2 : Megablast
??/??/1989
Edité par Imageworks
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Console: Atari ST
Genre:Shoot'em Up
Développeur: The Bitmap Brothers
Joueurs: 1 à 2
Existe aussi sur: Commodore Amiga- Nintendo Game Boy- PC- Sega Master System- Sega Megadrive-

Photo de la boite de Xenon 2 - Megablast
Xenon 2 - Megablast, capture d'écran Xenon 2 - Megablast, capture d'écran Xenon 2 - Megablast, capture d'écran
Sorti en Août 1989, un an après son prédécesseur et résultant d'une coopération entre "The Assembly Line" et "The Bitmap Brothers", Xenon II Megablast a mis tout le monde d'accord lors de sa sortie, faisant l'unanimité dans la presse spécialisée et le mettant au rang DU jeu de la rentrée 1989. Il obtiendra pour l'occasion un "Gen4 d'or" en tant que meilleur Shoot 'em up.

Il faut dire que les Bitmap Brothers s'en sont mêlés et ont su mettre une fois de plus leur savoir faire, en matière de game design notamment, au profit du jeu vidéo et pour rappel, tous leurs titres ont été de franches réussites. Côté programmation ce sont ces messieurs de chez "The Assembly Line" qui ont fait du bon boulot et, bien qu'ils aient codé tout le jeu, l'attention de la presse s'est tournée exclusivement vers les Brothers, du fait de leur réputation. S'en est suivi un procès remporté à juste titre par "The Assembly Line" leur permettant ainsi de faire valoir leur excellent travail. Et oui, rien n'est simple, et ce n'est pas la première, ni la dernière fois qu'un tel conflit se produit dans l'histoire vidéo-ludique.

Pour se remettre dans le contexte, les années 1980 (particulièrement la fin de la décennie) représentent la période faste des shoots et Xenon II n'est donc pas le seul représentant du genre en cette année 1989. Seulement, ses multiples qualités lui ont assuré plus de succès que ses nombreux congénères. Quelques mois plus tard, en Décembre de la même année, l'excellent R-type II vit le jour sur borne d'arcade M82 et contribua lui aussi au bonheur de bien des joueurs. Ahhh... la bonne vieille époque des bornes d'arcades, des high score et des boss de fin de niveau!

Mais revenons à nos moutons. Qu'en est-il alors de ce jeu mythique dont la réputation n'est plus à faire? De beaux graphismes? Une bonne musique? Une excellente jouabilité? ...et si je vous disais que... non, gardons en un peu pour la suite, ne nous emballons pas.


Une histoire sur fond de guerre interplanétaire

Suite à leur défaite lors du dernier conflit galactique il y a un millier d'années, les Xenites, extra-terrestres belliqueux et rancuniers, prirent le temps de préparer leur vengeance en mettant en place un plan des plus diaboliques. C'est donc en plaçant cinq bombes temporelles à travers l'espace temps qu'ils comptent déstructurer et détruire l'univers... rien que ça!

La guerre contre les Xenites est déclarée et c'est donc à vous que la mission de remporter la guerre est confiée. Ne rigolez pas car vous avez là une sacrée responsabilité! Vous seul, aux commandes de votre Megablaster, devrez atteindre et détruire les cinq bombes avant qu'il ne soit trop tard; mais ne croyez pas que ce soit une mission de routine, ce serait là une grave erreur... En effet, les puissantes radiations émises par les bombes ont modifié l'écosystème alentour, transformant le moindre insecte ou crustacé en terrible adversaire, autrement dit, n'y allez pas la fleur au fusil, ouvrez l'œil et... faites chauffer vos pouces!

Point de vue scénario donc, ça ne casse pas des briques comme on dit, mais il faut reconnaître que ce n'est pas la qualité première que l'on attend d'un shoot 'em up. Du moment qu'on peut tirer sur tout ce qui bouge. Nous nous en accommoderons donc sans grande difficulté d'autant plus que le défi à relever est inversement proportionnel à la qualité du scénario.

C'est comment qu'on joue?!

Nous y voilà! Au cas ou vous seriez passé à côté, Xenon 2 est un shoot 'em up à scrolling vertical jouable seul, ou à deux par alternance. Vous contrôlez donc un vaisseau à travers un décor qui défile et devez tirer sur tout ce qui bouge. Un shoot them up quoi. Sauf que celui-ci a marqué les esprits et ce n'est pas pour rien.

Tout d'abord il faut savoir que niveau maniabilité ce jeu est un vrai plaisir: le vaisseau se contrôle instinctivement au doigt et à l'œil avec une très grande fluidité : quel que soit le nombre d'ennemis à l'écran, il n'y a jamais le moindre ralentissement du premier au dernier niveau. Comme nombre de jeux du genre, le vaisseau a une légère inertie de mouvement mais qui ne gêne en rien notre progression. A noter que cette inertie ne concerne que les mouvements latéraux. Les contrôles, quant à eux, se limitent aux huit directions (droite, gauche, haut, bas ainsi que les diagonales) et au tir. Un seul bouton est donc utilisé par le jeu, ce qui est largement suffisant. De toute façon, je ne vois pas comment utiliser un autre bouton vu que celui-ci mobilise votre doigt de manière intensive et continue... quoi qu'il en soit, CE bouton doit être solide parce-que vous aurez à l'utiliser des milliers de fois!

Oui, ne comptez pas sur le tir automatique de base dont la cadence est lente, mais lente... ne comptez pas non plus sur l'autofire disponible dans le magasin de Crispin l'extra-terrestre (késaco? Héhé, j'y reviendrai plus tard) puisque sa cadence, bien que supérieure, reste largement insuffisante pour compter sur elle face aux nuées d'ennemis. En supposant que vous ne trichiez pas avec un joystick proposant l'autofire, c'est vous qui jouerez donc ce rôle en appuyant comme un déluré sur ledit bouton. Mais bon, on s'y fait "vite". Une fois qu'on a recommencé (je n'ai pas dit "fini") le jeu une dizaine de fois, on commence à ne plus sentir la douleur de la crispation musculaire. C'est comme une semaine au ski, le premier jour est douloureux mais après ça roule. Parmi les contrôleurs utilisables, il y a le bon vieux joystick et la manette Jaguar. Je vous conseille vivement cette dernière, bien que ce soit très subjectif.

Sinon, je ne vous le cache pas plus longtemps, mais il va falloir s'accrocher. Le jeu est sacrément corsé et votre mission ne se bouclera pas en deux heures. Celui qui dit que le jeu est facile est un imposteur, ou alors c'est qu'il n'y a pas joué au-delà du premier niveau. Pour ma part, bien que je sois habitué à ce genre de titres, j'ai pas mal galéré pour en venir à bout.

Pour commencer, le système de vies se compose ainsi: vous disposez de trois crédits vous offrant trois vies chacun et une barre de vie représente l'état de votre vaisseau. Une fois celle-ci épuisée, vous perdez une vie. Il va sans dire qu'il n'y a aucun système de sauvegarde ni de mots de passe, vous obligeant à refaire le jeu depuis le début une fois vos trois crédits épuisés. Lors de votre progression, vous vous retrouverez assailli par des ennemis pas toujours commodes et souvent nombreux. Ce sont des insectes, des mollusques, des algues, des vers et autres bestioles devenues très agressives après avoir dégénéré du fait des radiations émises par les bombes temporelles. Ils apparaissent par vagues successives parfois tellement rapprochées qu'on se retrouve vite débordé si on gère mal la situation, d'autant plus qu'ils peuvent arriver par tous les côtés; aussi bien par devant que sur les abords, mais aussi par l'arrière. Il n'existe aucun refuge si ce n'est de connaître les niveaux par cœur et c'est là une des clés de la réussite. En effet, les ennemis arrivent toujours au même moment, par le même endroit et ont toujours le même parcours. Ce qui nous permet, au bout d'un moment d'apprentissage, de ne plus nous laisser surprendre. Facile en théorie, un peu moins en pratique...

Bien que les deux premiers niveaux ne soient déjà pas évidents, la difficulté augmente à chaque stage franchi et demande toujours plus de persévérance. Le stage trois laisse encore moins de répit au joueur et marque une charnière dans le jeu du point de vue de la difficulté. Mais à partir du niveau quatre, c'est carrément la purge et il faut être vachement motivé pour continuer. Certains passages paraissent incroyablement longs tellement notre attention est mobilisée pour ne pas faire la moindre erreur. L'erreur! Voilà ce que le jeu attend de vous pour vous ramener sur terre, face à votre écran exhibant fièrement le fameux "Game Over" tant apprécié. Le niveau cinq, qui est le dernier stage, ne vous fera pas de cadeau. Déjà, parce-qu'à ce stade votre stock de vies et de crédits sera certainement bien érodé, mais aussi parce-que le dernier boss va vous en faire baver bien comme il faut! Les boss tiens. Voilà l'occasion d'aborder la structure du jeu. Le titre est donc composé de cinq niveaux et chacun d'eux est fractionné en deux sections. Hormis la première moitié du premier stage, toutes les autres sections se clôturent par un boss, ce qui nous amène au nombre de neuf boss au total. Certains d'entre eux sont énormes et occupent plusieurs écrans, il s'agit généralement de crustacés géants mais pas que. Leur difficulté est variable et il n'est pas toujours facile d'en venir à bout, le tout est de découvrir la technique appropriée pour chacun d'eux. Une fois découverte, elle vous permettra de triompher sans trop de problèmes voire même très facilement.

Xenon II dispose d'une autre particularité parfois considérée inutile par certains mais sans laquelle, selon moi, le jeu serait encore plus difficile voire même infaisable. Il s'agit de la possibilité d'inverser le scrolling pendant un cours instant, permettant ainsi une marche arrière dans le niveau. Le "souci", c'est qu'on ne peut l'utiliser qu'un court instant à la fois et que le mouvement est plutôt lent. Par conséquent son utilité ne saute pas aux yeux, du moins les premières parties. Mais il n'en est rien! Sachant que les ennemis apparaissent en fonction du scrolling, cette fonction permet de temporiser un tant soit peu l'apparition des vagues d'adversaires nous laissant un peu plus le temps pour les éliminer une par une, évitant ainsi de se retrouver dans une situation incontrôlable. Alors je vous le dis tout de suite, ce n'est pas non plus magique et ne remet pas en cause la difficulté du jeu mais ça aide, et croyez moi, tout ce qui peut aider est bon à prendre! A noter que dans certains niveaux très alambiqués (le troisième par exemple), la marche arrière est possible sur de longues distances pour permettre de se sortir de certaines situations.

Autre chose: quand on sait que le décor ne cause pas de dégâts au vaisseau (il m'a fallu plusieurs heures de jeu pour m'en rendre compte), on découvre encore d'autres possibilités que je vous laisse appréhender, bien entendu. Encore une fois, ne vous attendez pas à quelque chose qui va abolir la difficulté, loin de là mais plutôt comme un plus non négligeable.

Le Megablaster et son équipement:

Et maintenant, parlons un peu du Megablaster. D'origine, ce dernier ne dispose donc que d'un seul canon sur l'avant, qui plus est de faible puissance, mais heureusement les concepteurs ont pensé à tout en ajoutant une des caractéristiques qui a largement participé à la renommée du jeu: la possibilité de customiser votre engin en faisant évoluer son armement et finalement vous retrouver avec une véritable machine de guerre de la mort!

Que je vous explique. Évidemment, il y a les différents bonus que l'on peut récupérer en traversant les niveaux, mais en ce qui concerne les armes vous en trouverez bien peu. Non, le gros des armes se trouve chez Cripsin (aka Collin pour la version Anglaise), le négociant extraterrestre que vous rencontrerez à la fin de chaque section du jeu. Ce dernier propose un large panel d'armes, de matériel et autres bonus très intéressants. Ainsi vous y trouverez, des canons latéraux, des canons de tir arrière, des doubles-canons, des missiles, des lasers, un lance-flammes, des mines, des bonus multiplicateurs de dégâts, des vies, l'autofire... et j'en passe! Il y a de quoi s'amuser, surtout que de nombreuses fonctions sont cumulables, ce qui est jouissif. En même temps nous n'avons pas vraiment le choix pour faire face aux nombreux adversaires qui nous attendent.

Les items sont donc payés grâce aux crédits récoltés à travers le jeu. Lorsque vous abattez un groupe de parasites ou certains ennemis, ils laissent derrière eux des crédits représentés par des globes transparents et dont la taille varie en fonction de leur valeur. De plus, vous avez la possibilité de revendre votre équipement au magasin pour en récupérer des crédits. Quant au choix de l'équipement, il n'est pas toujours évident car il faut tenir compte du stage suivant, mais Crispin saura vous donner de bons conseils si vous vous montrez généreux.

Réalisation:

Venons-en enfin à la partie technique du titre. Graphiquement parlant, le jeu est superbe! Chaque niveau possède un environnement qui lui est propre: décors rocheux, organiques, volcaniques voire aquatiques seront de la partie. Vous traverserez donc différents milieux, tous autant réussis les uns que les autres dont les sprites, très aboutis, ne sont pas laissés pour compte. Seul le niveau cinq se démarque de par sa pauvreté graphique et un changement radical de décor puisqu'il nous amène dans une ambiance plus métallique et mécanique, moins riche en couleurs. Par la suite, l'histoire nous apprendra qu'en fait Mike Montgomery et Eric Matthews, (deux des trois membres de Bitmaps Brothers) avaient pris tellement de retard que la fin du jeu a dû être bâclée. Ceci explique peut-être cela, bien que ce ne soit pas non plus très flagrant à l'écran.

L'animation est évidemment sans faille et le jeu affiche sans complexe un nombre impressionnant de sprites à l'écran ainsi qu'un scrolling comportant deux parallaxes, sans compter les étoiles qui défilent sur le fond. Le tout dans une résolution de 320x200 pixels. Les graphismes, exploitants à merveille la palette 16 couleurs, sont donc très travaillés et plutôt variés, et les Bitmaps Brothers ont démontré qu'ils maîtrisaient leur sujet en faisant vibrer nos rétines avec des graphismes très réussis pour l'époque.

Côté son, il est grand temps de rappeler à notre bon souvenir la fameuse musique digitalisée d'intro: Megablast. Composée par le groupe Bomb The Bass très en vogue à l'époque, son air rythmé a tellement marqué les esprits que c'est souvent la première chose que l'on évoque en abordant ce titre. Que de souvenirs! Une fois dans la partie, la musique digitalisée laisse place à la version soundship, adaptée par le compositeur David Whittaker, coutumier du fait dans le domaine vidéo-ludique. Celle-ci est forcément moins emballante au vu des faiblesses de la puce sonore du ST et surtout, vous l'entendrez en boucle tout au long du jeu... Niveau effets sonores on se contentera du minimum syndical avec une petite dizaine de bruitages. Tout juste ce qu'il faut pour représenter l'action à l'écran. La bande son, hors intro, n'est donc définitivement pas le point fort du jeu, mais après tout, on ne peut pas tout avoir non plus.

Pour aller plus loin...

Une version bêta d'Avril 1989 permettait de transformer le Megablaster en Tank à la manière du premier opus mais cette option n'a finalement pas été conservée dans la version finale.

Mais aussi, un remake officiel du jeu, distribué gratuitement, est sorti sur PC en 2000 sous le nom de... "Xenon 2000: Project PCF". A l'origine il a été réalisé pour le magazine "PC Format" de Novembre 2000 et par les "Bitmap Brothers" eux même, ces derniers appréciant beaucoup le magazine en question, qui d'ailleurs, leur a soufflé l'idée à l'oreille.

Graphiquement très réussi et supérieur sur ce point à sa version d'origine, il affiche des graphismes en 640x480. Il ne s'agit en fait que d'un seul niveau, mais un éditeur étant fourni avec le jeu, il est possible d'en ajouter.

Sympa non?

Il est téléchargeable sur le site officiel des développeurs.

Conclusion

Arborant de superbes graphismes, une musique du tonnerre, une jouabilité sans accroc et d'excellentes animations, Xenon II - Megablast, digne d'un titre pour borne d'arcade, a su tirer son épingle du jeu en renouvelant le genre à une époque où les Shoot Them Up avaient le vent en poupe. Par ailleurs il est doté d'une durée de vie relativement longue si l'on considère le temps nécessaire pour en venir à bout, mais se terminera en une bonne heure une fois la bête maîtrisée.
Cependant, sa difficulté élevée et omniprésente en rebutera plus d'un, le réservant du même coup aux passionnés du genre les plus acharnés. Bref, c'est le genre de titre auquel on joue si on est en pleine forme; ce jeu intense est un combat de tous les instants et c'est une de ses qualités pour peu qu'on aime le genre et les défis.



Scénario: 11
Graphismes: 19
Bande son: 14
Gameplay: 18
Durée de vie: 15

Verdict: 18/20


Article publié le 25/05/2011 Jeu testé par Chevels