Penguin Adventure

Section Test.

Konami, éditeur et développeur à succès, sort en 1986 Yume Tairiku Adventure sur le MSX de Sony. A l'époque, révolutionner le design, le système de jeu, ou plus généralement l'aspect d'un soft, c'est assez facile. Trop facile peut-être pour Konami, qui a voulu pousser le vice encore plus loin qu'ils ne l'avaient déjà fait pour le premier opus, Antartic Adventure. Alors, faut-il tout de même sortir son porte-monnaie lorsqu'on est déjà l'heureux possesseur du premier épisode ? Assurément Fernand !

La petite histoire : C'est mignon tout trognon !

Notre jeune héros qui est un manchot (penguin, ça se traduit par manchot, n'en déplaise à certains), est chargé d'une mission qui ne pourra être réalisée que par lui-même. En effet, notre ami se doit de parcourir le monde fictif et sans pitié dans lequel l'action se déroule afin de trouver une pomme en or (ouais, une pomme golden pour la touche d'humour) dans le but de soigner la belle Penko Hime, la princesse des manchots. Et oui, mon docteur me prescrit toujours une pomme en or pour soigner mes hémorroïdes, mais ça marche aussi pour la tuberculose ou même une coupure au pancréas. Bref, la pomme en or soignera à coup sur la princesse des manchots, et si l'on peut se dire que si vous arrivez à accomplir votre mission, qui sait ce que vous pourrez entreprendre avec la belle manchotte.

C'est parti / Let's go / Vamos / Gehen wir / Vai ir / это уехало

L'illustre et regretté logo de Konami apparaît à l'écran (vous savez les 2 machins qui ressemblent à...faudra qu'on m'explique ce que ce logo représente parce que ça me parle pas), suivi de l'écran titre où l'on voit notre héros qui pleure sur le bord de la banquise pensant à la charmante princesse dont les minutes sont désormais comptées. Le jeu peut maintenant commencer : un petit jingle entraînant vous met dans le ton. Vous contrôlez donc un manchot en vue de derrière qui peut sauter, aller à droite, à gauche, accélérer et freiner. Le scrolling est vertical à la manière d'un Rad Racer ou encore d'un Hang On sans pour autant avoir d'autre point commun avec ces deux exemples. On évolue donc sur un chemin, le but étant d'atteindre le bout pour changer de stage, pour arriver au bout du suivant, etc...

Facile me direz-vous. Haha, vous me faites bien rire derrière votre écran ! Des crevasses et autres obstacles viendront vous empêcher de progresser correctement. Des ennemis feront leur apparition, et suivant les stages, les situations sont plus que compliquées quand on constate que les ennemis peuvent être extrêmement nombreux. Un seul contact avec un élément du décor, et c'est la mort assurée ! Mais relaxez-vous, tous les éléments ne sont pas fatals pour vous. Ainsi, les crevasses vous stopperont net et la pression répétée du bouton saut vous permettra de continuer l'aventure sans dommage corporel. Les petites bosses et autres défauts du sol vous feront ralentir sans vous causer de dommage, là non plus. Par contre, quand il s'agit d'un rocher, d'une chauve-souris ou d'une boule de feu, c'est une autre histoire ! Le chronomètre en haut de l'écran ne vous aidera pas dans le bon sens non plus. Il va falloir être rusé et faire appel à vos réflexes de Hardcore Gamer que vous êtes (mais si j'en suis sur), pour espérer pouvoir vous sortir du pétrin dans lequel vous allez vous engluer à foison au cours de votre aventure.

Et bin, avec ça vous n'êtes pas sortis de l'auberge. Mais encore une fois, je vous dis : Relaxez-vous ! Ca ne sert à rien de stresser comme ça ! Et oui, des objets vont vous aider dans votre quête. Durant certains passages, vous obtiendrez des poissons (ils sortent de certains trous dans le sol, logique), vous vous en servirez comme monnaie pour acheter des armes et autres accessoires pour rendre votre parcours plus facile et plaisant. Ces objets seront achetés dans des boutiques qui se trouvent dans certaines crevasses présentes au sol. Vous pourrez par exemple acheter un pistolet qui vous permettra de tirer à volonté en avant pour éliminer les adversaires vulnérables à cette arme ; vous pourrez également acheter des bottes qui vous permettront de courir plus vite qu'avant ; d'autres articles comme la plume qui vous permet de sauter plus haut ou un casque qui vous permettra de vous faire toucher une fois de plus avant de mourir (accessoire très utile). Il y a deux sortes de boutiques sur lesquelles on tombera aléatoirement : La boutique chère avec un monsieur pas souriant qui ne manquera pas de vous injurier si vous décidez de quitter son magasin sans rien lui acheter, et la boutique pas chère avec un monsieur souriant qui par moments pourra vous offrir un cadeau. Maintenant si vous voulez acquérir un objet dans une boutique mais que vous ne possédez pas assez de monnaie, vous pouvez passer par le bandit manchot (que possède chacune des boutiques). Vous pariez des poissons et selon le résultat que vous faites, votre mise pourra être multipliée par 2, 4, 8, 10, 15 ou 20. Moyen amusant de gagner de quoi s'acheter tout ce que l'on veut. Mais attention à l'addiction, on se laisse trop souvent tenter par le bandit manchot et très souvent, on perd tout ce que l'on possède.

Durant votre périple, certains bonus feront leur apparition, notamment un cœur volant de droite à gauche de l'écran qui se pointera de temps à autres pour vous permettre soit de voler un court instant, soit d'être invincible durant 10 secondes, ou de marquer des points. Dans la mesure où à chaque fois que vous sautez, le cœur change de couleur (exemple : jaune pour invincibilité, bleu pour voler, etc), on peut aisément choisir son bonus préféré. Autre bonus : les ailes. Celles-ci vous donneront l'occasion de jouer les astronautes pendant une minute. Minute pendant laquelle il va falloir récupérer des poissons rouges et jaunes (les rouges correspondent à la monnaie utilisée dans le jeu, et les jaunes sont des vies supplémentaires).

Graphiquement

Franchement, c'est beau. Le scrolling est simplissime mais tellement efficace, les obstacles arrivent assez progressivement pour les voir arriver. Les ennemis sont bien faits, les stages sont très variés (forêts, grottes souterraines, bord de mer, forêts enneigées, rivières truffées de troncs meurtriers, niveaux sous marins blindés d'oursins, campagnes accompagnées de flammes surprenantes, etc...), de plus ils sont excellemment bien faits. L'ambiance y est, c'est du Konami comme on l'aime.

Gameplay

Personnellement, je n'ai rien à reprocher à ce jeu. Peut-être la difficulté vraiment agaçante passé la moitié de l’aventure. Mais enfin, ne boudons pas notre plaisir, le manchot se dirige avec une facilité déconcertante du moment qu'on adhère au style, ce qui sera le cas de la majorité de l'opinion publique.

Music for your pleasure

Les musiques sont envoûtantes. Effrayantes pour certaines, mystérieuses pour d'autres, entraînantes pour le reste, c'est du tout bon. Les mélodies se fredonnent dès la deuxième écoute. On ne s'en lasse pas et on se surprendra même à refaire le jeu de temps à autres rien que pour les musiques. Les bruitages sont eux de bonne facture, remarquables pour l'époque.


Durée de vie

Tout dépendra de votre persévérance. Le soft ne se termine pas du premier coup. Il va falloir étudier certains niveaux afin de les connaître sur le bout des doigts pour ne pas vous farcir le gameover à 5 niveaux de la fin. Il y a une grosse vingtaine de stages dont la difficulté ira en grandissant pour atteindre le statut d'impitoyable pour certains d'entre eux. Bon courage !

Verdict

Mission réussie pour Konami qui fait encore plus fort que le premier opus des aventures de notre manchot. Stages variés, graphismes impeccables, musiques excellentes, gameplay plus qu'honorable, un système d'achat d'accessoire très bien pensé (paie ton bandit manchot). Seule la difficulté (Konami style) va en persuader plus d'un de stopper l'aventure à la première expérience de jeu. Malgré cette difficulté excessive devant certains passages, ce jeu est tout simplement génial. Un must have pour tout possesseur de MSX !


Histoire 13/20 : Il faut vite chopper une pomme en or pour aller soigner la princesse des manchots. Ca c'est du scénar !

Graphismes 17/20 : C'est beau, c'est fluide, on en prend pas plein les yeux mais tout est tellement lisible et agréable à regarder qu'on passe un agréable moment, visuellement parlant.

Gameplay 15/20 : C'est simple et très jouable. On saute, on accélère, on freine, on va à droite et à gauche. Une touche servira ensuite pour tirer au pistolet dans le cas où l'on en possède un.

Musique 18/20 : Ah lala ! Que c'est beau encore une fois ! Les musiques sont super bien imaginées, les thèmes reviendront vous hanter pendant votre journée de boulot dans la mesure où vous y avez joué récemment.

Durée de vie 16/20 : Le jeu est assez long pour l'époque (une bonne heure pour une vingtaine de stages), mais attention au pétage de plombs ! Il vous arrivera peut-être de tuer quelqu'un dans votre entourage pour passer vos nerfs tellement vous allez perdre des vies. Pour ma part, je me suis mis au tricot. Sinon on revient très souvent au jeu si l'on a aimé, ce qui sera le cas j'en suis sûr !


NOTE GLOBALE 17/20

Article publié le 06/08/2008 Jeu testé par MaitreCoq