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Hino Tori

Section Test.


Hino Tori
??/??/1987
Edité par Konami
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Sortie US non communiquée
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Sortie EURO non communiquée
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Console: MSX
Genre:Action
Développeur: Konami
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité MSX

Photo de la boite de Hino Tori
Hino Tori, capture d'écran Hino Tori, capture d'écran Hino Tori, capture d'écran
Dans le jeu vidéo, tout comme dans le cinéma entre autres, il arrive que les développeurs soient amenés à trouver leur inspiration dans des travaux déjà existants. Il n'est pas rare de trouver ça et là des références à des artistes, ou des clins d'œil à des œuvres durant une partie de console. Hino Tori, sorti en 1987 au Japon sur MSX², est un exemple d'hommage à un artiste accompli, le créateur de l'anime du même nom, Osamu Tezuka. La grande chance de ce monsieur est d'avoir pu connaître cette incursion de son travail dans le jeu vidéo de son vivant car en février 1989, Osamu Tezuka décède à l'âge de 60 ans. Konami, à l'époque très productif sur le support MSX est aux commandes de ce jeu uniquement sorti au Japon.

Osamu Tezuka

C'est à l'age de treize ans qu'il a commencé à crayonner ses premiers dessins, sous l'influence de ses propres parents, eux-mêmes passionnés de manga. A dix-huit ans, il intègre l'équipe d'un journal pour enfants, Mainnichi shôgakusei shimbun en poursuivant en parallèle ses études de médecine. L'année suivante, il rencontre son premier succès avec Shin takarajima (La Nouvelle Île au trésor) dont les ventes sont estimées entre 400 000 et 600 000 exemplaires, ventes colossales pour l'époque. Son succès s'explique par ses inspirations américaines (Disney et les frères Fleisher notamment), mais aussi par l'établissement de nouveaux codes et techniques du manga moderne. En 1961, il obtient son diplôme de médecine et connaît une ascension considérable en tant que dessinateur et écrivain. C'est finalement dans le milieu artistique qu'il exercera, mettant tout de même à contribution ses connaissances scientifiques pour l'élaboration de ses mangas, en analysant la nature humaine à travers des procédés très terre à terre. Touchant à tous les styles (Horreur, science-fiction, aventure par exemple), Tezuka est connu pour des œuvres telles que Le Roi Leo, Lost World, Faust ou encore Metropolis, Astro Boy... Il a même été à l'origine du premier manga destiné au public féminin (Shonen et le Prince Saphyr). Vers le milieu des années 1960, son public prenant de l'âge, il se dirige de plus en plus vers des thèmes plus compliqués, rendant ses œuvres plus sombres mais c'est grâce à celles-ci qu'il atteint l'apogée de sa carrière.

Pour Hino Tori (Oiseau de feu), divisé en douze tomes (dont onze traduits en Français chez Tonkam), Osamu Tezuka nous conte différentes histoires prenant place dans le Japon médiéval ou dans le futur, la thématique se rapprochant toujours du légendaire Phénix, l'oiseau de feu donc, dont le sang a la faculté de rendre immortel.

Système de jeu

Le jeu est à scrolling vertical tout comme Knightmare (Konami 1986 sur MSX), les deux jeux se ressemblant beaucoup sur ce plan, mais Hino Tori propose en plus des changements d'écran latéraux afin d'offrir une liberté de mouvements assez remarquable pour un soft de ce type et de cette époque de surcroît. Le but du jeu pour notre héros sera de traverser une demi-douzaine de stages (oui, ça fait six!) en éliminant des ennemis, évitant les pièges en tous genres, jusque là rien d'exceptionnel me direz-vous... Le petit plus que possède ce titre est un aspect de recherche assez développé. Il vous sera par exemple impossible d'ouvrir une porte tant que vous n'aurez pas découvert le symbole (je ne suis pas connaisseur en la matière mais je crois qu'il s'agit de kanjis) caché sur votre chemin (en abattant un ennemi, en détruisant un élément du décor ou en empruntant un itinéraire bis), rendant les parties particulièrement gratinées quand vous tournez en rond pendant de longues minutes sans débusquer l'item qui vous permettra d'avancer.

Un petit mot sur le maniement du héros. Il vous sera simple de découvrir les facultés basiques de Gao, c'est à dire de vous déplacer comme bon vous semble dans les niveaux, à l'horizontale, à la verticale ou en diagonale. En guise d'attaque, un bouton correspondant, et un autre pour sauter. Voilà, vous savez tout ce qu'il y a à savoir! Le plus compliqué ne réside pas dans le maniement bien entendu.

Le level design est pour le coup un atout maître dans votre quête. Il vous faudra dans un premier temps comprendre que tant que vous ne débloquerez pas LA bonne porte, le stage se répètera à l'infini, mettant d'abord votre sens de l'orientation à rude épreuve, et surtout vos vies, assez limitées comme tout bon jeu cruel de l'époque (même si concrètement, même après un game over, vous gardez vos items et reprenez là où vous avez échoué). Une fois le système bien ancré en tête, vous pourrez explorer l'environnement pour en comprendre toutes les subtilités, notamment au niveau des différents embranchements dans les niveaux. Vous l'aurez sans doute remarqué, Hino Tori n'est pas un simple jeu d'action/aventure, c'est un véritable labyrinthe.

Un arsenal évolutif

Au cours de votre périple, vous ramasserez différents items et notamment des sortes de symboles correspondant à une monnaie d'échange « dépensable » dans le menu pause pour acquérir de nouvelles capacités comme tirer trois boules de feu au lieu d'une, obtenir un bouclier autour de soi, ou acheter une vie entre autres. Cependant, des items « gratuits » seront également de la partie (être invincible, marcher plus vite, tirer plus loin, voir la map du stage en cours...). Là encore, Konami a mis les moyens pour rendre son jeu toujours plus immersif en offrant énormément de possibilités au joueur.

Réalisation

La touche graphique globale est impressionnante. Les six stages possèdent chacun leur propre atmosphère, et ce même si la musique reste identique. Les niveaux se suivent et ne se ressemblent pas, grâce à des choix de couleurs radicaux, quitte à rendre le décor parfois un peu « flashy ». Qu'importe, l'équipe de Konami fait des prouesses, et cela se vérifie au niveau du character design carrément phénoménal, retranscrivant à merveille une ambiance ultra japonaise avec des ennemis à gueule de dragon, ou autre monstre mi-homme mi-démon dont nos amis nippons ont le secret. Même constat du côté de la bande-son, presque sublime, le seul reproche étant la seule et unique musique pour les six stages. Un boulot de titan maîtrisé jusqu'au bout des doigts.

Une difficulté un poil trop accentuée ?

Le jeu est difficile c'est un fait, mais ceci est (et ça n'engage que moi bien entendu) le reflet de ce que les jeux étaient dans le temps. C'est à dire court si on le finit d'une traite, mais vraiment difficile à dompter tellement la progression est ardue. A la question « est-ce que ce jeu est trop difficile ? » je répondrai comme à l'accoutumée « oui, mais qu'est-ce que c'est bon ! ». Si vous comptez vous attaquer à Hino Tori, soyez donc prêt à vous lancer dans une bataille impitoyable. Et oui, le rétro ne nous fait pas de cadeau !

Verdict

Une fois de plus, Konami nous met la pâtée avec une production poussée en tout point. Des graphismes chatoyants, une bande-son inoubliable, un bestiaire varié et bien inspiré, une ambiance unique, un aspect recherche un peu casse-tête mais vraiment intelligent, ajoutez à cela une difficulté certes concevable mais parfois irritante (donc foutrement appréciable), et vous obtenez un grand jeu. Hino Tori est, à n'en point douter, dans le peloton de tête de ce qui se fait de mieux sur MSX². Un grand moment de jeu. Un hommage fantastique à l'œuvre d'Osamu Tezuka.



Histoire 15/20 : Le jeu reprend la thématique du Phénix, l'oiseau de feu, évoqué dans l'œuvre de Osamu Tezuka, bonne idée, bien exploitée en plus.

Graphismes 18/20 : L'ensemble est magnifique, Konami a travaillé d'arrachepied pour offrir une pureté graphique remarquable, une animation au top et un design recherché.

Gameplay 18/20 : Outre la bonne maniabilité du personnage, tout un système d'items et d'upgrade très bien pensé vous permettra de remarquer la profondeur du gameplay.

Musique 15/20 : De très bonne facture, on aurait peut-être apprécié plus de variété, mais la qualité est au rendez-vous.

Durée de vie 17/20 : Attention, difficulté rimera avec arrachage de cheveux au cours des six stages truffés de pièges et d'ennemis coriaces, prévoyez la perruque règlementaire pour ne pas finir chauve !


NOTE GLOBALE 18/20


Article publié le 31/07/2012 Jeu testé par MaitreCoq