Vampire La Mascarade - Redemption
Section Test.
Sortie JAP non communiquée
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Vampire the Masquerade : Redemption
07/06/2000
Edité par Activision
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Vampire La Mascarade : Redemption
30/06/2000
Edité par Activision
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Console: PC
Genre:Action/Jeu de Rôle
Développeur: Nihilistic Software Inc.
Joueurs: 1 Ã 8
Une exclusivité PC
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Vampire the Masquerade : Redemption
07/06/2000
Edité par Activision
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Vampire La Mascarade : Redemption
30/06/2000
Edité par Activision
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Console: PC
Genre:Action/Jeu de Rôle
Développeur: Nihilistic Software Inc.
Joueurs: 1 Ã 8
Une exclusivité PC
Devenir ce que l’on a toujours combattu
Nous sommes en l’an de grâce 1141. A cette époque, les guerres de religion font rage et de courageux croisés combattent sans répit les hérétiques, au nom de leur seigneur et de la foi qu’il leur inspire. La Moravia, actuelle République Tchèque, n’est pas épargnée par ces conflits sanglants n’ayant pour seul but que de déterminer qui est le vrai Dieu et d’imposer cette idée au reste du monde. L’un de ces croisés, un chevalier de la Saint Jean nommé Christof Romuald, combat bec et ongles contre les barbares faisant à lui seul un véritable massacre parmi leurs rangs. Malheureusement, ses grandes qualités de guerriers ne le rendent pas invincible et c’est en toute logique qu’il tombe à terre sans connaissance lorsqu’une flèche lui transperce le ventre. Heureusement, la blessure est grave mais pas mortelle, et le brave croisé est amené par ses frères d’armes dans un couvent de Prague où il reçoit les soins avisés d’une nonne du nom d’Anezca. Petit à petit, il va se prendre d’une affection déplacée pour son infirmière et développer des sentiments totalement contradictoires à leurs conditions respectives. C’est pour protéger son nouvel amour que Christof, à peine remis de ses blessures, va se lancer dans une croisade contre les forces de la nuit. En effet, Prague est depuis longtemps en proie à des attaques nocturnes de la part de créatures malfaisantes vivant dans une mine d’argent abandonnée à proximité. Après avoir détruit plus de goules en quelques minutes qu’aucun humain n’en détruira dans sa vie entière, il rencontre enfin la responsable de la malédiction de Prague : une Vampire du nom d’Ahzra. Suite à une rude lutte dans laquelle le chevalier doit faire appel à toutes ses ressources, il parvient enfin à débarrasser la ville de ce fléau. Malheureusement, un humain tuant un vampire de haut niveau en combat loyal représente une menace incomparable pour ces créatures de la nuit, et la plupart des clans vampiriques se préparent à assassiner le responsable de la mort d’Ahzra la nuit suivante. Le clan des Brujahs a cependant remarqué l’extraordinaire potentiel de notre héros et a donc des projets différents pour ce dernier. Cette nuit sera la dernière de Christof en tant que mortel, avant sa renaissance en tant qu’enfant de Caïn (le premier de tous les vampires), devenant ainsi le genre de créatures qu’il a toujours combattues et qu’il a appris à haïr au fil des années. Au début tiraillé entre sa foi et la perte de son âme, notre héros va très vite se rendre compte que la société vampirique n’est pas qu’un ramassis de monstres sanguinaires mais bien une caste à part entière avec ses règles et ses lois, la plus importante étant celle de la mascarade visant à préserver le secret entourant l’existence des créatures de la nuit. Il va également prendre conscience, lors de ce voyage initiatique, que le clan des Brujahs est loin d’être le pire et va ainsi continuer sa croisade contre le mal, avec pour seule motivation de sauver sa belle Anezca qui a été étreinte par un vampire maléfique d’une puissance extraordinaire, et dont le seul but semble être de donner à ses semblables la place dans le monde jusqu’alors dévolue aux humains.
Une croisade contre le mal au fil des siècles
Cette croisade d’un nouveau genre va amener notre héros à visiter quatre villes différentes dans deux périodes bien distinctes. Le joueur aura donc l’occasion de découvrir les Prague et Vienne du moyen âge, avant d’être confronté à une surprise de taille : le passage au vingtième siècle. Christof se réveillera en effet huit siècles plus tard dans une caisse au fin fond d’un entrepôt Londonien, pour ensuite embarquer sur un cargo à destination du nouveau continent. Ce changement d’époque peut paraitre assez anecdotique pour quelqu’un n’ayant pas joué au jeu mais revêt un intérêt certain. En effet, cela induit un changement radical au niveau de l’univers, obligeant le joueur à s’adapter à ce nouveau gameplay en délaissant ses armes moyenâgeuses pour acquérir un équipement plus évolué qui modifiera de manière tangible la manière de jouer. A noter que voir ce croisé débarquer à l’aube du vingt et unième siècle dans ses haillons de chevalier donnera lieu à de nombreuses situations cocasses dues au choc des cultures, et à des dialogues hauts en couleur (je vous laisse en découvrir un exemple dans l’un des screens du test). Dans la pratique, l’aventure se terminera en une grosse vingtaine d’heures ce qui pourra paraitre court à première vue. Néanmoins, la difficulté globale du soft extrêmement mal dosée risque de vous demander beaucoup d’acharnement pour en venir à bout. Il arrivera en effet que vous jouiez pendant un long moment sans rencontrer d’ennemis dignes de ce nom (certains étant à la limite de la lobotomie puisque se laissant attaquer à distance sans bouger), pour finalement vous retrouver dans une salle en étant remplie vous forçant à mener un combat que vous aurez toutes les chances de perdre. De même, les boss sont pour certains particulièrement corsés tant et si bien que certains de ces combats s’étaleront parfois sur plusieurs heures, et vous demanderont plusieurs essais. D’ailleurs, le jeu ne permettait pas à l’origine de sauvegarder quand on le souhaitait, boostant un peu plus encore une difficulté déjà largement suffisante (un patch a depuis résolu le problème). Vous serez même amenés à effectuer certains passages en plein jour, passages dans lesquels vous devrez éviter la lumière comme la peste sous peine de vous embraser instantanément.
Malheureusement, cette aventure principale relativement courte ne disposera pas de la moindre quête annexe pour rallonger un tant soit peu cette durée de vie limitée, chose plutôt dommageable pour un RPG… De même, la progression s’avèrera extrêmement linéaire sans aucune possibilité d’explorer les environnements et de s’écarter de la route tracée par les développeurs. L’absence de carte du monde pour se déplacer est symptomatique de cet aspect dirigiste qui pourra, à la longue, faire naitre un profond sentiment de lassitude chez le joueur avide de grandes plaines à explorer sans but précis comme dans un Zelda ou un Final Fantasy. Très bon point en revanche pour le mode multijoueur, qui se rapproche énormément des possibilités offertes par le jeu de rôle papier. En effet, le maitre du jeu est en mesure de programmer les événements se déroulant dans la partie et de prendre possession de n’importe quel PNJ pour influer sur le déroulement de l’aventure. Les parties en multi n’auront donc comme seule limite que l’imagination du maitre du jeu qui pourra s’employer à créer une aventure riche en rebondissements comme s’il jouait au Vampire originellement sorti en 1991.
De bonnes idées de gameplay…
La grande force de Vampire réside dans son gameplay sommes toutes assez classique dans le fond (puisque ressemblant furieusement à Diablo sous de nombreux aspects), mais que les développeurs sont parvenus à adapter avec brio au héros et à sa condition de vampire peu commune dans ce type de jeu. Le soft se présente donc comme un hack’n slash se dirigeant entièrement à la souris avec une foule de raccourcis clavier pour le rendre plus souple à prendre en main. Vous dirigez un groupe (une coterie, pour rester fidèle au vocabulaire du jeu) composé de un à quatre personnages entre lesquels vous pouvez switcher à tout moment en cliquant sur l’avatar correspondant situé au milieu de l’écran. Etant donné que le joueur ne peut évidemment diriger qu’un seul personnage simultanément, les développeurs ont introduit la possibilité de définir un comportement général pour l’ensemble des autres membres de la coterie (parmi trois disponibles). Cette partie inférieure de l’écran vous permet en outre d’accéder à toutes les fonctionnalités offertes par le gameplay comme l’inventaire (dans lequel vous pouvez équiper vos protagonistes avec des armures, armes et autres accessoires qui vous permettront de booster les stats de ces derniers), la liste des quêtes (se mettant automatiquement à jour), les statuts des personnages et enfin les fameuses disciplines vampiriques.
Derrière ce grand mot se cache juste la gestion de vos pouvoirs de vampire qui se substituent aux classiques magies présentes dans les autres jeux de ce type. Ces dernières se classent dans de nombreuses catégories que vous pourrez acquérir petit à petit au fil de vos pérégrinations. En général, chaque donjon sera occupé par un clan spécifique spécialisé dans une certaine classe de disciplines. Une fois le niveau terminé, vous serez en mesure d’apprendre ladite catégorie et pourrez commencer à vous perfectionner dans les disciplines qui lui sont associées. Il arrivera également que vous tombiez sur des grimoires contenant les connaissances relatives à une classe bien précise, et vous permettant donc d’en apprendre les secrets. La variété des pouvoirs mis à la disposition du joueur rendra quasiment impossible le fait d’avoir un personnage polyvalent. Il sera donc fortement conseillé de spécialiser chaque membre de votre équipe dans une classe de disciplines bien précise. Vous pourrez ainsi obtenir des protagonistes d’une grande puissance dans leur spécialité, capables de déclencher des boules de feu dévastatrices, d’invoquer des créatures démoniaques et même de faire revenir les morts à la vie pour vous prêter assistance. Autant vous dire que l’utilisation de ces disciplines représente le plus gros intérêt de ce gameplay et le joueur ne pourra rester indifférent devant le fait d’être doté de pouvoirs tellement puissants qu’ils finiront presque par rendre l’usage d’armes inutile.
J’insiste néanmoins sur le mot «presque » de la phrase précédente. En effet, l’utilisation des disciplines est soumise à une limitation de taille : la quantité de sang disponible. Vous remarquerez en effet la présence d’une jauge rouge située juste en dessous de votre barre de vie, et modélisant la quantité d’hémoglobine que votre corps contient. Chaque utilisation de vos pouvoirs puisera dans cette jauge et voir cette dernière arriver à zéro vous empêchera non seulement d’utiliser ces derniers, mais pourra même vous être fatal (contrairement aux MP que l’on rencontre habituellement dans les RPG). Pour recharger vos batteries, plusieurs solutions s’offriront à vous : acheter des bouteilles de sang, manger des rats trouvés par terre ou encore, et c’est là le moyen le plus fun, vous nourrir des humains que vous croiserez. Vous aurez en effet la possibilité, grâce à une discipline basique, de planter vos canines dans le cou de n’importe quel passant pour aspirer son sang. Attention toutefois à ne pas quitter la jauge qui apparaitra en bas à gauche de l’écran à cette occasion, modélisant la quantité de sang restant à votre victime. Un humain ne peut vivre s’il n’a pas de sang dans les veines et ôter la vie à un innocent vous fera enfreindre la règle la plus importante du clan Brujah, faisant du même coup baisser votre humanité de plusieurs points. Ne négligez pas cet aspect de la personnalité de vos personnages, car une bête féroce sommeille en chacun d’entre eux. Vous aurez l’occasion de la voir apparaitre à certains moments lorsque les membres de votre équipe subiront beaucoup de dommages, perdant ainsi totalement le contrôle d’eux même et attaquant indistinctement amis et ennemis. Mais voir votre humanité arriver à zéro aura pour effet de laisser libre cours à la bête, ce qui se traduira dans la pratique par un irrémédiable game over.
Un petit mot sur l’évolution des personnages, elle aussi sensiblement différente de ce que l’on peut voir dans un Final Fantasy. Ici, pas de niveaux. Vous gagnez en combattant des points que vous pouvez ensuite allouer à vos différentes statistiques (force, agilité, astuce, intelligence, dextérité, vigueur, perception, charisme, manipulation, apparence) mais aussi aux différentes disciplines vampiriques que vous aurez à cœur d’apprendre. Attention néanmoins, car certaines d’entre elles nécessiteront un niveau minimal dans certains domaines pour pouvoir être apprise. Il en va de même pour les armes, certaines nécessitant une force minimale pour pouvoir être utilisées du fait de leur poids. Quoi qu’il en soit, vos personnages sont entièrement modulables et correspondront parfaitement au profil que vous leur aurez octroyé selon vos besoins.
Dans le principe, le gameplay de Vampire : La Mascarade est donc particulièrement réussi et offre un panel de possibilités impressionnant au joueur. Malheureusement, il revêt des imperfections contribuant largement à gâcher le plaisir de jeu.
…mais une mise en œuvre à la limite de l’acceptable
Passons rapidement sur les retours Windows qui étaient pour le moins légion à la sortie du jeu. Les innombrables patchs sortis depuis ont heureusement permis de résoudre une grosse partie des problèmes dont ont souffert les fans dans la première année de vie du soft. Malheureusement, énormément d’approximations demeurent rendant souvent la progression pénible : on pourrait citer, parmi les moins gênants, les bugs de collision ou les personnages marchant sur un sol invisible. Cependant, lorsque l’on doit refaire tout un donjon en raison d’un bug irréversible bloquant le personnage principal sans possibilité de le bouger, obligeant du même coup à recharger une sauvegarde antérieure audit bug, c’est une autre paire de manches ! Le plus gros problème vient cependant du QI de vos compagnons, s’apparentant plus à celui d’une huitre que d’un être humain ou d’un vampire. Au cours de votre partie, vous aurez droit à un véritable festival de choix aberrants de leur part, tant et si bien que vous en arriverez parfois à les laisser crever juste pour pouvoir jouer tranquille. Ces comportements stupides iront du classique blocage derrière un pilier à l’utilisation sans discernement de leurs pouvoirs. Vos chers frères d’armes n’hésiteront effectivement pas à balancer une boule de feu qui leur coutera la moitié de leur sang pour achever un ennemi qui ne tenait déjà plus debout que par miracle. Au vingtième siècle, l’avènement des armes à projectiles renforce ce sentiment de frustration. Je me suis en effet retrouvé, en voulant attaquer un adversaire au corps à corps, à me faire canarder par l’un de mes compagnons à grands coups de lance-roquettes ! Compte tenu de la puissance de cette arme (ayant tôt fait de réduire la barre de santé à néant) et de son coût (plus de 10000 dollars quand même, plus 400 pour trois roquettes !), on aurait été en droit d’espérer que la personne en étant équipée éviterait de faire un carnage dans son propre camp ! On pourrait aussi souligner les problèmes de caméra, celle-ci manquant de profondeur et ne jouissant pas d’une liberté suffisante pour permettre au joueur de regarder en l’air. Bref, tous ces détails gâchent quelque peu le plaisir pendant la partie, ce qui est d’autant plus dommageable compte tenu de la richesse du gameplay et de l’aspect technique particulièrement abouti.
Plein les mirettes…et les oreilles
Soyons clair : pour un jeu sorti en l’an 2000, le résultat est tout simplement splendide tant et si bien que l’on se surprend à en apprécier l’aspect aujourd’hui encore. De Prague à Londres, les décors entièrement modélisés en 3D temps réel sont d’une beauté impressionnante et fourmillent de détails les rendant très vivants. Vous vous surprendrez à admirer les textures des bâtiments en vous baladant dans les rues de Prague la nuit, sans but précis…Les différents sorts ainsi que les environnements vous permettront en outre de découvrir une multitude d’effets spéciaux tous plus époustouflants les uns que les autres : flammes, transparence, reflets seront autant de facteurs exposant le joueur à un émerveillement permanent devant cette ambiance aussi glauque que prenante. Car il est indéniable que les développeurs sont parvenus à créer un univers à part entière, un monde nocturne plein de dangers réservés aux vampires et dont les êtres humains ignorent jusqu’à l’existence. Un monde regorgeant de menaces, de goules, de vampires rivaux, de golems déchainés, de loups garou acharnés et de bien d’autres créatures plus proches de la bête que de l’homme composant un bestiaire dont la richesse n’a d’égal que l’originalité. Tout aussi efficace, le rendu des personnages vous poussera malgré vous à vous attacher à chacun d’eux, et à déplorer le destin tragique qui a contribué à les placer sur votre chemin. Ne cherchez pas une once d’optimisme dans ce jeu : tous les personnages sont en proie à un passé chargé, le meilleur exemple restant Christof dont le charisme n’est certainement pas étranger à la dualité alimentée par sa foi s’opposant à sa condition de vampire. On regrettera tout juste une modélisation très grossière en ce qui concerne leurs mains, la gauche étant beaucoup trop cubique et la droite consistant en une sphère informe censée ressembler à un poing fermé.
La bande son n’est pas en reste. Des musiques variées selon le lieu et surtout l’époque visités, aux splendides voix des personnages que vous aurez l’occasion d’entendre lors des innombrables dialogues permettant de narrer efficacement le scénario profond, en passant par les bruitages accompagnant chaque action se déroulant à l’écran, rien n’est à jeter dans l’ambiance sonore du soft qui contribue efficacement à la mise en place de cet univers et de cette atmosphère particuliers. Enfin, quelques séquences vidéo à la dimension clairement cinématographique viendront ponctuer votre progression de temps à autre. Compte tenu de leur grande qualité, on aurait cependant apprécié de les voir en plus grand nombre. En un mot comme en cent, on est immergé d’entrée dans ce monde de ténèbres sans espoir de retour…du moins avant la fin du jeu bien entendu…
Conclusion
Il serait abusif de considérer Vampire La Mascarade : Redemption comme un jeu ultime touchant à la perfection. De nombreuses petites imperfections en termes de gameplay l’empêcheront d’accéder au statut de hit, au contraire d’un Zelda. Cependant, ces défauts certes plutôt gênants passeront rapidement au second plan dès lors que vous vous serez plongés dans cet univers hors du commun, pour laisser place à une palpitante croisade contre le mal. Vous vous attacherez petit à petit à ce vampire torturé n’ayant pour seul but que de sauver l’âme de sa chère et tendre, et vous adonnerez avec délectation aux sombres plaisirs du vampirisme.
Réalisation : 18/20
Gameplay : 12/20
Bande son : 17/20
Durée de vie : 13/20
Scénario : 18/20
Verdict : 15/20
Article publié le 18/11/2008
Jeu testé par Manuwaza