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The Dig

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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The Dig
30/11/1995
Edité par Lucas Arts
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The Dig
30/11/1995
Edité par Lucas Arts
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Console: PC
Genre:Aventure
Développeur: Lucas Arts
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité PC

Photo de la boite de The Dig
The Dig, capture d'écran The Dig, capture d'écran The Dig, capture d'écran
Décidément, l'année 95 fut une période prolifique pour tous les fans de jeux d'aventure made in Lucas Arts. Quelques mois à peine après Full Throttle, un point & click fleurant bon les gaz d'échappement, l'éditeur américain nous revient avec The Dig, qui pourrait bien postuler à une place dans le top 10 du genre. Vous souhaitez savoir pourquoi? Ça tombe bien, le test qui suit est justement là pour ça...

Un scénario made in Spielberg

Avant d'aborder la question du scénario, il me paraît important de vous révéler la genèse de ce dernier. Tout commence avec Steven Spielberg, travaillant sur un projet de nouveau film. Seulement voilà, une fois le scénario écrit, ce dernier va se rendre compte que les effets spéciaux de l'époque ne lui permettent pas de réaliser ce dernier, du moins pas pour un coût raisonnable. Le célèbre réalisateur va donc se tourner vers son ami George Lucas qui va trouver le meilleur moyen d'exploiter ce scénario original : le jeu vidéo. Non, vous ne rêvez pas, c'est bel et bien Steven Spielberg himself qui a écrit la trame scénaristique de The Dig. Dans ces conditions, rien de bien étonnant à ce que cette dernière soit aussi réussie, et surtout aussi proche des codes si chers à Hollywood à cette époque. Voyez plutôt...

The Dig prend place dans une époque contemporaine et commence sur Terre, plus précisément à l'observatoire spatial de Bornéo. Un soir d'ennui comme les autres pour les employés de la station (le scientifique de garde passant plus de temps au téléphone qu'à regarder ses écrans), un événement va cependant venir perturber leur habituelle quiétude. En effet, un astéroïde a été détecté, et il semble que ce dernier soit sur une trajectoire de collision avec la Terre. L'impact, si tant est qu'il ait lieu, pourrait bien mettre un terme à la vie sur notre belle planète bleue. Pendant six mois, les humains vont travailler d'arrache-pied pour mettre en place une opération visant à sauver l'humanité d'une inéluctable extinction... Une demi-année après l'annonce fatidique, tous les détails de la mission sont au point. Une petite équipe de courageux hommes (et femmes) triés sur le volet et menés par le commandant Boston Low, va être dépêchée sur place afin de poser des charges nucléaire sur le menaçant caillou dans le but de le pulvériser. Boston et ses hommes vont cependant vite s'apercevoir que l'astéroïde est creux. Pire encore : suite à une manipulation sur un curieux tableau de commande, ce dernier va s'avérer être un vaisseau et emmener Low accompagné de deux membres d'équipages (la journaliste Maggie Robbins et le géologue Ludger Brink) sur une planète inconnue à l'autre bout de la galaxie! L'objectif de mission a changé. Désormais, les trois exilés vont devoir parcourir ce monde hostile afin de trouver un moyen de rentrer chez eux... Mais tout ne va pas se passer comme prévu, et la découverte de mystérieux cristaux, derniers vestiges d'une civilisation extraterrestre disparue, va semer la discorde dans le groupe... Le scénario, d'une grande richesse, se dévoile petit à petit au fil des heures de jeu et est mis en scène d'une manière plus que satisfaisante. Tout s'enchaine de façon fluide et logique, sans temps mort ni longueurs, tout en restant cohérent d'un bout à l'autre de l'aventure... A noter que cette dernière vous offrira deux dénouements différents, découlant directement de votre décision à un moment clé du jeu. La durée de vie déjà conséquente du soft (comptez une quinzaine d'heure pour en voir le bout, voire beaucoup plus pour ceux n'ayant jamais touché à un jeu du genre) s'en trouve donc rallongée un peu plus encore, pour le plus grand plaisir des joueurs fans de point & click.

Penser différemment

Vous l'aurez compris, on tape ici dans la science fiction avec une intrigue qui n'est pas sans rappeler Armageddon, du moins dans sa toute première partie. Vous passerez cependant le plus clair de votre temps sur la planète extraterrestre, et c'est bel et bien en ces lieux que la magie commencera à opérer. Vous serez alors happé, conquis, par cette atmosphère si particulière qui représente un poignant hommage à la science fiction telle qu'on la connaissait dans les années soixante dix. Ici, tout est coloré, exotique, à tel point qu'il est rigoureusement impossible de se croire sur Terre. Pour espérer avancer dans l'aventure, il faudra oublier les codes régissant notre monde. Dans The Dig, un mort ne l'est pas forcément de manière définitive, et des ossements datant de plusieurs milliers d'années pourront vous être d'une aide précieuse si tant est que vous parveniez à ressusciter la créature à laquelle ils appartiennent. Bref, les lois terrestres n'ont pas cours dans un tel endroit, et prendre conscience de cela le plus vite possible sera indispensable pour ne pas se retrouver bloqué rapidement dans l'aventure. Au niveau des énigmes, on obtient donc un challenge à la hauteur d'un Monkey Island, et donc largement supérieur à ce que l'on pouvait avoir dans Full Throttle. On aura en effet tôt fait de se retrouver bloqué par le simple oubli d'un item dans un coin, et le déblocage de la situation passera alors par la retraversée de toutes les zones visitées pour aller récupérer l'élément manquant à la résolution de ladite énigme. Il ne sera cependant pas rare de trouver des indices pouvant être d'une aide précieuse dans la résolution des différents puzzles, si tant est que l'on procède à une observation méticuleuse des environnements parcourus...

Un point & click classique

Abordons justement le thème du système de jeu. Dans The Dig, les principales caractéristiques du point & click sont reprises. Vous déplacez donc votre protagoniste en usant du pointeur de la souris, ce dernier pouvant également être utilisé pour interagir avec les différents éléments du décor. Un inventaire permet de stocker les différents éléments collectés au fil de la progression, et est accessible par un simple clic droit dans n'importe quelle zone de l'écran. Une ergonomie appréciable, d'autant qu'il faudra bien souvent accéder à l'inventaire pendant la résolution de certaines énigmes, et ce pour collecter les différentes informations nécessaires à cette dernière. A titre d'exemple, la plupart des portes devront être ouvertes en utilisant un code de formes colorées. Ce code, présent sur des baguettes trouvées ça et là, devra donc être consulté dans l'inventaire en utilisant la loupe sur les items concernés. Vous l'aurez compris, on abandonne ici définitivement le système de verbes si cher à Lucas Arts dans ses précédents point & click, ce qui permet une plus grande souplesse dans le jeu, tout en offrant au joueur un écran plein pour profiter au maximum des splendides graphismes offerts par le soft.

Une réalisation technique de haute volée

Je mentionnai plus haut la fantastique atmosphère se dégageant du jeu, savant mélange d'émerveillement et de dépaysement. Il est indéniable que cette dernière doit beaucoup à des graphismes de haute volée, qui restent agréables à l'œil même de nos jours (soit quinze ans après la sortie du jeu!) avec leur ambiance à la fois cartoon et mature. Chaque salle donne lieu à une identité visuelle bien spécifique, promettant ainsi un dépaysement de tous les instants. Ici, pas de lassitude, le seul point commun entre les différents décors étant une beauté sans égal. Chaque décor a été scrupuleusement travaillé, fourmillant de détails en tous genres et de splendides effets visuels tous plus réussis les uns que les autres, tant et si bien que vous vous surprendrez à rester immobile dans le simple but de vous émerveiller devant tant de beauté. La visite d'une tombe vous mettra ainsi aux prises avec de magnifiques effets de lumière, tandis que vous pourrez admirer la beauté des effets de transparence d'une zone située plus haut dans la montagne. L'arrivée en bord de mer est clairement le passage le plus marquant du soft visuellement parlant, le ton oranger du ciel se mêlant magistralement avec les vagues et les reflets sur l'eau...

Si les phases de jeu sont donc de toute beauté, comment ne pas rester bouche bée devant les cinématiques donnant lieu à des vidéos mettant en scène des visages très expressifs, ou encore des fioritures en tous genres plus impressionnantes encore qu'à l'accoutumée. Le soft s'ouvre d'ailleurs sur une longue séquence introductive qui parvient aisément à octroyer à l'aventure une indéniable dimension cinématographique. Par la suite, la plupart de vos énigmes résolues donneront naissance à une cut-scene qui ne manquera pas de vous en mettre plein les mirettes, vous motivant d'autant plus pour la résolution des suivantes. Au fil du temps, on en arrive de plus en plus à comprendre les raisons ayant poussé Steven Spielberg à abandonner son idée de film. En effet, au vu de la magnificence visuelle du soft, réaliser un long métrage exploitant cette univers aurait englouti un budget colossal!

Cette félicité visuelle s'accompagne d'une performance tout aussi convaincante en termes d'OST. Les musiques, plus discrètes que le violent rock'n roll d'un Full Throttle, parviennent à se fondre dans l'ambiance tout en rythmant parfaitement la progression du joueur. Côté bruitages, on dénote une fois encore un incroyable sens du détail puisque le moindre mouvement donnera lieu à un bruit bien particulier, que ce soit le déclenchement d'un mécanisme, ou le déplacement d'une bestiole extraterrestre. Mais c'est surtout au niveau des voix que The Dig frappe un grand coup. Pour incarner Boston Low, le personnage principal, dans la version française, Lucas Arts a fait appel à Patrick Poivet. Ce nom ne dira certainement rien à la plupart d'entre vous, mais sachez qu'il s'agit là du doubleur français de Bruce Willis dans tous ses films. Il est incontestable que ce petit plus octroie au personnage concerné un gros surplus de charisme, tout en constituant un clin d'œil supplémentaire à Armageddon, où le protagoniste central n'est autre que le héros de Die Hard. A côté de cela, le casting est de qualité plutôt variable. D'un côté, nous avons Maggie qui semble lire son script sans trop de conviction pour un résultat tout juste passable, de l'autre Le géologue Brink qui vaut à lui seul le détour! Doté d'un accent allemand extrêmement marqué, il vous ravira par ses répliques cyniques et son égoïsme, se construisant ainsi une véritable personnalité au fur et à mesure qu'il prendra de l'importance dans l'histoire.

Trois personnages hauts en couleurs

Pour rebondir sur le choix des personnages, celui-ci apporte également un réel plus à l'ambiance générale du titre. Chaque protagoniste a une personnalité bien marquée, répondant ainsi de manière assumée à un cliché en provenance directe d'Hollywood. Ainsi, Boston est un militaire n'hésitant pas à creuser des trous à la pelle sur des sites sensibles, dans le simple but de trouver un élément nécessaire à sa progression. A l'inverse, Brink ne manquera pas une occasion de s'offusquer des manières quelque peu cavalières de ce dernier, le considérant clairement comme un Cow Boy sans la moindre cervelle. Maggie, quant à elle, fera office d'arbitre entre ces deux opposés et ne manquera pas d'exprimer son agacement à l'égard de ces petites guéguerres ne menant à rien. Et c'est bien dans ces caractères bien trempés que réside tout l'humour présent dans le jeu. En effet, ce dernier se fait plus discret que dans les habituelles productions Lucas Arts et ne se manifestera qu'au travers de quelques répliques cinglantes de nos héros, le véritable maitre en la matière étant bien entendu l'inévitable militaire Boston... Chaque personnage dispose d'une place de choix dans l'histoire, et chacun aura un rôle important à jouer lors de certains moments clés de cette dernière. Pas de « plante verte » ici : tous les éléments du jeu ont leur raison d'être, du simple bout de bois trainant par terre, aux différents protagonistes...

Conclusion

Vous l'aurez compris petit à petit en lisant ce test, The Dig est un excellent point & click dans la veine du niveau de qualité auquel nous avait habitués Lucas Arts. Au fil des minutes de jeu, la surprise laissera rapidement place à l'émerveillement devant ces environnements chaudement colorés, et vous serez emportés par cette ambiance féérique et poétique à la hauteur des meilleures productions hollywoodiennes de l'époque. Voir apparaître le nom de Steven Spielberg dans un projet est à lui seul un gage de qualité, et cette affirmation maintes et maintes fois éprouvée se vérifie une fois de plus dans ce jeu d'aventure qui ne pourra que conquérir le cœur des joueurs fans du genre...

Réalisation : 18/20
Gameplay : 16/20
Bande son : 18/20
Durée de vie : 15/20
Scénario : 18/20

VERDICT : 17/20


Article publié le 29/04/2011 Jeu testé par Manuwaza