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Maniac Mansion

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Maniac Mansion
??/??/1987
Edité par Lucasfilm Games
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Maniac Mansion
??/??/1987
Edité par Lucasfilm Games
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Console: PC
Genre:Aventure
Développeur: LucasFilm Games
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Atari ST- Commodore 64- Commodore Amiga- Nintendo Nes-

Photo de la boite de Maniac Mansion
Maniac Mansion, capture d'écran Maniac Mansion, capture d'écran Maniac Mansion, capture d'écran
Il est intéressant de voir comme certaines œuvres culturelles peuvent être assimilées à l’avènement d’une personne bien particulière. En 1977, un jeune homme barbu sortait un film intitulé Star Wars que tous les producteurs avaient rejeté, et qui avait donc dû être financé avec les moyens du bord. L’humiliation a atteint son paroxysme lors d’une projection privée, lorsque toutes les personnes assistant à l’événement sont sorties insatisfaites (toutes sauf un certain Steven Spielberg qui fut le seul à l’époque à avoir fait preuve de clairvoyance). Cet exemple diablement évocateur n’en est qu’un parmi tant d’autres, et cette règle s’applique également au monde des jeux vidéo. A la fin des années 1980 sort un jeu qui changera à jamais la destinée de son créateur (Ron Gilbert) et de la firme l’employant (Lucasfilm Games). Intitulé Maniac Mansion, il posera les jalons de tous les point & click de l’éditeur et exercera par la suite une grosse influence sur des blockbusters comme la série des Monkey Island. Portrait de ce soft hors du commun considéré par beaucoup comme étant le plus révolutionnaire de l’histoire vidéo-ludique.

Scénario (-)

Dès les premières minutes de jeu, on ne peut s’empêcher de ressentir la grande influence des films d’horreur de série B sur la trame de l’aventure. Tous les ingrédients semblent en effet être réunis. Une blonde un peu godiche (et pompom girl qui plus est) répondant au doux patronyme de Sandy est capturée par le docteur Fred Edison, un savant fou qui a décidé de réaliser des expériences sur elle. Apprenant cela, son petit ami Dave décide de partir à sa rescousse accompagné dans cette noble tâche par deux de ses amis. Pour cela, ils vont devoir parcourir le manoir de la famille Edison, dont les autres membres semblent être tout aussi bizarres que le paternel. Au cours de vos pérégrinations, vous serez en effet amené à rencontrer un large panel d’une demi-douzaine de dégénérés, allant de la progéniture de savant fou à des tentacules issus de ses expériences. Cette série de clichés parfaitement assumés donnent une dimension fortement parodique à Maniac Mansion, à une époque où des films exploitant cette thématique fleurissaient en grand nombre outre atlantique. Plus que le scénario, on retiendra donc cette référence ainsi qu’un humour décalé omniprésent tout au long de l’aventure.

Gameplay (19/20)

Vous l’aurez compris, le scénario ne se distingue pas par sa profondeur. Les atouts du jeu sont ailleurs, le plus gros d’entre eux étant sans conteste son gameplay révolutionnaire. Le nom du moteur de jeu utilisé dans la totalité des point & click 2D de Lucas Arts est d’ailleurs évocateur, dès lors que l’on sait que les initiales SCUMM signifient Script Creation Utility for Maniac Mansion. En effet, ce moteur ayant fait la renommée de jeux comme Monkey Island ou Indiana Jones and the Fate of Atlantis avait à l’époque été créé pour développer Maniac Mansion. Devant une telle réussite, les développeurs ont ensuite décidé de s’en resservir dans d’autres titres. Le principe amené par cette technologie révolutionnaire à l’époque repose sur la division de l’écran en trois parties. La première de ces parties, et la plus visible, est dévolue à ce que l’on pourrait qualifier de fioritures (comprenez par là l’affichage des décors, des personnages…). La seconde partie quant à elle contient votre inventaire dans lequel vous pourrez trouver tous les objets ramassés jusqu’alors. Enfin, la dernière et plus importante partie comporte une liste de verbes d’action. Pour réaliser une action à l’écran, vous devrez combiner ces trois composants de manière judicieuse. La première chose qui frappe si l’on s’est préalablement essayé à Monkey Island, c’est la présence de quinze verbes (contre neuf dans les aventures de Guybrush). Autant vous dire que les possibilités en sont multipliées, de même que la difficulté à choisir la bonne commande. Les habitués du genre ne seront donc pas dépaysés, le jeu se jouant quasiment de la même manière que ses prédécesseurs. J’insiste toutefois sur le mot « quasiment », puisqu’un aspect inédit viendra enrichir cette jouabilité : la complémentarité entre les personnages. Ce n’est en effet pas un mais bien trois protagonistes que vous contrôlerez dans votre partie, avec la possibilité de switcher entre eux à tout moment durant votre partie. Cette possibilité ne représenterait que bien peu d’intérêt sans la grande complémentarité entre les personnages. D’une part, vous devrez parfois réaliser des actions simultanément (par exemple, utiliser l’un de vos persos pour maintenir un interrupteur appuyé tandis qu’un autre franchira la porte ainsi ouverte). Chaque protagoniste aura en outre des capacités bien définies, et pourra ainsi appréhender une situation différemment, ramasser certains objets que d’autres ne pourraient pas s’approprier. A ce titre, vous devrez d’ailleurs fréquemment effectuer des transferts d’items d’un inventaire à l’autre. Autant vous dire qu’entre le moteur SCUMM ayant maintes et maintes fois fait ses preuves, et ce système de multi-personnages, le gameplay revêt une richesse et une complexité à toute épreuve, tout en étant le garant d’une extraordinaire durée de vie.

Durée de vie (18/20)

En effet, cette complexité se répercutera directement sur la difficulté éprouvée lors de la résolution des énigmes. Vous pensiez galérer dans Monkey Island ? Cette impression sera décuplée dans Maniac Mansion puisque le fait de devoir choisir le bon personnage, tout en l’associant parfois à ses coéquipiers augmentera considérablement la cogitation nécessaire pour résoudre les innombrables puzzles qui vous seront soumis. Pour ne rien arranger, la plupart d’entre eux répondent à une logique plus que discutable. Verser une substance radioactive sur une plante carnivore pour ensuite l’escalader n’est que l’un des nombreux casse-têtes que vous aurez à résoudre. Autre élément augmentant lui aussi singulièrement le challenge : rien ne sera fait pour vous empêcher de faire des erreurs pouvant irrémédiablement vous bloquer, vous obligeant à recommencer l’aventure du début. D’ailleurs, contrairement à Monkey Island, les occasions de vous retrouver six pieds sous terre ne manqueront pas et une rencontre avec l’un des membres de la famille Edison se soldera au mieux par un emprisonnement, et au pire par une mort cruelle. Par exemple, il ne sera pas rare qu’un ennemi se réveille avec un petit creux, événement annoncé par une petite cut-scene. Ce dernier descendra alors à la cuisine pour se préparer un encas, et vous devrez donc mettre à l’abri tous les membres de votre équipe se trouvant sur sa route. Oubliez en un, et il se fera neutraliser pour le reste de l’aventure ! Compte tenu de sa difficulté, Maniac Mansion ne s’adresse donc qu’aux joueurs aguerris dotés d’une persévérance hors du commun. Pour peu que vous n’abandonniez pas devant la difficulté, la durée de vie du jeu atteindra bien vite des sommets. En effet, les trois personnages que vous contrôlerez durant toute votre aventure seront le résultat d’un choix parmi sept protagonistes différents. Selon ceux pour lesquels vous aurez opté, le déroulement de l’histoire ainsi que l’ending varieront sensiblement, incitant les plus persévérant à recommencer le jeu autant de fois que nécessaire pour voir chacune des fins qu’il propose. Une durée de vie variable donc, en fonction des capacités et de la persévérance de chacun.

Réalisation (18/20)

Graphiquement parlant, force est de constater que le jeu était plus qu’impressionnant à l’aube des années 1990. Il a depuis beaucoup perdu de sa superbe mais a su conserver cette identité graphique le rendant particulièrement attachant. On en viendrait presque à se dire que le kitch des couleurs lui donne un certain charme impérissable malgré le poids des années. Côté décors, le rendu est assez réussi avec une multitude de petits détails bannissant toute impression de vide. D’ailleurs, l’univers ainsi créé est aussi fantasque qu’attachant avec des personnages hauts en couleur et parfaitement intégrés dans la dimension parodique du soft : un surfeur insouciant aux longs cheveux blonds, un intello à lunettes, un beau gosse, une pompom girl kidnappée, un savant plus laid ressemblant plus à un cadavre qu’autre chose, son fils doté d’un facies digne de Frankenstein… La liste est longue et chaque protagoniste est doté d’un design correspondant à la personnalité que les développeurs ont voulu lui donner. Ils sont d’ailleurs dotés d’une animation aussi ridicule qu’amusante, de mimiques faciales particulièrement évoluées ainsi que de sprites d’une taille remarquable pour l’époque. Un rendu visuel très réussi donc, autrement plus impressionnant que la déclinaison sortie sur Nes quelques années plus tard qui a grandement souffert des limitations techniques de la console.

Bande son (15/20)

Côté bande son en revanche, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Les musiques se font désirer et sont finalement très peu nombreuses. Au niveau des bruitages en revanche, on est beaucoup mieux loti puisque chaque action effectuée à l’écran aura droit à un bruit bien particulier. De nos jours, le résultat peut paraître désuet mais il n’en était pas moins très réussi en 1987, année de sortie du jeu.

Conclusion (18/20)

Maniac Mansion fait incontestablement partie de ces jeux qui seront toujours aussi populaires dans trente ans. Il représentait, à l’époque de sa sortie, l’avènement d’un nouveau genre dans les foyers du monde entier : le point & click. Aujourd’hui encore, son principe reste diablement efficace et vous promettra de longues heures de jeu. Compte tenu de la hauteur du challenge proposé, les casual gamers passeront leur chemin mais les joueurs avides d’un véritable défi absent des actuels titres grand public y trouveront assurément leur compte. Un incontournable de la ludothèque Lucas Arts !


Article publié le 18/09/2008 Jeu testé par Manuwaza