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Maldita Castilla

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Sortie US non communiquée
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Maldita Castilla
12/12/2012
Edité par Locomalito
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Console: PC
Genre:Action/Plates-Formes
Développeur: Locomalito
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité PC

Photo de la boite de Maldita Castilla
Maldita Castilla, capture d'écran Maldita Castilla, capture d'écran Maldita Castilla, capture d'écran
A l'aube de la sortie de Grand Theft Auto V, symbole de la concrétisation du succès planétaire (et monétaire) du média qui nous anime tous, une industrie très prolifique et brassant des millions de dollars, l'émergence de plus en plus récurrente de petits développeurs anonymes, du moins pour le grand public, se fait sentir. Locomalito, petit créateur espagnol aux moyens limités, a réalisé à ce jour pas moins de sept jeux, dont Maldita Castilla, le titre qui nous intéresse aujourd'hui. Bouclé en vingt mois, le jeu, non content d'être gratuit, se paie le luxe de défier les plus grandes productions du genre. Certes il y a vingt ans d'écart entre Maldita Castilla et les dernières productions en question, mais l'hommage que leur rend Locomalito est simplement remarquable. Sorti en décembre 2012, Maldita Castilla se veut d'être ambitieux.

La princesse a été enlevée !!

Bon sang, Lucifer a enlevé la princesse du royaume! Vous et votre escouade devrez mener à bien votre mission en allant défier les forces du Mal qui ont envahi la cité. Eh bien? Quel est le problème? Ah oui, le scénario est vraiment original! Ça fait du bien un peu de nouveauté!


Ça ressemble à du retro, ça sent le retro, ça a le goût du retro...

Parmi les genres les plus représentés, on trouve les shoots, les jeux d'aventure façon Final Fantasy ou Zelda, le combat, la course mais aussi (et surtout) les platformers qui restent à ce jour le genre le plus prolifique sur consoles (bon... ça et les FPS). Maldita Castilla est donc un jeu de plates-formes en 2D tout ce qu'il y a de plus traditionnel, tels qu'on les voyait dans les années 85-95. Aux commandes d'un chevalier ressemblant étrangement à Arthur de Ghosts'n Goblins, l'environnement un peu dark façon Ghosts'n Goblins, la prise en main du gameplay vous renverra directement à Ghosts'n Goblins et le chemin à parcourir pour sauver la princesse s'apparentera à manger un cactus par derrière...un peu comme dans Ghosts'Goblins. Alors, que dire...ce jeu est loin d'être un plagiat, et nous verrons pourquoi dans les prochaines lignes, mais les premières impressions ne nous sont pas inconnues, et cela pour une bonne raison : Maldita Castilla est un jeu qui rappelle toute une époque, toute une philosophie de jeu, et Locomalito a pris un malin plaisir à jouer avec notre nostalgie et toutes les émotions qui s'y rapportent, du pur fan service en somme.

Gameplay et ressenti de jeu

Que les choses soient claires, Maldita Castilla n'a aucunement la prétention de bouleverser quoi que ce soit, il se « contente » de reprendre les bonnes recettes qui ont fait le succès de ses ancêtres, c'est à dire une progression facile dans son principe. Avec la croix (ou le stick, selon la manette que vous utiliserez), vous vous déplacerez dans l'espace, avec un bouton vous sauterez, et avec l'autre vous lancerez vos armes. Il est intéressant de noter une certaine clémence de la part du programmeur en ce qui concerne les sauts. Habituellement punitive, l'inertie est ici orientable durant un bond. Concrètement, vous pourrez donc sensiblement changer de direction dans les airs, afin d'affiner votre trajectoire, pour atteindre une plate-forme mobile, éviter un ennemi ou plus globalement un imprévu. C'est donc à travers le level design exigeant de Maldita Castilla que vous récolterez le nectar du gameplay, grâce à des niveaux très travaillés et très détaillés. Il est d'ailleurs très plaisant de voir que Locomalito est un perfectionniste, il a pris un plaisir certain à rendre son jeu vivant (malgré la prolifération de morts-vivants). En effet, il ne sera pas rare de voir des corbeaux se délecter d'une carcasse humaine gisant sur le sol, avant de tenter de vous faire subir le même sort, ou encore de contempler avec amusement une sorte de zombie sans tête fouiller dans un tas de cadavres pour retrouver la sienne. Visuellement riche, Maldita Castilla vous fera sourire plus d'une fois, la faute à une ambiance parfois burlesque, mais justement dosée pour ne pas tomber dans la simple caricature. En parlant d'ambiance, il est souvent de rigueur dans un jeu que le héros se retrouve seul face à sa destinée. Là, vous ne serez pas moins de quatre chevaliers à partir à l'assaut, interagissant de temps à autre les uns avec les autres, notamment lors de ce stage où vous serez tous les quatre mis à contribution pour assurer la sécurité à bord d'une charrue tractée par un cheval (petit hommage à Castlevania : Rondo of Blood au passage). Vous et vos trois acolytes devrez vous protéger de la horde de monstres malsains qui se jetteront sur vous, et cela assure vraiment un esprit de coopération avec vos coéquipiers, même si ces derniers sont contrôlés par le CPU, et que leurs mouvements restent donc toujours les mêmes au fil des parties.

Jeu de plates-formes et références

Le soft possède sa propre identité, c'est indéniable. Cependant on sent que Locomalito s'est amusé à insérer des références à d'autres jeux du même genre, parfois très grossièrement, mais avec une justesse toujours très appréciable. Ainsi, dans le monde des marais, les ennemis bondissant de l'eau feront aisément penser aux hommes-poissons rôdant dans les douves de Castlevania, les armes, ainsi que le chara-design directement inspiré de Ghosts'n Goblins (oui je rabâche mais l'hommage est criant de vérité) font plaisir à voir, même si cette ressemblance visuelle ne pose pas de problème d'éthique car le jeu est gratuit d'une part, et le déroulement du jeu, les sensations de gameplay sont authentiques et les mécaniques de jeu ne sont pas nécessairement identiques au soft de Capcom. Je pense notamment à ce stage dans les cavernes où l'on est éclairé par une petite chauve-souris, rendant la progression lente et méthodique, surtout si l'on prend en compte les ennemis parfois coriaces qui vous feront face.

Locomalito a également puisé son inspiration dans la littérature espagnole, plus précisément dans un roman de chevalerie « Amadis de Gaula », écrit par Rodriguez de Montalvo en 1508. Globalement, cet ouvrage traite d'une aventure comparable à celle du Roi Arthur...tiens donc, encore un lien qui nous mène vers Ghosts'n Goblins! Tout au long du développement, Locomalito indique sur son site officiel qu'il s'est également ressourcé en idées dans Tiger Road , Black Tiger (Capcom, 1987), Shinobi (Sega, 1987), Rygar (Tecmo, 1986), Karnov (Data East/Namco, 1987) ou encore Trojan (Capcom, 1986).

Arsenal pour un objectif ultime

Les possibilités pour vous armer seront assez variées pour plaire à tout le monde. Vous pourrez trouver, disséminées dans des coffres, tout un tas d'options intéressantes. En partant de la dague classique qui file tout droit jusqu'à la hache, qui est lancée en cloche et couvre une zone plus haute et plus rapidement, en passant par les petites serpes qui reviendront comme des boomerangs. À cela s'ajoute un slot réservé aux une options subsidiaires, qui seront plus rares et parfois très utiles comme une petite fée toute mignonne qui vole au-dessus de vous telle un ange gardien et tirera des petites boulettes meurtrières. Cette option peut se présenter sous une forme plus défensive comme un bouclier, faisant office de cœur supplémentaire (en plus des trois originels).

Pourquoi tout cet arsenal me direz-vous? Eh bien, Au-delà de « sauver la princesse blablabla on s'en fout », un objectif secondaire (donc indispensable pour les vrais) vous obligera à récupérer des talismans si vous voulez débloquer la véritable fin ultime de la mort qui tue. Un long travail de recherche et d'analyse des décors/objets/ennemis/mécanismes sera de mise si cet objectif vous motive.

Bande son

Il est sympathique de souligner que seule la bande-son a fait l'objet d'une intervention extérieure. En effet, Locomalito a fait appel a Gryzor87, un homme talentueux qui, à l'aide de son Yamaha YM2203, a composé la musique du jeu. Quel est l'intérêt de citer la marque et le modèle du matériel utilisé pour la composition? Eh bien simplement parce que le synthétiseur Yamaha YM2203 a été un périphérique largement utilisé durant les années 1980 et 1990 notamment lors du développement
de jeux tournant dans les salles d'arcade ou encore sur un ordinateur de chez NEC (Le NEC PC-8801 aussi appelé PC-88 sorti premièrement en 1981 au Japon, puis diffusé aux Etats-Unis, et décliné sous plusieurs versions améliorées). L'utilisation de ce fameux synthétiseur a donc permis à Maldita Castilla de se doter d'une aura sonore très prononcée, et forcément très 80's, cela fait nécessairement plaisir aux oreilles. Cela est d'autant plus vrai que l'ensemble de la bande-son est très agréable à écouter. Un travail remarquable pour un jeu qui ne l'est pas moins.

Verdict

Avant même d'être considéré comme une vulgaire redite de ce qui a été fait dans le passé, Maldita Castilla est une hymne au retro et regorge de générosité. Le graphisme de la deuxième moitié des années 1980 est scrupuleusement respecté, se voulant d'être particulièrement réussi, d'autant plus que le background employé est efficace. Renvoyant à une atmosphère médiévale à la croisée entre Ghouls'n Ghosts et Castlevania (mais en plus sanglant), Locomalito nous étale sa palette de talents tant au niveau du level design que dans le style visuel, le gameplay ou encore dans la variété des situations de jeu. Très exigeant, Maldita Castilla ne finira pas de vous faire cracher vos tripes, prévoyez à ce titre un souffre-douleur afin de ne pas transformer votre entourage en viande hachée, car le jeu ne vous pardonnera rien. Pas de « c'est de la faute de la manette », que du skill avec une touche humoristique, en témoigne le texte lors de votre quatrième « Game Over » qui dit je cite : « Vous avez consommé 4 crédits, vous pouvez continuer au prix de votre âme ». Croyez-moi, vous y gagnez au change tellement Maldita Castilla est excellent. Fait par un passionné pour les passionnés. À posséder (gratuitement en plus !).


Histoire 15/20 : Difficile d'estimer la qualité du scénario car celui-ci est volontairement simpliste, certainement pour focaliser l'attention du joueur sur l'aspect retro jusqu'au bout des ongles ! Le thème choisi est cependant charmant, sauvons donc la princesse !

Graphismes 17/20 : Très justement réalisé, on s'y croirait du début à la fin. Les sprites sont mignons, l'animation est vraiment bien fichue. Mention très bien !

Gameplay 18/20 : Très punitif dans le sens où le jeu est difficile, mais le maniement mis à notre disposition est quasi parfait avec un tas de nuances, notamment en ce qui concerne les sauts, beaucoup plus permissifs que dans Ghouls'n Ghosts, jeu auquel il ressemble fortement.

Musique 16/20 : Toujours dans le ton grâce à l'utilisation du synthétiseur Yamaha YM2203, si on ferme les yeux, on se croirait embarqué dans une machine à remonter le temps !

Durée de vie 15/20 : Une fois terminé (en une bonne heure), le jeu vous réservera une deuxième lecture de l'aventure, en axant le gameplay sur de la recherche, pour trouver tous les talismans, nécessaires pour voir la « vraie » fin.

VERDICT : 17/20

Lien de téléchargement gratuit : ici


Article publié le 01/02/2013 Jeu testé par MaitreCoq