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Kingpin - Life of Crime

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Kingpin : Life of Crime
30/06/1999
Edité par Interplay Entertainment
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Kingpin : Life of Crime
08/11/2002
Edité par Interplay Entertainment
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Console: PC
Genre:FPS
Développeur: Xatrix Entertainment
Joueurs: 1 à 16
Une exclusivité PC

Photo de la boite de Kingpin - Life of Crime
Kingpin - Life of Crime, capture d'écran Kingpin - Life of Crime, capture d'écran Kingpin - Life of Crime, capture d'écran
Half-Life n'est pas assez gore pour vous ? Vous aimez traîner dans des zones industrielles sordides et entendre la rumeur d'une banlieue hostile ? Le cadavre d'un gangster truffé de plomb renversé sur une benne à ordure est un spectacle qui vous émeut ? Soit vous êtes un psychopathe en puissance, soit vous êtes susceptible de prendre votre pied sur Kingpin.

Scénario (11/20)

Radio City est une de ces villes qui sont le théâtre permanent de guerres entre gangs. Elles et ses sœurs Liberty City, Sin City ou Marseille (le taux de mortalité de cette ville a été multiplié par quarante-quatre depuis la création de Plus Belle La Vie) sont perpétuellement plongées dans le chaos. Radio City fait même figure d'exception parmi les villes dangereuses telles que celles des GTA. La cité dans laquelle se déroule Kingpin semble tout simplement vidée de ses habitants, du moins de ses habitants normaux. Ne reste plus que des malfrats, petites frappes, caïds, hommes de main, mercenaires et autres fous assoiffés de sang. Il n'y a pas l'ombre d'un policier dans cette ville en perdition. Les rares personnages qui ne vous pointeront pas un flingue sur la tempe dès que vous les croiserez sont soit alcooliques, soit drogués, soit déjà morts ou en train de passer l'arme à gauche. Personne ne mérite d'être sauvé à Radio City, aussi le moindre personnage sur votre chemin est potentiellement une cible à abattre. Ceci établi, on peut entrer dans l'univers de Kingpin.

On y incarne un malfrat répondant au doux nom de Thug (qui signifie violent en anglais). On fait connaissance avec ce charmant personnage en le découvrant affalé dans une ruelle sordide d'un quartier misérable de Radio City, Skidrow. Deux gangsters l'ont passé à tabac et sommé de ne plus jamais refoutre les pieds à Poisonville, une zone industrielle contrôlée par Nicki Blanco, gros bonnet que Thug aurait indisposé. Seulement, les deux armoires à glace n'ont pas daigné envoyer Thug ad patres. Grave erreur. Car dans le genre armoire à glace, Thug est plutôt du type normand. Notre brave gars, sitôt relevé, se saisit d'un bout de tuyau en métal et se décide à faire la peau à ces enculés et pis aussi à Nicki Blanco tant qu'à faire. Et pour ne pas faire les choses à moitié, autant réduire en bouillie le caïd de Radio City (le fameux Kingpin) histoire de se placer tout en haut de la chaîne alimentaire.

Kingpin nous narre donc une banale histoire de vengeance qui ne prend même pas la peine de donner un prétexte à Nicki Blanco pour avoir fait tabasser Thug. Au court du jeu, absolument aucun élément narratif n'apparaîtra, la progression sera simplement celle de Thug à travers Radio City, allant de quartier en quartier pour faire la peau à tout le monde et finalement tenter de s'installer comme le caïd de Radio City.

Gameplay (18/20)

Avec un pitch comme celui-ci, tout le monde se doute que Kingpin est un FPS, genre roi sur PC. Ici on ne s'embarrasse pas de trop d'originalité : Kingpin est un FPS classique. Comprenez par là que la plupart des touches que tapoteront vos petits doigts boudinés seront Z, Q, S, D, le bouton gauche et la molette de la souris. La première arme est une simple barre en fer qui ne fera pas mal à grand monde. Il faudra donc trouver un moyen de s'armer plus lourdement. On pourra plus tard mettre la main sur un pied-de-biche, un pistolet, un fusil à pompe, une mitraillette, un lance-flammes, un fusil à répétition surpuissant, un lance-grenades et un lance-roquettes. Tout cet attirail pourra être récupéré sur les cadavres des gentils ennemis qui se mettront sur notre chemin. Mais on pourra également faire ses courses dans les Pawn-O-Matic, sortes de petites échoppes spécialisées dans la vente d'armes. On pourra aussi y faire le plein de munitions, de protections et de kits de soin. Pour finir, on pourra également y acheter des modifications pour certaines armes. Le pistolet de base peut ainsi être upgradé de trois manières différentes : lui adjoindre un silencieux pour tuer discrètement, un système lui permettant de tirer plus rapidement ou bien un autre augmentant sa puissance. Une bonne idée donc même si elle restera assez peu utilisée puisqu'on pourra simplement upgrader le pistolet ainsi qu'une autre arme (le fusil à répétition, auquel on pourra adjoindre un système de refroidissement augmentant la cadence de tir). Pour clore ce passage, je tiens à remercier l'expression "on pourra" sans laquelle ce paragraphe n'aurait jamais pu exister.

Bien sûr, faire ses emplettes ça demande du fric. Et l'argent, c'est la chose dont on se préoccupe le plus dans Kingpin, avec bien sûr rester en vie. On trouve du fric un peu partout, mais n'allez pas penser qu'il y en a à foison. Le plus souvent, on en trouvera sur les cadavres ennemis. En effet, une fois le suppôt de l'adversité occis, une simple pression du bouton "utiliser" en visant le macchabée permet de le fouiller, et si monnaie il y a, de se remplir les poches. On trouvera cependant rarement plus de vingt dollars par cadavre. Des magots un peu plus importants sont donc cachés à certains endroits (il va falloir fouiner).

Mais l'argent ne sert pas qu'à faire joujou avec des pistolets : il sera nécessaire de débourser dix dollars chaque fois que l'on souhaitera entrer dans un bar. Oui, il y a des bars, mais pas question d'y aller pour se bourrer la gueule et danser à poil sur le comptoir. Non, dans Kingpin, les bars servent à recruter du personnel. Il est en effet possible - et c'est l'un des très bonnes idées de Kingpin - d'enrôler des gros bras pour se sentir moins seul dans sa quête, moyennant entre dix et cent dollars. Deux membres maximum, on n'est pas dans GTA San Andreas, mais c'est bien suffisant. Cela permet de se sentir bien plus à l'aise dans les gunfights, même si ces porte-flingues seront souvent gênants pour progresser dans les intérieurs : je ne compte plus les fois où il m'a fallu attendre patiemment que l'un d'eux daigne dégager le passage pour me permettre de passer, ou celles où j'ai du partir à la recherche de l'un d'eux, perdu dans le labyrinthe urbain de Radio City.

Mis à part ce petit défaut, le gameplay de Kingpin est sans accroc. Le feeling des armes n'est pas le plus dément qu'on puisse trouver (notamment concernant le pistolet et la mitraillette Thompson, au look pourtant génial) mais certaines réussissent à tirer leur épingle du jeu. Le fusil à pompe par exemple, qui sera l'arme de base pendant une bonne partie du jeu, est vraiment très puissant et on croirait presque sentir une douleur dans le bras à chaque détonation. Mais l'arme la plus jouissive du jeu est le fusil à concussion. Imaginez une sorte de M1 Garand en bois massif, avec un long et large canon noir qui tire des salves de trois balles. Une seule de ces balles peut arracher un bras et le recul est énorme. Alors quand on rajoute le circuit de refroidissement qui augmente la cadence de tir, cette arme devient extrêmement jouissive avec son bruit sourd et les ravages qu'elle cause. Je vous fais sans doute peur à parler comme ça mais même le plus pacifiste des hippies ne peut pas prendre son pied avec ce flingue. Notez que le lance-flammes est bien sympathique dans le genre : inonder un ennemi dans un flot de flammes ininterrompu et le voir ensuite courir en tous sens, hurlant comme un dément, tandis qu'il se carbonise lentement... C'est tout simplement sublime mes amis !

Kingpin possède donc une jouabilité en béton, dotée de cette possibilité d'engager des mercenaires et ces gunfights jouissifs. Mais d'autres petits trucs sympas émaillent le gameplay : des personnages vous refileront parfois des sortes de quêtes annexes, qui seront consignées dans un petit calepin, comme ramener une bouteille d'alcool à un clochard pour qu'il vous file la combinaison d'un coffre-fort, trouver et tuer qui a décapité la copine d'un gangster ou ramener un quelconque objet à quelqu'un pour qu'il vous en refile un autre en échange. On pourra aussi démembrer les ennemis après les avoir copieusement insultés (ou l'inverse, chacun ses goûts) mais j'en parlerai un peu plus tard. En fait c'est juste que j'écris ces lignes après avoir écrit celles expliquant ces aspects du gameplay mais ça vous n'êtes pas censés le savoir hihi.

Réalisation (19/20)

Niveau graphique, Kingpin est une tuerie. C'est bien simple, à sa sortie en juin 1999, il n'y avait pas mieux. Basé sur le moteur de Quake II, Kingpin était à l'époque l'étalon des jeux vidéo, déclassant la Dreamcast et tout le tintouin. Il fallait peut-être une configuration de taré et ça buggait, mais quelle beauté ! Les personnages sont modélisés à la perfection, les animations ne souffrent d'aucun défaut, et les décors sont détaillés à outrance. Enfin, ça c'était en 1999. De nos jours, on trouverait ça très cubique et les personnages qui ont l'air d'être liquides passeraient moins bien.

L'une des caractéristiques de Kingpin est de proposer, un an avant Soldier of Fortune, une localisation des dégâts très poussée pour un rendu très gore. Tirez au fusil à pompe sur la tête d'un ennemi, elle explosera comme une pastèque. On peut ainsi détacher bras et jambes pour voir ce qu'aurait donné un Johnny Got His Gun plus explicite. Cela confère ainsi un côté malsain et jouissif aux combats, même si Soldier of Fortune sera un brin mieux fichu à ce niveau.

Pour en revenir aux décors, jamais (et peut-être même encore aujourd'hui) un jeu vidéo n'avait rendu aussi beau un environnement aussi sordide, glauque et sombre. Radio City est un cauchemar urbain, une ville décadente, sale et malsaine. La première partie du jeu se déroule dans des enchevêtrements d'immeubles en ruines, d'entrepôts désaffectés, avec tout ce qu'il faut comme casses automobiles, égouts et arrière-cours recouvertes d'immondices. On parcourra ensuite la zone industrielle et ses installations chimiques aux grands bassins remplis de liquide vert fluo. La zone portuaire, géniale, avec pontons en bois pourri, entrepôts remplis de caisses, vieux navires rouillés attendant de couler. Les aciéries au ciel rouge où le métal en fusion jouxte les installations industrielles, puis la zone de triage du train, et pour finir le centre-ville qui donne la pleine mesure de cet univers mi cyberpunk mi rétrofuturiste dont les développeurs ont dit qu'il s'agissait "d'un passé qui n'a jamais eu lieu". On y croise en effet autant d'élément art-déco des années 30 (postes de radio, condensateurs à tout va, voitures, publicités) que des éléments plus futuristes. Pour conclure, Kingpin jouit d'un background de folie et si l'on est un tantinet sensible à la plus noire des poésies urbaines, chaque niveau est un pur bonheur pour les yeux. Imaginez-vous émerger d'un tunnel, poursuivi par une bande de truands armé jusqu'aux dents, et voir, par-dessus un mur qui semble vous fermer tout accès au monde extérieur, les pointes noires et écorchées de buildings délirants digne des cités les plus cyberpunk de l'imaginaire des années 30 qui se détachent d'un ciel nuageux éclairé par une lune blafarde... Ou encore, comment ne pas être émerveillé devant ces enseignes de bars aux néons agonisants, ces publicités dessinées aux couleurs sombres typiquement années 50 ou ces voitures massives tenant autant de la traction avant que du tank... Kingpin possède un charme rétro fou qu'il distille tout au long du jeu jusqu'à l'apothéose finale, le confrontant à un univers plus contemporain de ville abandonnée ultraviolente, le tout passé au filtre du sale et du glauque... Sublime.

Bande son (18/20)

Et cela ne s'applique pas uniquement aux graphismes. La bande-son fait plus qu'assurer le minimum puisque pour toutes musiques on aura droit à des titres tirés de l'album IV du groupe de rap Cypress Hill, sorti en 1998. Je vois déjà les détracteurs du rap froncer des sourcils. Rassurez-vous, Cypress Hill ce n'est pas n'importe quel rap. L'album dont sont tirées les musiques du jeu est d'ailleurs fortement influencé par des sonorités rock. Les compositions s'accordent en tout cas parfaitement à l'univers sombre de Kingpin, en apportant une petite touche déjantée. Gros reproche tout de même, malgré la qualité intrinsèque des musiques, il n'y en a que trois ! Elles sont tout de même proposées dans deux versions : instrumentale et complète. La première partie du jeu sera ainsi rythmée par les instrus, et à partir de la moitié viendront s'y ajouter les vocaux acerbes et nasillards de B-Real et Sen Dog, les deux MCs du crew (yo). Il est tout de même dommage que seules trois pistes aient été sélectionnées, car l'album tout entier possède la même atmosphère que le jeu... Vous pouvez toujours l'acheter et le passer pendant que vous jouez, en ayant coupé la musique du jeu.

Mais l'ambiance sonore de Kingpin ne passe pas simplement par la musique. Les voix des personnages sont également très importantes, puisque non seulement Kingpin est gore, mais il est aussi outrancièrement vulgaire. Les gunfights seront donc accompagnés d'insultes savamment étudiées renvoyant les automobilistes les plus excités au rang de petites tapettes (désolé mais là je m'accorde à l'esprit du jeu). On pourra ainsi recevoir le fameux "J'vais t'chatrer, connard !", le succulent "Mais tu vas crever enculé ??" ou le mythique "C'est pas une matraque, c'est ma biiiip" (oui, il subsiste une légère censure, même si dans le cas précédent ça ne change pas grand chose). Les développeurs étant allés tout au bout du concept, il est possible d'interagir vocalement avec les personnages, par exemple pour accepter une quête ou engager un bonhomme, on appuie sur Y, dans ce cas le héros dira "Ca roule, sale branleur". Mais en appuyant sur N (ou X je sais plus), on peut s'exprimer de manière plus vulgaire et négative, c'est-à-dire qu'on insulte tout ce qui passe.

Je tiens à préciser que la première version sortie dans le commerce en France est non censurée et traduite en français (sauf concernant les textes pour une fois - et si je préfère les voix originales en termes d'immersion, la VF est très réussie), alors que la version américaine par exemple est exempte de sang et fait entendre plus de "BIIP" et de "TUUT" que de "MOTHERFUCKER" ou de "COCKSUCKER".

Chose scandaleuse, la dernière réédition du jeu en France (dans la gamme budget Soft Academy) est la version censurée, autant dire que le jeu en sort totalement dénaturé.

Durée de vie (15/20)

La durée de vie est sans doute l'aspect de Kingpin qui a été le plus décrié à sa sortie (le scénario, on s'en fout). En effet, Kingpin n'est pas vraiment long. Je ne saurais pas trop exprimer sa durée en heures, mais pour l'époque ce n'était pas génial-génial. De nos jours, c'est extrêmement long, bien évidemment. De toute façon, si on apprécie suffisamment le jeu, on n’aura qu'une envie après l'avoir terminé : le recommencer. Il existe également un mode multijoueur (du deathmatch tout ce qu'il y a de plus basique) mais je ne l'ai pas testé.

Un mot tout de même concernant la difficulté du jeu. Il existe cinq modes, de Very Easy à Very Hard. Commencez plutôt par Normal, le jeu n'en sera que plus intéressant ! Par contre vous en baverez au premier niveau, que l'on fait presque sans arme, avec peu de vie et peu d'argent...

Conclusion (19/20)

Kingpin allie un gameplay sans défaut mâtiné de bonnes idées et une réalisation exemplaire à un univers particulier rudement bien fichu (et je dirais même fichtrement bien fichu). Si pour vous l'aspect artistique est aussi important que l'aspect technique ou ludique, alors vous aimerez Kingpin, car ce jeu possède une VRAIE ambiance. Na. Et qu'on ne me parle pas de Half-Life, Soldier of Fortune, Quake, Doom et consorts, pour moi Kingpin Life of Crime est le meilleur FPS jamais sorti. Voilà c'est dit, c'est fait, je confirme et j'insiste, je persiste et signe. Maintenant faites moi plaisir, essayez ce titre.

Configuration minimum recomandée :
Processeur 233MHz, 64Mo de RAM, carte 3D OpenGL.

Télécharger la demo du jeu :
http://www.clubic.com/demo-jeux-video-141-0-kingpin.html

Une vidéo bourrine du jeu :
http://fr.youtube.com/watch?v=9odYcLPJu0o

Une vidéo du premier niveau :
http://fr.youtube.com/watch?v=znPwUYsddHo&feature=related


Article publié le 06/08/2008 Jeu testé par Tony_Montana