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Half Life - Blue Shift

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Half-Life : Blue Shift
11/06/2001
Edité par Sierra
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Half-Life : Blue Shift
15/06/2001
Edité par Sierra
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Console: PC
Genre:FPS
Développeur: Gearbox Software
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité PC

Photo de la boite de Half Life - Blue Shift
Half Life - Blue Shift, capture d'écran Half Life - Blue Shift, capture d'écran Half Life - Blue Shift, capture d'écran
Half Life, FPS mythique sous bien des aspects, a clairement marqué l'histoire du jeu vidéo en s'imposant comme la référence en matière de shoot à la première personne dès sa sortie. Devant un tel succès, rien d'étonnant à voir Valve essayer de presser le citron en « offrant » (notez les guillemets) aux joueurs plusieurs add-on basés sur le jeu originel. Deux ans après l'excellent Opposing Force, Gearbox reprend les commandes avec un Blue Shift qui était initialement prévu en tant que pack de niveaux supplémentaires disponibles exclusivement pour une version Dreamcast qui ne verra jamais le jour. Cette nouvelle incursion dans le complexe de Black Mesa se montre-t-elle à la hauteur des attentes? Réponse à suivre...

Après Freeman et Shepard, place à Calhoun!

Pour ce second add-on (ou plutôt stand alone, BS ne nécessitant pas le jeu original pour fonctionner), Gearbox reprend le principe déjà exploité dans Opposing Force. Rappelez-vous : au lieu de proposer une prolongation des aventures de Gordon Freeman, le soft offrait de revivre l'évasion de Black Mesa d'un point de vue différent en incarnant le Caporal Shepard, un marine envoyé par le gouvernement pour nettoyer le complexe de la vermine extraterrestre. Dans Blue Shift, changement de rôle puisque c'est désormais un agent de sécurité nommé Calhoun que le joueur devra incarner. Une situation pas franchement rassurante de prime abord, compte tenu du nombre de cadavres de ce type rencontrés au gré des pérégrinations de Freeman ou Shepard. Comme à l'accoutumée, la partie commence par une longue séquence mettant en scène l'amorce d'une journée routinière pour le personnage principal. Voyage en train, passage au vestiaire pour enfiler son uniforme, à l'armurerie pour y récupérer son arme de service... Une fois prêt, l'ami Calhoun se retrouve dans l'ascenseur en compagnie de deux scientifiques plutôt désagréables et passablement irrespectueux envers la caste des agents de sécurité qu'ils semblent considérer comme étant des bourrins avec une certaine tendance à l'oisiveté.

Seulement voilà, au beau milieu de la descente, une série d'explosions retentit et l'ascenseur se bloque, avant de terminer son voyage par une chute vertigineuse. Assommé, Calhoun se réveille quelques minutes plus tard, au beau milieu d'un complexe de Black Mesa infesté de créatures tout sauf amicales. Pistolet de 9mm à la main, il va alors lutter pour sa survie et tenter de s'échapper de la base, non sans affronter une horde d'aliens tout aussi mal intentionnés à son égard que les marines qu'il ne manquera pas de croiser au fil de sa progression... D'un point de vue scénaristique, Blue Shift est donc aussi bien ficelé que ses prédécesseurs. On avance en sachant toujours quoi faire, renseigné sur le sujet par des PNJ parsemant les couloirs. A noter que, contrairement à ses deux grands frères, le nouveau titre de Gearbox propose un dénouement véritablement positif pour le personnage principal (comprenez par là : qui n'implique pas de se retrouver bloqué dans une autre dimension jusqu'à la fin de ses jours)...

Un challenge toujours à la hauteur

Mais pour en arriver à cet heureuse conclusion, vous devrez mériter votre sort en vous débarrassant de tous les obstacles parsemant votre chemin. Du point de vue de la progression, Blue Shift reprend les bases posées par Half Life et confirmées par Opposing Force, en barrant la route du joueur de multiples manières. Tout d'abord, les ennemis rencontrés n'auront pas leur pareil pour faire chuter votre jauge de santé à une vitesse vertigineuse, tant en raison de leur nombre que de la puissance de leurs coups. Arpentez un conduit d'aération avec votre lampe torche pour seule source de lumière, et vous pouvez être certain qu'une bestiole va vous sauter au visage dès le premier tournant. Sortez à l'air libre, et des marines vous attendront gentiment pour vous truffer de plomb. Ces derniers seront d'ailleurs assistés par quelques gadgets assez destructeurs, parmi lesquels des mitrailleuses automatiques à détecteurs de mouvements, et même un tank qu'il vous faudra détruire au lance-roquettes! Bref, pas de quoi s'ennuyer avec le bestiaire constitué de redoutables adversaires qu'il vous faudra repérer au bruit caractéristique qu'ils produisent, afin de vous équiper en conséquence. On regrettera cependant l'absence des commandos Black Ops, qui représentaient l'une des grosses forces des deux premiers volets par le surplus de challenge qu'ils y apportaient...

Mais les êtres vivants ne seront pas la seule cause potentielle de mort rapide dans Blue Shift, le complexe de Black Mesa étant garni de pièges plus ou moins vicieux. En ruines, ce dernier n'aura pas son pareil pour vous envoyer des jets de vapeur bouillants, des flammes en pleine poire, ou encore vous mettre aux prises avec des phases de plates-formes assez délicates à appréhender. La plupart du temps, une chute se soldera par une mort immédiate, que ce soit en raison de la hauteur ou bien de la surface de réception (liquide toxique, radioactif...). Et oui, progresser dans un Half Life se mérite, et nécessitera de votre part une certaine réflexion afin de contourner les innombrables obstacles inhérents à l'environnement. A titre d'exemple, vous vous retrouverez devant une passerelle coupée sous laquelle se trouve un réservoir de liquide hautement nocif. Une chute dedans, et c'est la mort assurée. Sauter au dessus du vide est impossible, compte tenu de la distance à parcourir. La solution consiste à vider la cuve et descendre à l'intérieur pour y disposer des barils qui, une fois cette dernière remplie de nouveau, formeront un pont vous permettant de franchir le gouffre. Dans Blue Shift, aucun élément n'est jamais là par hasard. Si vous tombez sur une caisse d'explosifs, vous pouvez être sûr que vous devrez faire sauter quelque chose avec afin de dégager un passage obstrué... Sans atteindre le niveau de complexité d'un point & click, ces énigmes parsemant l'aventure sont clairement l'un des éléments faisant le cachet de la saga Half Life.

Trois p'tites heures et puis s'en vont...

Seulement voilà, BS se distingue de ses prédécesseurs d'une bien triste manière. En effet, là où ces derniers offraient une durée de vie extrêmement conséquente, le dernier né de la saga est clairement moins bien loti puisque se terminant en quatre heures maximum! Une durée de vie famélique due, non pas au challenge de l'ensemble globalement du même niveau, mais bien au nombre de chapitres et à leur longueur largement revue à la baisse. Le schéma de progression est identique à ce que l'on avait pu voir deux ou trois ans plus tôt, mais incroyablement plus condensé! Les joueurs pouvaient, à l'époque, se consoler d'avoir dépensé près de deux cent francs pour une si courte aventure en découvrant la version complète d'Opposing Force dans le bundle du jeu mais la pilule avait tout de même du mal à passer pour les pauvres gamers sans le sous que nous étions il y a maintenant dix ans, à fortiori pour les fans ayant déjà acquis cette dernière au prix fort deux années auparavant! Pour ne rien arranger, Blue Shift ne propose pas le moindre changement (positif) dans les armes et le bestiaire par rapport à OF. Tout a été remis à l'identique, et l'on observera même quelques retours en arrière faisant lorgner le soft du côté d'Half Life. On était donc en droit de s'attendre à mieux question contenu, même si cet add on apporte quelques ajouts intéressants notamment sur le plan visuel.

Visuellement amélioré mais néanmoins en deçà des standards de 2001

En effet, le CD fourni contient un kit graphique destiné à améliorer les modèles 3D et les textures, non seulement de Blue Shift, mais également des deux jeux l'ayant précédé. Ainsi profitera-t-on de graphismes améliorés, et d'armes remises au goût du jour (le glock 17 devient un beretta, tandis que le fusil d'assaut se mue en M4) visuellement parlant uniquement (leur usage et leurs caractéristiques restant identiques). Une amélioration bienvenue donc, mais qui peine malgré tout à faire oublier que le moteur 3D ici utilisé date de trois ans. En 2001, nombreux sont les FPS de qualité à être sortis et à avoir donné un sérieux coup de vieux à ce dernier. Malgré tout, l'ambiance Half Life est toujours bel et bien présente et c'est bien là le principal. On arpente les grisâtres couloirs de Black Mesa avec le même plaisir que trois ans auparavant, et le soft s'appuie sur une ambiance sonore toujours aussi réussie. Ici, pas de musique tonitruante. La bande son laisse la part belle à des bruitages très inspirés, contribuant indéniablement à plonger le joueur dans cette ambiance si particulière, d'autant que la maniabilité placera d'office les habitués en terrain connu.

Pied de biche is back!

Cette dernière n'a en effet pas évolué d'un iota par rapport à Half Life premier du nom, puisque les développeurs ont opté pour quelques retours en arrière par rapport à Opposing Force. Le pied de biche, le Magnum 357 et la lampe torche, préalablement remplacés par la clé anglaise, le Desert Eagle et les lunettes de vision nocturne, font leur grand retour tandis que l'on observe également la disparition de certaines caractéristiques comme le fait de grimper aux cordes. Au rang des différences, on pourra également citer la gestion de la vie. Cette dernière, toujours basée sur deux jauges (santé et armure) est soumise à une modification de taille. Désormais, impossible d'utiliser les chargeurs d'armure fixés aux murs. Il vous faudra collecter gilets pare-balles et casques sur les cadavres de vos collègues tombés au champ d'honneur pour régénérer votre protection. Une modification qui apporte un surplus de cohérence à l'ensemble, puisque l'on peinait à comprendre comment Shepard pouvait utiliser les équipements scientifiques afin de recharger sa veste en kevlar. Ici s'arrêtent les différences entre BS et ses deux grands frères en matière de maniabilité. Peut-on pour autant reprocher à Gearbox de s'être reposé sur ses lauriers? Une telle chose serait injuste à mon sens, compte tenu de la qualité du gameplay de départ justifiant largement son recyclage pour ce nouvel épisode.

Conclusion

Blue Shift parvient avec brio à retranscrire l'ambiance si particulière de la saga créée par Valve en 1998. Hélas, il n'en est que plus frustrant puisque le joueur devra faire face aux crédits de fin beaucoup trop tôt pour profiter au maximum de cette atmosphère si chère aux fans de la première heure. Une grosse déception que ce second add on donc, même s'il constituera une bonne expérience pour tout fan de FPS, qui se plongera avec délectation dans les quatre heures offertes par les mésaventures de Calhoun.

Réalisation : 14/20
Gameplay : 17/20
Bande son : 17/20
Durée de vie : 7/20
Scénario : 14/20

VERDICT : 13/20


Article publié le 19/06/2012 Jeu testé par Manuwaza