lien vers facebook lien vers twitter lien vers youtube lien vers dailymotion lien vers le forum d'Oldies Rising lien vers mail
Recherche Avancée

Grim Fandango

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
________________________
Grim Fandango
30/09/1998
Edité par Lucas Arts
________________________
Grim Fandango
??/??/1998
Edité par Lucas Arts
________________________
Console: PC
Genre:Aventure
Développeur: Lucas Arts
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité PC

Photo de la boite de Grim Fandango
Grim Fandango, capture d'écran Grim Fandango, capture d'écran Grim Fandango, capture d'écran
Au-delà des fantastiques (du moins pour la plupart) adaptations vidéoludiques de la licence Star Wars, Lucas Arts nous a surtout ravi dans les années 90 par une génération de titres d’un genre nouveau : les point&click. Ces jeux d’aventure, tous très différents, avaient un certain nombre de points communs : un univers aussi attachant que loufoque, des énigmes retorses et une difficulté parfois prohibitive. Au milieu de cette décennie bénie, le passage à la 3D va bouleverser tout le petit monde des jeux vidéo en induisant, non seulement une évolution graphique énorme, mais aussi de profonds changements dans le gameplay. On aurait été en droit de penser que les beaux jours du créateur de Monkey Island étaient derrière lui, les jeux ayant fait sa renommée étant tous basés sur la 2D. Fort heureusement, il en faut plus pour effrayer Lucas Arts qui nous prouve sa détermination à se mettre au gout du jour en 1998, avec la sortie de Grim Fandango. Ce jeu d’aventure est il à la hauteur de ses illustres ainés ? Le seul nom de la firme à son origine devrait vous permettre de répondre aisément à cette question…

Scénario (18/20)

Grim Fandango, c’est l’histoire d’une agence de voyage pas comme les autres. Vous incarnez donc Manny Calavera, un étrange personnage chargé de faire passer les personnes fraichement décédées du monde des vivants au royaume des morts, où ils reposeront en paix pour l’éternité. Ces âmes ne sont pas toutes logées à la même enseigne et reçoivent, selon les actes commis de leur vivant, un moyen plus ou moins rapide et agréable de rejoindre l’autre côté. Hélas, les affairent ne se passent pas bien, puisque les meilleurs clients sont tous raflés par Domino Hurley, votre rival de toujours, ne vous laissant que les minables de seconde zone. Dans ces conditions, difficile pour vous d’atteindre le quota nécessaire pour payer sa dette à la société et obtenir enfin le repos éternel, d’autant que votre supérieur hiérarchique Don Copal commence sérieusement à s’impatienter, vous sommant de redresser la barre dans les plus brefs délais sous peine de sanctions graves. Une seule solution pour vous : mener l’enquête pour découvrir les raisons de votre infortune. Vous vous rendrez vite compte que vos galères n’ont rien à voir avec la malchance, mais plutôt avec une effroyable machination qui gangrène le monde des morts. Vous seul pouvez y mettre un terme…et il y a du pain sur la planche ! Lucas Arts est parvenu avec brio à dédramatiser la mort, pour nous sortir un jeu bourré d’un humour noir collant parfaitement à l’atmosphère et doté d’une intrigue digne d’un roman d’Agatha Christie. Dès les premières minutes de jeu, on est immédiatement séduit par cet univers loufoque, qui doit beaucoup à sa réalisation impeccable.

Réalisation (19/20)

Et pourtant, faire oublier le moteur SCUMM utilisé dans Monkey Island et compagnie n’était pas chose aisée. Fort heureusement, le talent de Lucas Arts ne pouvait que donner naissance à un jeu splendide. Pour ce passage à la troisième dimension, les développeurs ont décidé de réutiliser le moteur Sith (utilisé dans Jedi Knight) tout en l’améliorant pour donner naissance au moteur GrimE (permettant notamment des interactions plus poussées avec le décor, mais j’y reviendrai plus tard). Le résultat fait plaisir à voir : les décors modélisés en 3D précalculée, d’une grande variété, permettent d’économiser des ressources tout en proposant un rendu d’une grande finesse, rendant les déplacements dans cet univers extrêmement plaisants. Les personnages, quant à eux, sont entièrement réalisés en 3D temps réel ce qui n’enlève rien à leur beauté, d’autant que la gestion de l’accélération 3D vous permet d’obtenir un rendu encore plus fin. Dotés chacun d’une personnalité qui leur est propre, ils tiennent tous parfaitement leur rôle dans l’histoire en répondant à des clichés assumés : le maffieux baron du crime, le truand notoire, le patron corrompu, la jolie jeune femme inaccessible convoitée par le héros, le flic incorruptible… L’univers s’inspire donc fortement de tout ce que l’on pouvait déjà voir dans les autres jeux d’aventure de Lucas Arts, tout en empruntant son atmosphère noire de polar du milieu du vingtième siècle à des films cultes sortis à cette époque. D’ailleurs, le chef de projet du jeu (Tim Schafer pour les connaisseurs) ne nie aucunement cette influence et a même été jusqu’à la revendiquer, en déclarant que son inspiration est venue du film Assurance sur la Mort sorti en 1944. En regardant le film, on se rend effectivement vite compte des énormes similitudes entre les deux œuvres, tant au niveau de l’univers que du scénario en lui-même (qui sera d’ailleurs soutenu par de splendides séquences cinématiques en 3D temps réel). Le seul reproche imputable à cette réalisation technique résidait dans son aspect gourmand en termes de ressources, nécessitant à l’époque un PC de compétition pour le faire tourner correctement. Cependant, ce défaut est aujourd’hui révolu pour peu que vous parveniez à le faire tourner correctement sous Windows XP.

Bande son (19/20)

Si l’aspect visuel contribue grandement à créer une atmosphère à part entière, cette dernière doit aussi énormément à la bande son qui parvient à renforcer l’impression éprouvée en regardant le jeu. Doté de compositions faisant énormément penser aux films policiers dont il s’inspire (thèmes Jazzy) avec une pointe de musique latine pour accompagner l’accent de mafieux du héros, le catalogue musical comprend également un splendide doublage français à faire pâlir d’envie de nombreux jeux actuels. Véritable nid de répliques morbides mais toutefois hilarantes, le panel de dialogue représente un moyen imparable pour garder le joueur collé à son écran pendant les longues heures nécessaires pour boucler l’aventure.

Durée de vie (17/20)

Car, autant vous le dire tout de suite, l’aventure sera de longue haleine et demandera une bonne dose d’acharnement de votre part pour peu que vous désiriez la terminer un jour. Je ne saurais donc que trop conseiller aux débutants dans les jeux d’aventure de passer leur chemin, Grim Fandango demandant une certaine habitude en la matière avec un panel d’énigmes diablement retorses. Certaines relèveront d’ailleurs de l’impossible et risqueront de couter la vie à votre clavier si vous manquez de sang froid. En moyenne, comptez une grosse trentaine d’heure pour en finir avec Hector LeMans. Si l’on reviendra aisément au jeu pour le plaisir de redécouvrir son univers, la seconde partie manquera toutefois d’intérêt puisque l’effet de surprise aura disparu et qu’aucun bonus n’est à débloquer…

Gameplay (15/20)

Lors du passage à la 3D, l’aspect visuel du jeu concerné est profondément modifié. Mais une deuxième composante essentielle du titre change, elle aussi, radicalement : le gameplay. En effet, la manière de jouer à un point&click classique en 2D n’a plus court ici puisque l’usage de la souris disparaît. Vous voilà donc cantonné au clavier. Vous vous déplacez donc par ce biais dans les différents environnements du jeu, et devez être attentif aux mouvements de tête de votre personnage. En effet, lorsque ce dernier passe à côté d’un objet avec lequel il est susceptible d’interagir (ramasser, regarder, utiliser…), sa tête se tourne vers ledit objet. Vous pouvez alors, par le biais d’une pression sur la touche appropriée, déclencher l’interaction. Vous aurez par ailleurs accès à un inventaire qui vous sera indispensable pour résoudre les nombreuses énigmes du jeu. Une recherche active d’indices sera également nécessaire pour parvenir à résoudre ces puzzles parfois à la limite de l’insurmontable. Si la manière de jouer restera très proche d’un point&click classique dans son principe, on regrettera cependant quelques imprécisions dans la maniabilité et notamment dans les déplacements avec des caméras pas toujours très inspirées. Malgré de bonnes idées, le gameplay de Grim Fandango se révèle donc décevant en comparaison de l’efficacité éprouvée des point&click 2D. Dommage de ne pas avoir laissé le joueur libre de choisir la souris comme mode de contrôle.

Conclusion (18/20)

Le petit point faible de la maniabilité ne pèsera guère sur la qualité générale du titre, tant ses autres composantes frisent la perfection. L’ambiance génialissime de ce jeu, servie par une bande son et une réalisation splendide, fera jaillir en vous des trésors de persévérance pour venir à bout de l’aventure principale offrant un challenge digne de ses ancêtres. Plus qu’un jeu, ce pur produit Lucas Arts est une œuvre d’art. Si vous êtes nostalgique de la grande période des Monkey Island, Maniac Mansion et autres Full Throotle, ne commettez pas l’erreur de passer à côté de ce petit chef d’œuvre vidéo-ludique !


Article publié le 06/08/2008 Jeu testé par Manuwaza