Dark Reign - The Future of War
Section Test.
Sortie JAP non communiquée
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Dark Reign : The Future of War
31/08/1997
Edité par Activision
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Dark Reign : The Future of War
??/??/1997
Edité par Activision
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Console: PC
Genre:Stratégie
Développeur: Auran
Joueurs: 1 Ã 8
Une exclusivité PC
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Dark Reign : The Future of War
31/08/1997
Edité par Activision
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Dark Reign : The Future of War
??/??/1997
Edité par Activision
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Console: PC
Genre:Stratégie
Développeur: Auran
Joueurs: 1 Ã 8
Une exclusivité PC
Entre 1996 et 1998, les sorties de jeux de stratégie s’accélèrent sur PC. Profitant des améliorations exponentielles du matériel, les développeurs regorgent d’imagination pour en augmenter le réalisme et la richesse du gameplay. Parmi eux, un titre pose de solides bases juste avant les célèbres Starcraft et Total Annihilation : Dark Reign. Pas forcément connu de tous, il apporte pourtant, à la manière de Dune 2, des éléments plus tard repris par les STR modernes.
Une inspiration George Lucas
Le scénario complet de Dark Reign est un roman de science fiction à lui tout seul. Le manuel original contient en effet plusieurs pages de description de l'histoire de la galaxie entre les années 2300 et 2600. Récit cataclysmique entre surpopulation, pollution, accidents nucléaires, exils et guerre civile, Dark Reign nous emmène dans une histoire bien sombre d'où ressort un affrontement à la Star Wars entre un empire démesuré et des gardiens de la liberté déterminés à faire cesser l'oppression qu'ils subissent depuis des années. Vous l'avez compris, ce sont ces deux factions que vous allez avoir entre les mains sur douze missions qui, une fois terminées, vous permettront d'ouvrir la porte du temps et de modifier le sort de toute la galaxie.
Au plus simple pour les ressources
Empoisonnée en surface par un des belligérants, l'eau souterraine propre à laquelle vous avez accès est la seule richesse dans le monde de Dark Reign. Elle constitue la principale ressource à maîtriser. Chaque expédition à la surface vous rapporte les fameux crédits nécessaires au financement de votre développement.
La deuxième ressource est le taelon, symbolisé par des tâches vertes sur la carte. Il fournit de l'énergie à la base. Pas indispensable en théorie, l'énergie reste une problématique stratégique car lorsqu'ils sont sous-alimentés, l'efficacité des bâtiments est moindre. On se retrouve donc avec des temps de construction d'unités doublés, une vision réduite de la carte, ou encore des tourelles de défense qui tirent moins vite et moins loin. Heureusement, on peut limiter la consommation en mettant hors tension des bâtiments non utilisés. Les unités nécessaires à la récolte de ces deux ressources sont les précieux cargos (mille crédits pièces, attention à bien les protéger) dont vous devrez optimiser le nombre et les chemins d'accès pour obtenir le meilleur rendement. Les bâtiments restent quant à eux très classiques avec un quartier général, des stations pour les ressources et des usines de fabrication. Rien de nouveau ou de transcendant de ce côté là , à part peut être la répartition automatique de production lorsque l'on possède deux usines de même type.
Des fonctionnalités avant gardistes
Un des points où Dark Reign se distingue particulièrement pour son époque est celui de la variété des unités. Sachez qu'il en existe une quinzaine par race. Certaines disposent de capacités très bien pensées et spécifiques à chaque clan. Sans tout passer en revue, on peut citer l'éclaireur qui sait se rendre discret en se métamorphosant en élément du décor : si vous avez l'impression que les arbres bougent, il ne s'agit pas d'un bug graphique mais vous êtes bel et bien en train de vous faire espionner. L'unité d'infiltration vous permet quant à elle de récupérer les plans des bâtiments ennemis, ceci dans le but de construire des unités adverses, ce qui rappellera des souvenirs aux fans des Protoss de Starcraft. Enfin, certaines unités peuvent servir de leurres ou sont capables de se transformer ou de s’enterrer. Sympathique pour brouiller les pistes et préparer un assaut.
Possibilités nombreuses d'unités ne doit pas rimer avec foutoir sur la carte. Le nombre ne fait pas tout et vous devrez adapter les combinaisons efficaces en fonction des missions. Elles ne sont pas faciles à trouver mais particulièrement importantes, notamment en défense sans quoi la totalité de vos crédits sera engloutie à l'éternelle reconstruction de la protection de votre base.
Abordons maintenant le point le plus fantastique du titre qui réside dans la richesse des ordres et comportements affectables à tout groupe d'unités. Il est en effet possible de prédéfinir une tolérance aux dommages avant que l'unité ne décide d'elle-même de rentrer au garage, le rayon de poursuite des ennemis ou encore de leur affecter des tâches de comportement militaire : le mode de garde, le mode poursuite des ennemis, le mode éclaireur ou encore le harcèlement de zone qui consiste à répéter l'envoi de quelques salves avant de se retirer très vite comme un lâche. J'ai particulièrement apprécié l'option recherche et destruction, cette dernière étant très agréable à utiliser. Elle met la panique et peut induire son adversaire en erreur pour lui faire croire qu'on attaque par un endroit alors que le gros des troupes va arriver de l'autre côté de sa base. Ne me dites pas que vous l'avez jamais fait.
Nous avons donc affaire à jeu riche, très fin à manier et qui nécessite un certain temps d'apprentissage. Les brutes qui aiment cliquer deux cent cinquante fois sur un bouton de construction d'unités devront passer leur chemin. Rassurez-vous cependant, vous n'aurez pas de missions où toutes les options de toutes les unités sont à utiliser simultanément.
Une progression dans le jeu originale
Un des défauts majeurs des STR en général est le fait d'avoir parfois des missions peu attractives notamment au début, ceci dans le but de découvrir le jeu petit à petit. Si l'on comprend bien la nécessité d'implanter ce genre de missions pour "débutant", il est parfois agaçant d'avoir à les refaire lorsqu'on a déjà fini l'aventure avec une famille. Ramasser mille d'énergie et construire trois fantassins, ramasser deux mille d'énergie et construire quatre quads....., je pense que quand on l'a compris une fois, on pourrait s'en affranchir ensuite.
Dark Reign offre sur ce point une originalité dans la progression du joueur que l'on aimerait voir implantée plus souvent. Je vous ai parlé de douze missions en début d'article mais il ne s'agit pas de douze par famille. L'ensemble d'entre-elles peut en fait être réalisé avec l'une ou l'autre des factions. Par exemple, pour débloquer la mission quatre, vous devrez logiquement achever la troisième qui consiste à , soit détruire un convoi de prisonniers avec les troupes impériales, soit le protéger et l'évacuer avec les gardiens de la liberté. Cette grande souplesse fait que vous pouvez jouer avec une famille, puis l'autre ou même les deux si ça vous amuse mais cela ne sera pas obligatoire. Deuxième avantage de ce mode de progression, si l'on se retrouve un peu coincé avec son camp préféré, on peut tenter sa chance avec un autre pour adapter sa tactique et débloquer le niveau suivant.
Notez que les objectifs de mission ne consistent pas systématiquement à "détruire la base ennemie". Ils sont plutôt variés avec de la protection de passages clefs, de l'escorte, libération de personnages, etc, ce qui vous permettra de vous essayer à toutes les fonctions des unités décrites précédemment.
Bilan technique
Graphiquement, le jeu est correct pour son époque, sans plus. Les décors sont assez riches et variés avec du sable, des arbres, des rivières, des ponts ou encore de la neige. Les bâtiments sont eux-aussi bien réalisés, seules certaines unités comme les quads manquent un peu de finesse dans leurs traits. Comme pour Dune, nous avons droit à une vue simple du dessus en 2D sans zoom. Dommage qu'il ne soit pas sorti de correctif pour augmenter un peu la résolution comme cela avait été fait pour Diablo II par exemple, car le soft reste de fait bloqué à 640x480.
Musicalement, pas de quoi s’étendre non plus puisque le morceau de fond est bon mais un peu trop discret. Si les bruitages sont basiques, les voix digitalisées ont été travaillées mais soufflent le chaud et le froid. On appréciera le langage peu châtié des unités dans le style « OK, on se tire », on aimera moins le côté agaçant et répétitif des « unités perdues » et « niveau d'énergie critique » lors des phases de combat quand les pertes sont lourdes.
La prise en main est aisée. Malgré la richesse des ordres et options, on s'y retrouve grâce à une interface assez intuitive et des raccourcis clavier correctement implémentés.
Je ne terminerai pas ce chapitre sans parler de quelque chose qui disparaît malheureusement du jeu vidéo moderne avec les notices détaillées et les beaux packagings : le fameux éditeur de carte. Pourquoi vous permettre de créer des maps lorsque l'on peut vous les vendre en guise d'extension me direz-vous, business is business. Dark Reign n'est pas de cette époque et même si vous ne vous plongerez pas forcément dedans, sachez que celui fourni avec est très abouti tout en restant accessible et bien documenté.
Difficulté et durée de vie
Les missions peuvent être longues sans être interminables et avec le système qui permet de jouer les deux familles indépendamment, le choix est immense. Attention, la campagne n'est vraiment pas facile. Les débuts de partie peuvent surprendre même les joueurs dotés d'une grosse expérience sur les STR. Les points d'eau sont difficiles à tenir et il faudra recommencer plusieurs fois certaines missions avant de trouver le développement idéal. Cependant, cela n'en fait pas un jeu insupportable ou frustrant car c'est au bout de quelques minutes de jeu que l'on se rend compte si l'on est bien parti ou non. Le titre propose des tutoriaux de très grande qualité, et il est plus que conseillé d'effectuer ceux qui concernent les options d'unités afin de savoir exploiter au maximum leurs possibilités.
Il faut aussi prendre en compte la possibilité de jouer en escarmouche et en LAN où les parties sont particulièrement amusantes grâce au développement rapide et à la richesse des unités. Pour tout vous avouer, ce sont surtout ces souvenirs de parties endiablées à quatre qui m'a poussé à ressortir ce CD du placard.
Si en plus de vos consoles et écran cathodique, vous avez conservé un vieux Pentium de première génération sous Windows 95, aucun souci technique n'est à signaler. En revanche, ceux disposant de configurations plus modernes devront ruser pour pouvoir jouer. La technique consistera à lancer le jeu via un script qui tue le processus explorer avant l’exécution du jeu.
Conclusion : 14/20
Une mauvaise communication, un lancement commercial quasi-simultané avec le célèbre Starcraft et une suite ratée ont fait que Dark Reign n'a pas eu le succès et la notoriété auxquels il aurait été en droit de prétendre. Si le jeu n'est pas exceptionnel techniquement parlant, je souhaitais lui rendre hommage et le mettre en avant car il a largement sa place dans l'Histoire des STR. Son mode d'évolution, la richesse de son gameplay et ses innovations en font un titre qu'il est fort dommage de ne pas connaître.
Article publié le 05/02/2013
Jeu testé par Christian