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Valkyrie Profile

Section Test.


Valkyrie Profile
22/12/1999
Edité par Enix
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Valkyrie Profile
29/08/2000
Edité par Enix
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Sortie EURO non communiquée
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Console: Sony Playstation
Genre:Jeu de Rôle
Développeur: Tri-Ace
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Sony PSP-

Photo de la boite de Valkyrie Profile
Valkyrie Profile, capture d'écran Valkyrie Profile, capture d'écran Valkyrie Profile, capture d'écran
Il est de ces jeux qui, malgré leur non diffusion sur le territoire européen, revettent une aura si forte que l'on se demande encore ce qui est passé par la tête des éditeurs de ne pas en avoir fait profiter la terre entière. Xenogears, et Valkyrie Profile sont de ceux-là.

Car oui, avant de sortir sur PSP sous le nom Valkyrie Profile: Lenneth (du nom du personnage principal), Valkyrie Profile est un jeu sorti sur playstation, uniquement au Japon et aux états-unis. Développé par Tri-Ace , à qui on doit Star Ocean, Valkyrie Profile a gagné ses galons de monument du rpg. Analyse d'un mythe:


Ce qui étonne lorsqu'on parle de Valkyrie Profile, et qu'on le compare, soyons banals, à un final fantasy, c'est le côté plate-formes. Ici pas de monde en "troidé", mais une bonne vieille 2D de derrière les fagots. On sélectionne le lieu où on veut aller via une mappemonde. Pour trouver de nouveaux lieux, c'est simple, on appuie sur start pour que notre personnage se concentre sur les humains et découvre le lieu où quelque chose d'important va se produire. Car le principe de ce dungeon-rpg est simple. Vous dirigez Lenneth, une Valkyrie envoyée par Odin récupérer les âmes des morts pour le Ragnarök. Jusque là, pas de problèmes. Mais là où Tri-Ace fait un sacré exploit, c'est qu'il rend chaque mort de chaque Einherjahr tragique au possible (einherjahr = guerrier mort choisi par les valkyries pour siéger au vallhala ou au folkvang, chez Odin ou chez Freyja si vous préférez, en attendant le ragnarök, la fin du monde) et, de ce fait, dote son jeu d'une dimension émotionnelle très forte. Le sort de chaque personne qui grossit vos rangs de guerriers est mis en scène de façon fabuleuse et cruelle, un véritable bonheur masochiste tant les déchirements dans l'esprit de nos fiers et braves guerriers sont légion.

Graphiquement, c'est une claque. C'est de la 2D, certes, bien qu'il y ait un système de profondeur, ou plutôt de couloirs parallèles. Ce n'est peut-être pas compréhensible, mais en y jouant vous verrez. Chaque détail est soigneusement intégré au jeu, c'est un pur bonheur que d'évoluer dans ces décors. De plus, les sprites sont suffisamment grands pour ne pas piquer les yeux, mais de plus, ils ne le sont pas trop, pour qu'on puisse profiter des décors. Un vrai bonheur.

La jouabilité, elle, ne souffre d'aucun problème, les persos répondent au doigt et à l'œil. On notera une petite déception au niveau des combats (rien de grave néanmoins). Le système en lui-même est très simple: une touche, rond, croix, carré ou triangle, allouée à un des 4 persos en lice. Appuyer sur une touche fera attaquer le perso. En gros, le but c'est de faire le plus de dégâts possibles, et on se surprend à matraquer les touches comme un mort de faim essayant d'ouvrir une noix de coco à mains nues. De plus, les armes équipées permettent un certain nombre d'attaques par perso, ce qui fait que les combats peuvent devenir une véritable orgie de gnons, empalages sur lance, découpage à l'épée, embrochage par des flèches, etc... Le problème étant que parfois, l'ennemi est projeté si haut que les coups suivants frappent dans le vide. C’est une petite habitude à prendre de respecter un certain délai, mais c'est assez déroutant au départ. Toujours au niveau des combats, on remarque une jauge en forme d'arc de cercle, qui se remplit lorsqu'on frappe. Lorsqu'elle clignote, elle permet de délivrer une attaque surpuissante, sorte de limit break appelé soul crush, qui vide une partie de la barre. Le plus fun dans l'histoire, c'est que la barre peut se remplir de nouveau, et permettra à un autre personnage équipé d'une arme permettant le soul crush d'enchaîner l'ennemi pour des dégâts de folie. Le principe est fun mais rend les combats relativement brouillons et bourrins. M'enfin bon, on ne va pas bouder notre plaisir de balancer un bon Nibelung Valesti dans la tronche des monstres.

Car le fun est là et bien là. Autant dans les phases (innovantes) d'exploration/plate-formes, où l'on peut geler les fantômes si on veut éviter de se battre, mais également se servir des cristaux pour créer des plates-formes et grimper sur des parois trop hautes; que dans les phases de combat, qui, même brouillonnes, sont l'occasion d'un tabassage en règle des monstres qui osent nous attaquer.

Mais, il ne faudrait pas oublier qu'un tel jeu voit sa difficulté s'accroître, et les combats, au départ simplistes, finissent par être terriblement compliqués. Le but, dès lors, n'est plus de cogner comme un sourd mais de réfléchir à une tactique. Ca ajoute à la durée de vie du soft et rend les combats plus intéressants.

Le plus gros point fort de ce jeu, ne nous leurrons pas, est son scénario. Sous un climat héroico-mélancolique, où chaque personnage affronte la mort de façon cruelle, tragique et dégoûtante, où même l'héroïne, Lenneth, ne peut qu'affronter la mort (selon la mythologie nordique, quasiment tous les dieux et tous les hommes mourront. Balder survivra et prendra la place d'Odin, mort sous les crocs de Fenrir). Tout dans Valkyrie Profile n'est que mort et désolation, ce qui n'empêche pas nos héros d'avancer la tête haute, avec courage et bravoure. Les scènes de récupération des einherjahrs sont toutes mythiques, aucune n'en prévaut une autre, elles sont toutes absolument magnifiques de mélancolie.

Et les musiques? Un bon RPG se doit d'avoir une bande son parfaite. Ici, c'est Sakuraba, Motoi Sakuraba, qui s'en occupe. Le compositeur le plus rock du Japon avec Akira Yamaoka utilise des influences orchestrales (le sublime mais trop court thème d'ouverture, To The Unhallowed Ground), et le rock progressif (le thème de combats). En fait pour tout dire, chaque piste est parfaitement intégrée au jeu, ce qui donne un ensemble d'une homogénéité incroyable. Les scènes tragiques sont accompagnées magnifiquement par une musique qui décuple les émotions par mille. Sakuraba a fait un travail remarquable et il faut le souligner. Je précise également que ce jeu a des doublages, contrairement aux FF sortis sur la console, chose suffisamment rare à l'époque pour mériter d'être soulignée.

En bref: Valkyrie Profile est, sinon le meilleur RPG, l'un des meilleurs, toutes générations et tous supports confondus. D'un scénario incroyablement noir, graphiquement remarquable, doté d'une bande son quasiment parfaite et d'une durée de vie conséquente, c'est un must have pour ceux qui ont une playstation américaine ou japonaise et au bas mot 120€ à dépenser, son prix à l'argus. Triste réalité.

Graphismes: fins, soignés, rien à redire. 19/20

Jouabilité: aucun problème, si ce n'est que le système de combat déroutant peut paraître simple, mais est bien plus complexe qu'on ne le pense. 16/20

Sons et Bruitages: voix digitalisées, musiques sublimes. Autre chose? 19/20

Scénario: noir, tragique, mélancolique et empli d'héroïsme, que demander de mieux? 20/20

Intérêt: 19/20.

Un jeu à essayer et à adopter, sublimissime cadeau des japonais de tri-ace. Une honte pour square -enix de ne pas l'avoir diffusé à l'époque en Europe, tant ce petit bijou est rare et quasiment parfait. Un miracle vidéoludique, ni plus, ni moins.


Article publié le 06/08/2008 Jeu testé par Neldolas