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Recherche Avancée

Tombi

Section Test.


Ore! Tomba
25/12/1997
Edité par Whoopee Camp
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Tomba!
30/06/1998
Edité par Sony Computer Entertainment America
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Tombi!
04/09/1998
Edité par Sony Computer Entertainment Europe
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Console: Sony Playstation
Genre:Plates-Formes
Développeur: Whoopee Camp
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Sony Playstation

Photo de la boite de Tombi
Tombi, capture d'écran Tombi, capture d'écran Tombi, capture d'écran
Mon petit héros aux cheveux roses et au short vert. Celui qui crie, qui saute, qui lance toutes sortes d'armes, qui avale ses ennemis et qui est capable de stocker des poussins dans son estomac.

Celui qui a joué à la PS1 et n'a jamais entendu parler de Tombi -l'un des tous derniers jeux en 2D- créé par Tokuro Fujiwara (le producteur, entre autres de Resident Evil ou Breath of Fire) en partenariat avec Whoopy Camp sur cette console, n'est pas un vrai geek. C'est d‘ailleurs ce qui l'a quelque peu desservi, la 3D étant très à la mode à l'époque de sa sortie! Tombi n’a donc pas eu le succès qu’il méritait, ce qui est bien dommage, ce jeu étant une petite bombe comme on n’en fait plus !

Je l’ai découvert ma foi par hasard; il faisait partie d'un CD de démos de jeux Playstation datant de 1998. C'est là que suis tombée amoureuse de ce héros, et que j'ai voué ma vie à trouver un moyen de me procurer le soft. J'ai tout de suite eu envie de partir à la conquête des vilains cochons, j'ai tout de suite voulu terminer toutes les quêtes à peine entamées dans la démo. J'ai immédiatement adoré le style loufoque des personnages, apprécié de mordre les nains pour apprendre leur langue. Bref, pour moi le cocktail était réuni. Mais le jeu est sorti en si peu d'exemplaires qu'il m'a fallu quinze ans pour le trouver à un prix raisonnable (vous avez bien lu, quinze ans de recherche régulière sur tous les sites possibles et imaginables). Imaginez mon émotion lorsque j'ai vu ma PS s'ouvrir pour engloutir le soft. Mes mains tremblaient sur mon pad. Vous trouvez que j'exagère ? Laissez moi vous conter la merveilleuse expérience que j'ai vécue après avoir pu finir Tombi.


Bon d'abord, il raconte quoi mon jeu ?

Tout simplement l'histoire d'un petit garçon, nommé Tombi, qui part à la recherche du bracelet de son grand père que les vilains cochons lui ont volé. Dit comme ça, ça fait juste minette de dix ans qui joue à son premier jeu PS. Mais si le scénario en lui même n'est pas exceptionnel, il n'y a pas moins de 130 énigmes à résoudre tout au long de l'aventure, de nombreux power up à récupérer, et surtout, surtout, des quêtes extrêmement diversifiées… De la recherche du sage millénaire à la course de karting, en passant par l'apprentissage de la nage et de la plongée, ou bien la recherche du manioc dans la forêt pour qu'une naine puisse se soulager « gazement parlant » (oui, c'est charmant non ?), tout y passe! Sans parler du monde des champignons qui vous rendent, soit très malheureux (et donc vous pleurez tous les 20 mètres), soit particulièrement joyeux (là vous hurlez de rire tous les 20 mètres. Et hurler est le mot …).

En gros, le but est de trouver les sept sacs à vilains cochons, dans lesquels vous emprisonnerez... les vilains cochons -c'est bien y'en a qui suivent- dans le but de récupérer le bracelet de votre pépé chéri. Non seulement les sacs sont difficiles à trouver, mais ensuite il faut chercher l'endroit où se cache le cochon. Il faut donc parcourir tous les mondes un par un, les sacs se manifestant lorsque vous êtes près d'une antre à vilain cochon… Du coup, vous finissez par débloquer tellement de quêtes annexes que vous vous dites que les cochons, ça attendra! Vous préférez d'abord savoir pourquoi le petit bonhomme là bas construit son trou tout seul, ou bien chercher des herbes pour soigner l'idiot de chien qui s'est blessé et que vous avez recueilli, ou encore trouver quel est l'intérêt d'accumuler autant de papillons feuilles (parce qu’il y a un intérêt à tout cela, mais si je vous le disais, si je vous révélais tous les secrets de ce jeu, ça n’aurait plus aucun intérêt non ?).

Une quête donc plutôt simple de base, mais au fur et à mesure que vous avancez, vous avez tellement de choses à faire que vous en oubliez pourquoi vous êtes partis de chez vous !

Scénario : 13/20 (parce qu'il est pas super original, mais rigolo quand même !)

Et il se déplace comment ton humanoïde aux cheveux roses ??

Tombi est un jeu de plateforme tout ce qu’il y a de plus classique : Rond pour attaquer, Croix pour sauter, et Carré pour courir (une fois que vous aurez appris à courir, parce que notre petit bonhomme au cheveux roses, ben il ne sait pas faire grand chose au départ !). Il suffit d'appuyer sur croix pour parler aux gens que vous rencontrez. Vous avez deux sortes d'attaques, à savoir le fléau d'arme ou bien sauter sur vos ennemis pour les jeter… Bref, rien de bien complexe à ce niveau là, le système en devient presque intuitif tellement il est basique. Il est même possible dans la page d’accueil de modifier les touches à votre convenance. De même, l'utilisation d'objets accumulés au cours de votre aventure est elle aussi assez facile à prendre en main. Seulement, à force de collecter des dizaines d'items, que vous ne saurez bientôt plus quoi en faire (et d'ailleurs, vous vous demanderez comment un si petit être, qui n'a ni sac, ni même une banane peut avoir autant d'items sur lui …).

Niveau ennemis, il faut aimer les cochons, toutes les sortes de cochons, du basique qui grogne quand on lui saute dessus, au cochon volant armé d'une fourche qui cherche à vous piquer les fesses, ce petit fourbe. Tout est dans une ambiance colorée, bon enfant, bien fun et bien décalée. On retrouve aussi d'autres ennemis, moins rigolos, comme les araignées violettes et vertes qui cliquettent quand elles s'approchent de vous (burk), ou bien ces rapaces aux couleurs improbables qui couvent des œufs tout aussi improbables. On s'en prend plein les yeux, plein la tête, plein les méninges, et on en redemande.

Gameplay : 15/20 prise en main aisée, sans être très originale ni proposer des tonnes de mouvements spéciaux

Et c’est joli par chez lui ?

Sur le plan graphique, vous allez visiter beaucoup de lieux différents. Vous commencez dans « le village où tout a commencé » (là, ils ne se sont pas trop foulés pour le nom !), bourgade ma foi plutôt simpliste avec une ou deux maisons et de méchants cochons disséminés un peu partout. Vous serez ensuite amené à traverser la forêt des nains, puis une tour d'observation quelque peu délabrée, une jungle envahie de Massaris légèrement hargneux (si vous voulez un conseil, évitez les et surtout, surtout, évitez leurs cages …), des grottes de lave, un manoir hanté, des abysses… Des lieux très variés donc et plutôt bien rendus d'un point de vue visuel. Cela reste de la 2D, mais la jungle ressemble à une vraie jungle tant et si bien que l'on ne se voit pas marcher tellement elle est touffue, tandis que le Mont Phœnix est très agaçant avec son vent contraire qui vous empêche d'avancer correctement (et qui provoque des suicides en pagaille. Pauvre Tombi, combien de fois l'ais-je vu chuter lamentablement dans le vide). Les caves de lave sont quant à elles dangereuses mais contiennent également leur lot de bonnes surprises… Bref, on galère mais c'est tellement bien fait qu'on s'y croirait.

Il faut aussi savoir que chaque vilain cochon a autorité sur un territoire bien particulier. Une fois que vous avez brillamment botté les fesses de l'un d'entre eux, le lieu qui se transforme : la malédiction du méchant porcin n’est plus, du coup, la vie peut reprendre son cours normal. Je râlais face au vent du Mont Phœnix, mais une fois le rondelet porcelet défait, la montagne redevient un havre de paix, sans la moindre petite brise !

En plus d'être doté d'une identité graphique plutôt marquée, le soft contient également quelques originalités, la plus notable étant la possibilité de passer en arrière plan dans certains lieux (on sent que la 3D n'était pas loin). Certains gamers parlent de 2.5D, ce qui me semble être le terme le plus approprié pour désigner ce système. De même, Tombi a la capacité de bondir sur un mur pour pouvoir agir sur un même lieu mais via une toute autre perspective. Une telle caractéristique est assez difficile à expliquer par de simples mots, mais il me paraît tout de même important d'aborder ce point. Prenons le manoir hanté. Vous arrivez du côté est, et pour pouvoir tout explorer, il faut que vous atteigniez la face nord, la face sud, et la face ouest. Pour cela, il suffit de vous mettre face à un rebord de mur, permettant à Tombi de bondir, et d'ainsi passer de la face est à la face Nord. Pour résumer, il suffit de considérer le manoir comme une sorte de Rubicks' cube. D'ailleurs on s'embrouille vite dans cet endroit, et il est assez compliqué de comprendre dans quel sens il faut aller, d'autant plus qu'il regorge de missions à débloquer… Mais une fois ce système compris, vous vous faites une joie de profiter pleinement de cette pseudo 3D qui est partie intégrante du gameplay!

Il convient d'accorder une mention spéciale à la à la forêt aux champignons, puisqu'il est fort probable que les scénaristes et les graphistes du jeu en aient avalés une bonne centaine (de champignons j'entends), avant de créer ce monde. Non seulement en croquer un vous rendra maniaco dépressif, mais en plus de cela l'effet sera le même sur l'ensemble de la forêt. Si vous avalez un champignon qui vous rend malheureux, alors toutes les fleurs qui vous entourent pleurent avec vous… Sans parler des couleurs psychédéliques, et des petites fleurs fourbes qui vous foncent dessus en riant ou en se larmoyant (suivant votre propre état à vous)

Graphismes : 17/20. Réussi, coloré, varié, on prend beaucoup de plaisir à se promener dans l'univers de Tombi

Mais est-ce qu’on s’en prend plein les oreilles aussi ?

Très franchement, non, pas tellement. La musique a même parfois tendance à taper sur les nerfs si l'on reste trop longtemps dans un même monde. Autant certains lieux ont des thèmes très discrets, comme par exemple la caverne de lave dans laquelle on n'entend qu'une petite musique légèrement angoissante (je dis légèrement, parce que bon, c'est pas le genre de jeu à vous mettre une pression de fou !), autant la musique de la forêt des nains est insupportable (je l'ai d'ailleurs en tête en écrivant ces lignes, et franchement, c'est à vous rendre dingue si vous ne l'étiez pas déjà avant). Cela dit, jamais la volonté de couper le son ne sera plus forte que l'envie de se plonger dans l'ambiance du soft, d'autant que le simple bruitage des cochons lorsque vous leur balancez votre fléau d'arme à la tronche justifie à lui seul l'écoute de l'intégralité de la bande son! Une OST pas exceptionnelle donc, mais des bruitages au top qui vous éclatent.

Musique : 13/20 : elle s'accorde toujours bien aux lieux, mais peut devenir agaçante.

Bon, d’accord, tu nous en fais tout un fromage de ton jeu, mais pourquoi ?

Parce que c'est génial ! Parce que même quand on l'a fini, on a envie de le recommencer des milliers de fois. Parce que l'humour est plus que présent, et même si c'est un humour parfois un peu nunuche, ben on adore. Parce que l'univers de Tombi est incroyablement riche, parce qu'il propose de voir, visiter, fouiner tellement d'endroits différents qu'on a toujours l'impression de passer à côté de quelque chose. Parce qu'il y a tellement de défis totalement improbables qu'on s'amuse à les faire des milliers de fois (qui porterait un poisson pour marcher plus vite ? Personne. Tombi lui, le fait ! Et ça fonctionne). Parce qu'on adore jouer à cache-cache avec Yann. Parce que le village de Bacchus est trop mignon quand les gens sont transformés en souris. Parce qu'il y a même des sirènes dans ce jeu, dont une cachée dans le manoir. Parce que pour le finir entièrement, il vous faut des jours et des jours. Parce que c'est un jeu rare et que rien que pour cela, il faut essayer de le découvrir. Parce qu'on aime les cochons et les champignons hallucinogènes. Parce que le vieux de 10 000 ans est juste pas sympa du tout et vous prend pour un demeuré total, mais que ça vous fait quand même rire ! Parce qu’il y a un singe qui s’appelle Charles. Parce que vous vous rendez compte que rien de ce que vous faites n’est anodin, et aura toujours une conséquence sur une des missions à accomplir. Parce que votre chien vole, comme dans « l’histoire sans fin », et que c’est trop la classe !

Tombi est un jeu qui connait à l’heure actuelle une gloire que je qualifierais de posthume. Quelques milliers d’exemplaires seulement ont été édités, ce qui en fait un jeu peu commun. Je sais que j’ai eu beaucoup de chance de le dénicher, et je déplore qu’aujourd’hui, les vendeurs souhaitant se débarrasser de ce jeu pratiquent des prix totalement ahurissants. C'est certes un article de collection, ça peut valoir le coup, mais du coup, ça fait des années que je vois les mêmes annonces sur les mêmes sites. Certains le vendent tellement cher que personne ne veut l’acheter, ayant conscience de se faire un petit peu plumer. N’oublions pas que nous jouons avant tout pour le plaisir et qu’il est dommage de voir la passion freinée par la volonté de gagner de l’argent. Bon, voilà, ça c’était pour le côté engagé d’Eiwhaz qui répugne dépenser 200 euros pour un jeu Playstation.

Pour conclure, je vous dirais juste que si vous avez la chance de vous procurer ce jeu, vous serez comme moi : in love with the little pink hair man

Note générale du jeu : 18/20.

Excellent opus, varié, drôle et plein de vie qui nous fait oublier quelques heures un quotidien plutôt morose !


Article publié le 03/08/2011 Jeu testé par Eiwhaz