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Tiny Tank

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Tiny Tank
01/09/1999
Edité par Sony Computer Entertainment America
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Tiny Tank
??/??/1999
Edité par Sony Computer Entertainment Europe
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Console: Sony Playstation
Genre:Action/Tir
Développeur: Appaloosa Interactive
Joueurs: 1 à 2
Une exclusivité Sony Playstation

Photo de la boite de Tiny Tank
Tiny Tank, capture d'écran Tiny Tank, capture d'écran Tiny Tank, capture d'écran
«Atypique: qui diffère du type normal, habituel. Inclassable.» Vous allez finir par croire, chers amis retrogamers, que je me fais une spécialité de tester des jeux qui sortent des sentiers battus. Eh bien vous n’avez pas totalement tort. Ce petit jeu sympathique va encore aller dans ce sens mais ce n’est pas pour me déplaire. Si je vous parle d’un mammifère marin qui a sévi il y a quelques années sur Megadrive, mais aussi sur Master System et Mega-CD, vous aurez certainement fait le rapprochement avec Ecco the Dolphin, jeu resté célèbre pour son originalité au beau pays du hérisson bleu. Appaloosa Interactive n’en était donc pas à son coup d’essai et récidive en 1999 avec la sortie de Tiny Tank. Il est temps de creuser des tranchées et de s’armer en conséquence pour ce test où les belligérants sont «en apparence» de gentilles petites machines...

Scénario:

Rien ne va plus pour la multinationale Sentrax. Spécialisée dans l’armement et plus spécialement dans la conception de «machines de guerre», la société croyait avoir fait le plus gros du chemin en s’appropriant le Ministère de la Défense. Pour cela, la planche à billets avait fonctionné et le gouvernement, toujours en quête de moyens dans ces temps d’austérité, était passé outre les quelques considérations plaintives des derniers opposants au projet. Après tout et factuellement parlant, qui était mieux placé que Sentrax pour protéger le pays? Le protocole avait donc été quelque peu délaissé et le ministère était ainsi passé sous la coupe de la giga-entreprise, dans l’indifférence générale. Un événement vint cependant perturber les ingénieux investissements de la firme aux canons. Une chose qui avait échappé à tous ces brillants esprits. Le peuple était las des conflits. Ce dernier s’était donc exprimé par le biais d’un vote en faveur de l’enterrement pur et simple de la hache de guerre. Pour faire court, cela ne rentrait pas, mais alors pas du tout dans les plans de Sentrax.

Il fallait trouver une parade afin de sauver le marché et par voie de conséquence... l’entreprise toute entière. C’est alors qu’intervint Goody Warsaw, PDG d’une célèbre entreprise de relations publiques. Le concept de «machine de guerre inarrêtable» n’était pas populaire. Pour y remédier, Tiny Tank fut créé. Cette technologie d’apparence «adorable», permettait d’éviter les pertes humaines sur les champs de bataille tout en faisant office de mascotte auprès du grand public, qui se laissa berner. Le projet «Tiny Tank» fut donc lancé et la victoire fut quasi-totale pour Sentrax. Pourquoi seulement «quasi-totale» ? Eh bien parce que pendant ce temps, la concurrence s’organisait. Une entité adverse créa «Mutank», un prototype destiné à détruire la nouvelle coqueluche des États-Unis. Elle finit par arriver à ses fins et Tiny Tank sombra dans l’oubli en pièces détachées. Cent ans plus tard, les restes oxydés du petit char d’assaut furent retrouvés et remontés par une équipe de nano-robots. A l’instar de Skynet dans Terminator, Mutank est devenu LE plus grand danger pour l’humanité, l’occasion rêvée pour Tiny de reprendre du service. Il va de soi que ce sera à vous d’accomplir cette tâche.

Une entrée en matière réussie pour le soft qui, même si elle parait un peu brouillonne, sert de fer de lance à une satire de la guerre dans tous ses états. Aspect qui sera mis à l’index tout au long du jeu dans des cut-scenes parfois très drôles.

Réalisation:

Tiny Tank est un jeu d’action/tir dans des environnements en 3D. Il faut d’ores et déjà souligner la qualité globale des décors car même si bases futuristes et environnements désolés seront monnaie courante, un soin particulier a été apporté aux backgrounds traversés et cela, même si quelques sprites restent grossiers. Sur fond de guerre technologique, le joueur aura donc l’occasion de parcourir déserts brûlants ou glacés, entrepôts, souterrains, complexes de recyclage ou d’exploitation..., un aspect bienvenu lorsque l’on sait que le soft ne se compose en tout et pour tout que d’une grosse douzaine de niveaux. Le sempiternel refrain des textures qui partent quelque peu en sucette lorsque l’on s’approche trop des parois, de l’aliasing et des bugs de clignotement s’avérera une nouvelle fois de mise, mais rien de bien méchant si l’on fait le parallèle avec les mécaniques de jeu.

Maintenant à tout seigneur tout honneur, le design de notre char d’assaut sera en totale contradiction avec le thème abordé puisque Tiny Tank tiendra plus du jouet en plastique que du T-800... Disons qu’il serait «choupinet» si l’on reprend une expression de notre geekette favorite (Eiwhaz, pour les deux dans le fond qui ne suivent pas...). Ce choix est parfaitement assumé par les développeurs, puisque l’absurdité de la guerre y est clairement mise à l’index. Idéal ici.

Autre aspect remarquable, les animations. Le maniement de Tiny sera des plus fluides et les phases de conduite des plus agréables, les sensations de vitesse et la simplicité des commandes agrémentant encore un peu plus le tout.

Là où le titre pêche quelque peu, c’est au niveau du panel des forces ennemies. En tant que concurrent et adversaire direct de Sentrax sur la technologie des armements, il aurait été de bon ton de faire de Mutank une monstruosité regorgeant des machines les plus dévastatrices. Au lieu de cela, les divers antagonistes de base présents dans le jeu seront très peu nombreux. Quelques petits tanks au faciès «Evil Tiny», quelques cyborgs agiles, quelques batteries de rayons laser, quelques bipodes singeant les AT-ST de Star Wars... Clairement une déception, surtout que les boss disposés ça et là au travers des stages font eux clairement le job, que ce soit du point de vue skin ou technique. Une facette que l’on pourra peut-être rapprocher du défaut principal du titre, dont nous reparlerons quelques lignes plus bas.

Dernier point concernant cette partie réalisation, les quelques cinématiques s’insérant entre les niveaux et montrant la plupart du temps Tiny parler de la guerre et de ses exploits sur fond acide de patriotisme. L’originalité de ces quelques cut-scenes tient uniquement au fait que l’humour (parfois noir) y est omniprésent.

Gameplay:


Vous serez donc aux commandes de Tiny Tank pour sauver le monde de la menace que représente Mutank. Énigmes, boss et combats rapprochés seront au rendez-vous, tout cela dans une ambiance futuriste et déjantée.

Tiny est une machine de guerre dernier cri, il pourra donc sauter, planer, esquiver, lancer des modules de combat et tirer toutes sortes de projectiles plus dangereux les uns que les autres qu’il faudra arracher bec et ongles aux armées d’en face. A première vue, pas de quoi révolutionner le genre. Et pourtant, le titre a plus d’une corde à son arc, à commencer par cet ingénieux système de gestion des «cerveaux» et des armes ennemis. Je m’explique. En détruisant certains adversaires, vous pourrez parfois récupérer leur cerveau et l'incorporer à vos systèmes électroniques. Ces actions permettront d’upgrader considérablement votre armement et les Tiny miniatures (armes mobiles et autonomes) à votre disposition. La touche SELECT sera le meilleur moyen d’y parvenir, puisque les cerveaux à disposition seront à dispatcher entre les divers modules d’armement, la mémoire centrale et les miniatures. Plus il y aura d’intelligence artificielle intégrée à votre char d’assaut, plus vous pourrez vous régénérer rapidement, plus vos armes deviendront puissantes et plus les petits modules pourront effectuer de tâches. Ces derniers auront donc la faculté de chasser, puis ramasser des objets et enfin vous protéger selon l’amélioration choisie. Il faudra donc bien veiller à placer ces items de façon cohérente car c’est un atout non négligeable pour mener une campagne à bien. Les armes ennemies pourront de la même façon être ramassées et intégrées au châssis de Tiny. Pas de soucis quant au panel d’armes à disposition puisque roquettes, canons à plasma, mortiers et autres missiles téléguidés seront de la partie, toutes pourvues de caractéristiques différentes. Il ne manquerait plus qu’un petit air de la chevauchée des Walkyries pour se croire dans Apocalypse Now en somme...

Tiny pourra également récupérer des barres de nano-métal durant ses pérégrinations. Ce précieux minerai lui permettra de recréer des «little Tiny» mais aussi et surtout de régénérer sa barre de vie. Il va sans dire que les sbires de Mutank n’iront pas de main morte avec notre gentil module de combat, d’où l’importance de garder constamment un œil sur ladite jauge. Trois niveaux de difficulté répartis sur treize stages attendront débutants et joueurs aguerris. Quatre vies en début de partie et la possibilité d’en acquérir d’autres en cours de jeu. La difficulté venant du fait que les antagonistes frappent plus ou moins fort, faisant de fait, perdre plus ou moins de points de vie. Sauvegarder entre chaque level sera la plupart du temps salutaire, mais cet aspect est à prendre avec des pincettes car prudence est mère de sûreté. C’est pourquoi il sera parfois préférable de refaire un niveau en ayant appréhendé correctement pièges et mécanismes, plutôt que de sauvegarder à la va-vite après avoir bêtement perdu de précieuses vies et se retrouver en situation délicate par la suite.

Rapide coup de projecteur sur le mode deux joueurs permettant comme son nom l’indique à deux participants de se mesurer en combat à mort via un écran splitté. Dans différentes arènes et avec plus ou moins de vies, deux petits chars au skin «Tiny friendly» devront ramasser de puissantes armes dispersées ça et là et en découdre sans merci. Sympathique cinq minutes, ce mode a le mérite d’exister mais n’est pas d’un intérêt immense...

Pour terminer cette partie, on s’attardera sur les petites choses qui fâchent, car la perfection n’est pas de ce monde. Rien de bien extraordinaire ici, certains niveaux seront donc très courts, ce qui ne servira clairement pas une durée de vie déjà peu enviable... Comptez entre dix et quinze heures pour boucler le jeu, pourtant fort plaisant. Et c’est à cet instant que l’on pestera certainement le plus... Pourquoi? Eh bien parce qu’aussi fun à parcourir soit-il, le soft nous laisse un goût d’inachevé. Tous les ingrédients étaient réunis pour faire si ce n’est naître une licence de légende, tout du moins créer une série de jeux réussie en conciliant l’humour et certaines facettes du Shoot, du Run and Gun et du jeu d’aventure. Force est de constater que les ventes du jeu n’ont pas décollé et que la franchise Tiny Tank n’a pas dépassé le stade du premier opus. De quoi être déçu par la tournure des événements...

Bande-son:


Si la majorité des mélodies ne resteront pas dans les annales du jeu vidéo, elles accomplissent avec brio la seule mission qui leur était confiée. A savoir, accompagner le joueur dans une ambiance futuriste et totalement barrée.

Mais l’intérêt principal de cette partie sonore n’est pas ici. Quand je parle d’ambiance barrée, un soin particulier a été apporté à la voix de Tiny pour coller idéalement au personnage et tourner en dérision le thème de la guerre. Notre héros mécanique n’hésitera donc pas à invectiver ses frères d’arme, voire même à proférer des insultes (heureusement non censurées) ou chantonner en plein combat...

Les quelques autres voix que l’on pourra déceler lors des briefings ou directement lors des missions seront également parfaitement dans le ton.

Conclusion: 15/20


Atypique sur le fond comme sur la forme, ce Tiny Tank ne manquait pas de cartes maîtresses pour tirer son épingle du jeu. Réalisation exemplaire, scénario décalé et satirique, système de jeu fun, ambiance sympathique..., il n’est malheureusement pas resté dans les mémoires. Cela est certainement dû au fait que le titre laisse globalement sur sa faim, tant du point de vue de la durée de vie que des possibilités. On aurait aimé avoir un peu plus de «tout». Un aspect que l’on aurait pu relativiser si le jeu avait été précurseur d’une série, ce qui n’a pas été le cas. Dommage!


Article publié le 15/03/2013 Jeu testé par Hijaki