Tenchu - Stealth Assassins

Section Test.

Alors que le genre infiltration est surtout représenté par le célèbre Metal Gear Solid sur PSX, la console a pourtant donné naissance à la série des Tenchu, permettant au joueur de gouter aux assassinats furtifs au katana en incarnant un Ninja aussi discret qu'une ombre. Une idée intéressante donc et c'est en 1998 que nait le premier de la série intitulé Tenchu : Stealths Assassins.

Ya bon scénario: 14/20

L'intrigue prend place en plein Japon féodal à l'époque ou Ninjas et autres samurais règnent en maître sur la société. Et ça tombe bien pour vous, vous êtes l'un des deux! Devinette avec le titre et la jaquette ? Un Ninja ?! Oui mais pas n'importe lequel. Vous faites partie du célèbre clan ninja Azuma qui protège depuis les temps les plus reculés la maison de Godha, votre seigneur féodal.

Exécutant tout d'abord les classiques des missions de Ninja (tuer des notables de la région), l'aventure prendra rapidement un visage beaucoup plus mystique puisque vous devrez affronter les forces du Mal en la personne d'un sombre seigneur des ténèbres.

Le clan Azuma possède plus d'un tour dans son sac et c'est ainsi que vous pourrez le loisir de contrôler deux de ses meilleurs Ninjas: Rikimaru, le sombre et ténébreux borgne aux cheveux platine ou Ayame, jeune femme féline. Le scénario utilisera principalement les relations entre ces deux personnages mais se limitera souvent à une relation d'interdépendance. Pas beaucoup de parlote : quand on est Ninja, on peut se la donner en balançant une phrase sèche toutes les heures de jeu. Néanmoins force est de constater que l'on s'attache beaucoup aux différents protagonistes du jeu. De même, pour celui qui apprécie l'ambiance meurtre-sous-un-cerisier, le jeu dispose d'un background travaillé et agréable.

Gameplay: Un bon coup de Katana dans la gorge

Rien de plus jouissif que de rôder dans une ruelle pour trancher silencieusement quelques gorges avec un katana bien affuté. C'est précisément ce à quoi Tenchu vous amènera. Il s'agit en effet d'un jeu d'infiltration où le joueur devra se frayer un chemin à travers nombre de gardes pour trouver la sortie du niveau. Etant plutôt réaliste niveau duel (cad que vous ne pouvez pas vous enfiler 3 gardes en même temps ou même à la suite), il va falloir ruser : tuer tout le monde par derrière ou se la jouer "total silence" en évitant tous les gardes. Bien sûr, la première option reste la plus intéressante. Imaginez vous rôdant dans une ruelle, votre proie donne enfin son dos : une super roulade ninja et vous voilà juste derrière lui. Une simple pression de carré et s'en suit une animation spéciale de mise à mort ou votre ninja tranchera d'un coup sec la gorge de votre ennemi. Ca en jette!

Rassurez-vous, la grandeur relative des niveaux vous permet vraiment d’explorer beaucoup de possibilités. Celles-ci sont d'ailleurs gonflées par les fameux gadgets Ninjas qui sont en nombre important. Outre le grappin Ninja -très utile pour fuir ou pour atteindre les hauteurs- vous aurez le droit aux clous de poursuite, aux surikens, à la sarbacane empoisonnée... Tous ont plus ou moins confirmé leur présence dans le jeu de par leur utilité.

Un dernier mot pour vous parler de la jouabilité qui est tout simplement horrible. Très lent et très robotisé, on est bien loin du déplacement fluide et rapide du Ninja. Ainsi, bien souvent, on se fera repérer par erreur, la faute à une fausse manip. Enervant. De même, cette jouabilité fera des quelques duels un véritable calvaire. Un mal pour un bien comme je l'ai dit plus haut. Cependant, il y a des affrontements que vous ne pourrez éviter comme les boss par exemple. Et là, il va falloir rester calme messieurs.

Une réalisation très perfectible: 10/20

La réalisation est finalement très inégale. En effet, si les personnages principaux sont plutôt bien modélisés tout comme les animations de coups qui sont bien rendues (les morts discrètes sont notamment très funs), il n’en est pas de même pour les personnages secondaires comme les gardes. Les décors, eux, sont jolis mêmes si un peu simplistes et vides. La catastrophe (et je pèse mes mots) étant la distance d'affichage qui est très très faible. Les ennemis apparaissent d'un coup et on ne peut ainsi éviter de se faire remarquer (certains ennemis apparaissant parfois dans votre dos.. pratique..). Le problème étant que dans un jeu ou l'on a besoin d'observer les comportements des gardes pour y déceler la faille et saisir l'opportunité de les tuer discrètement, cette distance d'affichage pose vraiment problème. Si vous rêviez de vous la jouer en mode "rôdeur des toits" pour fondre en un éclair sur un ennemi lointain, c'est plutôt raté. De même, comme on pouvait s'y attendre, le jeu souffre de problèmes de caméra assez aigus ce qui vous empêchera de profiter d'une vue d'ensemble la où vous en auriez vraiment besoin.

En revanche, le design est très réussi avec des personnages vraiment charismatiques, des boss originaux qui deviendront mythiques (Onikage, une sorte de Marilyn Manson du Japon féodal), de nombreux types d'ennemis différents (on trouve même des chiens de garde), des niveaux très "clichés" (plaine aux cerisiers, temple religieux, château japonais, village) mais finalement très agréables a parcourir.

Une durée de vie juste dans la moyenne : 12/20

Une dizaine de missions seulement par personnage (les missions étant quasiment identiques avec l'un comme l'autre). Les missions s'exécutent rapidement et ce sont surtout les boss qui posent problème puisque le gameplay ne favorise pas du tout les duels. Mais le principal challenge reste d'obtenir le rang suprême de Grand Maître sur chaque mission ce qui permet de débloquer des bonus tels que des objets divers (costume ennemi, sarbacane ninja, canard en plastique et cie). Ce rang de Grand Maître est assez difficile à obtenir (moins que dans les opus suivants tout de même) puisqu'il faut éviter au maximum de se faire repérer par les ennemis tout en accumulant le plus possible de morts discrètes. A la fin du niveau, selon votre degré de discrétion, votre rang pourra passer de "voyou" à "grand maître".

Pour les mordus des high scores ou simplement pour ceux qui aiment se faire plaisir à recommencer le jeu, celui-ci devrait normalement vous occuper quelque temps.

Une bande son discrète : 13/20

Les thèmes musicaux sont assez sympathiques mais globalement l'aspect sonore reste au second plan dans ce titre ou le silence est bien souvent roi. Et, finalement, force est de constater que c'est un plus pour l'immersion. On note des doublages français plutôt bien faits (on aurait pu craindre le pire) et des bruitages moyens (bruitages qui resteront jusqu’aux épisodes PS2 pour certains) en particulier pour les coups de sabre et le grappin.

Note finale: 14/20

Tenchu reste une expérience inoubliable pour un joueur. Se mettre dans la peau d'un Ninja et assassiner des victimes silencieusement est vraiment jouissif. Cependant, de nombreux défauts viennent entacher un titre qui aurait pu être un mégahit. Le coup d'essai d'Acquire est néanmoins réussi puisque de nombreuses suites verront le jour.

Article publié le 06/08/2008 Jeu testé par C1el