Les Chevaliers de Baphomet
Section Test.
Sortie JAP non communiquée
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Broken Sword : The Shadow of the Templars
31/01/1998
Edité par THQ
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Les Chevaliers de Baphomet
??/12/1996
Edité par Sony Computer Entertainment Europe
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Console: Sony Playstation
Genre:Aventure
Développeur: Revolution Software
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: PC-
Vidéo(s) commentée(s): 1
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Broken Sword : The Shadow of the Templars
31/01/1998
Edité par THQ
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Les Chevaliers de Baphomet
??/12/1996
Edité par Sony Computer Entertainment Europe
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Console: Sony Playstation
Genre:Aventure
Développeur: Revolution Software
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: PC-
Vidéo(s) commentée(s): 1
Scénario (19/20)
Le tourisme à Paris peut très vite devenir diablement dangereux, et George Stobbart, un Américain en vacances dans la capitale Française, va très vite s’en rendre compte à ses dépends. En effet, il est tranquillement assis à la terrasse d’un troquet des plus typiques en train de siroter une boisson fraiche tout en draguant la serveuse, quand il voit un clown entrer dans le café dont il ressort quelques secondes plus tard en toute hâte une mallette à la main. Avant même que notre touriste ait pu se poser la moindre question sur cette étrange apparition, une terrible explosion retentit et le paisible bistrot vole en éclat, coûtant ainsi la vie à l’un de ses clients. Aucun doute : il s’agit d’un meurtre ! N’ayant rien d’autre à faire de sa journée, George entreprend d’aller à la pèche aux indices pour retrouver le clown responsable de cette pagaille. Il va en cela être aidé par Nicolle Collard (Nico pour les intimes) et va vite découvrir que cet attentat cache une histoire bien plus obscure, en étroite relation avec une mystérieuse secte de néo-templiers. A mi-chemin entre Indiana Jones, Benjamin Gates et Monkey Island, le titre de Revolution Software opère un sans faute avec ce scénario terriblement prenant par ses nombreux rebondissements et doté, de surcroit, d’une véritable valeur historique puisque vous serez amené à en apprendre beaucoup sur l’ordre des Templiers, redoutable confrérie de moines-guerriers dont la puissance grandissante poussa le roi Philippe le Bel à les envoyer sur le bucher.
Gameplay (17/20)
Véritable épopée, votre aventure vous obligera à prendre régulièrement l’avion pour vous rendre dans d’autres pays en fonction des indices que vous aurez glanés au cours de vôtre enquête. Outre Paris, vous aurez ainsi entre autres l’occasion de vous rendre en Espagne, en Irlande, en Ecosse et même en Syrie : dépaysement garanti avec ce jeu qui vous fera voyager aux quatre coins du continent à la recherche d’éléments vous permettant de dénouer cette affaire digne des plus grands polars. Le cheminement ressemble globalement à ce que l’on peut trouver dans la plupart des point & click avec des phases de recherche entrecoupées de nombreuses énigmes (dont certaines réellement retorses). Fans d’action, passez votre chemin : ici, pas d’ennemis à affronter, pas de combats à mener, pas de barre de vie. D’ailleurs, vous ne verrez l’écran de Game Over qu’en de très rares occasions, si vous omettez certaines actions nécessaires pour passer entre les mailles du filet. L’accent est vraiment mis sur la résolution d’énigmes et les réflexes fulgurants nécessaires pour s’en sortir dans un FPS laissent ici place à la réflexion. On appréciera d’ailleurs beaucoup l’aspect varié des différents casse-têtes que vous devrez résoudre, renouvelant ainsi agréablement l’expérience de jeu régulièrement (neutraliser une chèvre pour passer, faire un moulage de plâtre pour ouvrir un passage secret…). La résolution de ces énigmes passera par trois éléments : collecter des informations en discutant avec des personnages clés, collecter des objets et utiliser ces derniers pour obtenir de nouvelles infos et résoudre les énigmes. Chaque objet vous servira à un moment ou à un autre. Il sera d’ailleurs très rare que vous voyiez l’utilité d’un item ramassé au moment de sa récupération, et vous en aurez presque oublié son existence lorsqu’une heure plus tard il sera nécessaire pour vous permettre d’avancer. On ne peut à ce titre que saluer le travail des développeurs qui sont parvenus à ficeler la totalité de la progression d’une main de maitre ! Ne comptez pas non plus faire avancer l’histoire sans parler à personne, puisque les informations obtenues vous donneront bien souvent accès à de nouveaux lieux sur la carte. Cette dernière vous sera d’ailleurs indispensable pour vous déplacer, que ce soit entre les différents quartiers d’une même ville ou dans les différents pays que vous serez amené à visiter.
Au niveau des contrôles, le jeu s’en tire également avec les honneurs même si les pcistes regretteront quelque peu leur clavier et leurs souris. Vous déplacez ainsi un curseur interactif (comprenez par là qu’il change d’aspect en fonction des actions disponibles à l’endroit où il se trouve) via les touches directionnelles. Si la vitesse de défilement est assez lente par défaut, vous pouvez appuyer sur l’une des deux gâchettes L1 ou R1 pour l’accélérer, ce qui aura pour effet de le rendre… trop rapide ! Un petit temps d’adaptation sera donc nécessaire pour maitriser ce curseur. Un appui sur la touche Triangle affichera l’inventaire qui sera parfois (souvent) nécessaire pour parler à quelqu’un de tel ou tel objet. Enfin, les dialogues du jeu feront apparaître des icônes en bas de l’écran modélisant l’ensemble des sujets de conversation disponibles pour votre interlocuteur. Un gameplay efficace donc qui reprend tous les ingrédients nécessaires à la réalisation d’un point & click de qualité, tout en les adaptant avec brio au pad Playstation.
Durée de vie (17/20)
Comme dit plus haut, certaines énigmes terriblement retorses vous retiendront suffisamment longtemps pour vous faire atteindre facilement la quinzaine d’heures de jeu. D’ailleurs, il y a fort à parier qu’à chaque occasion de faire apparaître le joli écran de game over tant craint par tous les joueurs, vous tombiez dans le piège la tête la première. Exemple : dès le début du jeu vous devez sortir d’un hôtel dans lequel vous venez de chiper un manuscrit moyenâgeux. Hélas, deux truands vous fouillent à la sortie et, trouvant le parchemin leur appartenant (pas de chance), vous envoient six pieds sous terre. Personnellement, je suis bien évidemment tombé à pieds joints dans le piège la première fois avant de comprendre qu’il fallait monter à l’étage pour balancer le précieux document par la fenêtre et ensuite aller le récupérer dans la ruelle derrière l’hôtel. Bref, une durée de vie largement à la hauteur puisque se comptant en dizaines d’heures, et une difficulté vous promettant de beaux maux de tête sur certaines énigmes.
Réalisation (16/20)
Mais le gros point fort des Chevaliers de Baphomet réside incontestablement dans son ambiance terriblement attachante. La totalité du jeu prend un aspect très dessin animé avec une représentation en deux dimensions des plus fines, alliée à une animation tout simplement P-A-R-F-A-I-T-E. Votre progression sera d’ailleurs entrecoupée de nombreuses cut-scenes permettant de scénariser l’action efficacement. Ces dernières s’inscriront parfaitement dans votre partie, par leur rendu très proche et fidèle à l’identité graphique du jeu. Le chara-design a lui aussi fait l’objet d’un soin tout particulier avec des personnages hauts en couleur divers et variés : gentille grand-mère, alcoolique notoire, tueur de sang froid, commerçant patibulaire, agent de police idiot, réceptionniste gay, ancien soldat, journaliste curieuse, ouvrier bourru… Vous n’aurez pas le temps de vous faire de fausses idées sur vos interlocuteurs tant leur visage vous renseignera efficacement sur leur personnalité, leur rôle dans l’histoire, et la manière de les aborder. Véritable concentré de clichés, ce panel de personnages vous ravira à coup sûr, sans toutefois atteindre le même niveau de loufoquerie d’un Monkey Island. N’espérez donc pas rencontrer un singe capitaine d’un bateau de pirates qui vous fera cuire dans une marmite ici… Malheureusement, cette réalisation somptueuse est gâchée par d’incessants temps de chargement entre chaque tableau. Vous en viendrez à vous maudire d’avoir oublié tel ou tel item dans une zone, puisque cela vous obligera à supporter l’inévitable loading de dix secondes. Pire : l’apparition de cut-scenes lors de votre progression est une idée louable, mais ces chargements gâchent totalement cette bonne initiative. Il ne sera ainsi pas rare que vous deviez attendre cinq secondes pour voir une cinématique de quatre secondes, puis encore cinq secondes pour retourner au jeu. Sur ce point, la version Playstation est donc largement inférieure à la mouture PC.
Bande son (19/20)
Fort heureusement, l’atmosphère attachante du jeu reste intacte malgré tout. Deux raisons à cela : des graphismes exceptionnels et une bande son tout simplement inoubliable. Les musiques, discrètes, n’en sont pas moins indispensables et constituent un fond sonore efficace. Et que dire des dialogues tous plus remplis d’humour les uns que les autres ? D’ailleurs, chaque conversation du jeu a été enregistrée avec les voix de vrais acteurs (pour chacun de la soixantaine de protagonistes), d’où un aspect sonore terriblement efficace (on imagine le travail colossal que cela a dû demander compte tenu du nombre astronomique de dialogues présents au fil de l’aventure). Cerise sur le gâteau, fois n’est pas coutume, le doublage français est exceptionnel et chaque protagoniste du jeu est doté d’une voix qui lui correspond parfaitement. Enfin, la voix off de George Stobbart provoquera une immersion encore plus intense, en vous livrant en permanence ses pensées et ses sentiments quant à tel ou tel objet, telle ou telle situation… pensées qui seront souvent hautement comiques, d’autant que son accent a la curieuse aptitude de rendre n’importe quelle phrase totalement hilarante. Bref, la bande son est d’une telle qualité que, longtemps après la fin de votre partie, vous entendrez encore dans votre tête l’inoubliable accent Américain du héros à la recherche de son « claown ».
Conclusion (18/20)
Si cette version Playstation est un poil en deçà de la mouture PC, elle n’en reste pas moins inoubliable. Impossible pour le fan de point & click de résister à cette ambiance chaleureuse et bourrée d’humour, ne nuisant aucunement à la profondeur de ce splendide scénario mettant en scène de nombreux rebondissements. Les nostalgiques de la grande période des Sam & Max et autres pépites signées Lucas Arts ne peuvent pas, en leur âme et conscience, passer à côté de ce bijou vidéoludique, bien plus réussi que ses successeurs en 3D qui ont selon moi perdu toute leur âme en passant à la génération de consoles suivante…
Article publié le 06/08/2008
Jeu testé par Manuwaza