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Le Cinquieme Element

Section Test.


The Fifth Element
23/09/1998
Edité par Hudson Soft
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The Fifth Element
30/09/1998
Edité par Activision
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Le Cinquième Elément
??/10/1998
Edité par Sony Computer Entertainment Europe
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Console: Sony Playstation
Genre:Action/Aventure
Développeur: Kalisto Entertainment
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: PC-

Photo de la boite de Le Cinquieme Element
Le Cinquieme Element, capture d'écran Le Cinquieme Element, capture d'écran Le Cinquieme Element, capture d'écran
Né de l’imagination débordante de Luc Besson, célèbre réalisateur français connu notamment pour Taxi, Le Grand Bleu ou Léon, Le Cinquième Élément est un film de science-fiction sorti en 1997. Tantôt adoré par les uns, honnis et moqué par les autres, ce long métrage assez particulier a au moins eu le mérite de susciter des réactions. Il faut dire que Besson n’a pas lésiné sur les moyens en engageant notamment Bruce Willis, Milla Jovovich et Ian Holmes dans les rôles principaux, Jean-Paul Gaultier en tant que responsable des costumes ou bien encore son compère Eric Serra pour la bande-son, avec qui il avait déjà travaillé sur Le Grand Bleu.

Au final, un résultat original mais déroutant, kitsch à souhait et finalement assez prévisible. On laissera donc au lecteur le soin de voir le film pour se forger son propre jugement. Il allait de soi qu’une production telle que Le Cinquième Élément, avec son ambiance futuriste et ses entités extra-terrestres, aurait droit à une adaptation vidéoludique et comme nous le soulignons la plupart du temps sur Oldies Rising, c’est également souvent pour le testeur du jeu en question l’occasion de manger son pain noir...


Scénario:

L’intrigue se déroule donc, comme nous l’avons vu, dans un univers citadin futuriste et le jeu reprend la trame scénaristique du film. Il convient comme d’habitude de présenter en quelques lignes le début du scénario pour s’y retrouver un minimum.

1914, un vaisseau extraterrestre s’approche de la Terre. A son bord, des Mondo-Shawans, une race d’aliens en charge de récupérer les «éléments de la vie», des pierres servant à contrer le «Mal Absolu», une entité malveillante capable d’annihiler toute vie et revenant périodiquement semer la discorde. Au seuil de la Première Guerre Mondiale, il a donc été décidé de mettre les pierres à l’abri jusqu’à la prochaine apparition de l’entité maléfique.

Trois siècles plus tard, les extraterrestres sont de retour afin de ramener les fameuses pierres, mais leur vaisseau est attaqué peu avant l’arrivée sur Terre et s’écrase sur un astre désertique, ne laissant à priori aucun survivant. Et pourtant, un membre contenant quelques cellules encore viables est retrouvé, permettant de ramener à la vie l’être défunt, une jeune fille du nom de Leeloo. Rapidement, elle montre des capacités hors du commun et s’enfuit. C’est alors qu’elle croise la route de Korben Dallas, un chauffeur de taxi tout ce qu’il y a de plus banal et se met à rechercher en sa compagnie un mystérieux prêtre du nom de Cornelius. S’ensuivront moult cavalcades autour du personnage de Leeloo qui pourrait bien être la clé permettant de sauver le monde... Inutile de préciser que le titre du film n’a pas été choisi au hasard...

Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si le soft ne tombait pas dans les travers des jeux à licence. Certes, l’inspiration initiale est bien là et nous verrons que les scènes tirées du film participent à cet état de fait, mais des libertés ont été immanquablement prises du point de vue scénaristique, tout cela au beau milieu de phases de jeu la plupart du temps insipides et ouvertement opportunistes...

Réalisation:

Le soft se la joue donc futuriste, et qui dit «futuriste» dans les productions de (très) moyenne facture, dit couleurs criardes ou parfois outrageusement sombres, succession de hangars désaffectés, environnements désertiques, sensation de solitude... Les stages se veulent immersifs et ont tous un rapport plus ou moins direct avec des scènes du film. Si certains passages s’avèrent corrects (les niveaux autour de Fhloston ou du QG de Zorg notamment), la majeure partie des autres sera au mieux quelconque, au pire insipide, avec pas moins de trois levels où l’on doit déambuler dans New-York (ruelles sombres, backgrounds grisâtres, toussa...); une recette qui s’appliquera malheureusement également aux stages placés là pour meubler (l’Usine, Astroport...). On pourrait donc se féliciter du nombre de niveaux qui dépasse de peu la quinzaine, mais la quantité n’a jamais égalé la qualité et lorsque l’on voit qu’au moins la moitié des levels a été placée là pour compenser la faiblesse générale du titre, il y a de quoi se faire des cheveux oranges...

Et si tout cela était nickel-chrome me direz-vous, la pilule pourrait certainement mieux passer. Encore une fois, nous en sommes loin. Le soft regorge donc de bugs graphiques en tous genres : soucis de caméra dans les angles, bugs de collision, textures qui foutent le camp, aliasing récurent, PNJ qui restent plantés dans le décor, clipping... Kalisto : digne ancêtre de Bethesda? On est en droit de se le demander... Dans tous les cas, ces bugs tous aussi pénibles les uns que les autres ne plaideront pas en la faveur d’une quelconque immersion. Si l’on parle de la diversité des ennemis, il n’y aura là non plus pas de quoi s’extasier. Des policiers/hockeyeurs comme dans le film en veux-tu en voilà, des robots, des malfrats (?), des Mangalores... Au vu du nombre de niveaux traversés, le total d’antagonistes en présence sera clairement en dessous des attentes mais de toute façon, l’histoire originelle ne s’y prêtait guère et les développeurs n’ont pas su (pu?) compenser les manques... Un peu comme pour les animations des personnages, qui s’avéreront finalement poussives et peu inspirées. Que l’on parle de Korben ou Leeloo, les mouvements sont saccadés, robotiques, du point de vue des coups comme des déplacements. Une déception de plus à mettre en exergue, surtout lors des quelques phases de plates-formes...

Le titre sera heureusement entrecoupé de nombreuses scènes du film original, permettant de garder bon gré mal gré un lien étroit avec l’œuvre initiale, pas toujours perceptible dans les phases de jeu.

Gameplay:

Le Cinquième Élément est une succession de niveaux rappelant de près ou de loin des événements du film. Le joueur dispose de neuf vies et d’une barre de santé, et contrôle Korben Dallas ou Leeloo dans des stages résolument axés action/recherche d’items. Le schéma est simple : après la sélection du personnage (qui sera parfois purement et simplement imposé), un rapide briefing informera le joueur des actions à accomplir. Missions chronométrées, recherches de clés, de pass ou de mécanismes représenteront la majeure partie de ces objectifs, entrecoupés évidemment par d’incessants combats contre de vils représentants des forces de l’ordre, robots et autres aliens mal intentionnés. Ces rixes, parlons-en. Korben aura à sa disposition un pistolet à munitions infinies avec lequel il ne sera pas nécessaire de viser (à la manière d’un Duke Nukem 3D), potentiellement remplaçable par divers fusils et autres armes explosives. Le tout n’est pas très efficace contre les entités ennemies et manque de peps pour être réellement intéressant, la possibilité de straffer n’étant même pas un gage de sûreté. L’une des facettes les plus sombres étant sans nul doute la façon de changer d’arme, avec une utilisation peu avenante des touches SELECT et R1.

Leeloo, quant à elle, pourra compter sur son aisance dans les arts martiaux ainsi que sur ses pouvoirs psychiques pour triompher de ses ennemis. Les coups de poing et de pied s’avéreront une nouvelle fois d’une efficacité toute relative. Le «coup psionique» sera, quant à lui, plus intéressant du point de vue «dégâts occasionnés» mais néanmoins soumis à une recharge. On ne pourra encore et malheureusement pas glorifier le parti pris des développeurs qui ont décidé de relier cette attaque aux touches «Carré», «Croix» et «Haut», une sorte de combinaison obscure dont il n’est fait mention nulle part. Un défaut que l’on pourra relier aux changements d’armes de Korben et qui semble récurent. On se retrouve donc à récupérer des objets inconnus qui sont stockés dans un inventaire dont le jeu ne nous parle pas.... si tant est que l’on n'ait pas jeté un œil au didacticiel présent à l’écran titre. Mais un tutoriel extérieur au solo était-il indispensable pour expliquer quelques notions de base à un joueur débutant? Une maladresse? N’aurait-il pas fallu l’intégrer purement et simplement à l’aventure?

Quoi qu’il en soit, le joueur se rendra rapidement compte que les neufs vies présentes en début de partie ne seront pas du luxe. Pire, et l'on peut d’ores et déjà le dire, elles ne suffiront pas pour venir à bout du Cinquième Élément. Le titre est effectivement mal équilibré avec des niveaux interminables, et d’autres plus courts mais soumis à un timer. S'y ajouteront des ennemis qui ne laissent que peu de répit, des vies supplémentaires à compter sur les doigts de la main, et un aspect rebutant omniprésent... On notera la présence de quelques bonnes idées comme le fait de faire clignoter un item manquant devant une porte ou un mécanisme par exemple, permettant au joueur de retourner sur ses pas et d’essayer de dénicher l’endroit où se trouve l’objet en question (parfois détenu par un ennemi), le fait de parfois pouvoir choisir son personnage pour essayer telle ou telle stratégie face à un dilemme, l’utilisation des boucliers de protection rechargeables pour doubler sa jauge d’énergie, la possibilité de se suspendre pour traverser des précipices ou encore la quête des quatre items clés «éléments» pour tenter de vaincre le Mal à la fin du jeu. Ces fameuses pierres seront l’objectif ultime de l'aventure. Associées à leurs «activateurs» respectifs (allumette pour le feu, souffle pur l’air...), leurs pouvoirs permet de renvoyer l’entité maléfique au Néant.

C’est ainsi qu’avec sa quinzaine de niveaux , Le Cinquième Élément pourrait paraître en position de force. Ce ne sera malheureusement pas le cas, la faute à des stages bien trop mal calibrés, avec des ennemis qui vous tuent en un coup et des vies qui se perdent en pagaille mais aussi et surtout à cause de la fadeur de l’ensemble... Je ne sais pas, mais même si le film est décrié, les couleurs flashy et l’aspect futuriste y étaient plutôt bien retranscris, le tout était chaleureux et possédait une vraie identité. Le jeu, lui, se perd dans des environnements glauques où les personnages et les ennemis déambulent tels des zombies, sans vie et sans réel intérêt. La durée de vie pourra paraître tout à fait honorable pour peu que l’on ait la volonté d’en venir à bout, mais je persiste à penser que les heureux élus seront vraiment peu nombreux et cela bien que le soft propose une sauvegarde après chaque niveau terminé. Pour faire simple, on va dire que ce titre est l’exemple-type des produits dérivés...

Bande-son:

Pas de réels soucis avec les musiques accompagnant les cinématiques du titre, puisque ce dernier a bénéficié des thèmes du film et donc du travail d’Eric Serra. On ne saurait le lui reprocher et c’est un bon point. La trame sonore présente in game sera quant à elle beaucoup plus anecdotique. Bien que le tout se laisse écouter, il n’y aura guère plus que des musiques d’ambiance pour accompagner le joueur. Attention, loin de moi l’idée de faire de la critique facile car je le répète, le tout est de bonne facture, mais une musique d’ascenseur reste une musique d’ascenseur! Terminons avec un mauvais point qui concernera les voix que l’on pourra entendre çà et là. C’est bien simple, les ennemis vocifèrent et nos personnages s’avèrent aphones, un résumé simple mais véridique. J’oubliais, le fait de permettre à Ruby Rohd (ce personnage excentrique que l’on rencontre lors de la croisière) de hurler et de marmonner avant chaque niveau est une maladresse de plus et aurait été parfaitement dispensable...

Conclusion : 8/20

Le Cinquième Élément est un cliché à lui tout seul, avec pas mal de reproches à son actif. On sent que les développeurs ont essayé de monter leur jeu autour du film en réutilisant séquences, personnages et scénario originaux. Malheureusement, le tout est insuffisant et la sauce ne prend jamais réellement. Les combats sont mous et rebutants, les backgrounds peu inspirés, le rendu austère... Pour moi, et même si le film a suscité au moins autant de critiques que d’admiration, cette production n’en est pas digne!


Article publié le 04/01/2014 Jeu testé par Hijaki