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Kingsley s Adventure

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Kingsley's Adventure
07/10/1999
Edité par Psygnosis
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Kingsley's Adventure
??/??/1999
Edité par Psygnosis
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Console: Sony Playstation
Genre:Action/Plates-Formes
Développeur: Psygnosis
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Sony Playstation

Photo de la boite de Kingsley s Adventure
Kingsley s Adventure, capture d'écran Kingsley s Adventure, capture d'écran Kingsley s Adventure, capture d'écran
Sorti un an après Crash Bandicoot 3: Warped qui clôturait avec brio le triptyque de Naughty Dog, Kinglsey’s Adventure tente de tirer son épingle du jeu dans le monde sans merci de l’action/plateforme sur 32 bits. A première vue, un énième opus aux accents cartoon permettant à un aventurier de contrôler un petit animal qui devra affronter moult ennemis dans un univers fantaisiste. C’est en effet ce que l’on pourrait croire au premier abord. Mais attention, le soft sur lequel nous allons nous pencher aujourd’hui n’a pas été développé et édité par n’importe qui. Si je vous parle des Lemmings, de Wipeout ou bien encore de Team Buddies qui a d’ailleurs été testé précédemment par mes soins, vous aurez certainement reconnu le studio à la chouette, Psygnosis. Il est à noter qu’après avoir été racheté par Sony Computer Entertainment, le principal studio interne de Psygnosis (rebaptisé entre temps SCE Studio Liverpool) a été fermé en août 2012 suite à une restructuration.

Scénario:

Le scénario du soft se veut bon enfant et le livret décrit lui-même le jeu comme un conte. L’intrigue se déroule au Royaume des Fruits et les personnages sont représentés par des animaux.

Kingsley, jeune renardeau courageux et intrépide, coulait des jours heureux parmi la famille des souverains du Royaume. Adopté dès son plus jeune âge par le roi et la reine des Fruits (qui sont eux des lapins), il avait sagement suivi les enseignements du sage blaireau Vieille Ride, propédeutique à sa destinée. Pour autant, le temps n’était pas encore venu pour lui de débuter sa formation de chevalier. A moins que... C’est précisément le moment qu’a choisi l’infâme cuisinier pour faire parler de lui. Mauvaise Crème, tel était son nom. Il avait été le maître des cuisines du roi autrefois, mais après une succession d’intoxications alimentaires auxquelles il n’était pas étranger, il fut banni du château de la Carotte.

Fort contrarié par cet épisode, il déroba le Grimoire de la reine et manigança les plans les plus sombres en potassant ardemment le vieux livre. Le pouvoir de Mauvaise Crème grandissait de jour en jour. Il finit par corrompre l’esprit de milliers de soldats du royaume, espérant ainsi lever une armée et laisser libre cours à sa vengeance. Ces misérables lapins qui l’avaient chassé comme un malpropre allaient recevoir un châtiment approprié. C’est là que vous intervenez. Pour contrer les funestes desseins du commis devenu nécromancien et espérer sauver le château de la Carotte, Kingsley devra devenir un véritable chevalier, comme son père l’avait été avant lui.

Un petit mot supplémentaire concernant cette partie. L’ensemble, bien qu’il soit parfaitement amené et dans le ton, manque de peps... On aurait aimé quelques rebondissements, et tout est presque «trop» gentillet, surtout lorsque l’on sait à quoi s’attendre un peu plus loin dans l’aventure...

Réalisation:

S’il est une partie où il y a peu de choses à reprocher à Kingsley’s Adventure, c’est bien celle de la réalisation, tout du moins techniquement parlant. Psygnosis a fait du bon travail et l’on est ici proche du rendu graphique que l’on pouvait obtenir sur un Crash Bandicoot, c’est dire si les adorateurs de la chouette n’ont pas chômé. Comme on peut s’en douter, plusieurs environnements paveront la route du courageux renardeau, tout cela dans une 3D remarquable mon bon Monsieur. Outre la base principale du Château de la Carotte, bords de mers, catacombes, bâtiments moyenâgeux et autres casemates visitables agrémenteront encore un peu plus le tout. Si l’on veut être pointilleux, on pourra émettre une et unique objection concernant ce background, une tare que l’on retrouvera quasiment tout au long de ce test. Tout est ici très lisse. Le soft peine vraiment à surprendre de par les environnements traversés (malgré un soin évident apporté aux détails et à la variété des décors d’intérieur) et l’ensemble manque d’envergure et de consistance. Peut-être les développeurs auraient-ils pu davantage se focaliser sur les thèmes animaliers liés aux personnages ou même lorgner du côté des fruits et légumes comme le scénario le laissait présager.

Un défaut que l’on pourra également attribuer à Kingsley lui-même. Disons simplement qu’un gentil petit renardeau affublé de quelques armes semblables à des jouets ne débordera pas d’un charisme époustouflant. Dont acte. Les divers protagonistes et ennemis s’en tireront eux avec les honneurs. Kingsley’s Adventure n’est pas avare de ce point de vue et moult personnages amicaux ou belliqueux seront de la partie. Cet aspect est à mettre en avant car le design des boss et PNJ rehaussera sensiblement l’originalité du titre, même si cela s’avèrera insuffisant. Je pense notamment au Morse marin, à Vieille Ride et au Moine Chauve-souris. Une mention spéciale sera tout de même appliquée à la diversité des antagonistes qui tenteront de vous barrer la route. Requins, crabes, scorpions et autres sbires mal intentionnés participeront joyeusement à la bataille.

Le titre est quasiment irréprochable sur le plan des graphismes. Quelques bugs de clignotement et de collision pointeront tout de même le bout de leur nez ça et là mais cela restera très discret, des points noirs quasi inhérents à la 3D de l’époque. Les textures sont très nettes et le jeu était bien parti pour, si ce n’est concurrencer les ténors du genre, du moins laisser une empreinte digne de ce nom dans l’univers de l’action/plateforme sur la 32 bits de Sony. Les quelques cinématiques ajoutées au compte-goutte au gré de votre aventure iront aussi dans ce sens et l’on regrettera de les voir si peu nombreuses compte tenu de leur qualité. Malheureusement, le fait que le soft semble se chercher en permanence n’a pas dû jouer en sa faveur.

Gameplay:

Kingsley’s Adenture est un jeu peu atypique mais efficace. Le joueur contrôle donc Kingsley qui devra traverser plusieurs niveaux pour récupérer des attributs de chevaliers (casques, gants...) et ainsi débarrasser le royaume de Mauvaise Crème.

L’aventure débute au château de la Carotte par un rapide tutoriel présentant les diverses façons de progresser. Rien de bien sorcier ici, puisque notre renardeau favori n’aura finalement que peu d’actions à sa disposition. Vous pourrez donc sauter, parer, frapper actionner des mécanismes et tirer/pousser des objets. On pourrait dès lors croire que le gameplay soit monotone et répétitif. Le level design est toutefois agencé de telle manière que ça n’arrive heureusement que très peu. Les différentes armes (couteau, épée, hache, arbalète) iront dans ce sens. Je pense notamment à l’arbalète et ses flèches embarquées permettant d’atteindre des cibles activant la plupart du temps des accès ou des mécanismes. L'originalité des autres sera toutefois sujette à caution.

Le donjon de la Carotte faisant office de «Warp room», il donnera accès à tous les stages qui se débloqueront au fur et à mesure de votre avancement, les différents accès étant représentés par des puits. La mécanique de jeu est à peu près la même pour chaque level. Après avoir été parachuté dans une sorte d’open world, il faudra parlementer avec les PNJ en présence pour savoir quoi faire et avancer, un aspect primordial. Le reste est plus bateau. De multiples «tableaux» à achever les uns après les autres, des ennemis à abattre, des dispositifs à enclencher avec ou sans timer, de petites énigmes pas bien méchantes à résoudre, et surtout des clés en forme de fruits à dénicher, chacune correspondant bien sûr à une serrure spécifique, sans oublier un boss pour terminer le niveau en fanfare et acquérir «pour le fun» des pièces d’équipement.

Kinglsey’s Adventure ne serait pas un vrai jeu d’aventure sans ses items à ramasser par camions. Des petites pièces de différentes couleurs et valeurs seront donc cachées ça et là, à l’air libre ou dans des coffres, parfois fermés à clé, parfois piégés et vides. Cinquante de ces objets vous octroieront une nouvelle vie, ce qui reste somme toute raisonnable. Ne négligez surtout pas cet aspect, puisque la quête de vies est ici primordiale! Nous aurons l’occasion de nous en rendre compte un peu plus tard. L’aventure se déroule sinon sans encombres et l’on prend plaisir à suivre les pérégrinations du jeune renard.

Pour autant, le soft n’est pas exempt de défauts. Le premier qui me vient à l’esprit concerne la jouabilité. Kingsley est quelque peu rigide, les mauvaises langues argueraient de suite que notre pauvre mammifère aurait même un balai planté dans le fondement. De fait, il sera difficile de frapper des ennemis à la portée impressionnante avec des coudes greffés au torse. Ce souci est aussi franchement handicapant quand il s’agit de sauter au millimètre sur une plate-forme (surtout que la caméra ne sera pas toujours irréprochable). Étant donné que l’on a maintenant l’habitude d’utiliser sur nos jeux next-gen les deux joysticks de nos manettes distinctement, difficile ici de n’utiliser que le stick gauche pour à la fois diriger le personnage ET définir l'angle de vue... mais bon, la fonction analogique a au moins le mérite d’exister et la caméra aura droit à deux dispositions que l’on peut switcher avec R1. Le deuxième point ira dans le sens de ce que l’on a déjà vu dans la partie «réalisation», à savoir qu’aussi plaisante soit-elle, l’aventure est cousue de fil blanc et le jeu a encore toutes les peines du monde à surprendre. Mais ces deux aspects négatifs sont finalement d'importance moindre que ce dont nous allons maintenant parler.

Kingsley’s Adventure est très mal équilibré. Comme je l’ai déjà dit, les niveaux sont décomposés en petits «tableaux» qu’il faut achever les uns après les autres pour avancer, le dernier faisant office de boss. Problème, certains levels semblent INTERMINABLES... Vous aurez parfois une douzaine voire une quinzaine de tableaux à traverser alors que les précédents niveaux n’en proposaient que deux ou trois. Sachant que vous n'aurez la possibilité de sauvegarder qu'en début et fin de stage via les puits déjà cités, avec en tout et pour tout cinq vies au départ et le reset pur et simple du niveau en cours si vous échouez avec de fait tous les tableaux à se retaper, et vous comprendrez la frustration ressentie par le joueur... Alors certes, Kingsley a une barre de cœurs à la Zelda à sa disposition et ces derniers ne seront pas en reste puisqu’il sera possible d’en dénicher un peu partout, que ce soit sur les ennemis ou dans la nature, sans parler des vies et des checkpoints (cf plus haut), mais cela ne suffit globalement pas à remettre les pendules à l’heure et le soft peut parfois en devenir très agaçant.

Pour terminer cette partie, une petite précision quant au paradoxe que représente Kingsley’s Adventure. Le jeu semble, de par son atmosphère enchantée et enfantine, avoir été conçu pour de très jeunes joueurs. Il est cependant desservi par une maniabilité lourdingue et un déséquilibre flagrant entre les niveaux, clairement pas une sinécure pour des gamers juniors!
Faut-il y voir une explication au fait que le jeu ne soit pas resté dans les annales?

Bande-son:


Les diverses mélodies en présence accompagnent avec plus ou moins d’efficacité les pérégrinations de notre héros. Certaines seront donc en adéquation avec le thème du level en cours; d’autres, avec des tonalités et des mélanges de styles pas toujours bienvenus, sombreront rapidement dans la redondance et l’oubli.

Les différents personnages (et votre avatar le premier) s’exprimeront avec des sons nasillards faisant office de dialogues. Quel dommage que les développeurs n’aient pas inclus des voix pour les protagonistes. Au lieu de cela, nous aurons droit à un brouhaha incompréhensible qui ne rend pas service au jeu dans sa quête d’identité...

Les divers effets sonores restant resteront quant à eux corrects. On mettra juste de côté le fait que Kingsley semble avoir le hoquet quand il saute.

Conclusion: 14,5/20

Un jeu sympathique qui a bénéficié des meilleurs soins de la part de Psygnosis, aspect que l’on remarque via l’esthétique propre et détaillée de l’ensemble. Peut-être que Kingsley’s Adventure a eu le tort de sortir un an après Crash Bandicoot 3: Warped et qu’il lui aurait fallu plusieurs épisodes pour asseoir un gameplay distinctif et s’approprier une identité qui lui fait ici défaut. Une chose qui, semble-t-il, n’a pas été possible puisque ce titre est le seul et unique chapitre traitant des aventures du renardeau et qu’on ne l’a jamais revu par la suite.


Article publié le 30/01/2013 Jeu testé par Hijaki