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Incredible Crisis

Section Test.


Tondemo Crisis!
24/06/1999
Edité par Tokuma Shoten
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Incredible Crisis
06/11/2000
Edité par Titus Interactive
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Incredible Crisis
24/11/2000
Edité par Titus Interactive
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Console: Sony Playstation
Genre:Mini-Jeux
Développeur: Polygon Magic
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Arcade-

Photo de la boite de Incredible Crisis
Incredible Crisis, capture d'écran Incredible Crisis, capture d'écran Incredible Crisis, capture d'écran
Le plus gros de la production vidéoludique nous vient du Japon, ça c’est un fait. Et pourtant, seule une toute partie des jeux qui nous arrivent est représentative de l’aspect complètement fou et barré qui caractérise ce trait de leur personnalité, qui les pousse à se lâcher sur le peu de temps de repos dont ils disposent. Pourtant, au pays du soleil levant, nombreux sont ces titres à faire dans le grand n’importe quoi, dans le délire extravagant et délirant. On peut penser par exemple à la fabuleuse série des Cho Aniki mettant en scène dans ses divers épisodes des bodybuilders en slip serré combattant un peu de tout et n’importe quoi dans un style shoot’em up ou encore plus proche de nous, Muscle March sur Wii avec le même genre de types balèzes qui courent droit dans des murs pour rattraper un voleur de protéine (si si véridique, je m’y suis essayé). Incredible Crisis est l’un de ces titres (délirant hein, aucun lien avec les athlètes huilés) et pour une fois, il est arrivé jusque dans nos contrées…

Le jour sans fin…

Le postulat de base n’a rien d’exceptionnel. L’introduction nous présente les six membres de la famille dont vous allez suivre les péripéties. La grand-mère Haruko, dont c’est l’anniversaire ce jour même, annonce à ses proches que pour cette occasion, elle souhaite que tout le monde rentre tôt afin d'organiser une soirée en famille mémorable. Lourde responsabilité qui incombe donc à ce père de famille Taneo (l’archétype du cadre moyen japonais travaillant dans un bureau), cette mère dévouée Etsuko (femme au foyer de son état), au fils Tsuyosh, (petit garçon fan de bandes dessinées de robots), à la fille Ririka (adolescente fan de mode et d’accessoires inutiles), et au petit chien dont le nom m’a échappé.

Chacun des quatre principaux membres de la famille possède sa propre partie dans l’histoire divisée en deux ou trois chapitres contenant chacun autant de séquences de jeu. Bon en principe rien de compliqué, chacun va vivre sa journée habituelle en ne se souciant que d’une chose : ne pas trainer après le travail ou l’école. Mais ce serait trop simple si tout devait bien se passer…

En effet, chaque personnage va rencontrer au fil de sa journée des complications inattendues : boule en acier géante roulant librement dans les rues de la ville et détruisant tout sur son passage, ours en peluche de taille godzilesque qui attaque la ville, braquage de banque, invasion extraterrestre, complot militaire, etc. Tous ces éléments peu communs dans la vie de tous les jours partagent pourtant une caractéristique essentielle : ils vont mettre des bâtons dans les roues de chaque membre de la famille, les entrainant dans des situations complètements délirantes et menaçant de les retarder pour leur soirée . Arriveront-ils à temps ? Seront-ils capable de surmonter toutes ces épreuves dignes des plus grands super-héros en collant et slip sur le pantalon ? Je vous laisse découvrir ça par vous-même pour attaquer la partie suivante…

Un système de jeu au poil 

Pour vous parler rapidement du principe de base : Vous contrôlez à tour de rôle chaque personnage et l’aiderez à survivre à sa journée au travers de mini-jeux dont la nature est plutôt variée. Certains vous demanderont des réflexes, comme par exemple la scène avec la mère où vous devez tirer avec un avion de chasse sur l’interrupteur d’un ours en peluche géant pour le stopper (je vous jure que c’est dedans). Votre appareil est en pilote automatique et vous devez faire feu dès que la cible est à portée de tir. D’autres jeux sont basés sur la réflexion (voire la culture générale) comme celui avec le père dans l’ambulance où les infirmiers, pour s’assurer de votre santé et vous tenir éveillé, vous posent des questions diverses et variées (multiplication, la capitale de tel ou tel pays etc).

Il y en a un que j’ai trouvé très sympathique qui vous demande de la mémoire et de la concentration. Avec la fille, l’une des épreuves consiste ainsi à jouer à une sorte de Simon (ce jeu avec quatre couleurs qui clignotent plus ou moins vite et dans un certain ordre à recomposer). Vous êtes sous une soucoupe volante (oui oui) et devez regarder les couleurs qui apparaissent pour former une série et la reproduire ensuite avec les touches (violet pour le carré, rouge pour le rond etc).

Et que dire de cette autre épreuve, toujours avec la fille, où vous devez sortir de la salle de cours sans être repéré par le prof ? Juste énorme. Quand il se retourne, vous aurez à déplacer les autres élèves et à les faire changer de place pour rapprocher votre personnage jusqu’à la table la plus proche de la porte de sortie. Mais il faut faire attention aux élèves endormis (à réveiller en tapant croix, car vous ne pourrez pas les bouger tant qu’ils roupillent), ainsi qu'au prof qui se retourne de manière complètement aléatoire et qui, s'il vous surprend à bouger, vous gratifiera de la sanction ultime en vous envoyant sa craie au visage (précisons quand même qu’il ne se pose même pas la question de savoir pourquoi tel ou tel élève n’est plus à sa place…) !! Du pur n’importe quoi, et ce ne sont que quelques exemples de ce qui fait la force de ce titre.

Il y a un panel plutôt large d'épreuves, bien que j’aie constaté certaines répétitions. La plus flagrante étant celui où vous devez vider un bateau qui se remplit d’eau avec juste un seau (à refaire avec chaque membre de la famille), ou les jeux type courses dans lesquels le but est d’atteindre la fin du parcours sans recevoir trop de dommages. Ce dernier style revient souvent aussi, dans des situations différentes mais le mécanisme reste le même.

En général, peu de touches vous serviront pour avancer, la croix et le triangle étant les plus mises à contribution pour faire courir vos personnages, répondre à des questions etc. On s’adapte sans trop de difficulté au gameplay de chaque jeu puisqu’il n’y a jamais plus de deux ou trois touches à utiliser. C’est au final très simple de prise en main, sans être complètement dépourvu de challenge. J’ai vraiment eu un temps d’adaptation rapide sur ce titre ce qui le rend d’autant plus agréable, car s'il y a bien un genre où il serait très mal venu de compliquer les commandes, c’est le party game.

Une réalisation très….PS1 

Graphiquement, c’est plutôt correct pour un jeu sorti en 2000. La 3D n’est pas immonde même si certaines textures font un peu tache mais ça, à cette époque, c’était courant dans la plupart des jeux Playstation (on ne s’en rendait d’ailleurs pas vraiment compte à l’époque, c’est avec du recul que ça saute aux yeux). Le tout est joliment réalisé et vous n’aurez pas cette sensation d’avoir les yeux agressés par les aspects graphiques douteux de ce que l’on appelle généralement une daube. Le jeu se veut aussi très coloré, un peu flashy mais toujours de bon gout. Rien ne m’a choqué sur ce point la et si je n’ai pas trouvé ça magnifique, j’ai quand même accroché à l’univers mis en place par les développeurs.

L’animation, quant à elle, ne dessert pas le jeu non plus. Il y a en général pas mal d’éléments en mouvement pendant les mini-jeux (divers personnages, objets qui vont tombent dessus ou essaient de vous écraser, obstacles barrant la route) mais aucun ralentissement n’est à déplorer. Ajoutons que les expressions faciales ont été très bien travaillées, laissant donc savourer les instants de panique et de joie face aux épreuves qui attendent nos héros malgré eux

Pour l’ambiance, on est globalement sur une réalisation parodique, utilisant de gros clichés japonais : les personnages en font des tonnes lorsqu’ils s’expriment, ils courent dans tous les sens en faisant de grands gestes. La fille est une écolière en tenue classique de collégienne, tandis que son prof de gym, apparaissant dans un jeu, est en débardeur, jogging et se montre très colérique. J’en passe énormément mais vous voyez un peu le style. J’ai beaucoup accroché à cette ambiance générale car au final, les japonais savent se lâcher, et ça, ça me plait !!

Le tout reste quand même très simple et si c’est convenable, il n’y a pas de quoi crier au génie mais l’intérêt du titre réside davantage dans son aspect délirant et le fun de son gameplay que dans l’aspect technique sur lequel il n’y a pas grand-chose à ajouter.

A noter que notre version a été traduite : une traduction de bonne facture, à mille lieues d'abominations comme les jeux Dragon Ball Z de Bandai ce qui est forcément un bon plus. Pour l’anecdote, deux épreuves ont été retirées pour toutes les versions hors Japon car basés sur l’utilisation de Kanji, ce qui a visiblement découragé les équipes en charge des adaptations à l’étranger. Dommage, car l’un d’entre eux était apparemment un Karaoké…

Bande-son

Les compositions musicales sont du même calibre que l’ambiance générale du titre : rapides, nerveuses et délirantes. Le thème d’IC met tout de suite dans le bain avec des trompettes très festives, instruments que l’on retrouve en accompagnement sur bon nombre de jeux pour rythmer le tout. Certains passages auront le droit à des musiques plus posées comme l’épisode du braquage de banque où vous devrez faire avancer votre personnage par paliers sans être repéré par les braqueurs. Ici, la tension est plus palpable, dans le jeu comme dans sa musique.

Des musiques plutôt entrainantes donc, que je ne mettrais personnellement pas dans mon MP3 mais parfaitement adaptées au jeu et à ses situations.

Les bruitages sont très bons aussi et c’est avec plaisir que vous écouterez les exclamations des différents personnages, notamment le père de famille dont je trouve le cri très marquant lorsque vous prenez des dégâts. Bon je ne dis pas que je fais exprès de louper mes actions juste pour l’entendre crier mais quand même pas loin !!

Globalement, la bande son s’en tire très bien et contribue grandement à instaurer cette ambiance de folie qui fait le charme du jeu. Rien à redire.

Durée de vie 

Le point qui fâche !! Comme je le disais au début, vous jouerez quatre épisodes, un avec chaque membre de la famille. Pour chacun, il faut compter au moins trois chapitres divisés en deux ou trois mini-jeux à réussir d’affilé pour valider le chapitre, sauvegarder et passer au suivant.

On a donc un total d’environ trente phases de jeu (dont une bonne dizaine qui sont des redites). La plupart d’entre eux durent deux à trois minutes. En soit, le nombre d'épreuves est moyen mais correct. Cela dit, vous en ferez très vite le tour. Pour boucler le mode histoire, il ne vous faudra pas plus de quatre heures y compris en comptant certains jeux un peu plus difficiles que vous devrez recommencer plusieurs fois avant de bien saisir le mécanisme et de gagner. Vous possédez un certain nombre de vies qui, une fois épuisé, vous oblige à recommencer depuis le début du chapitre mais vous en gagnez en parallèle trop facilement. Pour ma part, je n’ai jamais eu besoin de recommencer un chapitre au début ce qui fait que la progression est très rapide et le générique de fin arrive trop tôt.

Niveau Replay Value, pas grand-chose à se mettre sous la dent : il n’y a pas de mode deux joueurs, ce qui est très surprenant étant donné la nature du titre. Gros oubli de la part des programmeurs et c’est vraiment dommage car dans ce style, il n’y a en général que ça qui vous pousse à rejouer. A la fin, vous ne débloquez rien, et la seule option qui peut vous faire profiter de quelques minutes en plus, c’est la collection vidéo qui est en fait un choix des jeux que vous pouvez refaire à volonté.

Malheureusement le charme de la première partie et de la découverte n’opère plus et très sincèrement, autant je reviens volontiers sur un Mario Party en multi-joueurs, autant je ne pense pas rejouer de sitôt à IC, ou très rarement juste pour me souvenir de son fun, de quelques minutes d’amusement et de la capacité qu'avaient les développeurs de l'époque à sortir des jeux originaux.

Conclusion

Incredible Crisis est un petit titre qui s’est fait très discret et qui se montre pourtant diablement original. Amusant, rapide d’accès et décalé, ce jeu a le mérite de sortir un peu du lot par une personnalité propre à laquelle on accroche vraiment et aussi d’être sorti en Europe. Je l’ai également beaucoup apprécié car il fait parti de ses productions qui démontrent qu’il y a une dizaine d’année, les jeux-vidéo pouvaient être très fun avec des mécanismes simplifiés à l’extrême, une réalisation correcte, une idée novatrice, original, complètement barré. Mais aussi que les éditeurs osaient, prenaient le risque de sortir un jeu sans être certain qu’il ferait un carton. Et c’est le cas, IC n’a pas connu un énorme succès chez nous, mais peu importait à cette époque. Maintenant on mise tout sur les bénéfices et un titre ne sort que s’il est assuré de son succès dans nos contrées. Bon, il est loin d’être parfait car sa durée de vie faible au possible l’empêchera de toute façon de se faire une place au panthéon des jeux-vidéo mais bon….est ce vraiment important du temps qu’on s’y amuse ?

Scénario : 14/20
Réalisation : 13/20
Gameplay : 15/20
Bande-son : 12/20
Durée de vie : 7/20

Note finale : 13/20


Article publié le 06/07/2011 Jeu testé par Gaga