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Guilty Gear

Section Test.


Guilty Gear
14/05/1998
Edité par Arc System Works
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Guilty Gear
31/10/1998
Edité par Atlus
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Guilty Gear
??/04/2000
Edité par Virgin Interactive
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Console: Sony Playstation
Genre:Combat
Développeur: Arc System Works
Joueurs: 1 à 2
Existe aussi sur: Playstation Network- Sony PSP-

Photo de la boite de Guilty Gear
Guilty Gear, capture d'écran Guilty Gear, capture d'écran Guilty Gear, capture d'écran
Si depuis l’arrivée de Virtua Fighter sur Megadrive en 1995, la mode est à la 3D dans les jeux de combat, survivent aujourd’hui encore de nombreux nostalgiques de la baston en deux dimensions dont je fais partie. Dans ma ludothèque Xbox 360 trône fièrement le fameux BlazBlue qui me ramène deux décennies en arrière et me laisse un léger goût d’amertume dans la bouche en voyant l’omniprésence de la 3D dans la baston vidéoludique (même si le dernier Marvel Vs Capcom me fait bien marrer en multi). En me penchant sur le background de BlazBlue, je me suis intéressé à son studio de développement -Arc System Works- qui a connu la gloire grâce à la série des Guilty Gear. Je vais donc m’atteler aujourd’hui à vous présenter l’opus originel sorti en 1998 sur la première console de Sony.

Alors ce Guilty Gear que donne-t-il? Va-t-il nous faire regretter le passage aux polygones grossiers du premier Tekken ou va-t-il se prendre un Barrier Break en pleine ascension? La réponse après quelques riffs de guitare...


Rends moi Justice ou fais ton Testament !!!

La saga des Guilty Gear s’inscrit dans un univers travaillé qui fait plaisir à voir dans une série de jeux de combat : on ne se tatane pas sans raisons et ça c’est bien.

Le tout commence donc avec ce premier épisode. Lors de l’année 2010, l’humanité fait un bond en avant phénoménal en découvrant une nouvelle source d’énergie quasi illimitée et pouvant remplacer nos autres énergies fossiles : le Magic. Le genre humain étant ce qu’il est, ce nouveau combustible fut détourné de son utilisation première et tomba entre les mains malveillantes de chefs de guerre qui décidèrent de l’introduire dans l’organisme d’êtres humains pour en faire de véritables machines à tuer portant le nom de Gears (pas Dom et Marcus, les autres). Au cours des années, ces humanoïdes modifiés en eurent assez de leur condition d’outil au service de la race humaine et commencèrent à se soulever dans une grande croisade, derrière le puissant Justice et son fidèle second, Testament, afin de regagner leur liberté. Malheureusement pour eux, l’élite humaine rassemblée dans l’Ordre Sacré des Chevaliers Saints finit par les terrasser et enferma leur fier leader dans une prison dimensionnelle.

L’aventure prend place cinq ans après la fin de cette grande guerre, en l’an 2180. Les Nations Unies ont vent du projet de Testament, qui s’était fait oublier jusque là, et qui prévoit de libérer son ancien maître de sa prison. L’organisation décide alors de lancer un grand tournoi réunissant les humains les plus forts de la planète afin de trouver celui qui sera capable de défaire Testament et de renvoyer Justice dans sa cage dorée.

Le scénario ne casse pas des briques mais il a le mérite d’exister dans un monde où les jeux de combat ne sont que la conséquence d’un tournoi pour décider qui sera le plus fort entre une dizaine de pèlerins. Et bien entendu, ce n’est qu’un début car les créateurs du soft avaient bien prévu de donner des suites à Guilty Gear, l’univers prenant véritablement de l’ampleur dans les épisodes suivants comme Guilty Gear X et ses dérivés. Nous en apprendrons donc plus par la suite sur les Gears que l’on a peut être trop vite jugés coupables.

Better call Sol

Abordons sans plus attendre les graphismes de ce jeu qui tentent de faire revivre les valeurs oubliées de la baston en 2D. Tout d’abord l’animation paraîtra saccadée à certains mais sera finalement un atout, un véritable clin d’œil à nos jeux de la vieille école qui marquaient pour la plupart un petit temps de latence à chaque coup donné. Donc non, pour moi, l’animation est de bonne qualité et rend réellement hommage aux softs que l’on a aimés au début des années 90. Le tout arbore une esthétique très typée manga avec des personnages stéréotypés à souhait, certains très petits, d’autres gigantesques et disproportionnés, ce n'est pas sans rappeler un jeu que j’ai adoré sorti la même année , à savoir Pocket Fighter, le SD en moins. Mais nous pouvons aussi citer des ressemblances avec des titres comme Landstalkers de Capcom, le sérieux en plus.

En se lançant dans l’arène, on se rendra compte que nous avons le choix entre dix personnages, ce qui est plutôt dans la moyenne des jeux de baston en 1998. Chacun aura ses propres caractéristiques, un petit rappel des troupes s’impose.

Les deux personnages présents sur la jaquette US seront vraiment ceux qui attireront le plus le joueur tant ils incarnent la coolitude absolue avec leur air imperturbable et leur attitude vraiment Bad Ass. Le premier, tout de rouge vêtu, répond au nom de Sol Badguy, porte une épée et arbore un bandeau rouge dans les cheveux, ce qui n’est pas sans rappeler le côté mystérieux du célèbre Vincent « Cerberus » Valentine de Final Fantasy VII. L’autre, son alter ego bénéfique à la coiffure blonde, est affublé des mêmes vêtements teints de bleu et porte un fleuret à la main. Ce personnage, c’est Ky Kiske, figure emblématique de la bienveillance et de la justice, totalement à l’opposé de Sol et la rebel attitude qui se dégage de son comportement. Personnellement il me fait beaucoup penser au personnage que l’on peut voir sur la jaquette de Tales of Destiny, jeu qui compte également sur une esthétique orientée manga. Nous avons ensuite May, la petite pirate portant une énorme ancre en guise d’arme, le recroquevillé Dr Baldhead et sa tête de savant fou se battant avec un scalpel géant, mais aussi Zato-1 et son allure de gothique accompagné de son ombre maléfique répondant au doux nom de Eddy. Pour ceux qui connaissent les suites de ce soft, vous aurez sûrement croisé le fer avec un personnage sombre nommé Eddy : c’est normal. Sachez que dans l’univers Guilty Gear, après ce premier épisode, l’ombre s’est emparée de celui qui l’hébergeait. On ne revit donc plus jamais Zato-1. La belle lolita Millia Rage, avec ses cheveux de fer, sera aussi de la partie, de même que Potemkin, le géant de l’histoire, avec son énorme armure cybernétique qui utilisera ses poings modifiés pour attaquer ses ennemis. Le rapide Chipp Zanuff et son court sabre, le rockeur Axl Low, véritable sosie du réel Axl Rose, (mais ça nous en reparleront dans un autre article) qui se bat avec des chaînes et enfin le petit vieux à l’énorme couteau de boucher (deux fois sa taille environ) viennent compléter ce casting.

Trois personnages bonus à débloquer viennent en plus se greffer à cette liste. Il s’agit de Testament et sa faux qui fait réellement penser à l’allégorie de la mort dans sa pose de victoire, et de l’ange Justice jusqu’alors enfermé dans sa prison dimensionnelle. N’imaginez pas là rencontrer l’un des anges visibles au plafond de la chapelle Sixtine, il s’agit plutôt d’un énorme humanoïde à l’armure blanche étincelante et à la longue chevelure blonde. Personnellement, il me fait grandement penser aux anges que l’on peut voir à partir du tome 11 du manga Shaman King, pour les connaisseurs. Terminons par la belle Baiken et son épée qui nous prouve que l’on peut être sexy alors qu’il nous manque un œil et un bras… si si c’est possible… je vous jure.

Une bande de treize personnages aux animations propres et toutes bien distinctes (éclairs, invocations du feu…) et au charisme indéniable qui nous prouve que les gars de chez Arc Works System maîtrisaient bien leur sujet.

Et les décors dans tout ça ? Eh bien, si de nos jours un Marvel Vs Capcom 3 ne nous propose que neuf arènes, en 1998 Guilty Gear ne nous offrait pas moins de treize environnements différents. Et oui, un par personnage. Et le tout est vraiment réussi, bien dans le thème de chaque protagoniste, avec un bateau volant pour May, un château féerique pour Millia, une ruelle crade très typée Beat em All avec une énorme locomotive en arrière plan pour Axl et ainsi de suite... Je vous laisse le plaisir de découvrir ces chefs d’œuvre d’inventivité et de beauté sur Playstation. Et ils ne sont pas seulement beaux, ils sont aussi vivants. En effet, les game designers du soft ont jugé bon de nous mettre des animations en arrière plan, ce qui viendra magnifier le tout et donner encore plus de vie au combat. On verra donc des spectateurs bouger, de la vapeur s’échapper de la locomotive, des chevaliers en armure, des hélices tournoyer dans un réacteur et bien d’autres. Les attaques spéciales et autres super coups sont aussi un véritable prétexte de débauche graphique, avec leurs effets de lumière et leurs représentations magiques tout simplement magnifiques. La vidéo d’introduction est également très bonne, de même que les différentes cut scenes visibles.

Je finirai cette partie sur les graphismes en ajoutant que certains personnages de ce Guilty Gear me font grandement penser à certains de BlazBlue par leur esthétique. Ragna serait pour moi le nouveau Sol, Jin le Ky des années 2010 ou encore Tager qui présente de grandes similitudes physiques avec Potemkin.

Du très beau travail donc, bien dans l’esprit manga du jeu, avec une forte identité, très beau et bénéficiant d’une animation de bonne qualité.

Badboys running wild

Si la magnificence des graphismes ancre bien Guilty Gear dans le genre des jeux de baston en 2D, il en est de même pour la jouabilité. Bien loin du fameux « J’appuie frénétiquement sur n’importe quel bouton en espérant que ça me sorte un bon truc » vulgarisé avec l’avènement du fighting game en trois dimensions, ce soft intègre un réel aspect technique. Il faudra donc apprendre à maîtriser les différentes combinaisons de touches si l’on veut remporter tous nos combats. Ceux-ci se déroulent d’ailleurs de façon classique, en un contre un, sur deux rounds gagnants, chronométrés ou non (selon l’option choisie) et où l’on devra vider la double barre de vie de l’adversaire pour gagner la manche. Chaque personnage dispose d'attaques spéciales qui lui sont propres (visibles dans un écran de présentation avant chaque combat). Nous pourrons, par exemple, voir Sol invoquer le feu, ou May nous envoyer des poissons sur la tronche… Mais à ces combinaisons de touches spécifiques s’ajoute une manipulation commune à tous les personnages qui déclenchera un Instant Kill (le « Destroy ») envoyant d’un coup votre adversaire dans la tombe. Car oui, cette attaque surpuissante ne vous fera pas gagner que le round en cours mais le match complet, comprenez par là que si vous exécutez parfaitement cette combinaison en début de combat, vous passez directement à l’adversaire suivant. N’oublions pas non plus la barre de puissance en bas de l’écran qui rendra vos attaques spéciales plus ou moins puissantes selon son état.

Pressez deux fois une touche de direction et vous dasherez dans ce sens. Sur la partie droite de la manette, un bouton vous servira à donner un coup de poing, l’autre un coup de pied et des deux restants à « Slasher », c'est-à-dire à utiliser votre arme pour donner plus de portée à votre action. Vous aurez bien sûr la possibilité de contrer les coups de votre adversaire mais aussi de casser sa défense grâce à un « Barrier Break » ou encore de réaliser de nombreux combos.

Vous le voyez bien, le gameplay est tout ce qu’il y a de plus classique pour le genre mais est tellement bien amené et nerveux, imposant une bonne dose de rapidité et de réflexes, que le fun est immédiat pour les néophytes et la technique omniprésente pour les vieux baroudeurs des salles d’arcade.

Stairway to Heaven or Highway to Hell

La bande son fait elle aussi dans le grand spectacle. Quoi de mieux pour accompagner de frénétiques et violents combats que de la bonne grosse musique métal ? Les petits gars de chez Arc System Works l’ont bien compris puisque leur production tire intégralement son côté musical de ce style dérivé du Rock. Chaque personnage (donc chaque arène) aura son morceau qui lui sera propre, ce qui donne une réelle identité au soft puisque différentes facettes du métal y seront présentes (trash, symphonique, heavy…). Personnellement, je suis très fan du thème accompagnant les combats contre Millia, véritable chef d’œuvre de métal symphonique et collant à merveille avec le décor de princesse devant lequel on joue. La musique de fin est vraiment magnifique elle aussi. Vous vous rendrez compte que ces morceaux ne sont pas que de simples accompagnements sonores que l’on entend vaguement entre deux coups de tatanes, mais sont réellement présents et feront malheureusement presser la touche Mute aux non initiés et forceront les métalleux en puissance à faire leurs parties en augmentant le volume à son maximum (ce que j’ai fait). Un parti pris immersif qui donne une réelle identité au soft mais qui, du coup, fera diminuer le plaisir de jeu pour les non adeptes de ce style musical bien particulier.

Les bruitages sont eux aussi de bonne qualité, on ressent bien la portée des coups et des différents effets de magie, et de très bonnes voix digitalisées viendront donner un côté encore plus réaliste à nos affrontements. Une voix de speakerine accompagnera en outre chaque début de match avec un fameux « Heaven or Hell » symbolisant bien la dualité de ce soft qui propose de se placer du côté du bien ou du mal.

Deux c’est mieux

Je ne parle pas ici de lunettes mais bien du nombre de joueurs pour apprécier pleinement ce Guilty Gear pendant une durée indéterminée. En effet, comme dans tout bon soft de combat, pourvu qu’on accroche à l’esthétique 2D, au gameplay et à la bande son orientée métal moustachu, la durée de vie est tout bonnement quasi illimitée tant la qualité globale fait plaisir à voir.

En solo, on pourra se faire la main en mode Training ou affronter douze personnages avec celui que l’on aura choisi dans le mode Normal. Ici, pas de niveau de difficulté sélectionnable et l'on se rendra vite compte qu’il faut bien maîtriser sa manette si l’on veut défaire Justice dans sa prison dimensionnelle. Oui, le soft est difficile, mais qu’est ce que l’échec peut être jouissif dans une partie de Guilty Gear!!! On prend vraiment du plaisir à apprendre de nombreuses combinaisons pour voir le bout de l’aventure.

GG est donc doté d'une bonne durée de vie en solo du fait de sa difficulté élevée, d'une énorme avec un ami du fait de son fun, et ressortira avec plaisir du placard pour une petite partie de temps à autre.

Scénario : (-) : il est bien présent, mettant en place l’univers de la saga, mais, à lui seul, il ne mérite pas une notation, il faudrait pour cela évaluer la qualité scénaristique globale de la série.

Réalisation : 16/20 : une très bonne production 2D qui nous rappellera à coup sûr les jeux de baston que l’on pouvait approcher il y a deux décennies.

Gameplay : 17/20 : technique et abordable à la fois, c’est un plaisir immédiat mais qui sait se montrer exigeant dans sa maîtrise optimale.

Bande son : 18/20 : d’une qualité indéniable, nerveuse à souhait, vectrice d’identité pour le soft, elle ravira les fans de Metallica et ses amis.

Durée de vie : 17/20 : un bon jeu de combat : quasi illimitée à deux et très bonne en solo, avec une replay value non négligeable.


Note Globale : 17/20 :

Guilty Gear est une très bonne surprise, boudée à tord par les joueurs lors de sa sortie qui préférèrent se tourner vers la 3D naissante. Le soft a pour lui une indéniable identité et un gameplay jouissif à souhait. Ce premier volet pose aussi les bases d’un univers riche repris dans les épisodes suivants de la série.
On peut aujourd’hui encore apprécier ce genre grâce à des titres comme BlazBlue, développé par la même équipe, véritable descendant du jeu testé que je recommande vivement à tout bon nostalgique de la savate.


Article publié le 03/09/2012 Jeu testé par Icarus