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Front Mission 3

Section Test.


Front Mission 3
02/09/1999
Edité par Squaresoft
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Front Mission 3
29/02/2000
Edité par Squaresoft
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Front Mission 3
11/08/2000
Edité par Squaresoft
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Console: Sony Playstation
Genre:Tactical RPG
Développeur: Squaresoft
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Sony Playstation

Photo de la boite de Front Mission 3
Front Mission 3, capture d'écran Front Mission 3, capture d'écran Front Mission 3, capture d'écran
Squaresoft (avant de fusionner avec Enix) est le mythique studio japonais qui inventa la plus improbable, la plus envoûtante des séries videoludiques du 20e siècle : Final Fantasy. La qualité étant une vertu, et non un coup de chance, les autres jeux sortis de la firme personnifiée par le génial Hironobu Sakaguchi portent le sceau de l’excellence. Rien que sur la Playstation 1, on trouve un chapelet de perles magnifiques : Tobal, Bushido Blade, Parasite Eve, Xenogears, Chrono Chross, Vagrant Story, Legend of Mana, Saga Frontier et Front Mission 3. C’est sur ce dernier que cette chronique se propose de revenir.

Les deux premiers épisodes ne sont jamais sortis en France. On peut néanmoins y goûter sur les différents émulateurs, notamment le n° 2 qui ne nécessite pas de pratiquer le japonais, puisqu’il existe en version US, en Anglais donc. Ceci me permet de spécifier d’emblée que FM3 est intégralement en Anglais. Une connaissance minimale de cette langue est nécessaire. A vue de nez, un bon niveau de lycéen devrait suffire. Sinon, passez votre chemin, vous n’y comprendrez rien. Et il est regrettable, convenons-en, que le jeu vidéo se fasse élitiste par l’absence de localisation. Mais bon, c’est ainsi…


Scénario 14/20

Attaquons (si j’ose dire pour un jeu de combat tactique) la bête : pour continuer ma série de louanges adressées à Squaresoft, leurs cinématiques ont toujours été grandioses. Et dans FM3, la règle est respectée. Eblouissante démonstration de maitrise technique, chacune d’entre elles vous plonge dans un monde post-apocalyptique qu’on peut qualifier de « dramatiquement beau » dans son rendu.

Le scénario est, comme l’ensemble des ressorts du jeu finalement, une œuvre à tiroirs : une sorte de bonbon Mon Chéri (oubliez les pubs tartignoles et focalisez-vous sur la friandise elle-même !) : on goûte, c’est plutôt bon, et, quelques instants plus tard, c’est encore meilleur car la cerise confite à l’alcool vient donner une bonne rouste au chocolat, rehaussant son intérêt. Oui, plus j’y pense, plus FM3 donne cette impression d’être un Mon Chéri. Sans les réceptions de l’ambassadeur…

L’histoire, donc, se déroule dans un monde où il est facile, malgré les acronymes brouilleurs de piste utilisés, de reconnaître les grandes ensembles géopolitiques de notre passé récent, voire de notre présent. USA, Japon, Chine, Russie, Union Européenne, Afrique. Nous sommes au 22e siècle, et nous sommes un jeune homme agité, dont on peut changer le nom mais qui s’appelle originellement Kazuki. Il est pilote de Wanzers, comprenez de gros robots combattants à la Goldorak (le vol et le fun débridé en moins). Avec son pote Ryogo, gentil emmerdeur de service, il a pour emploi d’essayer de nouveaux Wanzers pour le compte d’une compagnie travaillant pour la JDF (Japan Defense Force). Œdipe oblige, le jeune homme déteste papa, qui est officier dans la susnommée JDF, et ne se remet pas, quoi qu’il en dise, de la mort de sa maman quand il avait 12 ans. Snif. Il recherche en outre sa sœur adoptive Alissa, qu’il surprotège depuis sa tragique enfance.

Après une initiation au gameplay dont je reparlerai plus avant, le jeu introduit son premier coup de théâtre : la compagnie est attaquée, et Kazuki doit fuir, accusé (à tort, hein, on est les gentils ! C’est pas GTA non plus Oh !) d’être un vilain rebelle. S’ensuit un périple improbable de dizaines de milliers de kilomètres à travers l’Est asiatique et l’Océan Indien. En progressant dans un des deux scenarii proposés (choix qui s’effectue sans qu’on s’en rende compte après une simple réponse « Go » or « Don’t go » en début de jeu), on découvre une histoire de machination à grande échelle, qui voit se croiser des personnages torturés quant à leur rôle plus ou moins passif dans ce monde de dupes, où se croisent expériences génétiques et armes d’une puissance inouïe. Un tantinet complexe, voire abracadabrantesque, comme aurait dit un fameux admirateur de la culture nippone aujourd’hui retraité, ces deux scénarii peuvent être escamotés par simple pression du bouton « start ». Vous zapperez ainsi les nombreuses cinématiques et cut-scenes de l’histoire. Ce qui bien sûr pourra poser quelques (légers) problèmes de compréhension générale de l’histoire, mais ne nuira pas au gameplay. Au contraire, diront certains, potentiellement agacés par les arguties louvoyantes et rocambolesques du scénario. Ceci dit, les deux histoires mènent à des dénuements plus ou moins tragiques et légèrement empreints de philosophie. A la réflexion, disons plutôt « lourdement » empreints de philosophie. Mais on ne reprochera pas à un jeu d’être moraliste si c’est pour le bien de l’humanité…

Gameplay 18/20

Manier un robot de plusieurs mètres et tonnes est une gageure. Pourtant, FM3 propose de devenir un as du bidouillage et du tabassage goldorakisés en quelques minutes. Simple et efficace : chaque robot est composé de différentes parties qui ont chacune leurs points de vie et leur utilité : attaque, défense, déplacement. Pour vaincre, il faut détruire la partie principale, appelée « body », du robot adverse. Selon les dégâts infligés, vous récolterez en fin de combat des médailles et de l’argent. Vous pourrez aussi, si le pilote ennemi abandonne son Wanzer, récupérer ce dernier pour le garder, le revendre ou le recycler en pièces détachées pour vos robots. Vos, car le jeu vous met aux commandes de deux robots (Kazuki et Ryogo) puis de plusieurs autres au fil de l’histoire (jusqu’à huit personnes composeront votre choix d’équipe, sachant qu’en général on joue avec trois robots sur le champ de bataille.

Là aussi, « l’effet Mon Chéri » agit ! Tout simple, le gameplay s’enrichit d’incroyables subtilités au fur et à mesure de vos combinaisons de pièces d’armures et d’armes. On peut ainsi composer à l’infini des robots défensifs, offensifs, à grande capacité de déplacement, avec plusieurs coups spéciaux (souvent décisifs dans les batailles délicates), d’attaque lointaine ou de combat rapproché, etc… On peut même, délice adoré des gamers, changer la couleur de son robot. Pour ma part, je les repeints en fonction de la couleur des habits de mes personnages, ce qui est un moyen mnémotechnique que je vous recommande chaudement !

Front Mission 3 est un jeu de rôle tactique : ce genre audacieux signifie que les combats ont lieu sur un champ de bataille partagé en cases, sur lesquelles les robots se déplacent au tour par tour. Ce principe donne le temps de la réflexion, tout comme les échecs dont il s’est bien entendu inspiré. Historiquement inventé par Nintendo avec le jeu Fire Emblem en 1990, il a connu quelques bonnes ventes sur différentes plates-formes, comme Final Fantasy Tactics (Playstation 1, USA et Japon uniquement) ou plus récemment (sur Game Boy Advance) la série Advance Wars. Il faut calculer pour gagner : se déplacer coûte des points qui ne pourront, dans le même tour, être attribués à l’attaque. Au joueur de réfléchir au mieux à sa tactique, en fonction du nombre d’adversaire et du terrain plus ou moins parsemé d’embûches : relief, obstacles, armes ennemies fixes…

Les armes dont on peut équiper ses robots sont variées, mais en gros au nombre de trois catégories : armes de poing, efficaces uniquement au corps à corps, armes de moyenne portée style fusil ou mitraillette, qu’on pourra utiliser à environ cinq cases de l’ennemi, et enfin missiles, d’une portée beaucoup plus longue (plus de dix cases). La bataille est gagnée lorsque tous les robots ennemis ont été détruits ou neutralisés (dans ce cas de figure, on récupère la bête d’acier pour soit la revendre, soit la partager en pièces détachées pour améliorer ses robots en stock, comme déjà mentionné précédemment). RPG oblige, le robot gagne de l’expérience après chaque combat, et devient donc de plus en plus fort, résistant, rapide, etc…

Au fur et à mesure de l’avancée du scénario, les champs de batailles varient. Ils obligent, par leur toponymie et les dispositions de départ, à revoir sa stratégie à chaque fois. En outre, on accède à intervalles réguliers à des magasins de pièces qui permettent d’améliorer son Wanzer. De quoi rompre l’impression d’apparente monotonie du jeu.
Je termine cette rubrique en précisant que le jeu, dans ses phases intermédiaires où l’on customise à tête reposée ses Wanzers, donne la possibilité de se plonger dans un faux web dédié au jeu. Précurseur à l’époque, ce supplément m’a paru bien trop complexe à utiliser et relativement inutile au déroulement de l’histoire, bien que sur plusieurs sites on précise que ce réseau cache le Wanzer le plus puissant du jeu.

Graphismes 12/20

Le jeu affiche toutes les palettes de l’esthétique : superbe dans ses cinématiques, il devient assez laid dans les phases de jeu, pixellisant une galaxie de gris-marron en guise de champ de bataille. Mais cela n’a que peu d’importance, le jeu valant essentiellement pour son gameplay.

Bande son 14/20

Ah là, si vous aimez les airs militaires style « Haut les cœurs on va les buter mon colonel », la musique vous siéra. Remarquez cependant que, moi qui n’ai pas plus de goût pour l’armée et la guerre que Lara Fabian pour la chanson, je trouve ces airs assez appropriés au genre. Les bruitages sont bien plus réussis cependant, surtout les froissements de tôle soulignés par de vibrants bruits électriques, lorsque l’on détruit tout ou partie du robot ennemi.

Durée de vie 15/20

Si vous accrochez au concept et que vous décidez de faire les deux scenarii, en admirant sans les zapper chaque vidéo intermédiaire, en lisant l’intégralité des dialogues où l’on voit la tête miniaturisée de vos personnages agiter les lèvres à côté d’un texte, vous en aurez bien pour une cinquantaine d’heures de jeu. Si au contraire vous allez au plus court, quinze heures suffiront à venir à bout d’une des deux versions de l’histoire principale. Ajoutez le temps parfois incroyable que l’on passe à bichonner ses Wanzers, c’est un jeu tout à fait prenant sur la longue durée.

Note globale 16/20

Premier Tactical RPG auquel je me suis frotté, Front Mission 3 est un souvenir excellent, même s’il n’est pas exempt de défauts. Y rejouer aujourd’hui est encore un vrai plaisir, malgré le poids des ans. Ce qui prouve en tout cas pour ma part, que le jeu vidéo est avant tout une question de jouabilité et non de prouesse technico-graphique. L’évolution d’une série comme Sonic, passée de l’excellence sur consoles 16 ou 32 bit à la médiocrité sur consoles next-gen, le prouve amplement…


Article publié le 05/06/2009 Jeu testé par RV