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Final Fantasy Tactics

Section Test.


Final Fantasy Tactics
20/06/1997
Edité par Squaresoft
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Final Fantasy Tactics
28/01/1998
Edité par Sony Computer Entertainment America
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Sortie EURO non communiquée
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Console: Sony Playstation
Genre:Tactical RPG
Développeur: Squaresoft
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Sony PSP-
Vidéo(s) commentée(s): 1 2
Photo de la boite de Final Fantasy Tactics
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Tout le monde connaît Final Fantasy 7. Cette véritable bombe vidéo ludique n’est ni plus ni moins que le titre ayant fait découvrir les rôle playing games au public européen. Cet excellent jeu fut suivi deux ans plus tard par une huitième mouture également de très bonne facture même si personnellement je l’ai trouvée inférieure à son prédécesseur. Mais ne nous éloignons pas du sujet. Le jeu qui nous intéresse aujourd’hui, malheureusement sorti uniquement aux Etats-Unis et au Japon dans le courant de l’année 1997 (soit entre Final Fantasy 7 et 8), est donc passé totalement inaperçu sur le vieux continent. Rompant radicalement avec les FF classiques tant par son gameplay que par sa plastique, ce titre se définit non pas comme un RPG mais bien comme un Tactical RPG. Si d’autres titres du même genre avaient déjà vu le jour auparavant, celui-ci est sans conteste le meilleur d’entre eux et a su exploiter la juteuse franchise Final Fantasy pour se faire connaître tout en gagnant ensuite, par sa qualité, ses lettres de noblesse.

Scénario (19/20)

L’histoire prend place à Ivalice, un pays mis à feu et à sang depuis une cinquantaine d’années par une guerre dévastatrice. Quelques années après la fin de ce conflit destructeur, le Roi s’éteignit et la question de sa succession commença à se poser. Son fils étant trop jeune pour prendre le pouvoir, un régent, le prince Larg, fut nommé à la tête du pays. Deux camps se formèrent alors : la famille Gallione dirigée par Larg, le frère de la reine dont le blason était un lion blanc et le clan Zeltennia, aux armoiries représentant un lion noir, commandée par un cousin du roi du nom de Goltana qui contesta cette prise de pouvoir avec véhémence. Ainsi commença le conflit qui serait des années plus tard nommé la « Lion War », conflit qui dura jusqu’à l’intervention d’un héros nommé Delita qui parvint à y mettre un terme… Mais ce que de nombreuses personnes ignorent, ignorance causée par une savante dissimulation de la vérité de la part de l’Eglise, c’est qu’un autre jeune garçon a joué un rôle au moins aussi important dans cette guerre. Ce second héros, Ramza Beoulves (fils cadet d’une famille aristocratique), fut qualifié de blasphémateur et d’anarchiste par le clergé. C’est ce jeune garçon que vous allez incarner pour tenter de démêler les innombrables intrigues politiques et autres magouilles peu recommandables dont vous serez le témoin. Savant mélange de trahisons, de rebondissements en tout genre, de complots et de personnages d’un charisme remarquable, ce magnifique scénario d’une incroyable richesse est conçu de façon à ce que vous ne sachiez jamais à qui vous fier. La trame vous sera dévoilée au fur et à mesure par des dialogues de toute beauté qui dénotent un énorme travail de la part des développeurs. Si le remake sur Game Boy Advance s’adresse à un public jeune par son scénario bon enfant, l’opus Playstation s’en démarque avec une histoire beaucoup plus sombre et dure qui s’accompagne également d’un surplus de profondeur. Vous l’aurez compris, le scénario de FFT est clairement l’un de ses gros points forts et ne pourra qu’accrocher le joueur.

Attention toutefois, version US oblige, le titre est intégralement en Anglais. Assurez vous donc de maitriser la langue de Shakespeare avant d’acheter ce titre sous peine de ne pouvoir profiter de toutes les subtilités de cette magnifique trame scénaristique.

Réalisation (15/20)

Sur le plan des graphismes, les développeurs ont, tout comme dans Final Fantasy 7, utilisé le SD (Super Deformed, c'est-à-dire que les proportions des personnages ne sont pas respectées) pour la modélisation des différents protagonistes. Si ce choix donne un aspect visuel quelque peu enfantin, force est de constater qu’il n’enlève rien du caractère solennel du titre dont les personnages conservent leur charisme intact. L’ambiance moyenâgeuse si chère à la série des Final Fantasy est omniprésente et extrêmement bien rendue dans tous les lieux que vous visiterez. Nous sommes ici en présence d’un jeu réalisé intégralement dans une 3D isométrique somptueuse aux différents plateaux de jeu aussi variés que magnifiques. Quel plaisir de se battre sur un pont suspendu au dessus d’une cascade, ou bien de prendre d’assaut un bastion ennemi. Les environnements sont tout simplement superbes et rendent les combats très agréables à jouer. Quant aux différentes capacités spéciales comme les magies et les invocations pour ne citer qu’elles, chacune d’entre elles lorsqu’elle est utilisée donne lieu à de somptueux effets de lumières qui vous en mettront plein les mirettes tant ils sont bien réalisés. De ce côté-là, la séquence d’introduction en images de synthèse atteint également des sommets de beauté et on ne peut que regretter que le jeu n’en contienne pas davantage. Au rang des bémols, on pourra citer une animation qui aurait gagné à être mieux rendue, des skins de personnages assez peu variés et des angles de caméras pas forcément très inspirés (parfois l’action vous sera cachée par un bâtiment et faire tourner la caméra n’y changera rien). Mais la réalisation technique n’en reste pas moins superbe et fidèle à ce à quoi nous avait habitué Square. A noter également des zones de combats aux éléments que certains pourront qualifier de trop carrés, mais cet état de fait est une nécessité créée par le principe même du gameplay.

Gameplay (18/20)

En effet, le titre est en quelque sorte un jeu d’échec amélioré. Vous déplacerez donc vos personnages (au nombre de cinq maximum par équipe, que vous pourrez sélectionner parmi quinze combattants que vous aurez au préalable recrutés au fil de votre progression) sur des cases et devrez les placer judicieusement pour ensuite pouvoir déclenchez vos attaques au mieux. La meilleure option consiste à se placer derrière votre cible ce qui diminuera considérablement la probabilité de voir votre attaque parée (probabilité qui est affichée en pourcentage lorsque vous sélectionnez votre cible). Chaque combat a un objectif qui vous sera indiqué au début. Si la plupart du temps, il consiste à tuer tous les ennemis, vous devrez parfois protéger et sauver un personnage ou bien vous débarrasser d’un de vos adversaires en particulier (concentrez alors toutes vos attaques sur lui pour en finir le plus rapidement possible !). Vous devrez donc tenir compte de l’objectif que l’on vous impose et y adapter votre stratégie. Les affrontements se déroulent au tour par tour avec le remplissage de la CTB (Charge Time Battle), une jauge de temps qui une fois rendue à 100 vous permettra d’utiliser le personnage correspondant. Vous pourrez alors le bouger et/ou effectuer une action : attaque, magie blanche, magie noire, objet et beaucoup d’autres puisque les possibilités offertes sont énormes. Vous pouvez également choisir d’attendre un moment plus propice auquel cas votre tour reviendra bien plus vite que si vous aviez effectué un déplacement ou un mouvement. Libre à vous toutefois de laisser la console jouer pour vous en lui donnant des consignes générales (par exemple de protéger les alliés en danger), mais je ne saurai que trop vous déconseiller d’utiliser cette possibilité puisqu’elle fera perdre au titre une grosse partie de son intérêt. A noter également que les distances de déplacement et la vitesse de remplissage de la CTB varient selon les statistiques des personnages. Vous devrez aussi parfois faire attention où vous mettez les pieds puisque certains environnements seront extrêmement hostiles et vous pourrez par exemple vous faire empoisonner par de l’eau malsaine.

Parlons un peu plus en détail des magies dont l’utilisation est des plus délicates. En effet, leur déclenchement requiert un petit temps de chargement pendant lequel vos adversaires peuvent très bien bouger et ainsi casser toute votre stratégie si vous avez visé une case spécifique de la zone de combat, vous faisant ainsi perdre bon nombre de MP (Magic Points, points utilisés lorsque vous déclenchez un sort), certaines magies étant très gourmandes dans ce domaine. Vous pouvez aussi viser un adversaire en particulier ce qui vous permettra de le toucher même s’il bouge pendant que vous chargez votre magie mais ce choix est extrêmement risqué car votre cible peut très bien venir se coller à vous auquel cas vous subirez tout comme lui la puissance de votre propre attaque. Mais l’inverse est également possible et il m’est déjà arrivé de tuer quatre adversaires d’un coup en me plaçant au milieu d’eux alors qu’un cinquième déclenchait un sort dévastateur contre moi. Les équipements, au même titre que les magies, seront d’une importance capitale puisqu’ils vous permettront d’augmenter votre résistance (armures), votre puissance d’attaque (armes) et bien d’autres choses. Ces objets joueront un rôle non négligeable dans l’orientation de votre personnage et vous devrez prendre garde à bien adapter l’équipement à ce que vous voulez faire avec le protagoniste en question.

Venons-en à l’apprentissage des différentes aptitudes qui vous seront très utiles en combat. Ici, le principe de FF 1, 3 et 5 a été repris et c’est avec une joie sans limite que les fans de ces trois opus accueilleront le retour du système de jobs. Vous pourrez ainsi choisir entre vingt jobs (sorcier, alchimiste, chevalier, noble, voleur, moine, invoqueur… qui ne seront pas tous accessibles dès le début du jeu), sachant que chacun d’entre eux vous permettra d’apprendre un certain nombre de capacités utilisables en combat, par le biais des JP que vous obtiendrez lors des affrontements. Par exemple, si vous choisissez d’être sorcier, vous pourrez apprendre des sorts dévastateurs de feu, de foudre et de glace (les sorts de niveau 4 sont particulièrement puissants et disposent d’une zone d’effet très grande) alors qu’être chevalier vous permettra de maitriser des attaques au corps à corps d’une efficacité sans égal. Soulignons le fait que vous pouvez changer de job à tout moment et que vous gardez alors les capacités précédemment apprises. Lorsque vous avez acquis toutes les aptitudes d’un job, vous atteignez le rang de Master dans celui-ci et devez alors en changer pour apprendre de nouvelles attaques. Pour ce qui est des points noirs, certains regretteront le manque de liberté puisque votre chemin entre les combats sera tout tracé sur une carte limitant ainsi les déplacements touristiques. De même vous ne serez pas en mesure de vous déplacer librement dans les différents villages traversés et ne pourrez que choisir dans un menu d’aller dans trois endroits (bar, boutique et bureau de recrutement). Mais malgré cela, le gameplay reste tout de même extrêmement riche et intéressant et ravira à n’en pas douter les fans de T-RPG. Si vous trouvez ça horriblement compliqué, ne vous en faites pas : un tutorial très complet est disponible pour vous apprendre tout ce dont vous aurez besoin pour combattre honorablement.

Bande son (16/20)

Au niveau de la bande son, certains pourront regretter l’absence de Nobuo Uematsu. Toutefois, Sakimoto Hitoshi s’en sort avec les honneurs en nous offrant des compositions musicales hors du commun toutes très inspirées et collant parfaitement à l’ambiance. Parfois dramatiques, parfois amusantes, elles sont toujours en relation avec ce qui se passe à l’écran et sont un véritable ravissement pour les oreilles. Petit bémol concernant les bruitages qui ne seront parfois pas très inspirés (voire même quelquefois très désagréables). Mais cela fait office de détail en comparaison de la qualité sonore de l’ensemble qui satisfera sans peine les plus exigeants d’entre vous et qui restera à n’en pas douter dans votre mémoire pendant un bon moment, même si pour ma part je trouve cette bande son tout de même un cran en dessous de celle de FF6 par exemple.

Durée de vie (18/20)

Malheureusement les meilleures choses ont une fin. Mais, fort heureusement, cette fin interviendra très tard dans ce jeu puisque sa durée de vie est plus qu’honorable. Comptez une quarantaine d’heures pour le terminer de manière linéaire et plus d’une centaine si vous souhaitez en explorer toutes les possibilités (comme par exemple obtenir Cloud dans votre équipe, pour les fans de FF7). Certains combats sont très longs et vous obligeront à placer méticuleusement vos pièces en attendant votre heure. Cette longévité est renforcée par la difficulté plus qu’évidente puisqu’il ne sera pas rare que vous recommenciez un combat plusieurs fois pour cause d’annihilation de votre équipe (rien à voir avec l’opus sorti sur GBA qui, de par son orientation plus grand public, était nettement moins corsé à terminer). Cette difficulté est renforcée par le fait que si l’un de vos personnages tué au combat reste KO pendant plus de trois tours, il disparaît définitivement de votre partie sans aucune possibilité de retour, son esprit se transformant en un cristal que vous pouvez alors ramasser pour restaurer vos HP et MP ou pour apprendre de nouvelles habiletés. Autant vous dire que lorsque vous possédez un maitre sorcier qui subit ce sort, vous aurez tout intérêt à loader et à recommencer le combat, même si vous l’aviez remporté malgré tout. Autre source de difficulté, si vos niveaux augmentent, ceux de vos adverdaires également et ils seront de plus en plus forts à mesure que le combat avancera. Durée de vie énorme donc qui comblera les plus exigeants.

Conclusion (18/20)

En conclusion, je dirai donc que ce titre est incontestablement un hit de la Playstation. On ne peut que blâmer Square de ne l’avoir sorti qu’aux USA et au Japon, chose malheureusement très fréquente. Ce jeu est probablement encore l’un des meilleurs Tactical RPG sortis à ce jour et ses petits défauts sont largement compensés par ses innombrables qualités : un scénario aussi sombre que prenant, un gameplay d’une rare richesse et une réalisation de qualité. Jeu à posséder pour tous les non-anglophobes ayant une Playstation capable de lire les jeux import !


Article publié le 05/08/2008 Jeu testé par Manuwaza