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Digimon World

Section Test.


Digimon World
28/01/1999
Edité par Bandai
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Digimon World
23/05/2000
Edité par Bandai
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Digimon World
06/07/2001
Edité par Infogrames
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Console: Sony Playstation
Genre:Action/Jeu de Rôle
Développeur: Bandai
Joueurs: 1 à 2
Une exclusivité Sony Playstation

Photo de la boite de Digimon World
Digimon World, capture d'écran Digimon World, capture d'écran Digimon World, capture d'écran
Avant-propos : Ce test a été effectué sur une version NTSC du jeu Digimon World sur Playstation, la version PAL souffrant d’un bug plutôt inhabituel que nous verrons par la suite…

A l’heure où les Pokémons se sont déjà bien installés sur les territoires Japonais Américain et Européen, c’est au tour de Bandai de tenter de charmer le jeune public dans le but de rallier des « Poké-fans » à sa cause et celle des Digimons. Replaçons-nous dans le contexte de l'époque. Nous sommes en 1996, première année de commercialisation du tout premier jeu Pokémon sur Game Boy (versions Rouge et Verte) s'étant écoulée à plus d'un million d’exemplaires, et ce uniquement au Japon… La mode n’avait alors pas encore passé les frontières. Ce chiffre faisait rêver à l’époque, d'autant que les produits dérivés se vendaient eux-aussi comme des petits pains. Akiyoshi Hongo, conscient de cela et voulant alors créer sa propre mode, décide donc de contre-attaquer avec ses Digimons. C’est ainsi qu’en 1998 apparaît le tout premier jeu de la saga sur Sega Saturn : Digital Monster Ver. S: Digimon Tamers (デジタルモンスターVer.S~デジモンテイマーズ, Dejitaru Monsutā Ver.S ~ Dejimon Teimāzu), développé par Bandai. La 32 bits de Sega étant toujours plus vieillissante par rapport une Playstation au sommet de son art dans seconde moitié des années 90, Bandai se relance dans l’aventure des Digimons pour contrer une fois de plus la mode Pokémon, bien ancrée cette fois-ci dans le monde entier. La firme n'en est pas à son premier essai dans le domaine de la gestion de bestioles de compagnie, puisqu'elle avait déjà créé en 1996 le célèbre Tamagotchi. Je le précise car cela aura de l’importance par la suite… En 1999 au Japon, apparaît donc Digimon World sur Playstation, bien décidé à voler la vedette aux Pokémons. Il sortira l’année suivante en Amérique du Nord puis courant 2001 en Europe et dans le reste du monde. Des sorties peut-être trop tardives, alors que le phénomène Pokémon ne semble jamais s’essouffler…


Réalisation: 13/20

Après un somptueux Final Fantasy VII, sorti en 1997 sur la même plate-forme, on pourrait s’attendre à du lourd au niveau réalisation technique… Détrompez-vous malheureux lecteurs, Digimon World est plus que correct pour son époque mais ne fait pas pour autant office d'étalon technique. Au menu, un jeu vraiment bien pensé qui se base sur un système de dressage et de combats de monstres virtuels comme le faisait jusque-là très bien Game Freak avec ses Pokémons. L'énorme nouveauté dans Digimon World réside dans l'apparition d'une 3D isométrique, distinguant radicalement le soft de son concurrent en termes d'identité visuelle. Vous n'en échapperez pas pour autant à quelques petits ratés, notamment au niveau des perspectives, ratés inhérents à l'utilisation de cette forme primitive de 3D.

Mais là où Bandai dépasse les bornes, c’est dans l'ablation involontaire d'une partie du contenu pour tous les joueurs européens! Kézaco?! Non, vous ne rêvez pas. Les versions PAL souffrent d’un bug –ou plutôt d’une bêtise énorme survenue lors du développement de cette version européenne- très gênant qui survient dans les premières heures de jeu. Heureusement, le titre laisse une entière liberté au joueur et l’objectif fixé par la quête principale pourra tout de même être atteint. Il sera donc possible de terminer l'aventure, mais pas d'ouvrir différentes zones ou de remplir les X conditions des quêtes annexes disponibles… Dommage pour un soft ayant quelques caractéristiques typiques des RPG. Imaginez un Final Fantasy VII dans lequel on vous ôterait le droit de recruter Vincent Valentine, d’aller chercher les Chevaliers de la Table Ronde, ou d’obtenir le Chocobo doré simplement parce qu’un PNJ ne fait pas son travail… Frustrant n’est-ce pas? Eh bien, c’est ce qui arrive dans Digimon World en version PAL. Le pire, c’est que si ce malheureux Agumon de La Forteresse de l’Ogre bougeait ses petites fesses après avoir été défait dans un combat déloyal à trois contre le joueur, ce dernier pourrait avoir accès à nombre de Digimons cachés pour les recruter, ainsi qu'à d’autres zones de jeu dans lesquelles sont dissimulés des objets plutôt sympathiques (comme le mystique Œuf des Brumes qui permet une digivolution instantanée en Digitamamon, l’un des plus puissants Digimons et des plus difficiles à obtenir « à la loyale »). Bref, ne tournons pas plus autour du pot, d’un point de vue réalisation Bandai a largement participé à la déroute de Digimon World, et le titre s’est très mal vendu dans nos contrées européennes (les autres versions NTSC et NTSC-J, ne souffrant d’aucun bug majeur) en grande partie à cause de sa réputation de jeu infinissable et bâclé qui s'est répandue comme une traînée de poudre sur le vieux continent. Des pétitions de remboursement et des plaintes furent engagées contre Bandai mais aucune d’elles n'aboutit réellement.

Mais ce n’est pas tout… Pour montrer son grand amour du public européen, la firme a aussi cru bon de foirer certains choix que nous avons à faire au niveau des dialogues. Les répliques se superposant n'auront ainsi pas leur pareil pour produire une bouillie illisible rendant la prise de décision particulièrement délicate. Pour parler de Digimon World plus généralement et toutes versions confondues, il faut tout de même souligner des ratages également au niveau de la caméra et des déplacements du personnage qui pourront parfois en dérouter certains. Rappelons-le, la 3D était loin d’être maîtrisée par les studios développement à l’époque, et Bandai ne déroge hélas pas à la règle.

Gameplay: 15/20

En ce qui concerne le gameplay, il faut s’attendre à un jeu d’aventure avec des éléments de RPG. Le principe de base est semblable à celui de Pokémon, c’est-à-dire mêler de l’élevage et du combat pour faire régner l’ordre au sein du monde qui nous entoure. Cependant, il s’agira dans Digimon World, non pas d'attraper des bestioles pour les faire combattre et pouvoir en récupérer chaque fois plus, mais de dresser un seul « Digital Monster » à la fois, et de le faire progresser dans le but de se défaire plus facilement des ennemis désireux de nous barrer la route dans notre quête principale. Ne nous leurrons pas pour autant, le principe de collection est fortement présent dans le soft. Parlons chiffres. Digimon World sur Playstation c’est : une soixantaine de Digimons à dresser (jouables) sur environ deux-cent présents dans le jeu, cinquante-six techniques plus une technique spéciale propre à chaque « Digital Monster », pas loin de dix zones principales à explorer (il faudra en enlever quatre sur les versions PAL pour avoir le compte juste…), une cinquantaine de Digimons à recruter pour la Capitale des Fichiers Binaires (nous y reviendrons dans la partie « Scénario »), soixante-six cartes à collectionner… Bref, votre quête sera longue, très longue même, que ce soit pour le terminer en ligne droite ou à cent pour cent.

Concrètement comment cela se joue-t-il? Vous débuterez le jeu avec un Digimon de base : Agumon ou Gabumon selon vos choix lors du premier dialogue avec un personnage du nom de Jijimon. Après le monologue de ce dernier, vous pourrez commencer à explorer l’Île des Fichiers Binaires et ses alentours. Vous passerez pour cela d’écran en écran. A noter d'ailleurs que l’un des premiers tableaux visités sera celui du Camp d’Entraînement qui vous permettra d’augmenter une des caractéristiques principales de votre bestiole (Attaque, Défense, Vitesse, HP, MP, Intelligence). Un exercice dans le Digimonde équivaut à une heure du Digimonde, sachez donc bien gérer le temps. Vous vous rendrez vite compte d’ailleurs, en entraînant votre Digimon, que ce dernier nécessite parfois d’aller aux toilettes, d’être encouragé, de manger, de dormir... Il pourra même tomber malade ou être littéralement épuisé, rendant par conséquent l’entraînement moins efficace. Bref, venant de Bandai, rien d’étonnant à ce qu’une patte « Tamagotchiesque » vienne s’ajouter à tout cela.

Outre l’entraînement, un des écrans suivants (passage obligé pour continuer l’aventure) vous mettra nez à nez avec votre premier adversaire du jeu : un Agumon. Une fois le combat engagé, vous verrez s’afficher à l’écran différentes options. Vous pourrez alors ordonner à votre Digimon d’effectuer des attaques apprises, de s’éloigner de son opposant, de se défendre, de changer de cible, de fuir, ou tout simplement le laisser choisir comme un grand ses techniques. Face à ce premier ennemi, vous n’aurez pas la moitié de ces choix de disponibles mais rien de grave, s’acharner sur le bouton «X» suffira. En fait, plus l’intelligence de votre compagnon sera élevée, plus vous débloquerez des options de combat et plus il répondra aux ordres avec précision. Il n’est ici pas question de tour par tour comme le propose l’éternel rival Pokémon, mais plutôt d’un combat acharné entre de petits monstres n’ayant rien demandé à personne… Comme dans un Tamagotchi également, plus votre monstre mangera, plus il grossira vous offrant alors davantage de possibilités de –attention les yeux- « Digivolution » (ou au contraire vous en ôtant certaines). Car oui, comme ses concurrents de chez Game Freak, votre bestiole peut évoluer…enfin se digivolver (pardon!), en un monstre plus puissant. D’ailleurs, il faut savoir que le jeu est parfois très vicieux et joue avec les nerfs des joueurs. En effet, il existe un guide officiel contenant une solution complète ainsi que toutes les conditions de Digivolution. Eh bien sachez que même en suivant à la lettre ce qu’il y a dans la partie dédiée, vous n’obtiendrez peut-être pas le Digimon voulu. La chance -ou la malchance- est aussi un facteur important, et personnellement je trouve ce principe plus qu’intéressant puisqu’à chaque transformation, la surprise est totale et le joueur découvre avec envie quel nouveau Digimon va devenir son martyr…

Enfin, même s’ils sont virtuels à la base, les Digimons peuvent mourir de plusieurs façons : s’ils perdent trois combats, s’ils ne respectent aucune condition de Digivolution, s’ils tombent malades et que vous ne les soignez pas à temps, ou encore s’ils sont trop vieux. Et oui, car un Digimon a une espérance de vie assez réduite afin d’empêcher le joueur d’entraîner son compagnon tel un char d’assaut prêt à tout détruire sur son passage. Il faudra donc être très attentif à ce dernier et ne pas passer son temps à l’entraîner sans aucun but derrière. Une fois mort, il donnera naissance à un Digiœuf que vous élèverez à son tour. C’est là, le côté le plus frustrant du titre. Pour un fan, quoi de plus normal que de vouloir dresser tous les Digimons du jeu? Pour un joueur lambda voulant s’essayer à la chose, c’est plus ennuyeux et absurde que passionnant. Vous suerez pour obtenir le Digimon Ultime (dernière phase de Digivolution), puis devrez en faire votre deuil au bout de quelques Digijours (désolé pour ce néologisme)… D’ailleurs en parlant de jours, il existe bien un cycle dynamique de jours/nuits dans Digimon World avec quatre phases : l’aube, le jour, le crépuscule et la nuit. Cela influencera les types d’ennemis que vous rencontrerez, tout en faisant parfois apparaître des événements spéciaux suivant le moment de la journée.

Scénario: 09/20

On ne vous exposera la situation faisant office de trame scénaristique que deux fois dans le jeu. Tout d'abord, la cinématique d'introduction vous introduira en tant qu'enfant passionné par les combats de Digimons. Puis, lors de votre arrivée dans le Digimonde, Jijimon (le chef de la Capitale) vous exposera le danger qui pèse sur l'île. Vous apprendrez alors que ce dernier vous a fait venir afin de stopper un hacker nommé Analogman, qui souhaite réduire les Digimons en esclavage pour devenir maître du Digimonde. Votre devoir sera donc de ramener certains monstres à la raison dans le but de reconstruire la Capitale de l’Île des Fichiers Binaires, et d'ainsi mettre un terme aux sombres agissements d'Analogman. Une fois ralliés à votre cause, les différentes bestioles ouvriront divers étals et boutiques dans le but de vous aider dans votre quête.

Bande son: 16/20

L’univers sonore de Digimon World se décline en trente-six musiques qui ont été par la suite mises à disposition des fans via un disque d’une durée de soixante-quatre minutes, publié par Bandai Music Entertainment. Bien que les thèmes des combats soient toujours les mêmes, on profitera généralement d'une mélodie ou deux par zone visitée. A noter que, selon le moment de la journée, la musique changera. Celles-ci iront de la chanson plutôt douce comme celle dédiée à la nuit dans la Capitale, à des mélodies plus rythmées comme les thèmes introduisant Ogremon ou Leomon, en passant par d’autres aux tonalités apaisantes telles que celle du Sanctuaire de Glace où réside Angemon. Pour les férus de grosses basses et de guitares électriques, il y aura le fond sonore du Mont Eternel ainsi que de la rencontre avec Analogman. Ce sont donc trente-six pistes sonores très variées qui se laissent écouter le plus simplement du monde. Les bruitages, quant à eux, sont certes moins nombreux mais tout autant réussis.

Durée de vie: 16/20

Les fans seront servis avec Digimon World en termes de durée de vie, puisqu’ils pourront passer des jours, des semaines voire même des mois à tenter de réunir tout le contenu proposé par Bandai. Même dans une déclinaison moins « complète » (la version PAL), les gamers profiteront de ce jeu pendant pas mal de temps. Pour les joueurs occasionnels, une vingtaine ou une trentaine d’heures précéderont l'inévitable ennui provoqué par le rythme de dressage et de mort des bestioles qu’impose le titre. Le mode deux joueurs contribuera lui aussi à augmenter la longévité du soft, en permettant de mesurer son propre Digimon à celui d'un ami, via un simple transfert de sauvegarde. Voulant sans doute contrer le système de combat et d’échange de Pokémon via câble Link sur Game Boy, l'éditeur tente de s’en sortir en s'en remettant aux services proposés par la Playstation de Sony. La comparaison n'est clairement pas à l'avantage du jeu de Bandai, me direz-vous, mais pour les fans cela n’était pas négligeable.

Conclusion

Malgré quelques ratés techniques (surtout), Digimon World s’en sort plutôt bien puisqu’il offre ce que Pokémon n’a jusqu’alors encore jamais proposé : une aventure en 3D dans laquelle il est encore plus simple de se plonger, et ce en dépit de la pauvreté du scénario. Il ravira sans aucun doute les fans, mais sûrement pas les autres joueurs moins aveuglés par le phénomène des Digimons.

Réalisation : 13/20 : Un doux cocktail de perspectives ratées et de caméras qui ne savent apparemment pas où se placer. Cela dit, on peut souligner l’effort de Bandai de nous proposer un monde riche en couleurs et aux paysages très variés.

Gameplay: 15/20 : Un système de dressage et de combat se différenciant de son rival de Game Freak, une multitude de contenu et de possibilités de choix dans l’évolution de la quête principale. Vous êtes lâchés dans le Digimonde et commencez par où vous le souhaitez votre aventure.

Scénario: 09/20 : Un enfant se fait aspirer par un jeu vidéo de poche pour atterrir…dans le jeu vidéo de poche en question. Il faudra dans ce nouveau monde virtuel qu’il sauve les habitants d’un dangereux hacker qui veut s’emparer de tout ce qui le compose.

Bande-son: 16/20 : Une richesse étonnante, tant en termes de qualité que de quantité. Une variété intéressante de genres musicaux qui ne déplaira certainement à aucun joueur.

Durée de vie: 16/20 : Une longue aventure dans le Digimonde qui, manette en main, vous semblera bien courte. Soit on aime et on ne comptera pas le temps passé devant l’écran. Soit on s’en lassera après une bonne vingtaine d’heures.

Note globale: 14/20


Article publié le 15/10/2012 Jeu testé par Jsdef