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Apocalypse

Section Test.


Apocalypse
22/09/1999
Edité par Success
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Apocalypse
31/10/1998
Edité par Activision
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Apocalypse
??/11/1998
Edité par Activision
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Console: Sony Playstation
Genre:Action
Développeur: Neversoft Entertainment
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Sony Playstation

Photo de la boite de Apocalypse
Apocalypse, capture d'écran Apocalypse, capture d'écran Apocalypse, capture d'écran
Il y a des studios dont la destinée est perceptible avant que le succès ne pointe le bout de son nez. C’est le cas des développeurs dont nous allons traiter aujourd’hui. Si je vous parle de Neversoft Entertainment, les amateurs de skateboard et de Metallica apprécieront. C’est en effet à ce studio que l’on doit les franchises Tony Hawk’s et certaines moutures de Guitar Hero. Ce que le commun des mortels ignore, c’est que Neversoft s’est aussi essayé au jeu d’action avant de sortir le titre favori des skaters en tout genre. Pour cela, ils ont placé la barre très haut en ne lésinant pas sur les handicaps. Qui aurait donc pu croire que placer une sulfateuse entre les mains d’un personnage singeant Bruce Willis puisse donner un résultat correct? Je vous l’accorde, pas grand monde. Contre toute attente, ce sera pourtant le cas ici et c’est ce que nous allons développer quelques lignes plus bas. Suivez le guide.

Scénario:

Dans un futur à tendance cyberpunk prononcée, le joueur incarne Trey Kincaid, scientifique de renom. Ce dernier tente de déjouer les plans du vil «Révérend», homme de science lui aussi, qui s’est peu à peu tourné vers la théologie et l’obscurantisme, après avoir acquis les pleins pouvoirs par la force. Désormais à la tête d’un régime théocratique, il projette de précipiter la fin du monde en éveillant les quatre cavaliers de l’Apocalypse : la Mort, la Bête, la Guerre et la Peste. Il n’y a donc pas vraiment de doutes à avoir quant aux intentions peu joviales du Monsieur. En tant que seule personne au courant des sombres desseins du Révérend, c’est donc Kincaid qui s’y collera, enfin VOUS vous y collerez.

Le titre s’inspire évidemment de références bibliques en mettant en scène les sbires de l’Apocalypse contrôlés par une entité peu recommandable et prête à tout pour arriver à ses fins. Le tout est bien amené et l’ambiance que l’on aurait pu croire simplement austère parvient à nous arracher tranquillement quelques sourires. Jusqu’ici tout va bien!

Réalisation:

Commençons par le commencement avec un rapide tour d’horizon du background et des levels. Le soft se veut résolument sombre pour coller au plus près à cette ambiance futuriste quelque peu malsaine et dérangeante à l’instar d’un Total Recall. Les différents stages traversés vont également dans ce sens mais le tout reste éminemment classique dans le monde du jeu vidéo. Nous aurons donc un niveau se déroulant en pleine ville, une prison, une usine d’armement, un cimetière, une excursion dans les égouts, la Maison Blanche (trouvez l’intrus!)... Des endroits qui ne se distinguent généralement pas par leur aspect propre, clair et fleurant bon le romarin... Pour autant, Apocalypse parvient à faire de ces «lieux communs» (1up!) une force, car avec une trame scénaristique ne s’inspirant en gros que de quelques chimères religieuses, la sauce prend et les clichés s’étiolent. Il n’y a donc pas de répétitivité mal placée, des détails et des décors destructibles à foison, des effets de lumière et d’explosion adéquats... Que demande le peuple?

En réfléchissant, on aurait peut-être aimé quelques levels s’éloignant réellement des sentiers battus, et l’on ne pourra que rester sur sa faim en remarquant que les combats contre les boss Peste ou Guerre par exemple, ont eu droit à ce traitement de faveur. Dont acte, tout cela reste de l’ordre du détail et ne porte pas préjudice à l’ensemble. Une précision tout de même, des écrans géants seront disposés çà et là durant les stages et diffuseront des clips vidéo montrant de vrais groupes de musique en action, notamment System of a Down.

Parlons maintenant des différents antagonistes que l’on pourra croiser tout au long de l’aventure. Notre cher Kincaid étant l’ennemi public numéro un, il va de soi que moult adversaires tenteront de l’annihiler, pour le compte du Révérend ou non. Le bestiaire sera corrélé au niveau en cours avec quelques exceptions permanentes comme les sbires du gouvernement. Soldats à pistolets-mitrailleurs, grenadiers, hélicoptères, crocodiles, zombies, chauves-souris, machines de guerre fixes ou mobiles... Peu de choses seront épargnées à notre pauvre scientifique. Les animations ennemies s’avéreront correctes bien que la plupart du temps prévisibles. On sera du même avis concernant le personnage principal, scientifique affublé d’une sulfateuse et transformé pour l’occasion en machine de guerre («Come get some!» Oups, mais que m’arrive-t-il?). Bien que quelque peu rigide et peu enclin à faire autre chose que tirer et sauter, notre avatar tiendra le pavé et c’est tout ce qu’on lui demande. De plus, le visage de Bruce Willis a été intégré au faciès de Kincaid et l’effet est saisissant lors des cinématiques, même pour de la PsOne. Ce sera évidemment une autre histoire ingame, de par les limitations de la console sur le plan technique.

Là où le bât blesse, et nous aurons l’occasion d’y revenir, c’est au niveau de la profondeur de champ et de la vilaine tendance qu’auront certaines textures à foutre le camp. Le paradoxe de l’axe Z propre aux faramineux débuts de la 3D sera certainement votre pire ennemi ici, et plus encore quand une plate-forme semblait bel et bien sous vos pieds... On aurait pu craindre que les soucis de caméra aggraveraient un peu plus la situation, mais heureusement, le jeu sauve les meubles de ce côté et reste jouable malgré tout. Si l'on met de côté quelques phases où l’aliasing est prononcé et des collisions/hitbox pas toujours bien gérées, le soft s’en tire avec les honneurs côté bugs.

Mention spéciale aux scènes cinématiques pavant la progression du joueur puisque chaque niveau aura droit à son introduction vidéo, et le tout est étonnamment de très bonne facture lorsque l’on prend en compte l’époque de sortie du jeu. Le talent je vous dis...

Gameplay:

Apocalypse est donc un TPS classique où le joueur contrôle Trey Kincaid parti en croisade contre le Révérend. Pour parvenir à ses fins, ce dernier devra traverser une douzaine de niveaux pullulant de créatures et autres mécanismes hostiles. Fort heureusement pour nous, ce monde sera truffé d’armes toutes plus originales les unes que les autres et notre ancien scientifique se retrouvera rapidement transformé en guérillero. C’est ainsi qu’outre la sulfateuse de base aux munitions infinies, Kincaid pourra s’équiper de roquettes, de lasers, de missiles à tête chercheuse, de grenades, de lance-flammes (...) et même de bombes intelligentes, activables via le bouton R2 et détruisant tout ce qui se trouve à l’écran.

A la manière d’un Duke Nukem 3D à la troisième personne, la notion de visée sera purement abstraite ici. Pas de réticule ou autre artifice pour cibler. Les quatre boutons Croix, Rond, Triangle, Carré seront les seuls indicateurs de la direction de vos salves, permettant respectivement de tirer au sud, à l’est, au nord et à l’ouest. Déroutant au départ, ce système a le mérite d’être facilement appréhendé, permettant de se concentrer sur l’essentiel, à savoir défourailler à tout va. Et ça marche! On se prend au jeu en réduisant à néant toute apparition ennemie.

Mais le titre compte plus d’une corde à son arc et ne contente pas d’être un shooter sans les rails. En jouant sur les perspectives et la profondeur des décors, on retrouvera donc un aspect «plates-formes» très prononcé dans certains passages. Et là je vous vois venir, «ouh là là, débuts de la 3D, soucis de caméra, toussa...» Eh bien curieusement et à la surprise générale, le jeu s’en tire très bien sur le sujet. La caméra n’est pour ainsi dire jamais à la rue, les déplacements sont fluides et les sauts s’ajustent comme il se doit. Deux légers points noirs ternissent quelque peu le tableau mais ce sera vraiment pour trouver à y redire, car j’ai déjà vu d’autres titres bien plus axés «plate-forme» et aux fraises de ce point de vue. Le premier étant le fait de devoir parfois évoluer de profil avec une vision restreinte des embûches qui se présentent. Le second, ce fameux «paradoxe de l’axe Z», qui s’avérera l’un des points les plus handicapants. En effet, Kincaid aura une fâcheuse tendance à passer au travers de décors semblant bien réels, mais dont les contours paraissent fuyants, avec une mort inévitable dans les bas fonds d’un écran noir. Un défaut ennuyeux, mais le tout n'en reste pas moins jouable.

Apocalypse ne serait également rien sans ses rixes contre les quatre Cavaliers du même nom. Mort, Peste, Guerre et Bête auront donc droit à leurs propres stages et forceront le respect, tant pour leurs auras respectives que pour les mécaniques de jeu qui seront mises en avant dans les combats. Le soft en général ne sera pas avare en diversité, que ce soit en ce qui concerne l’activation d’interrupteurs, le fait de devoir casser des décors barrant la route, ou bien encore de tuer des monstres pour dévoiler une sortie. On pourrait être plus royaliste que le roi en admettant que quelques items spécifiques (cartes d’accès, clés...) n’auraient pas été du luxe. En effet, seuls des medikits plus ou moins performants, des upgrades d’armes et des vies supplémentaires seront de la partie. Encore une fois, cela reste de l’ordre de l’infinitésimal, car le fun est bien présent.

L’une des autres forces du soft reste son accessibilité. Les concepteurs de ce titre ont parfaitement cerné les tenants et aboutissants du «jeu» vidéo, c’est aussi simple que cela. La frustration est évitée au maximum et le joueur reste au centre des préoccupations. Pour illustrer le concept, prenons le nombre de vies en début de partie (nous resterons sur le mode Normal pour ne pas nous éparpiller mais il y a deux autres modes, Facile et Difficile). Kincaid débutera l’aventure avec quatre vies, et vu qu’il n’existe pas de continus, on pourrait croire que cela reste assez peu pour traverser douze niveaux parfois longs. C’est là que l’on retrouve la clairvoyance des développeurs, puisque tout est fait pour le joueur ne soit pas rebuté. D’autres vies seront ainsi dispatchées çà et là (comme nous l’avons déjà vu) sous forme de 1up!; mais aussi et surtout, le joueur débutera CHAQUE STAGE, avec le plein de vies, un immense soulagement lorsque l’on vient de terminer un niveau en y laissant quelques plumes... Mieux encore, le soft propose un système de sauvegardes à la fin de chaque level, permettant une progression adéquate et linéaire.

Ce qui nous amène inévitablement à parler de la durée du titre. Je dirai une bonne dizaine d’heures, dans une aventure plaisante et intense, avec une difficulté allant crescendo et des checkpoints bien placés pour structurer encore un peu plus la progression générale. Que rajouter de plus? Apocalypse dispose de réels atouts dans sa manche, avec un gameplay résolument tourné vers le fun et des idées en avance sur leur temps. Les quelques défauts listés ici et là n’entachent globalement pas le reste. Assurément une réussite!

Bande-son:

Les mélodies ingame colleront à l’ambiance punk futuriste de l’ensemble. Certaines, notamment vers la fin du jeu, sembleront quelque peu répétitives mais cela restera correct pour de la musique d’ambiance. La vraie spécificité du titre étant bien sûr le fait d’avoir inclus des passages de clips de groupes tels System of a Down ou Poe par exemple. Pour le coup, cela donne un côté déjanté et épique lors de certains passages mouvementés. A noter que les groupes qui apparaîtront lors de ces intermèdes musicaux ont droit à leurs propres crédits dans un des menus options.

Pour couronner le tout, ce sera Patrick Poivey, la voix francophone officielle de Bruce Willis qui prêtera ses cordes vocales à Trey Kincaid. Encore une fois, l’humour est omniprésent et les boutades récurrentes, accompagnant joyeusement les pérégrinations du joueur.

Conclusion: 15/20

Apocalypse est décidément une agréable surprise. Si l’on pouvait avoir de sérieux doutes quant à la qualité finale du produit, ces questionnements s’estompent rapidement. Avec un gameplay bourrin mais jouissif, une progression linéaire et des graphismes tout à fait satisfaisants, Neversoft parvient à déjouer les pièges que l’on rencontre habituellement sur ce genre de jeux. A noter que ce même studio a participé dernièrement au développement de Call of Duty: Ghosts, une certaine idée du talent dans la continuité...


Article publié le 20/01/2014 Jeu testé par Hijaki