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Sengoku 2

Section Test.


Sengoku Denshou 2
09/04/1993
Edité par SNK
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Sengoku 2
09/04/1993
Edité par SNK
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Sortie EURO non communiquée
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Console: SNK Neo Geo
Genre:Beat'em All
Développeur: SNK
Joueurs: 1 à 2
Existe aussi sur: Arcade-

Photo de la boite de Sengoku 2
Sengoku 2, capture d'écran Sengoku 2, capture d'écran Sengoku 2, capture d'écran
Plus de deux ans après le premier opus, SNK nous gratifie d'un Sengoku 2 à une époque où les beat them all ne sont plus au centre des préoccupations des joueurs, ceux ci s'étant effacés au profit des jeux de combat. Que vaut donc ce deuxième épisode d'une licence que j'apprécie particulièrement et qui m'avait fait acheter la Neo Geo? Réponse à suivre dans le test...

Le temple maudit est de retour

Après le fameux écran d'accueil de la console, la présentation du jeu commence avec l'apparition du temple des démons déjà présent dans le premier volet. Petite différence, au lieu d'être nimbé de flammes bleues, on remarque des têtes de dragons sortant de l'édifice. On comprend tout de suite que le temple et son grand méchant sont de retour. Une fois pressé le bouton Start, vous découvrirez nos deux héros du premier chapitre dans une rue. Une princesse japonaise apparaît devant eux et leur explique qu'elle a besoin de leur aide. Elle les ramène dans le passé, et leur apprend que le Guerrier Démon a trouvé le moyen d'altérer l'histoire en voyageant dans le temps. Il faut le stopper avant qu'il ne devienne trop puissant et contrôle le monde… Vous voilà donc prévenu, vous allez traverser plusieurs époques afin d'affronter à nouveau le gardien du Temple maudit. Tout comme Sengoku premier du nom, le scénario s'étoffe au fil des niveaux avec des cinématiques intermédiaires mettant en avant la rage du dernier boss et son armée qu'il vous envoie. Ambiance garantie...

I'm a poor lonesome cowboy….

Tout comme son aîné, Sengoku 2 ne vous donnera pas le choix du personnage jouable. Le premier joueur contrôlera ainsi un adepte des arts martiaux, ayant reçu un relooking capillaire. Avec ses cheveux longs, son bandeau et sa veste sans manches, je le trouve personnellement moins charismatique, surtout avec cette veste violette (quelle idée de l'avoir affublé de vêtements aussi criards???). Le second joueur aura, quant à lui, droit à son cowboy préféré, relooké également mais dans une moindre mesure.

De même, vous allez retrouver les trois esprits vous ayant accompagné dans Sengoku, à savoir le chien, le ninja (qui porte un kimono vert!!!!) et le samouraï qui a fait une cure de testostérone, s'est fait pousser la barbe et se bat avec un énorme bâton au lieu d'un sabre. Une fois n'est pas coutume, ce dernier nous revient dans une version plus réussie que son alter ego du premier épisode visuellement parlant. La différence avec Sengoku à ce niveau réside dans le fait que tous ces personnages soient jouables immédiatement. Nul besoin de les récupérer au fil du jeu donc.

Là où Sengoku 2 va totalement bouleverser le gameplay de la série, c'est dans sa palette de coups disponibles. Les quatre boutons de la manette sont utilisés judicieusement, et de nombreuses combinaisons sont désormais réalisables. Votre personnage ne se battant plus avec ses poings puisque toujours armé d'un katana, tout le gameplay a été pensé comme un immense duel au sabre. Ainsi, les touches A et B permettent respectivement de frapper vers le haut ou vers le bas, tandis que C déclenche un saut et que D transforme votre personnage en esprit combattant. En appuyant sur les trois premières touches d'action simultanément, vous lancez un coup spécial qui ne vous fait pas perdre de vie…

Mais la grande révolution provient de l'apparition d'une garde! Non non, vous ne rêvez pas, pour une fois dans un beat them all, vous pourrez contrer vos ennemis et disposer d'une garde en appuyant sur A et B. Ce « simple » bouleversement révolutionne totalement la manière d'appréhender le gameplay. Il n'est désormais plus possible de jouer les bourrins sans réfléchir. Ici, il faudra se montrer technique. Afin de ne pas rendre la progression trop aisée, cette parade est cependant soumise à une limitation. Elle vous protège ainsi d'un coup et d'un seul, il faut donc l'actionner à chaque fois que vous désirez vous protéger. Heureusement, Sengoku 2 montre encore une fois une totale maîtrise de la question en faisant en sorte que vous puissiez aussi contrer certains coups de sabre avec votre propre katana. Souvenez vous : dans le précédent épisode, votre personnage parvenait parfois à bloquer la lame de l'adversaire. Ici, c'est un peu le même principe, à ceci près que vous voyez votre héros lutter lame contre lame pour contre-attaquer. Il faudra appuyer rapidement sur A pour être plus fort que votre adversaire dans ce « duel » de lames et renverser la situation. Spectaculaire.

Vous avez donc dès à présent un jeu qui vous permet de combiner coups hauts, bas, contres, contre-attaques, bref de réaliser de véritables combos… Ajoutez à cela que chaque personnage jouable dispose de sa palette d'enchaînements, et vous obtenez un titre extrêmement complet de ce point de vue là.

Mais le jeu ne se limite pas qu'à cela. Dans la plus pure tradition de Sengoku, vous pourrez ramasser des orbes de trois types différents, vous octroyant diverses aptitudes extraordinaires. Les dorées vous confèrent ainsi un pouvoir qui détruit tout à l'écran, mais utilisable une seule et unique fois. Les bleues créent des boules d'énergie sur la lame de votre épée pendant un temps limité. Enfin, les violettes produisent des vagues d'énergie qu'envoie votre katana à courte distance. Chaque personnage réagira différemment à ces orbes, à vous de les essayer toutes et de vous transformer en conséquence selon vos besoins du moment. Certains pouvoirs sont minimes pour le personnage principal mais redoutables en possession du samouraï par exemple… A noter que les transformations sont, cette fois-ci, plus rapides et plus fonctionnelles. On risque moins de se faire tuer pendant que l'on choisit quel personnage on a envie d'incarner. Un plus non négligeable.

Retour vers le futur…

Comme je vous l'avais rapidement expliqué lors de la description du scénario, Sengoku 2 tranche littéralement avec son aîné en proposant de traverser plusieurs époques.

L'aventure débute en 1570, époque d'origine de la princesse qui est venue vous chercher. Vous débutez sur le toit d'un temple japonais et un dragon vient à votre rencontre laissant augurer du pire. Vous sautez dans la rue et commencez à dégommer du samouraï. En arrière plan, vous voyez les villageois fuir leur village en flammes, le dragon détruisant tout sur son passage. Tout comme Sengoku, vous allez faire des « voyages » dans une autre dimension qui seront prétexte, la plupart du temps, à vous faire affronter un mini boss ou le boss de fin de niveau. Vous allez donc constamment osciller entre monde « réel » et monde « immatériel », jusqu'à arriver sur le dos du dragon pour votre premier boss...

Votre route se poursuivra au second niveau en 1940, en pleine seconde guerre mondiale. Les rues sont détruites, les tanks en feu, les bombardiers volent en arrière plan, les rats traversent la rue et les soldats allemands deviendront vos ennemis. Vous allez affronter un mini boss démoniaque sur un navire perdu, combattre des hordes de ninjas sur un bombardier en flammes et même vous livrer à une poursuite à cheval à la manière d'un Shinobi 3 sur Megadrive …

Vient ensuite un stage se déroulant dans une grande ville en 1990, où badauds et touristes fuient à votre arrivée que les hordes d'ennemis ne ralentissent pas le moins du monde. Votre cheval fera une nouvelle incursion, et le boss de fin de niveau ira jusqu'à se faire Harakiri lorsque vous l'aurez battu pour se transformer en dragon des mers afin de tenter une dernière fois de vous détruire …

Enfin, le temple maudit refait son apparition dans cette époque moderne, et vous sautez dans l'antre de la bête sur un magnifique décor lunaire. Après avoir lutté à pied ou à cheval, vous arrivez finalement jusqu'au dernier boss qui, une fois battu, vous montrera le vrai visage de votre ennemi, et donc votre véritable dernier adversaire...

Comme vous l'aurez certainement compris, Sengoku 2 vous transporte dans une aventure haletante où les hordes d'ennemis se renouvellent à chaque niveau pour coller à son époque, même si les samouraïs constituent le gros de l'armée du démon. L'ajout de stages à cheval renforce la frénésie de l'aventure, même si ces passages sont finalement très courts et très limités. Le respect du côté mystique du précédent épisode, au travers des mondes « obscurs », des prêtres qui y chantent, et des âmes de vos ennemis vaincus qui s'envolent, finit de compléter une saga possédant une identité bien particulière. Mon seul regret quant à ce second opus réside dans le faible nombre de niveaux. Ces derniers sont en effet au nombre de quatre, bien que divisés en multiples stages. En 1993, la moyenne pour ce type de jeux se rapprochait plutôt de la demi-douzaine...

Sengoku 2 fois plus beau...

Si le jeu a largement évolué dans son gameplay, il n'a pas pour autant délaissé son aspect technique en offrant ce qui se fait de mieux sur la console.

Les graphismes y sont précis, colorés, et les décors fourmillent d'animations. Là où Sengoku affichait des environnements statiques comme la majorité des Beat Them All, son petit frère voit des avions de chasse zoomer sur vous, des rats courir dans les rues, des corbeaux s'envoler à votre approche, des villageois fuir en premier et second plan. Il y a même des scrollings différentiels par moments. Ce souci du détail se remarque également sur tous les sprites du jeu. Les ennemis ont des vêtements amples qu'ils jettent, des muscles saillants, des tonnes de détails vestimentaires qui renforcent leur identité. Les animations y sont travaillées, les vêtements volent, les cheveux ondulent, les personnages marchent avec aisance, des volutes de fumée font apparaître ou disparaître des adversaires, les mouvements du corps sont fluides et font plaisir à voir. Les effets spéciaux sont nombreux avec des zooms maîtrisés d'ennemis venant du fond de l'écran, des distorsions de sprites ou autres.

Sengoku 2 est clairement un jeu de haute qualité visuelle. A chaque nouvelle partie je remarque un petit détail dans le décor, un petit clin d'œil à son prédécesseur, de petites animations qui ne m'avaient pas sauté aux yeux jusqu'alors, etc... Le caracter design du jeu aurait été un sans faute sans les couleurs criardes des personnages jouables (excepté le colosse samouraï) qui restent un mystère pour moi. Mettre une veste violette sur le héros, ou un kimono vert pour un ninja, faudra m'expliquer… Une faute de goût qui ne ressemble pas à SNK mais je chipote.

Enfin l'ambiance musicale n'est pas en reste avec certains airs repris du premier opus mais néanmoins réorchestrés, des voix digitalisées toujours présentes, des tambours, des flutes de pan... Bref, tout le panel pour créer des musiques orientales est réuni. Du beau boulot.

Conclusion

Difficile de trouver des défauts à ce jeu tant il a su garder intact l'esprit de la série, tout en l'améliorant sur tous les points. On regrettera surtout le peu de niveaux disponibles, chose extrêmement frustrante tant le plaisir est bien présent à chaque stage. Après, tout est une question de goût. Si vous préférez les jeux « virils » avec des brutes type Final Fight qui se tapent dessus, Mutation Nation sera peut être plus à votre goût. Si au contraire l'ambiance nippone, le côté mystique de leur folklore et la technicité d'un combat au sabre vous conviennent mieux, Sengoku 2 sera votre Saint Graal. Quoique Sengoku 3 n'est pas très loin dans ce duel au sommet, mais c'est une autre histoire...


VERDICT : 18/20


Article publié le 29/07/2012 Jeu testé par Slaine