The House of the Dead
Section Test.
The House of the Dead
26/03/1998
Edité par Sega
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The House of the Dead
31/03/1998
Edité par Sega
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The House of the Dead
??/??/1998
Edité par Sega
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Console: Sega Saturn
Genre:Tir
Développeur: Tantalus Interactive
Joueurs: 1 Ã 2
Existe aussi sur: Arcade- PC-
26/03/1998
Edité par Sega
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The House of the Dead
31/03/1998
Edité par Sega
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The House of the Dead
??/??/1998
Edité par Sega
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Console: Sega Saturn
Genre:Tir
Développeur: Tantalus Interactive
Joueurs: 1 Ã 2
Existe aussi sur: Arcade- PC-
Quand Shoot et Survival-Horror se rencontrent…
Plus qu’un jeu, The House of the Dead est devenu au fil des ans une véritable institution. Rendez vous compte : rarement un concept aussi jouissif n’avait été trouvé à l’époque. Explications… Initié par Duck Hunt en 1985, le genre du jeu de tir au gun (appellation made in Manu) a connu un véritable essor au milieu des années 90 avec la sortie de softs comme Virtua Cop ou encore Time Crisis. Le point commun des trois jeux susnommés était de mettre le joueur dans une situation réaliste. Parallèlement, la sortie de Alone in the Dark en 1992 a réellement créé un nouveau genre, à savoir le Survival-Horror, consistant à mettre le joueur aux prises avec des zombies dans un environnement contemporain (concept simplifié à l’extrême, je vous l’accorde. Ce test n’est pas un dossier traitant du survival, contrairement à l’excellent article de l’ami Akira que je vous incite à aller consulter). Le génie de la team AM2 en cette belle année 1996 (sortie Arcade) fut de mélanger les deux concepts afin d’obtenir un jeu de tir dans lequel les ennemis seraient des morts-vivants (comme quoi Capcom n’avait rien inventé avec son Umbrella Chronicles).
Bien que moins pesante que celle s’un Survival, l’ambiance de ce House of the Dead ne manquera pas de faire monter l’adrénaline à un niveau jamais atteint sur un Time Crisis. La diversité des menaces rencontrées (une vingtaine d’ennemis différents, sans compter les boss) posera de réels problèmes au joueur, d’autant que le comportement des différentes créatures variera du tout au tout. A titre d’exemple, affronter un zombie doté d’une tronçonneuse (bourinner dedans jusqu’à ce que mort s’ensuive, en espérant qu’il n’aura pas le temps de lancer son attaque) ne se fera pas de la même manière que contre une nuée de chauves-souris (peu résistantes mais très nombreuses et rapides, obligeant le joueur à des tirs rapides et répétés). De même, certains ennemis auront tendance à balancer des projectiles qu’il faudra également dégommer afin d’éviter la perte d’une vie… Et c’est bien là la grande force du titre : le joueur est constamment obligé d’analyser la situation afin d’opter pour la meilleure solution, et ce en une fraction de seconde, tout en évitant de dégommer les civils (tuez en un, et vous perdrez instantanément une vie…) ! Difficile…
Une maniabilité extrêmement jouissive !
Difficile ? Oui mais pas impossible. En effet, la maniabilité extraordinaire ne vous permettra pas de prétendre que vous vous êtes fait tuer parce que cette saleté de flingue a mal visé. Le seul paramètre hasardeux dans l’équation se trouve être la personne tenant l’excellent Virtua Gun. Petit topo sur cet accessoire.
Sorti en 1996 à l’occasion du portage sur Saturn de Virtua Cop premier du nom, ce pistolet était destiné à retranscrire au mieux les sensations des salles d’arcade dans le salon du joueur. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat recherché est amplement atteint grâce à ce petit bijou de technologie. D’une précision sans égal (après calibration cependant), le Virtua Gun tient en outre parfaitement en main pour un confort d’utilisation optimal. Le seul bémol que j’aurais à formuler concernerait une spécificité présente dans Time Crisis, mais étrangement absente de tous les jeux de shoot sur Saturn. En effet, là où le titre de Namco permettait au joueur d’utiliser l’une des touches du G-Con pour se mettre à couvert, ces derniers n’offrent pas cette possibilité. Il eut été intéressant de ne pas compter exclusivement sur sa rapidité de tir, mais également sur la maitrise du timing pour se débarrasser de ses adversaires.
Mais ce petit bémol ne représente que bien peu de choses en comparaison de l’aspect jouissif de cet excellent défouloir. Tirer sur des zombies n’a jamais été si fun, et le fait de ne pas avoir à se préoccuper des déplacements (gérés automatiquement par la console) permet de se consacrer exclusivement à dégommer tout ce qui bouge… Attention cependant à savoir réfréner vos bas instincts le temps de remplir votre pétoire. En effet, si les munitions sont illimitées (encore heureux !), il sera nécessaire de tirer régulièrement en dehors de l’écran afin de recharger, le chargeur ne comptant que six balles…
Au-delà de ça, The House of the Dead intégrait à l’époque une caractéristique révolutionnaire par rapport à ses concurrents : une gestion très poussée des dommages corporels sur les adversaires. En effet, un tir dans le bras aura pour seul effet d’arracher ce dernier. Un tir en pleine tête tuera quant à lui le zombie visé d’un seul coup. On se surprendra au fil des parties à démembrer/décharner totalement un zombie avant de l’achever, pour le simple plaisir de le faire payer pour tous les Game-over subis jusque là . Qualifier une telle chose d’innovation de nos jours peut sembler ridicule, mais cela représentait l’une des plus grandes forces du jeu à l’époque de sa sortie.
L’avant-garde de la nouvelle génération
L’innovation semblait d’ailleurs être le cheval de bataille de ce HotD, puisque ce dernier a bénéficié d’autres nouveautés contribuant à insuffler un nouveau souffle au genre. Il fut ainsi le premier à proposer au joueur des embranchements à certains endroits clés de l’aventure. Pour emprunter ces derniers, la seule solution consiste à sauver certains civils apeurés poursuivis par des zombies. La présence de ces itinéraires alternatifs contribue à renforcer un potentiel de rejouabilité déjà largement à la hauteur des meilleurs RPG de l’époque. Le simple caractère défoulant du titre constitue à lui seul une raison suffisamment bonne pour y revenir encore et encore, pour le simple plaisir de dégommer du mort-vivant. Le score représente cependant une carotte supplémentaire pour tous les adeptes du scoring, puisque donnant lieu à d’âpres affrontements à distance (ou non, le mode principal étant jouable à deux sur la même console) entre les gamers pour déterminer qui est le meilleur. Autant vous dire que tous ces facteurs contribuent à faire des quatre niveaux de HotD une aventure de longue haleine, d’autant que ce portage console dispose de spécificités intéressantes comme la possibilité de refaire l’aventure principale avec différents personnages (chacun ayant des caractéristiques et une fin propres), ou encore d’occire une nouvelle fois tous les boss préalablement affrontés. Petite précision en ce qui concerne ces derniers : chaque combat contre l’un de ces redoutables adversaires sera précédé par l’apparition d’une image mettant l’accent sur son point faible. A vous de l’exploiter si vous ne souhaitez pas gâcher tous vos continues inutilement…
Un scénario très série B
Abordons à présent la question du scénario, chose certes secondaire dans un jeu de ce type, mais néanmoins relativement importante en termes d’ambiance. De ce côté-là , pas de souci une fois encore. Le titre est en effet basé sur une trame minimaliste, mais dotée de cet aspect très Série B si cher aux fans des films d’horreur des années 80. Cette dernière suit ainsi deux agents du gouvernement (Thomas Rogan et G) mandatés pour enquêter sur les agissements d’un scientifique menant des expériences pour le moins suspectes dans un vieux manoir. La motivation de Thomas est cependant double, puisque sa fiancée est séquestrée par le savant fou dans la sinistre bâtisse. Les deux coéquipiers vont hélas rapidement découvrir la teneur des expériences menées par Roy Curien, qui a tenté de défier la mort occasionnant du même coup la création de créatures monstrueuses. Pas d’alternative : la seule solution est d’affronter les ténèbres et d’empêcher ces abominations de se propager dans tout le pays. Vous l’aurez compris, tous les ingrédients du scénario kitch au possible sont présents : un savant fou, une jeune fille en détresse, des monstres et deux agents du gouvernement chargés de remettre de l’ordre à grands coups de 9mm. Est-il nécessaire d’avoir une histoire plus poussée dans un jeu de ce type ? La réponse est non !
Des zombies plus effrayants que les textures ? Pas sûr !
En revanche, on aurait apprécié qu’un peu plus de soin soit accordé à l’aspect technique du soft… A ce niveau, il faut bien reconnaitre que HotD apporte un argument de poids à tous les détracteurs de la Saturn, clamant haut et fort que cette dernière est incapable d’afficher une 3D potable. Soyons clairs : dès sa sortie, cette adaptation affichait déjà un retard de plusieurs années par rapport à la concurrence (Time Crisis pour ne pas le nommer). Certes, de bons gros pixels ont une certaine tendance à déclencher la nostalgie chez les rétrogamers que nous sommes, mais il y a une limite à ce que l’œil peut supporter…limite allègrement franchie par le titre d’AM2. Outre les textures clairement bâclées, certains passages s’apparentent plus à de la bouillie de pixels qu’à une véritable modélisation 3D. Au final, on a le sentiment que le soft a été sorti à la va-vite et ce résultat passablement moyen est d’autant plus frustrant quand on sait de quoi la Saturn est capable en termes de 3D (Panzer Dragoon Saga est le meilleur exemple permettant d’évaluer l’étendue du gâchis).
Si cet aspect technique est cependant aisément pardonnable compte tenu de l’aspect bourrin et défoulant du soft, il n’en va pas de même pour la stupide censure qui est une fois encore de la partie. Exit l’hémoglobine rouge, place à l’immonde magma vert dans la version PAL ! Le jeu étant à l’époque interdit aux moins de quinze ans, j’avoue avoir du mal à comprendre l’intérêt de changer la couleur du sang… Bref, quand on voit les idioties de certaines associations actuelles (cf la polémique autour de Resident Evil 5 avant sa sortie), on se dit que les mentalités ont hélas bien peu évolué à ce niveau… Côté son, force est de constater que l’atmosphère acoustique est d’une grande richesse, puisqu’une bonne écoute des bruitages environnants permettra au joueur d’anticiper efficacement de nombreuses attaques adverses. Pour ce qui est des voix, la première réaction est de se demander comment les développeurs ont pu oser engager des acteurs aussi nuls. Puis, au fil de l’aventure, on réalisera que ces « dialogues » mal joués au possible contribuent grandement à cette ambiance kitch caractéristique des films de série B. Ces messieurs de chez AM2 ont-ils sciemment saboté cet aspect du jeu pour coller au maximum à l’atmosphère générale du soft ? Difficile à dire, toujours est-il que le résultat est plutôt probant…
Conclusion
Malgré ses défauts, The House of the Dead reste donc un incontournable de la ludothèque Saturn permettant de se défouler sans retenue aucune bien au chaud chez soi. Doté d’une ambiance formidable, d’une maniabilité au poil, et d’une replay-value extraordinaire, il aurait probablement pu sauver la Saturn de l’extinction avec un meilleur marketing de la part de Sega. Un jeu à posséder absolument…en compagnie du Virtua Gun bien entendu, le soft perdant les trois quarts de son intérêt en l’absence de ce dernier…
Réalisation : 11/20
Gameplay : 18/20
Bande son : 16/20
Durée de vie : 18/20
Scénario : -
VERDICT : 17/20
Article publié le 27/03/2010
Jeu testé par Manuwaza