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D

Section Test.


D no Shokutaku
28/07/1995
Edité par Acclaim Entertainment
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D
??/??/1996
Edité par Acclaim Entertainment
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D
??/??/1996
Edité par Acclaim Entertainment
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Console: Sega Saturn
Genre:Aventure
Développeur: Warp
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Panasonic 3DO- PC- Sony Playstation-

Photo de la boite de D
D, capture d'écran D, capture d'écran D, capture d'écran
Sans aller jusqu’à dire que la Saturn a été LA console des jeux d’aventure, on peut sans conteste affirmer qu’elle a été relativement bien fournie en titres de ce type avec notamment l’incontournable Myst, ou le méconnu Le Manoir des Ames Perdues (qui malgré sa médiocre durée de vie n’était pas dépourvu de certains atouts). Savant mélange entre Myst-Like et Survival-Horror, un autre titre sobrement intitulé D et initialement développé pour la 3DO (puis adapté sur Saturn et Playstation) parvint également à séduire un relativement large public par son ambiance oppressante.

Scénario (18/20)

1997, Los Angeles… Un Massacre a eu lieu dans un hôpital des environs du centre de Los Angeles. Le meurtrier est un certain Richter Harris. C’est l’un des plus célèbres médecins des Etats-Unis, un homme sérieux et calme, directeur de l’hôpital. Soudainement transformé en boucher, Harris a pris de nombreuses personne en otages et s’est barricadé dans l’hôpital, hors d’atteinte de la police. Sa fille Laura a entendu les nouvelles à l’école de San Francisco. Elle se rend immédiatement à Los Angeles pour découvrir ce qui a fait de son père un meurtrier. Arrivant sur les lieux, elle se prépare à entrer dans l’hôpital... A peine a-t-elle pénétré à l’intérieur qu’elle se fait aspirer par un vortex et se retrouve dans un étrange et sinistre château. Décidée à aller jusqu’au bout, elle se met à explorer les sombres corridors de la forteresse et se retrouve vite confrontée à d’éprouvants flashbacks lui montrant sa mère poignardée. Laura va plonger dans l’horreur, une horreur étroitement liée au sombre passé de sa famille. Vous incarnez donc cette ravissante jeune femme et allez devoir accéder au donjon du château pour finalement trouver votre père et mettre un terme à toute cette histoire. Cette trame scénaristique, sombre et dérangeante, n’aura donc rien à envier à celui d’un Silent Hill (et qui inspirera par ailleurs de nombreux films d'horreur), en proposant la même ambiance malsaine qui vous mettra de plus en plus mal à l’aise au fur et à mesure que les heures de jeu s’écouleront.

Gameplay (8/20)

Le gameplay du jeu sera donc identique à celui de tous les Myst-Like. Ainsi le joueur évoluera dans un univers tout en 3D mais les déplacements seront prédéfinis, ne laissant ainsi que peu de liberté au joueur quant au choix de son itinéraire puisqu’il ne pourra se déplacer qu’entre des points précis. Ce type de système possédera l’inconvénient majeur de vous obliger parfois à d’agaçants détours pour atteindre un certain point de la pièce, puisque vous devrez obligatoirement emprunter un itinéraire préalablement enregistré par les développeurs. Vous aurez cependant la possibilité d’interagir avec certains éléments du décor pour, par exemple, collecter des objets qui vous seront utiles par la suite pour résoudre les nombreuses énigmes qui vous seront soumises pour faire avancer l’aventure, ou bien pour éviter les pièges qui ne manqueront pas de vous barrer la route. Vous aurez accès à ces différents items via un inventaire disponible par une simple pression sur l’une des deux gâchettes du pad. Vous aurez en outre la possibilité d’utiliser votre poudrier pour peu que vous soyez bloqué, ce qui vous donnera un indice sur ce que vous devez faire. Attention toutefois car son utilisation sera extrêmement limitée et un usage abusif aura pour effet de le casser, le rendant ainsi inutilisable. Soyez donc attentif et ne l’utilisez qu’en dernier recours pour ne pas vous retrouver irrémédiablement bloqué plus tard dans votre progression. Vous devrez très souvent revenir sur vos pas pour résoudre une énigme que vous aviez déjà vue, mais pour laquelle vous ne possédiez pas les éléments nécessaires à sa résolution.

Le problème, et ce sera là le principal point faible de la maniabilité, résidera dans l’effroyable lenteur de Laura faisant passer Jabba le Hutt pour un sérieux rival de Speedy Gonzales. En effet, notre jeune amie sera totalement incapable de courir et ses déplacements seront atrocement lents, rendant le moindre pas fastidieux et faisant naitre au bout de quelques minutes de jeu un véritable énervement en raison du grand nombre de couloirs que vous serez amené à arpenter. Ce problème sera d’autant plus frustrant du fait de l’aspect prédéfini des mouvements, puisque les détours cités plus hauts seront rendus plus agaçants encore par cette lenteur qui sera une bonne raison pour le joueur lambda d’abandonner l’aventure très rapidement. Ce parti pris de la part des développeurs était probablement destiné à provoquer une immersion supplémentaire, permettant au joueur de s’identifier totalement à l’héroïne en suivant ses déplacements pas à pas, contrairement à un Myst vous faisant seulement passer d’un écran à l’autre sans aucune animation. Cette intention louable eut gagné à être accompagnée de la possibilité de passer ces phases d’animations… Le rythme sera d’ailleurs globalement assez lent et vous aurez très peu de phases d’action, mis à part quelques combats (de mémoire un seul) donnant lieu à de sympathiques phases de QTE (Quick Time Event, procédé rendu célèbre par Shenmue et consistant à appuyer sur la bonne touche au bon moment pour éviter les coups de votre adversaire). Gameplay assez lent et vraiment peu jouissif, mais qui aura toutefois l’avantage de permettre un rendu visuel totalement bluffant.

Réalisation (19/20)

En effet, vous aurez droit à de magnifiques environnements entièrement modélisés en images de synthèse, ce qui représentait une véritable claque graphique à l’époque. Il se dégage des décors et des murs du château une froideur et une ambiance glauque participant activement à la mise en place de l’ambiance malsaine et oppressante qui représentera l’un des plus gros points forts du jeu. Chaque déplacement, chaque mouvement, chaque événement, donnera lieu à une séquence vidéo du plus bel effet dotée d’une mise en scène digne d’un film d’horreur hollywoodien. Les différents pièges vous feront immanquablement sursauter (de même que les innombrables squelettes et autres cadavres que vous serez amené à découvrir), le jeu parvenant parfaitement à endormir votre méfiance pour vous mettre en danger quand vous vous y attendrez le moins. L’animation de Laura sera assez réussie lors des séquences vidéo, vous faisant même ressentir ses mouvements lors des phases à la première personne. On aurait toutefois apprécié un visage un peu plus expressif, puisque l’animation de ce dernier aura parfois bien du mal à retranscrire les émotions de l’héroïne. On remarquera également quelques petits temps de chargement intervenant parfois dans certains déplacements. Malgré cela, l’aspect graphique du titre parviendra à merveille à provoquer une immersion des plus remarquables, rattrapant ainsi les faiblesses du gameplay.

Bande son (16/20)
Il en sera de même pour la bande son qui, si elle pourra parfois paraître faiblarde, sera pensée de manière à faire naitre en vous un sentiment de peur irréfrénable. Vous n’aurez ainsi qu’un fond sonore des plus discrets lors de vos déplacements, fond sonore qui laissera la place à une musique forte qui se déclenchera à chaque fois qu’un piège vous tombera dessus, vous faisant ainsi immanquablement sursauter sous l’effet de la surprise. Les voix de très bonne facture contribueront, au même titre que le reste de la bande son, à rendre l’atmosphère créée par les somptueux graphismes plus inquiétante et glauque encore…

Durée de vie (3/20)

Le jeu tiendra d’ailleurs sur deux CD, ce qui sera uniquement dû à la qualité des graphismes et des sons demandant énormément d’espace de stockage. En effet, ce n’est clairement pas la durée de vie du titre qui occupera autant de place, puisque la longévité de D ne dépassera pas les deux heures. Je m’explique. Vous aurez dans votre inventaire une montre vous indiquant l’heure en temps réel. Vous aurez, à partir du début de l’aventure, deux heures seulement pour terminer le jeu, sans quoi vous mourrez. Dans la pratique, boucler cette aventure ne vous prendra guère plus d’une heure pour peu que vous soyez familier des énigmes de ce type de soft, énigmes qui seront parfois assez vicieuses néanmoins. Soulignons également le fait qu’il sera impossible au joueur de sauvegarder, chose tomme toute assez peu gênante compte tenu de la durée de vie des plus limitées rendant ainsi largement possible le défi de le faire d’une traite. Enfin, soulignons que rares seront ceux qui reviendront au jeu une fois celui-ci terminé, en grande partie à cause du gameplay plus qu’agaçant nuisant grandement au plaisir de jeu.

Conclusion (13/20)

En clair, D est très loin d’être un mauvais jeu mais pêchera par un gameplay franchement exaspérant et une durée de vie faisant passer le titre pour une simple démo. Malgré ces gros points faibles, on ne pourra s’empêcher d’être happé par l’ambiance oppressante de ce sinistre château, et de plonger dans le scénario torturé qui, servi par une fantastique mise en scène, parviendra réellement à vous flanquer une trouille bleue lors de votre première partie.


Article publié le 05/08/2008 Jeu testé par Manuwaza