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Virtua Racing

Section Test.


Virtua Racing
18/03/1994
Edité par Sega
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Virtua Racing
14/03/1994
Edité par Sega
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Virtua Racing
??/??/1994
Edité par Sega
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Console: Sega Megadrive
Genre:Course
Développeur: Sega-AM2
Joueurs: 1 à 2
Existe aussi sur: Sega Megadrive 32X- Sega Saturn- Sony Playstation 2-

Photo de la boite de Virtua Racing
Virtua Racing, capture d'écran Virtua Racing, capture d'écran Virtua Racing, capture d'écran
En 1992, Sega commercialise la « Model 1 », une toute nouvelle borne d’arcade qui révolutionna le monde du jeu vidéo tel que nous le connaissions! La Model 1 était en effet l’une des premières machines destinées aux salles obscures, capable de produire des jeux en trois dimensions. Ce bijou technologique n’a malheureusement eu droit qu’à un catalogue de jeux très limité, puisque seuls sept titres virent le jour au sein de sa ludothèque. L’un des premiers d'entre eux fut Virtua Racing, un jeu de course automobile de F1 créé par le studio Sega-AM2, qui remporta un énorme succès dans les salles d'arcade. Par la suite, différents portages furent conçus sur plusieurs consoles de Sega, dont un en 1994 sur l’illustre Megadrive. Je vous entends déjà faire preuve de scepticisme : « De la 3D? Sur Megadrive? C’est possible? ». Et bien oui, vous en rêviez, le studio AM2 l'a fait : porter un jeu en trois dimensions sur la 16 bits de Sega! Je vous propose donc de nous pencher sur la très surprenante version Megadrive de Virtua Racing.

Durée de vie / Système de jeu : 10/20

Avant toute chose, il me paraît important de vous parler du fonctionnement du soft. Ce dernier ne vous offrira tout d’abord qu’un seul véhicule, en l'occurrence une formule 1 de couleur rouge. Ensuite vous aurez le choix entre trois modes de jeu différents.

Le premier, baptisé « Virtua Racing », vous permettra de vous mesurer au CPU dans une course contre quinze autres véhicules, le but étant de finir premier avant la fin du temps imparti. Vous commencerez la course avec quatre-vingt cinq secondes, et l’on vous en restituera dix à chaque check-point que vous franchirez. Seconde possibilité, le mode « Free Run » consistera en une sorte de time attack. Vous vous retrouverez ainsi seul sur le circuit, et devrez battre le meilleur temps effectué sur cette piste, que ce soit par vous-même ou par un précédent joueur. Vous pourrez en outre choisir le nombre de tours que vous souhaitez effectuer, variant de cinq à vingt. La connaissance et la maitrise des circuits vous seront indispensables pour espérer franchir la ligne d’arrivée avec un temps inférieur à celui déjà réalisé. Enfin, le mode « 2 players VS »,comme son nom l’indique, offrira la possibilité de disputer une course en écran splitté avec un autre joueur. Une prise en charge du multijoueurs très appréciable, même si vous ne serez alors que deux véhicules sur la piste.

Les modes de jeu, intéressants, permettent donc de renouveler l'intérêt du soft en lui permettant de ne pas tomber dans la répétitivité. Mais qu'en est-il des circuits? Au nombre de trois, ils feront office de réglages de difficulté, le Beginner étant le plus accessible, suivi par le Medium et l'Expert qui offriront un challenge plus corsé. A noter que ces trois circuits seront les mêmes pour les trois modes de jeu disponibles.

Vous l'aurez compris, la durée de vie est de fait très courte. La difficulté élevée du soft contrebalance néanmoins quelque peu cette tendance en vous forçant à passer un certain temps sur chacune des pistes pour essayer de maximiser vos chances, au même titre qu'un mode deux joueurs permettant de renouveler l'expérience de jeu.

Réalisation : 18/20

Avant de nous pencher pleinement sur l’aspect technique du titre, j’aimerais rappeler que nous sommes en 1994, et qu’avant Virtua Racing, l’un des seuls jeux à utiliser de la vraie 3D sur une console 16 bits n'était autre que Starwing sorti un an auparavant sur Super Nintendo. Il est donc légitime, en insérant la cartouche dans la console, de se demander comment le studio AM2 a pu implémenter de la 3D sur une Megadrive. Deux choses pourraient éventuellement nous mettre sur la piste.

En premier lieu, le prix du soft était beaucoup plus élevé qu'un Sonic et Knuckles ou qu’un Shining Force II, pourtant tous deux sortis la même année. Ensuite, un rapide coup d'œil sur la cartouche permettra aux plus observateurs de constater qu'elle est deux fois plus grande qu'à l'accoutumée. Ladite cartouche a donc forcément quelque chose de spécial. De la magie vaudou? Non! Plutôt le « Sega Virtua Processor », sorte d'équivalent du « Super FX » pour la Super Nintendo, permettant à la console d'afficher de la vraie 3D. Il est cependant légitime de s'interroger sur la qualité de cette 3D. Virtua Racing se basant sur une gestion balbutiante de la troisième dimension, le rendu n'est clairement pas parfait et c'est donc sans surprise que l'on retrouve de l'aliasing, effet granuleux, clipping et autres pixelisation. Malgré cela, les textures n'en sont pas moins agréables à l'œil, et ce même de nos jours. Les décors sont quant à eux plutôt réussis, quoiqu'un peu répétitifs en raison de couleurs pas toujours très variées sur les textures, créant une vague impression de toujours se trouver dans le même environnement. Mais cette répétitivité est atténuée par certains éléments graphiques rencontrés ça et là, comme une fête foraine, des planches à voile sur un océan ou, mieux encore, la gestion des dégâts sur votre véhicule. L’arrière plan sera toujours dans le même thème c’est-à-dire un ciel bleu avec des nuages. Finalement, toutes les pistes se ressemblent beaucoup, et les différents circuits ne possèdent pas une identité particulière les uns par rapport aux autres.

En termes de frame rate, le jeu est plutôt rapide et ne rame jamais, il reste donc assez fluide ce qui représente un véritable point fort du soft compte tenu de la jeunesse de la technologie utilisée. Pour terminer sur l'aspect technique du titre, sachez enfin que l’IA des concurrents n'est pas des plus poussées, la seule trace d'intelligence décelée chez ces derniers étant de parfois zigzaguer devant vous lorsque vous serez sur le point de les dépasser.

Malgré ses points faibles sur le plan visuel, Virtua Racing n'en reste pas moins le jeu possédant la plus belle 3D de toute la ludothèque Megadrive, tout en nous proposant de visiter trois circuits tous plus impressionnants les uns que les autres avec des décors agréables, et des éléments graphiques qui ne vous laisseront pas indifférents. Vous aurez du mal à réaliser que vous êtes réellement sur la Megadrive, et il s'agit là d'une réelle prouesse technologique !

Game play : 13/20

Attaquons à présent la section de ce test dévolue au gameplay, afin de comprendre au mieux le déroulement d'une partie. La première étape consiste à sélectionner votre mode de conduite, en optant pour une boite de vitesses manuelle ou automatique. La différence entre ces deux dernières, vous l'aurez compris, réside dans le fait de laisser ou non la gestion du passage de rapports au joueur, sachant que sélectionner une boite manuelle augmentera de manière tangible la difficulté de la course. Il sera alors nécessaire d'utiliser les touches haut et bas de la croix directionnelle afin de passer les rapports au moment adéquat. Une fois la course lancée, vous aurez le choix entre différentes caméras. La première n'est autre qu'une vue intérieure, modélisant le cockpit de la F1. Il s'agit clairement de la vue la plus immersive, très impressionnante avec la modélisation des mains du pilote allant de gauche à droite en fonction de la direction souhaitée par le joueur. Les seconde et troisième vues se ressemblent quelque peu, puisque se plaçant derrière le véhicule dans les deux cas. La seule différence réside dans l'éloignement de la caméra par rapport à la voiture. Enfin, le dernier mode de vision n'est autre qu'une vue aérienne permettant d'avoir une appréciation globale de la situation, et d'ainsi anticiper les tentatives de dépassement des adversaires. La sélection de l'angle de vue est assurée par une pression sur la touche C du pad, tandis que A et B permettent respectivement de freiner et d'accélérer.

Le maniement est clairement typé arcade, comprenez par là que les virages se prennent facilement et que vous ne ressentirez que très peu d'inertie dans les déplacements. Les sensations de conduite sont donc très agréables, notamment lors des dérapages, tout en restant relativement fidèles à la réalité tant et si bien que vous aurez parfois presque l'impression de tenir un volant dans vos mains. Finalement, le fait d'offrir deux gameplays différents s'avère être un choix payant, en renouvelant de manière tangible l'expérience de jeu.

Musique : 7/20

Terminons enfin cet article par un petit point sur l'aspect sonore du soft, qui constitue clairement l'un de ses plus gros défauts. Tout d'abord, sachez que vous n'aurez jamais droit à de véritables musiques, les thèmes se limitant à quelques courtes mélodies entendues à chaque franchissement de la ligne d'arrivée. Ainsi, seul l'écran titre aura droit à un fond sonore un tantinet plus évolué. En ce qui concerne les bruitages, disons le tout net : vous aurez plus l'impression de conduire une tondeuse à gazon qu'une Formule 1, le bruit de moteur n'étant clairement pas à la hauteur. Le même constat s'impose sur les bruits de freinage, qui ne manqueront pas de vous exhorter à passer voir le garagiste dans les plus brefs délais. Finalement, on peut hélas qualifier la bande son de médiocre, puisque se résumant à quelques musiques passe-partout et à des bruitages de qualité discutable...

Conclusion : 12/20

Virtua Racing est un jeu pour lequel les avis seront très partagés. Certains seront rebutés par une durée de vie trop courte et une bande son sans saveur, tandis que d'autres vanteront un gameplay facile à prendre en main et des graphismes époustouflants. Personnellement, je m'inclus plutôt dans la seconde catégorie. Le titre de Sega-AM2 s'adresse en premier lieu aux véritables fans de jeux de course amant la difficulté, qui éprouveront une certaines curiosité dans la découverte des possibilités offertes par ce tout nouveau moteur 3D.

Sur le plan purement technique, il est indéniable que les déclinaisons Saturn, 32X ou même Playstation 2 offrent de meilleures garanties, mais si votre but est de découvrir une version incroyable compte tenu des limitations techniques de l'époque, c'est bel et bien la mouture Megadrive qu'il vous faut!


Article publié le 12/05/2012 Jeu testé par Echidner