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Valis 3

Section Test.


Valis III
22/03/1991
Edité par Sega
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Valis III
??/??/1991
Edité par Renovation
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Sortie EURO non communiquée
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Console: Sega Megadrive
Genre:Action/Plates-Formes
Développeur: Telenet Japan
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Nec PC Engine Super CD-ROM-

Photo de la boite de Valis 3
Valis 3, capture d'écran Valis 3, capture d'écran Valis 3, capture d'écran
Souvenez-vous, en introduction du test de Valis, je vous avais fait un petit point de l'historique de sortie assez étrange des épisodes de la saga sur Megadrive. Nous parlons donc ici du deuxième volet sorti sur la 16 bits de Sega quelques mois après le premier, et bizarrement un an avant la commercialisation de l'épisode 2 qui ne verra finalement le jour que sous forme Super Deformed sur Megadrive, pour notre plus grand déplaisir…

Adapté de la mouture NEC PC Engine CD-ROM de 1990, Valis 3 va apporter quelques évolutions surtout visuelles au titre en profitant de la puissance de la Megadrive, tout en réussissant l'exploit de reproduire quasiment toutes les séquences animées présentes sur CD-ROM. Même si, comme je vous l'expliquerai plus bas, cette déclinaison 16 bits sera au final peut être moins complète que son aînée, rares seront les jeux à offrir des cinématiques aussi réussies.

Petit test d'un jeu qui a fait baver tous mes copains de collège…


Glames ou Ramses, faites votre choix …

Afin de bien comprendre les implications de cet épisode, un petit retour sur la trame du précédent s'impose. Dans Valis, Dreamland était en guerre. Valia, la reine du monde des rêves, ne parvenait pas à lutter contre l'invasion d'un puissant sorcier. Elle fit donc appel à Yuko, une humaine, capable d’utiliser l'épée Valis. La bataille fut rude et Yuko perdit dans le conflit sa meilleure amie Reiko. Valis 2 possédait quant à lui le scénario le plus torturé et le plus intéressant de la saga, scénario dont je ne vais ici vous livrer qu'un très court résumé. Un nouvel ennemi surgit sous le nom de Mega. Plus féroce et destructeur que son prédécesseur, il parvint à capturer Valia et l'exécuta avant que Yuko ne puisse la délivrer. Yuko découvrit alors qu'elle était la propre fille de Valia, et qu'elle avait une sœur nommée Valna. Ensemble, elles parvinrent à mettre un terme à la menace.

Nous voici donc dans Valis 3. Alors que toute menace semblait avoir été écartée, le Monde des Ténèbres dirigé par Glames ou Ramses selon la version à laquelle vous allez jouer, est sur le point d'imploser. Glames (le nom de la version Megadrive) décide donc d'envahir Dreamland et le monde des humains avant l'inévitable explosion de son univers. Pour ce faire, il utilise les pouvoirs de Leethus qui se trouve être l'épée jumelle de Valis, forgée par les dieux à une époque lointaine. Yuko va donc repartir en guerre contre ce nouvel ennemi, cette fois-ci épaulée par sa sœur Valna et une nouvelle venue : Cham.

Si la version NEC PC Engine propose une introduction plus longue revenant sur les origines des trois mondes et sur la création des deux épées, l'opus Megadrive aura tout de même une belle séquence dans laquelle on verra notamment un résumé du scénario des précédents épisodes. En revanche, pas de voix off, uniquement des sous-titres, la 16 bits de Sega n'ayant pas les capacités nécessaires pour reprendre tous les dialogues contenus sur CD-ROM.

Comme ses aînés, Valis 3 fera la part belle au scénario et aux séquences animées très typées manga. C'est d'ailleurs ce qui fait tout le charme de la série et gageons que sans ces cinématiques, le jeu perdrait un peu de son âme. Preuve en fut faite avec l'épisode Syd of Valis qui, en plus d'avoir totalement dénaturé l'aspect visuel du jeu, a littéralement réduit en cendres le scénario pourtant magnifique de ce volet et supprimé toute cinématique...

Yuko, toi aussi tu es Cham.. ante :

Le jeu débute alors que Yuko dort paisiblement. Cham, une guerrière venant de Dreamland, lui dérobe l'épée Valis afin de combattre Glames. Yuko se réveille en sursaut et court à la poursuite de la voleuse… Un peu comme dans le précédent volet, l'aventure débute donc sans votre épée, Yuko se baladant cette fois-ci en pyjama sur les toits de la ville. Après avoir rattrapé la mystérieuse guerrière, cette dernière se fait capturer mais parvient in-extremis à rendre l'épée Valis à sa propriétaire légitime qui peut alors se transformer en guerrière. Yuko part donc tenter de délivrer Cham.

Après l'avoir sauvée, elle apprend que le Monde des Ténèbres est entré en guerre et que le seul moyen de battre l'empereur Glames est de l'affronter avec l'épée Valis. Les deux femmes se mettent donc en route pour Dreamland et découvrent, chemin faisant, que Valna -la sœur de Yuko, donc- a été capturée. Parvenant enfin à la sortir du donjon où elle est emprisonnée, les trois guerrières se mettent en route pour une contrée oubliée où un prêtre proche des dieux a le pouvoir de réveiller la puissance de l'épée Valis. Ce dernier acceptera leur requête et préviendra Yuko. Si elle active la puissance de Valis, elle devra quitter le monde des vivants à la fin de la guerre pour ne plus jamais y revenir. Tel est le prix à payer pour vaincre Glames. Yuko, Cham et Valna partent donc vers le Monde des Ténèbres affronter les généraux de l'empereur, avant de le retrouver dans un combat final au cœur de son palais maudit.

Voici en quelques phrases le déroulement de Valis 3 au travers de ses sept niveaux et des différentes séquences animées qui viendront ponctuer votre progression. Vous allez donc traverser une ville, une forêt, un lac immense, une tour-prison, un temple divin, un labyrinthe, des grottes glacées, pour enfin parcourir le palais maudit de Glames. Notons que, bizarrement, la version Megadrive se trouve être amputée d'un niveau entier par rapport à la mouture NEC (le cimetière) et que certains stages ne sont pas tout à fait identiques... Peut être un problème de mémoire de la cartouche, mais j'en doute.

Nous sommes toujours en présence d'un jeu d'action/plates-formes à scrolling horizontal, conservant les fondamentaux de la série et ne bouleversant pas le gameplay de manière excessive. Disons que celui-ci a été simplifié, tout en comportant une petite révolution… Un bouton est dévolu au saut, et un autre à l'attaque. Maintenez ce dernier pressé pendant quelques secondes, et vous concentrerez votre énergie pour lancer un sortilège. Combinez le haut de la croix directionnelle avec saut, et vous produirez un bond plus conséquent. Associez le bas avec l'attaque, et vous déclencherez une glissade bien pratique pour franchir certains ravins. Une jauge de HP est visible en haut de l'écran ainsi qu'une jauge de MP (magie) que vous pourrez remplir avec des options disséminées un peu partout dans le jeu. De même, vous aurez l'occasion d'attraper des power-ups qui cette fois-ci ne seront plus représentés par une jauge.

Une grosse différence réside dans l'absence d'inventaire vous permettant de basculer d'une magie à une autre, mais la petite révolution n'est pas là. Une pression sur le bouton C vous permettra d'incarner une des deux autres guerrières qui vous accompagnent. Si fondamentalement les différences sont minimes, jouer avec Cham qui se sert d'un fouet à la Castlevania, ou Valna et son sceptre qui envoie des boules d'énergie permet de diversifier le gameplay. Possédant également des magies différentes, vous aurez tout le loisir de vous adapter aux situations, même s'il arrivera qu'un boss ne veuille affronter que Yuko. En revanche, ne rêvez pas : malgré la présence de trois personnages jouables, ceux-ci partageront la même jauge de vie et si vous mourrez avec n'importe laquelle des guerrières, vous perdrez une vie. De même, arriver au bout du temps imparti pour finir un stage aboutira au même résultat, même si le chronomètre s'avère suffisamment permissif pour que je n'aie jamais été confronté à ce cas de figure.

Le jeu allie donc habilement phases de plates-formes et action frénétique, comme tout bon Castlevania qui se respecte. Malheureusement, contrairement à cet illustre exemple, Valis est très linéaire et ne comporte pas la moindre notion d'exploration. Il suffit d'avancer, frapper, tuer, et de répéter ce schéma jusqu'au terme de l'aventure. Même si les plates-formes sont plus nombreuses que dans les épisodes précédents, on reste dans un jeu très (trop) conventionnel. Les ennemis ne demandent pas une technique hors pair pour les éviter ou les détruire, et seuls quelques boss nécessiteront une connaissance de leurs mouvements, la plupart faisant la part belle au « bourrinage » dans le tas… Amusant qu'un jeu où ce sont des héroïnes qui sont à l'honneur soit finalement moins « fin » qu'un autre mettant en scène un guerrier sans pitié....

Valis 3 est il vraiment Glam...our ???

Si les cinématiques mettent en avant la plastique généreuse de nos héroïnes, elle mettent aussi en évidence la puissance de l'empereur Glames et de ses généraux. On aurait presque l'impression de se retrouver dans une ambiance Chevaliers du Zodiaque. Personnellement j'adore, et encore une fois la Megadrive fait très fort pour les cinématiques. Pour ainsi dire, même si pour certaines d'entre-elles sont moins longues que dans la version NEC, le résultat reste presque similaire si l'on excepte l'absence de dialogues. Les possesseurs de NEC CD-ROM étant très rares à cette époque dans nos vertes contrées (et encore aujourd'hui), voir pour la première fois de telles séquences sur une petite cartouche en 1991 avait de quoi couper le souffle des plus blasés. Et cerise sur le gâteau, la fin du jeu vaut vraiment le coup d’œil avec un final très intéressant tant au niveau de la morale de l'histoire, que de sa conclusion. Mais chut, pas de spoiler...

Concernant les séquences de gameplay, Valis 3 est beaucoup plus beau que le premier volet sorti pourtant seulement quelques mois auparavant. Les personnages bénéficient de sprites plus grands, mais surtout beaucoup plus détaillés que ce soit visuellement ou dans l'animation. Si certains niveaux ne sont pas d'une originalité phénoménale, on notera le stage du temple divin avec ses scrollings différentiels de toute beauté, les nuages se perdant à l'infini et le temps s'assombrissant au fur et à mesure de notre ascension. De même, la taille des boss est souvent généreuse, en tout cas plus que dans les précédents opus.

Pour ceux qui se poseraient la question de savoir si la Megadrive bénéficie de la plus belle des versions, je dirais oui et non.... Si effectivement la machine de Sega profite de sa puissance pour offrir quelques effets spéciaux non réalisables sur NEC, et afficher quelques couleurs supplémentaires visibles sur certains niveaux, je dois avouer que la version d'origine est quasiment similaire sur le reste de la réalisation et c'est sincèrement une grosse claque sur cette plate-forme. Lorsque l'on compare les premier et troisième chapitres sur PC-Engine, on prend vite conscience de l'énorme effort qui a été consenti par les développeurs. Le jeu originel disposant de séquences plus riches, d'une bande son profitant du support CD, d'un niveau supplémentaire et d'une réalisation graphique très proche, je ne peux que m'incliner et vous conseiller, si vous en avez la possibilité, de privilégier cette dernière...

Quoiqu'il en soit, la version Megadrive n'a pas à rougir de la comparaison, loin de là. Les musiques sont assez réussies, surtout pendant les cinématiques, même si certains niveaux auraient mérité un peu plus de soin. Plus aucun bug de collision ne vient noircir le tableau et aucune disparition de sprites (souvenez vous de Valis, qui comportait son lot de dysfonctionnements en tout genre). De même, si les sauts étaient vraiment problématiques dans le précédent volet, notre héroïne bénéficie ici d'une plus grande souplesse même si tout cela reste cependant perfectible et manque encore d'agilité. Il est certain que l'on aurait aimé un peu plus de génie dans la construction des niveaux et moins de linéarité... N'est pas Alysia Dragoon qui veut, mais le tout reste cohérent dans sa progression et très agréable à jouer.

Conclusion

Valis 3 est un jeu certes assez facile, sans réel gros challenge mais qui se savoure par son scénario et sa mise en scène hors pair. L'évolution du gameplay avec la possibilité d'incarner deux autres guerrières apporte un peu de fraîcheur à un titre qui reste tout de même très classique dans sa progression et son game design. Si vous avez la chance de pouvoir jouer à la version Super CD-ROM, foncez, mais la mouture Megadrive bien moins difficile à trouver (et par conséquent moins chère) s'avère être un très bon compromis pour ceux qui comme moi accrochent à ce type d'univers japonais. Valis est une saga qui mérite d'être découverte, s'améliorant au fil des épisodes même si le second chapitre reste le meilleur côté scénario.

NOTE : 15/20


Article publié le 19/02/2014 Jeu testé par Slaine