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Valis - The Fantasm Soldier

Section Test.


Mugen Senshi Valis
27/12/1991
Edité par Riot
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Valis
??/??/1991
Edité par Renovation
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Sortie EURO non communiquée
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Console: Sega Megadrive
Genre:Action/Plates-Formes
Développeur: Telenet Japan
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Sega Megadrive

Photo de la boite de Valis - The Fantasm Soldier
Valis - The Fantasm Soldier, capture d'écran Valis - The Fantasm Soldier, capture d'écran Valis - The Fantasm Soldier, capture d'écran
Laissez-moi vous présenter une saga que j'ai particulièrement appréciée sur la console Megadrive, malheureusement méconnue en raison d'absence de localisation : aucune mouture européenne n'étant disponible, seuls les fans d'import ont pu s'essayer aux titres composant cette série, que ce soit soit dans leur version japonaise, ou dans leur conversion US qui pour le coup n'a pas pâti de traductions trop désastreuses.

Petit rappel historique… Valis : The Fantasm Soldier apparaît dans un premier temps sur MSX en 1986 et sur NES trois ans plus tard. Il faudra attendre 1991 pour le voir franchir les frontières du Japon avec une commercialisation sur Megadrive, suivie quelque temps après d'une version NEC PC Engine CD-ROM. Comme beaucoup de séries à l'époque, la chronologie de cette saga va subir les ravages des changements de plates-formes. Voyez plutôt. Valis 2 sort sur MSX avant le premier opus Megadrive qui ne sera d'ailleurs pas le jeu original, mais une version Super Deformed nommée Syd of Valis. La déclinaison PC Engine CD s'avérera en revanche totalement fidèle. Valis 3 sera quant à lui commercialisé sur Megadrive avant Valis 2 sur ce même support (allez comprendre...), avec finalement la sortie de Valis 4 uniquement sur la Super Nintendo et la console de NEC. En clair, seuls les possesseurs de cette dernière auront eu droit à tous les épisodes, tandis que les fans de Sega se seront retrouvés avec un chapitre manquant, un autre totalement remanié, et le reste sorti dans le désordre. Pour vous dire la vérité, j'ai moi-même découvert la série avec Valis 3 dans le courant de l'année 1991 en import japonais, pour ensuite enchaîner avec Valis suivi de Valis 2 et de Syd of Valis, Valis 4 ne bouclant mon expérience que beaucoup plus tard.

Mais revenons en au jeu qui nous intéresse plus particulièrement aujourd'hui, à savoir le premier volet de l'histoire de Valis intitulé The Fantasm Soldier. Ce jeu, qui n'est pas tiré d'un manga japonais, en prend pourtant tous les ingrédients. Faisant immanquablement penser à Sailor Moon, le soft de Telenet Japan à qui l'on doit certaines merveilles comme Gaiares ou El Viento, va allier leur expérience du shoot them up à une pointe de plate-forme, le tout assorti d'une grosse dose de narration style manga.


Le fantasme des occidentaux…

Sans rougir, qui n'a jamais fantasmé sur les écolières japonaises lorsque nous étions jeunes adolescents ? Conscients du potentiel séducteur de ces uniformes, les mangas nippons ont clairement exploité le filon en faisant rêver occidentaux et orientaux. La jaquette de Valis part de ce postulat et montre une jeune et belle écolière en uniforme. Au verso, on retrouve cette dernière en costume de guerrière, particulièrement dénudée. Rien de plus simple pour attirer le regard et l'attention de jeunes joueurs en quête d'aventure et de sensualité japonaise… La jaquette américaine est beaucoup moins glamour, puisque laissant place à une scène de combat bien loin de la poésie nippone...

Si le titre « The Fantasm Soldier » pourrait laisser libre cours à tout un tas d'idées préconçues sur ce jeu, il n'en sera finalement rien, si ce n'est effectivement le costume de guerrière que n'aurait pas renié Xena… En réalité, le terme « Fantasm » dans le titre est dénaturé de par sa traduction, vu qu'il avait à l'origine pour vocation d'évoquer le « rêve » ou le monde « fantasy », et n'avait donc aucun rapport avec une quelconque connotation sexuelle.

Revenons donc sur le scénario du jeu, qui ne manquera pas de nous éclairer sur ce sous titre. Notre histoire débute au Japon. Yuko, jeune écolière, fait un rêve étrange dans lequel le monde est en danger et en proie à de sérieux bouleversements climatiques. Le lendemain, elle remarque que le déluge s'abattant sur la ville ressemble étrangement à sa prédiction. Reiko, une amie, lui apprend qu'elle compte quitter la ville et lui fait ses adieux, le tout sur fond de mystérieuses motivations. Juste après cette rencontre, un démon surgit de nulle part et tente d'attaquer Yuko. Une voix s'adresse alors à elle, lui apprenant qu'elle peut se défendre en utilisant l'épée magique nommée « Valis » qui vient d’apparaître. Affublée de cette lame, elle va traverser la ville à la recherche de la vérité. Yuko finira par rencontrer la reine Valia de « Fantasy World » (appellation qui sera d'ailleurs traduite par « Dreamland » dans les volets suivants) qui lui apprendra que ce dernier et le monde des humains sont en danger. Un roi maléfique connu sous le nom de Rogles utilise en effet la puissance du Yin (le fameux Yin et Yang) pour s'emparer du pouvoir, et dans le même temps a réussi à fractionner le Yang, l'enfermant dans plusieurs pierres qui ne sont autres que les fameuses « Fantasm Jewels ». Chacun de ses cinq généraux en chef se trouve être en possession d'une pierre afin de l'aider à exécuter les vils projets de son maître. Malheureusement, les guerriers du monde « fantasy » ne peuvent agir puisqu'ils sont tous sous l'emprise du pouvoir hypnotique de Rogles. Il fallait donc à Valia trouver une guerrière venue du monde des humains pour l'aider dans sa tâche.

Voici en quelques lignes comment notre héroïne Yuko va se retrouver au milieu d'une guerre mettant en péril l'équilibre des mondes. Sans vouloir spoiler l'histoire, sachez qu'au cours de l'aventure nous reverrons Reiko, sa meilleure amie, dans des circonstances malheureuses.

Valis premier du nom, comme pour tous les épisodes qui vont se succéder à l'exception de Syd of Valis, utilise avec force la culture manga. Comprenez par là que l'introduction durant près de cinq minutes, ainsi que quelques scènes entre les niveaux, vont vous conter l'aventure au travers de cinématiques conçues comme un véritable petit dessin animé. Bien entendu, la Megadrive ne pouvait prétendre à faire aussi bien que la PC Engine CD-ROM dans ce domaine, mais le résultat est franchement réussi et cette saga reste l'une des rares à offrir autant de cinématiques d'une telle qualité sur la machine. Valis 3 reste néanmoins le top du top sur la 16 bits de Sega…

J'ai mis dans ma Valis (….), et mes chaussettes rouges et jaunes à petits pois

Ah, l'époque bénie de Dorothée, ses chansons cultes, mais surtout son émission proposant des dessins animés japonais. Certes, la censure et les traductions abominables gâchaient un peu la fête, mais gageons qu'à cet âge là nous étions beaucoup moins difficiles… Après la très belle introduction décrite plus haut, le jeu débute immédiatement sur un scrolling horizontal où vous incarnez Yuko dans son uniforme d'école, l'épée Valis à la main. Vous arpentez les rues de la ville, sautez de toit en toit, et allez même dans une bouche de métro pour y rencontrer le premier boss, le fameux démon qui tentait de vous dévorer quelques instants auparavant.

Valis est donc un jeu d'action à scrolling horizontal avec une pointe de plate-forme. Vous avancez, frappez et sautez, une touche étant dévolue à chacune de ces deux dernières actions. Appuyer longuement sur le bouton d'attaque aura pour effet de voir l'héroïne se concentrer afin d'utiliser sa magie, possibilité nécessitant néanmoins d'acquérir un pouvoir un plus tard dans l'aventure (j'aurai l'occasion d'y revenir). La combinaison de la direction « haut » de la croix directionnelle avec le saut vous permet de sauter plus haut, tandis qu'une pression sur C donne naissance à une glissade. Bien efficace pour franchir certains ravins.

Une jauge de HP est visible en haut de l'écran ainsi qu'une autre correspondant aux points de magie, que vous pourrez remplir avec des options disséminées un peu partout dans les niveaux. Vous débutez la partie avec trois vies mais des « one up » sont également cachés par-ci par-là. De même, vous pourrez attraper jusqu'à trois power-up rendant votre épée plus efficace. Si en débutant le jeu vos coups se feront exclusivement au corps à corps, la première amélioration de votre épée lui permettra de lancer des boules d'énergie à distance, projectiles se multipliant au fil des upgrades. Le soft ne proposant aucun système de garde, il faudra donc être particulièrement vigilant sur les attaques ennemies ou projectiles qui vous seront envoyés.

Je vous indiquais que Telenet Japan s'était inspiré de références dans le domaine du shoot them up, et cela se remarque immédiatement au niveau des options disséminées dans le jeu. Ainsi des capsules faisant furieusement penser à celles qu'on pourrait trouver dans un Life Force sont-elles visibles, et devront être détruites pour libérer un bonus. Dans chaque niveau, vous allez ainsi pouvoir dégoter une nouvelle épée dont les tirs offensifs assimileront parfois Valis à un bon vieux shoot. A chaque boss vaincu, vous gagnerez un anneau contenant le pouvoir des « Fantasm Jewels » que vous pourrez donc déclencher si vous avez suffisamment de MP. Dans le lot, vous pourrez compter sur un dragon de flammes qui vous protégera durant un court instant, des projectiles de glace propulsés dans toutes les directions, ou d'autres tirs multidirectionnels des plus efficaces. Ce choix des pouvoirs passe par un menu d'inventaire. Heureusement, les options et power-up sont conservés en changeant de niveau. En revanche, troquez votre épée contre une autre, et ces derniers reviendront à zéro...

Vous allez donc traverser un total de sept niveaux plutôt linéaires, à l'exception des troisième et septième consistant en des labyrinthes bardés de gouffres ou autres pièges à éviter. Si le premier stage sert d'introduction à l'histoire de Yuko et se déroule dans notre monde au Japon, les autres prendront place dans « Fantasy World ». Ainsi se succéderont le sommet d'une montagne enneigée, l'intérieur d'un volcan en éruption, le flanc de ce dernier, une forêt maudite ou un temple en ruine pour finir par le château de l'empereur Rogles. Chaque niveau, bien entendu, sera sanctionné par un boss à abattre pour passer au suivant.

Mais que se cache-t-il sous la jupe de l'écolière?

Après ce titre limite pervers -mais que voulez vous, ces étudiantes japonaises dans leurs petites jupes ne peuvent nous laisser insensibles- décortiquons un peu l'aspect technique du titre.

Pour commencer, il convient de rappeler qu'il s'agit du premier volet de la saga sur Megadrive, console en début de carrière à cette époque. Ensuite, n'oublions pas que les opus MSX et NES sont très en dessous de cette déclinaison 16 bits sur le plan visuel, tant et si bien qu'il ne serait pas abusif de prétendre que nous sommes face à la plus belle moutures de ce premier épisode. En effet, si la mouture NEC apporte des cinématiques plus abouties et une animation plus affinée, elle n'en présente pas moins des graphismes un peu plus enfantin et surtout amputés de tout effet spécial comme les scrollings différentiels. Nous sommes ici dans le domaine du ressenti personnel, mais le côté plus « mature » de la version Megadrive m'a fortement plu.

Quoi qu'il en soit, le jeu n'est hélas pas dénué de bugs, loin s'en faut. Commençons par les choses qui fâchent. Il arrive régulièrement lors des collisions que notre personnage (ou un boss) ne disparaisse totalement. Ces clignotements sont assez fréquents lors de l'affichage d'un trop grand nombre d'éléments à l'écran, notamment lorsque beaucoup de projectiles sont présents simultanément. Ensuite, l'animation de notre héroïne n'est pas des plus fluides dans ses mouvements (moins naturelle que sur PC Engine), et les musiques s'avèrent moins attachantes que la version CD-ROM. Elles restent toutefois excellentes, surtout lors des cinématiques. Le gameplay montre aussi de nombreuses failles avec une gestion des sauts hasardeuse, surtout si vous souhaitez atteindre des plates-formes éloignées. La meilleure solution se trouvera finalement être de réaliser une glissade dans le vide afin d'atteindre l'autre côté du gouffre. Ce manque de réactivité dans les sauts sera d'ailleurs un problème récurrent dans la saga Valis. Heureusement, les phases de plates-formes ne sont pas nombreuses, mais n'espérez pas éviter les ennemis en sautant, du moins pas facilement.

Mais ne ternissons pas trop le tableau. La rigidité du gameplay n'empêche pas de passer un bon moment avec ce titre qui nous pousse à avancer, ne serait-ce que pour en admirer les cinématiques. Beaucoup moins nombreuses que dans Valis 3, elles n'en demeurent pas moins très réussies. De même, les décors affichant quelques scrollings parallèles apportent un peu de profondeur dans les niveaux. Les ennemis sont variés, changeant à chaque stage, et les boss vous donneront un peu de fil à retordre sans toutefois être insurmontables. D'ailleurs, le jeu se veut relativement facile, du moins ne donnera-il pas de suées aux joueurs habitués à ce type de jeux d'action.

Conclusion

Valis est le premier épisode d'une saga qui mérite d'être connue. Jetant les prémices d'une histoire bien construite et surtout servie par des cinématiques de qualité, Valis The Fantasm Soldier est forcément l'opus le moins « abouti » de la série mais reste un bon petit jeu d'action. N'existant pas en version européenne, il faudra vous contenter de la mouture américaine qui pour une fois ne semble pas être dotée des traductions trop abominables (malgré des erreurs évidentes), ou sur la japonaise avec son packaging plus poétique. Si l'on met de côté ses bugs graphiques, sa relative pauvreté en termes de game design avec des niveaux assez linéaires, on obtient tout de même un titre sympathique à jouer et une belle introduction aux épisodes suivants…


VERDICT : 13/20


Article publié le 09/02/2014 Jeu testé par Slaine