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Sword of Sodan

Section Test.


Sword of Sodan
11/10/1991
Edité par Sega
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Sword of Sodan
??/??/1990
Edité par Electronic Arts
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Sword of Sodan
??/??/1990
Edité par Electronic Arts
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Console: Sega Megadrive
Genre:Beat'em All
Développeur: Innerprise
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Commodore Amiga-

Photo de la boite de Sword of Sodan
Sword of Sodan, capture d'écran Sword of Sodan, capture d'écran Sword of Sodan, capture d'écran
Il y a des jours comme ça où l'on se demande ce que l'on a fait de mal dans une vie antérieure pour mériter un sort si peu enviable. On se lève avec un mal de crâne épouvantable, de fortes nausées et on peine à se souvenir de la veille. Soirée certainement arrosée au whisky ou mélanges en tous genres, excursions multiples sur la cuvette des toilettes, tous les symptômes d'une bonne cuite sont réunis et pourtant pas une goutte d'alcool n'a coulé. Ce n'est qu'après quelques heures que l'horreur refait surface, l'éclatante vérité mise à nue, une honte féroce d'avoir commis l'impardonnable, le sentiment d'avoir perdu le peu de fierté qu'il nous restait: jouer toute une nuit à Sword Of Sodan.

Sword Of Sodom:

Si devoir acheter ce jeu d'Electronic Arts lors de sa sortie en magasin pouvait laisser cette amère impression de s'être fait introduire cette cartouche par des voies peu descriptibles ici sans choquer les plus jeunes, l'acheter à 2 euros en brocante n'améliore malheureusement pas le sort qui nous attend en y jouant. A l'origine édité sur Amiga deux années plus tôt, ce n'est qu'en 1990 qu'Electronic Arts décide de nous offrir ce pur chef d'œuvre. Le scénario y est assez minimaliste, vous êtes un guerrier ou une guerrière et devez sauver le royaume des forces du mal.

Dès l'écran titre vous aurez la possibilité de paramétrer le nombre de vie de votre personnage, ainsi que le niveau de difficulté. Autant le dire tout de suite, même en Easy le jeu est totalement infaisable, mais nous y reviendrons. Vient ensuite le choix de son guerrier: un homme ou une femme. Dans l'absolu aucune différence si ce n'est le sprite du personnage lui même. D'un côté un mec avec une cape ridicule qui semble avoir un torticolis sévère, ou un objet coincé dans le bas du dos, ou une donzelle pas franchement belle. Qu'importe, les deux ont la même énergie, même force, même agilité, bref ils sont identiques.

Un parchemin vous explique le pourquoi de votre quête ridicule, et une main sur une carte vous indique que vous devez traverser successivement des champs, une ville, un cimetière, pour enfin atteindre le château où se cache le méchant sorcier.

Un jeu totalement Aware:

Notre ami JCVD serait fier de ce jeu, n'en doutons pas. Alors qu'à sa sortie nous avions déjà droit à des titres marquants comme Golden Axe, Sword of Sodan revient plusieurs années en arrière pour nous proposer un gameplay poussif. Dès les premières secondes de jeu, une boule au ventre se forme, les yeux deviennent rouges, les larmes sont prêtes à déferler, la nausée monte. On se dit que la soirée va être longue, très longue.

On début donc la partir sur un scrolling horizontal à l'ancienne, c'est à dire sans possibilité de monter ou descendre sur l'écran, et donc avec uniquement la faculté d'aller à droite et à gauche (à la manière d'un Kung Fu ou Dragon Ninja si vous préférez). Un bouton sert à donner un coup d'épée, et l'autre à sauter. Vous ne pouvez pas frapper en sautant, ni vous protéger, mais si vous appuyez sur haut ou bas, votre épée aura une inclinaison différente. Voilà on a fait le tour des coups disponibles. Aucun combo dévastateur, aucune parade possible, pire encore pour pouvoir se retourner il faut appuyer sur la direction opposée en frappant !!! Le personnage tourne alors sur lui même dans un mouvement extrêmement lent et périlleux. Si ça vous amuse vous pouvez donc faire tout le jeu en Moonwalk vu que votre personnage ne tournera jamais de sa propre initiative, même si des ennemis sont dans son dos.

Viennent alors les premières hordes d'ennemis et le constat reste des plus navrants. Lancier, Géant en armure, ou Zombie il ne doit pas y avoir plus de cinq catégories d'adversaires différents. Pas vraiment de boss non plus, il faut juste aller jusqu'à la fin du niveau pour passer au suivant. Seul le dernier boss est réellement présent et, comme nous le verrons un peu plus bas, il est strictement impossible à battre dans des conditions normales de jeu.

Pour en revenir au gameplay, vous allez vite vous rendre compte que le jeu est abominablement difficile. Ne pouvant esquiver les coups, votre barre d'énergie présente sur la gauche diminue à vitesse grand V. Pour chaque ennemi il faut trouver la bonne méthode, ceux-ci avançant sans s'arrêter jusqu'à vous, même si vous les harcelez de coups d'épée. Vu que leurs armes sont plus longues que la vôtre, c'est un véritable défi de tuer vos adversaires sans vous faire toucher.

Ma technique est la suivante: sauter pour être sur eux (et c'est au propre comme au figuré car il faut être quasiment sur le sprite adverse), et frapper. Leur lance vous passe à travers le corps sans vous toucher et vous pouvez ainsi les attaquer sans dommage pour votre auguste personne. Cette technique ne marche cependant pas sur les géants auxquels il faut donner un coup d'épée par le haut à une distance précise impossible à déterminer, et attendre de les voir à genoux, pour reculer et les décapiter. Le pire étant sans doute les zombies qui une fois morts vous envoient des "étoiles" qu'il faut éviter en sautant. La gestion des collisions étant une catastrophe sans nom, je vous laisse imaginer le calvaire lorsque les ennemis arrivent par derrière et devant simultanément, que se retourner est une épreuve de force ou que des lances jaillissent du sol pour vous tuer.

Que dire du niveau 3 dans lequel il ne faut pas tomber dans des trous qui sont invisibles... Si si, c'est possible. A l'écran aucun trou, du sol bien dur, vous avancez, et hop, vous tombez dans les abîmes !! Il faut donc tenter de connaître par cœur l'emplacement de ces trous par rapport aux décors, mais vu qu'ils sont tous laids et identiques, c'est impossible. Sans compter les ennemis qui avancent et s'arrêtent devant le trou "virtuel" en frappant dans le vide. Vous sautez, mais vous êtes touché par l'ennemi et donc tombez dans le trou... La bonne blague...

Si comme moi pour tenter de voir le bout de cette aventure, vous avez décidé d'avoir recours à toutes les astuces possibles (saut de niveau, manette automatique, etc...), vous arrivez au dernier boss, et là vous n'êtes pas au bout de vos surprises. Celui-ci vous envoie des boules de feu, impossible à éviter en se baissant, impossible à sauter au dessus, et vu que l'on n'a pas de bouton de garde, on encaisse tout. Comment le battre ? Utiliser les potions ou broyer votre cartouche, au moins il ne fera plus de mal à personne....

Car voilà le seul point "original" du jeu, la faculté de ramasser jusqu'à quatre fioles de couleurs différentes qui, en appuyant sur Start, peuvent être combinées et donner des résultats divers. Certaines combinaisons ne servent à rien mais d'autres ont la faculté de vous faire passer au niveau suivant (4 fioles blanches), ou de matérialiser un bouclier sur votre personnage le rendant invincible quelques secondes. C'est là le seul moyen d'espérer battre le dernier boss, mais encore faut-il avant cela traverser les niveaux et trouver les bonnes couleurs... Bref, c'est pas gagné.

S.O.S:

Sword Of Sodan est un véritable sponsor pour le suicide, un appel au secours désespéré pour sortir de cette abime de laideur. Car Electronic Arts a réussi le pari incroyable de rendre le jeu beaucoup plus laid que sa version Amiga sortie en 1988.

Avec ses couleurs fades, ses décors sans aucun scrolling parallèle, ses six sprites différents qui se battent en duel, et ce charisme repoussant, je crois qu'il est difficile de trouver plus laid sur Megadrive, et pourtant ce ne sont pas les daubes qui manquent sur consoles 16 bits.

On aurait pu croire que les graphismes étaient la pire chose que Sword Of Sodan pouvait nous offrir, mais il n'en est rien. L'animation est calamiteuse. C'est bien simple, il n'y a que deux images pour animer un mouvement. Par exemple donner un coup d'épée montre votre héros debout l'épée devant lui, vous frappez et vous avez directement le bras tendu. Aucune animation intermédiaire, et vos adversaires sont exactement pareils. Sans compter la démarche "pas de côté" de votre personnage, la lenteur générale et ses sauts à mourir de rire.

Les mots me manquent pour décrire l'horreur d'une telle réalisation. Les sprites se chevauchent et comble du mauvais goût si vous frappez l'amas d'ennemis réunis sous le même sprite vous n'en touchez en fait qu'un seul, les autres étant immunisés vu qu'ils ne sont pas "réellement" sur l'écran.... Damned...

Pas la peine non plus de s'étendre sur la bande sonore, elle n'existe pas, seuls de pauvres bruitages font office de fonds sonore.

Voilà comment ne pas garder un bon dîner préparé avec amour par sa femme, après plusieurs heures de ce jeu en vue de vous rédiger un test digne de ce nom. C'est avec un arrière goût acide dans la gorge que tout amateur de nuit bien arrosée connait bien, que je remets Sword Of Sodan dans sa boîte avec la ferme intention de ne plus jamais y toucher.


Les plus:
- Megadrive best Daube ever
- Après une partie, tous les autres jeux nous semblent plus beaux


Les moins:
- un jeu techniquement abominable sur tous les plans
- impossible à finir
- rien de bon, même en cherchant bien


Note: 02/20


Article publié le 09/10/2010 Jeu testé par Slaine