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Shadow Dancer - The Secret of Shinobi

Section Test.


Shadow Dancer : The Secret of Shinobi
01/12/1990
Edité par Sega
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Shadow Dancer : The Secret of Shinobi
??/??/1990
Edité par Sega
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Shadow Dancer : The Secret of Shinobi
??/??/1991
Edité par Sega
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Console: Sega Megadrive
Genre:Action/Plates-Formes
Développeur: Sega
Joueurs: 1 à 2
Existe aussi sur: Amstrad CPC- Arcade- Atari ST- Commodore 64- Commodore Amiga- Sega Master System- Virtual Console WII- ZX Spectrum-

Photo de la boite de Shadow Dancer - The Secret of Shinobi
Shadow Dancer - The Secret of Shinobi, capture d'écran Shadow Dancer - The Secret of Shinobi, capture d'écran Shadow Dancer - The Secret of Shinobi, capture d'écran
La classification de la série Shinobi, licence importante de Sega dans les années 1980 et 1990, est pour le moins complexe. Si l'on peut cerner trois volets principaux (Shinobi, Revenge of Shinobi et Return of the Ninja Master), il en demeure neuf qu'on ne saurait classer. Dans ces neuf, l'un ressort du lot : Shadow Dancer, The Secret of Shinobi. Mais qu'est-ce qui le rend si particulier ? Tâchons d'y répondre tout de suite !

C'est dur dur d'être un héros !

En 1997, après avoir vaincu le terrible gang Neo Zeed, le monde est en paix, et n'a plus besoin des services de Shinobi. Mais à New York, des enlèvements sont commandités par la mystérieuse Union Lizard. Notre ninja reprend du service, et ne sera pas seul, car son fidèle chien viendra lui prêter main forte ! Un scénario un peu bateau, certes, mais qui est un prétexte à un bon jeu d'action.

La précision du Ninja

Nous avons affaire à un jeu d'action doté d'une maniabilité très nerveuse, dans la pure veine des jeux arcade de l'époque. Nous y contrôlons un personnage dans différents niveaux (cinq, découpés en deux stages et un boss) qui peut avancer, sauter, lancer des shurikens à distance, donner des coups de sabre et de pieds au corps à corps, utiliser différents ninjitsus, et lancer un chien d'attaque sur les ennemis. Si certains points de cette énumération vous laissent perplexes, n'ayez crainte, nous allons tout vous expliquer en détail !

Si Revenge of Shinobi, second volet de la licence paru en 1989 sur Megadrive, différait de façon assez significative par rapport au tout premier épisode, on peut voir que Shadow Dancer reprend la recette du volet originel. En effet, on retrouve beaucoup de mécanismes de jeu semblables entre Shinobi premier du nom et Shadow Dancer.

Tout d'abord, nous avons de nouveau la possibilité de changer de plan en maintenant la touche Haut ou Bas + la touche de saut. Ce n'est en fait pas réellement une possibilité, mais plutôt une obligation, car il s'agit là du seul moyen pour monter un étage. Nos shurikens redeviennent illimités, ne nous laissant ainsi jamais dans l’embarras, contrairement à Revenge of Shinobi où il fallait récupérer les dits shurikens dans des caisses. Celles-ci ont d'ailleurs été tout simplement retirées, les power-up étant désormais accessibles en libérant des otages.

Car c'est bien de cela dont il est question dans ce soft : libérer des otages (tout comme dans Shinobi soit dit en passant)! Il vous faudra en sauver un certain nombre, plus ou moins cachés, afin de finir un niveau. Si tous les otages d'une zone n'ont pas été libérés, le niveau ne pourra être terminé, et vous devrez alors faire vite pour retrouver les absents, car seules trois minutes seront à votre disposition pour finir un stage. Les otages seront toujours gardés par différents ennemis, généralement bien protégés, et contre lesquels il faudra ruser pour arriver à vos fins.

Et dans ces ruses, celle qui sera privilégiée ne sera autre que le chien. Et oui, vous m'avez bien compris, on peut désormais utiliser un chien d'attaque! Celui-ci vous permettra d'immobiliser certains ennemis trop gênants, et ainsi en profiter pour les abattre. Pour cela, il suffira de maintenir appuyée la touche d'attaque dès que vous entendrez votre chien aboyer, puis d'attendre que la jauge ne se remplisse (rien qu'une petite seconde) pour pouvoir finalement le lancer à l'assaut! Mais attention, car certains ennemis se révéleront plus costauds que prévu, et il ne sera pas rare qu'ils déploient une protection pour parer l'attaque de votre ami canin. Il s'agira alors d'attendre le bon moment pour lancer ce dernier. Néanmoins, il faut bien admettre que le chien est plus que dispensable, tant et si bien qu'il arrive même qu'on passe les niveaux en oubliant que nous avons la possibilité de l'utiliser. Le jeu est tellement nerveux que l'utilisation du chien a tendance à ralentir l'action. C'est une bonne idée mais qui aurait gagnée à être plus exploitée.

A côté de cela, vous pouvez comme toujours utiliser un ninjitsu. Vous en possédez un par stage, ce qui est plutôt généreux par rapport à Revenge of Shinobi, qui ne vous offrait qu'un pouvoir pour tout le niveau. Encore une fois, la façon d'utiliser les ninjitsus diffère de Revenge of Shinobi. Dans ce dernier, il était possible de choisir parmi quatre pouvoirs celui qui convenait le mieux à la situation présente. Ici, le nombre de pouvoirs tombe à trois, et ils vous sont imposés dans chaque niveau. Vous pouvez donc occire vos ennemis avec une déferlante de tornades, une pluie de comètes, ou bien les embraser via une puissante vague de feu. Il faut noter que tous les pouvoirs ont le même effet : détruire tous les ennemis affichés à l'écran, aucune stratégie n'est donc possible. Néanmoins, il vous faudra les utiliser au bon moment, et tant qu'à faire, ne pas vous en servir tout simplement, afin de gagner plus de points à la fin du niveau.

En ce qui concerne les ennemis, il y aura de quoi faire, des simples larbins qui avancent vers vous et vous frappent, aux soldats tenant des espèces de boucliers verts qui non seulement les protègent mais qu'ils peuvent aussi vous envoyer pour vous frapper. Vous croiserez également des adversaires vous tirant dessus avec des revolvers (trois coups, puis ils rechargent, les laissant à votre merci pendant ce court laps de temps), des sortes de ninjas roulants, qui à la manière d'un Sonic vont se mettre en boule pour vous frapper, mais aussi d'immondes monstres verts ressemblant à Hulk qui vous tuent dès que vous êtes au contact. Enfin, on peut citer plusieurs variétés de ninjas de toutes les couleurs : le bleu qui avance lentement en se protégeant avec ses sabres et qui se met à foncer vers vous quand vous ne vous y attendez pas, les rouges qui sautent partout en donnant des coups vers le bas, et les jaunes qui courent à l'assaut pour vous submerger de coups. Sachez que mis à part les simili-Hulk, les ennemis ne vous tuent pas lorsque vous les touchez. Seules leurs différentes attaques vous seront fatales. D'ailleurs, il vaudrait mieux éviter de vous prendre le moindre coup puisque vous n'avez guère le droit à l'erreur : une attaque, et vous tombez lamentablement.

Vous aurez bien entendu affaire à des boss tous très intéressants. Le premier, une sorte de Minotaure en version Samouraï, vous crachera du feu et provoquera des séismes faisant ainsi tomber des rochers sur vous. Seuls quelques coups de shurikens bien placés dans les yeux peuvent lui faire perdre une barre de vie. Vous aurez ensuite face à vous un mur animé, qui tentera de vous broyer avec ses bras. Tentez de lui lancer un shuriken dans le visage avant qu'il ne vous touche. Suite à ça, une femme essayera d'attenter à votre vie au sommet de la Statue de la Liberté, en vous envoyant des disques tranchants. Là encore, la tête est le seul point faible. Puis, une roue enflammée et tournant dans tous les sens va tenter de vous cracher du feu. Vous n'aurez comme seule possibilité que de frapper certains points sensibles qui prennent la forme de boules placées au bord de la roue. Enfin, vous aurez face à vous le boss final qui vous enverra une flopée d'ennemis à dézinguer avant de pouvoir lui mettre des coups... au visage.

Les niveaux ont tous leurs petites particularités. Certains se décomposeront sous vos pieds alors que vous serez en train de recevoir des rochers sur le visage! Un autre vous demandera de zigzaguer d'un côté à l'autre d'un grillage pour libérer tous les otages. Le troisième vous fera monter un ascenseur le long de la Statue de la Liberté pendant que des ninjas et un hélicoptère vous attaqueront. Puis dans une caverne, vous devrez faire bien attention aux zones sombres qui pourraient bien cacher un ennemi ou deux. Pour finir le dernier niveau vous fera passer une succession de hangars tous infestés d'une classe d'ennemis bien particulière. Entre chaque niveau, vous aurez également un stage bonus dans lequel vous verrez notre héros tomber d'un immeuble tête baissée, shuriken à la main, et devrez abattre cinquante ennemis qui sauteront le long des parois. Selon le nombre d'ennemis tués, vous pourrez gagner une ou plusieurs vies.

Tous ces éléments réunis, vous obtenez un jeu au gameplay excellent.

Tapi dans l'ombre...

Sorti en 1990, il faut bien reconnaître que le jeu est tout à fait réussi sur le plan visuel. Les sprites sont de bonne qualité (en particulier ceux des boss), bien qu'assez peu détaillés au niveau des animations qui seront parfois plutôt minimalistes. Les décors sont quant à eux tout à fait corrects, tout en jouissant d'une grande variété. On parcourra à la suite une ville en proie aux flammes et aux séismes, un pont, un chemin de fer, la Statue de la Liberté, une sinistre caverne pour finir par des entrepôts. Nombre de niveaux auront quelques effets visuels particulièrement réussis, comme de la distorsion ou du défilement parallaxe (juxtaposition de nombreux plans se déplaçant chacun à une vitesse différente pour créer une impression de profondeur).

Les graphismes sont donc tout à fait convaincants, mais la Megadrive sera envahie de jeux bien plus aboutis techniquement par la suite, qui auront pour effet d'éclipser Shadow Dancer sur le plan technique.


A l’affût du moindre bruit...

Les musiques sont quant à elles une déception. Il faut bien voir que Revenge of Shinobi avait pour compositeur Yuzo Koshiro. Il signa donc des morceaux de grande qualité pour cet opus. Mais sur Shadow Dancer, ce talentueux personnage ne rendossa pas ce rôle, et les thèmes font bien pâle figure à côté de ceux de son prédécesseur. Sans être mauvais pour autant, ils ne sont finalement que de simples musiques qui rythment un peu maladroitement des niveaux faisant la part belle à de l'action endiablée, musiques que l'on aura vite fait d'oublier une fois la console éteinte. Le tout reste néanmoins d'une qualité acceptable, toujours très énergique, et relativement cohérent avec les niveaux. Les bruitages sont quant à eux plutôt corrects. Si quelques uns sont agaçants (comme cet insupportable chien qui aboie chaque fois qu'il voit un ennemi !), la plupart ne nous arrache pas les oreilles.

Une bande son pas vraiment à la hauteur, et qui reste trop dans l'ombre de celles de son grand-frère, mais qui est quand même loin d'être réellement mauvaise.

Fort comme l'acier

Avec seulement cinq niveaux divisés en deux stages plus un boss, vous me direz que la durée de vie est très basse. Que nenni mon bon monsieur, le jeu est bien loin d'être simple! Shadow Dancer fait en effet partie de ces jeux qu'il faut connaître par cœur afin de pouvoir les parcourir sans recommencer les mêmes passages un nombre incalculable de fois. Chaque ennemi, chaque otage, chaque piège, bref, tout est pensé pour être un obstacle face aux joueurs. Le plus difficile sera souvent de savoir quel adversaire frapper en premier quand il y en aura plusieurs à battre en peu de temps. En effet, les ennemis attaquent en groupe de manière quasi-systématique, et en règle générale, chaque association d'adversaires est conçue pour nous mettre en difficulté. Les boss sont eux aussi très difficiles. Il vous faudra bien analyser leurs patterns, esquiver toutes leurs attaques, avant de riposter, chose d'autant plus ardue du fait de leurs hit box souvent très réduites (les yeux, des petits cercles, etc...). Et encore, ceci n'est que la théorie, car leurs attaques ne vous laisseront pas le droit à l'erreur, et vous n'aurez qu'un court laps de temps pour les toucher.

Fort heureusement, des vies sont dissimulées un peu partout, et il vous faudra lancer un shuriken sur un endroit bien précis pour pouvoir découvrir ces dernières, représentées par l'emblème de l'Union Lézard. On pourra également récupérer ces précieuses aides dans les bonus stages : en tuant tous les ennemis (cinquante), on gagne trois vies, deux si on en rate un, une si on en tue quarante-huit, et également une vie si l'on n'en tue aucun. En plus de ces bonus durement gagnés, on démarre l'aventure avec cinq vies agrémentées de trois continues. Les vies ne font pas réellement défaut dans le jeu, et ce qui nous fera arrêter une partie sera surtout la frustration due à la difficulté de certains passages, frustration qui s'en ira bien vite à partir du moment où vous commencerez à bien connaître le soft.

Si jamais le jeu vous semble trop facile (chose étonnante), vous aurez toujours l'occasion de choisir votre niveau de difficulté parmi les trois disponibles. Ce choix influera directement le nombre et la position des adversaires : plus vous augmenterez le niveau de difficulté, plus il y aura d'ennemis, et plus ils seront placés de manière à représenter un obstacle difficile à passer. La jauge de vie des boss change également selon la difficulté choisie. A noter que lorsqu'on modifie ce réglage, l'écran titre est lui aussi altéré, et affiche ''Shadow Dancer'', ''Shadow Dancer II'', ou bien ''Shadow Dancer III''. Changer les ennemis reviendrait-il à découvrir un tout nouveau jeu? S'ajoute à ce premier réglage un autre choix permettant de retirer au joueur l'utilisation des shurikens, à l'exception des combats contre les boss. Un bon moyen de booster un peu plus encore un challenge déjà à la hauteur de toutes les attentes...

Problèmes de versions

Les plus renseignés d'entre vous se diront certainement que je n'ai à aucun moment fait allusion aux différentes versions de ce jeu. Et c'est pourtant un point particulièrement important, tant et si bien qu'il aura droit à son propre paragraphe, avec son propre titre! En effet, Shadow Dancer est sorti en 1989 sur bornes d'arcade. Comme bien des hits, il sera converti sur consoles : Master System, Amiga, Amstrad CPC, Atari ST, Commodore 64, ZX Spectrum, et Megadrive. Toutes les versions consoles sont les mêmes que la mouture arcade, exceptée l'adaptation Megadrive qui diffère énormément, et qui d'ailleurs récupère un sous-titre : The Secret of Shinobi. Si le gameplay reste à peu près le même (le chien, le changement de plans, certains ennemis), le jeu n'en est pas moins différent. On ne libère pas d'otages sur arcade, mais on désamorce des bombes (ce qui a finalement le même fonctionnement pour le joueur : plusieurs bombes sont dissimulées, et il faut les toucher pour les désamorcer). La plus grosse différence réside dans les niveaux qui ne sont plus du tout les mêmes, aucun n'étant repris dans la version Megadrive. Les Bonus stages sont également inédits, et je vous invite à vous renseigner sur la version arcade, qui offre elle aussi une excellente expérience de jeu.

Le héros a lui aussi subi quelques modifications quant à son identité. Joe Musashi est aux abonnés absents dans la version arcade, et c'est son fils Hayate qui le remplace. Sur Megadrive, ça se complique! Selon la notice Japonaise du jeu, c'est encore une fois Hayate qui viendrait à la rescousse de New York. Nous allons considérer qu'il s'agit là de la bonne interprétation : le jeu étant Japonais, il ne peut en être autrement. Mais dans la version PAL, aucune information ne nous est donnée, si ce n'est dans le scénario, où l'on nous apprend que le héros a déjà vaincu l'organisation Neo Zeed (celle de l'opus Revenge of Shinobi). Le héros de cet épisode étant Joe Musashi (qui est d'ailleurs le héros habituel de la licence), on arrive facilement à la conclusion que c'est encore lui que nous dirigerons.

En fait, ces différences s'expliquent par un problème de titrage. Au Japon, Shadow Dancer - The Secret of Shinobi a été commercialisé en tant que spin-off de la série. Or, en occident, il fut considéré comme étant la suite directe de Revenge of Shinobi. Cependant, Revenge of Shinobi est appelé au Japon Super Shinobi, et est le premier opus d'une sous-série de la saga Shinobi -intitulée Super Shinobi- qui ne comporte au final que deux épisodes (Super Shinobi I et Super Shinobi II). Personne ne s'est encore pendu? Le problème, c'est que lorsque au Japon est sorti ce Super Shinobi II, réelle suite de Revenge of Shinobi, nous avons décrété en occident qu'il était le troisième épisode : Shinobi III - The Return of the Ninja Master, dans lequel nous incarnons Joe Musashi, qui lutte encore contre Neo Zeed.

J’espère avoir été suffisamment clair, car cette anecdote n'est pas des plus simples à raconter !

En Bref

Scénario - : ses réelles forces ne se situent pas là.
Gameplay 15/20 : Beaucoup de bonnes idées, mais pas toujours bien exploitées. De plus, les joueurs habitués à Revenge of Shinobi seront déçus de voir disparaître certaines techniques.
Graphismes 13/20 : A sa sortie, le jeu était particulièrement réussi, mais il ne tient pas la comparaison face aux jeux sortis par la suite sur la console.
Bande Son 12/20 : Musiques assez anecdotiques sans être un échec total. Les bruitages sont pour leur part bien réussis.
Durée de vie 16/20 : Un jeu qui vous propose du challenge, et sur lequel on reviendra sans hésiter pour s'imposer de nouveaux défis.


VERDICT : 13/20 si vous avez joué et aimé Revenge of Shinobi, 15/20 sinon.

Shadow Dancer – The Secret of Shinobi est bien loin d'être un mauvais jeu. Mais il souffre trop de la comparaison avec son aîné, et même avec Shinobi III (ou Super Shinobi II, pour ceux qui ont suivi) par la suite. Il demeure un grand jeu, qui garde la nervosité propre aux Shinobi.


Article publié le 19/04/2012 Jeu testé par Guyndo