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Robocop Versus The Terminator

Section Test.


Robocop Versus The Terminator
28/05/1994
Edité par Virgin Interactive
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Robocop Versus The Terminator
19/05/1994
Edité par Virgin Interactive
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Robocop Versus The Terminator
??/??/1994
Edité par Virgin Interactive
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Console: Sega Megadrive
Genre:Action
Développeur: Virgin Interactive
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Nintendo Game Boy- Nintendo Super Nes- Sega Game Gear- Sega Master System-

Photo de la boite de Robocop Versus The Terminator
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Aaaaahhhhh Robocop et Terminator, deux chefs d’œuvre du cinéma de science-fiction des années 80 aux multiples (plus ou moins bonnes) suites. Bien entendu, qui dit film à succès des eighties dit tout de suite jeu vidéo à licence, pour le meilleur et pour le pire. Ainsi, tout joueur de cette époque bénie aura forcément approché un jeu Terminator (du vilain épisode Master System au bon opus Game Boy) ou un soft estampillé Robocop (allant du moyen premier volet au pitoyable troisième). Dans l’ensemble, malédiction des licences oblige, ces jeux étaient pour la plupart assez navrants. En 1994, l’heure est aux cross over de héros de science-fiction comme le démontre le succès d’Alien vs Predator. Quoi de plus normal donc que de nous sortir un soft alliant deux piliers du genre, à savoir les deux cybernétiques sus-cités? Avec une jaquette qui attirera à coup sûr le public de l’époque comme seul argument de vente, que vaut ce Robocop Versus Terminator ? Digne d’un Alien Versus Predator ou bien à l’image Bad Dudes Versus Dragon Ninja ?

La réponse après la révision des 50 000…


Scénario (-)

Si le nom de l’œuvre vidéoludique ici testée fait directement penser le grand public à un croisement entre deux œuvres cinématographiques majeures, il n'en fait pas moins référence à un comic dont la première édition date de 1992 et qui n’est jamais sorti du territoire américain. Nous devons cette série de quatre bandes dessinées à Walt Simonson qui a œuvré sur de nombreuses œuvres made in DC ou Marvel depuis les seventies, mais aussi au désormais célèbre Frank Miller, par ailleurs à l’origine de comics comme Sin City et 300, portés aux cieux grâce à d’excellentes adaptations sur grand écran. Dans cette œuvre, nous sommes en 2029 alors qu’un humain de la rébellion de John Connor accède à l’équipement nécessaire de Skynet permettant de voyager dans le temps. Ce même humanoïde fait aussi une découverte déconcertante : la technologie à l’origine de celle utilisée pour donner vie aux terribles Terminators a servi pour la première fois dans les années 1980 pour concevoir Robocop à partir du corps du policier Alex Murphy. Il décide donc de retourner à Detroit dans le XXème siècle pour annihiler le cyberflic afin que ses composants disparaissent et ne tombent jamais entre les mains de Skynet. Le vil ordinateur, mis au courant de ce dessein et enclin à protéger ce patrimoine, décide à son tour d’envoyer trois Terminators dans le passé afin de protéger Murphy pour que le cours du temps ne s’inverse pas et que le chaos éclate comme prévu durant le troisième millénaire.

Ça, c’est le pitch de la BD et c’est à peu près le scénario que reprend la version Super Nes de ce soft. Il n’en est pourtant rien de cette mouture à la sauce Sega et la trame semble ici un peu confuse voire même quasi-inexistante. Dans cette aventure, des chercheurs se servent de la technologie de Robocop pour concevoir Skynet qui décide ensuite (comme tout fan de la saga de James Cameron le sait) de renverser le monde et l’humanité. L’ordinateur fou décide par la suite d’envoyer des Terminators dans le passé pour anéantir ce qu’il reste d’une potentielle résistance et pour capturer Robocop afin de lui voler ce qu’il manque pour rendre Skynet encore plus fort.

Vous incarnerez donc Alex Murphy et œuvrerez pour votre survie et pour la sauvegarde de l’espèce humaine. Il n’y a rien de plus qu’un scénario défilant d’une couleur verte flashy en début de partie et le tout ne suit carrément pas le comic, paraissant même totalement à l’opposé de ce que Frank Miller avait voulu faire ressortir de son univers. Le scénario de cette version Megadrive n’en demeure pas moins cohérent et mêle habilement les univers des films de Paul Verhoeven et de James Cameron, même s’il parait bien succinct et prend ici le rôle de prétexte à un défouloir sans nom.

Réalisation 14/20

Comme dit plus haut, le soft reprend le même titre que l’œuvre de Frank Miller mais s’inspire plus volontiers des deux univers cinématographiques, et ce n’est pas l’écran titre qui viendra contredire cette affirmation de ma part. Ce dernier reprend à l’identique les typographies des deux films, ce qui en jette un max, surtout en 1994 pour un fan des deux licences. On appuie sur Start et on se rend compte que l’animation du soft est tout ce qu’il y a de plus soignée, sans saccades ni ralentissements, et qu'aucun élément clignotant ne vient gâcher le plaisir de jeu. La démarche de Robocop est volontairement lourde et robotisée, et les sauts paraîtront de fait peu familiers aux habitués de Super Mario et consorts. Ce qui choque un peu de ce côté là, c’est que notre héros est lent à la démarche mais qu'il file tel une fusée lorsqu’il grimpe une échelle ou se retrouve à traverser entre deux immeubles en se tenant à un simple câble, étrange…

Pour le reste, les sprites sont de bonne taille et très nombreux à l’image des malfrats de Detroit, des araignées de métal, des drones, des T800 sans peau, d’autres au physique de Schwarzy… Les animations seront d’ailleurs nombreuses et représenteront autant de détails sympathiques à l’œil. Ainsi, les mauvais robots exploseront en mourant, l’armure de métal de Robocop reflétera les balles sortant de son arme… De même, les humains disparaîtront dans une magnifique gerbe de sang alors que, lorsque l’on en tuera certains cachés derrière une fenêtre, le rideau s’inondera de rouge... Des détails bien gores, affirmant le côté mature de cette mouture Megadrive et lui étant exclusifs. La version SNES était ainsi différente sur ce point. En effet, la politique de Nintendo, déjà tournée vers un jeune public à l’époque, était de ne jamais montrer de sang, jugé trop violent (on se dit que ça a maintenant bien changé lorsque l’on voit des productions comme Mad World sur Wii…).

Les boss seront le plus souvent impressionnants et tout droit sortis des univers Robocop et Terminator. On en découdra avec des T800, des T1000 mais aussi avec ED-209, l’énorme mecha sanguinaire que l’on retrouve dans le premier long métrage de Paul Verhoeven, RoboCain, l’ennemi d’Alex dans son second film et bien sûr Skynet en « personne ».

Mais avant d’y arriver, nous devrons traverser un total de dix niveaux en commençant par les rues du Detroit des années 90, une ville en construction, les bureaux de l’OCP, puis les complexes abritant les Terminators dans le futur. On pourra y croiser beaucoup d’éléments destructibles comme des postes de télévision, des bouches d’incendie, des caméras, des poubelles, des gyrophares et bien d’autres, ce qui aura pour effet d'ancrer un peu plus encore le joueur dans l’univers du soft. Les arrière-plans seront le plus souvent bien fournis, fourmillant de détails et utilisant un joli scrolling différentiel. Ce qui fera naître un sentiment de lassitude chez nombre de joueurs sera sans aucun doute la répétitivité des environnements. En effet, tout au long du jeu, pénombre et lueurs vous accompagneront, ce qui installe une certaine monotonie mais qui colle particulièrement bien avec les deux univers sombres et violents imaginés par leurs créateurs.

La réalisation de ce soft, en dépit d’une certaine répétitivité des décors, a pour elle son animation sans faille, ses sprites de grande taille et sons sens du détail qui ravira les gamers en manque de subtilité. Cette partie sera aussi un régal pour les fans des deux sagas, tant les clins d’œil sont ici monnaie courante.

Gameplay 14/20

RVT (ouais, c’est plus court) est un jeu d’action mais peut s’apparenter à un Run n’Gun tant celle-ci est frénétique, décomplexée et sans prise de tête. Robocop étant très lent, on pourrait cependant plus parler de Walk n’Gun. On avance du début vers la fin de chaque niveau sans interruption et en shootant les déferlantes d’ennemis à tout va, sans aucune énigme ni détour. Le level design, à scrolling horizontal ou vertical, n’est pas des plus alambiqués mais recèle tout de même de nombreuses zones cachées vous ouvrant l’accès à des niveaux bonus offrant de nombreux items.

Alex Murphy, enfermé dans son armure de métal, répond parfaitement aux sollicitations de la manette et c’est un réel plaisir que de le faire avancer à travers les environnements en tirant à tout va sur les malfrats de chair et de métal. Cette phrase résume bien la philosophie du titre : on avance et on tire, sans subtilité et sans fioriture aucune, le tout à 360°. Des armes, Robocop pourra en porter deux simultanément, en commençant par son mythique flingue peu puissant contre les ennemis de métal mais assez efficace contre ceux de chair et de sang (dommage qu’on ne les voie pas bien longtemps). Il pourra ensuite, au gré de sa collecte d’items, broyer du méchant à l’aide d’un très efficace lance-flammes pouvant détruire les projectiles ennemis, d’un lance-missiles (avec ou sans têtes chercheuses) ainsi que d’un laser. D’autres armes se montreront très efficaces et fun à utiliser comme le fusil à plasma faisant disparaître instantanément les Terminators (qui ont d’habitude tendance à se relever plusieurs fois avant de passer de vie à trépas, une nouvelle référence au film très appréciable), d’un lance-grenades grâce auquel on pourra guider nos projectiles (super sympa à utiliser et nous permettant de tuer nos ennemis avant même qu’ils ne nous aient vu) ou encore la mitrailleuse à la cadence ahurissante que l’on volera à ED-209. Vous le voyez, l’arsenal mis à votre disposition est impressionnant et n’ayez pas peur d’en user et d’en abuser à volonté, les munitions étant illimitées. Malheureusement, pour corser un peu l’affaire, à chaque fois que vous périrez, vous perdrez l’arme que vous étiez en train d’utiliser, vous faisant réapparaître, au mieux avec la seconde arme que vous auriez ramassée, au pire avec le flingue de base…

Un problème se pose ici : les Boss de fin de niveau du jeu seront quasi-imbattables si vous n’utilisez pas l’arme appropriée. Vous mettrez ainsi plusieurs minutes à en tuer un avec le mauvais armement (j’ai moi-même mis plus d’une demi heure à mettre fin aux souffrances du Boss de fin). Ainsi, si vous avez le malheur de mourir juste avant ou pendant un affrontement décisif, préparez-vous à en chier des ronds de chapeau tant ce sera laborieux… A noter qu'il ne faudra pas prendre garde qu’aux ennemis mobiles, de nombreux pièges tels que des tourelles ou des flammes venant joncher votre route, de même que des items de vie et d’invincibilité temporaire.

Au final nous avons un gameplay jouissif par sa nervosité et sa rapidité de prise en main, mais quelque peu terni par des affrontements longuets contre les Boss.

Bande son 15/20

Comme pour la réalisation graphique, le jeu annonce la couleur (ou plutôt la note…) dès la console allumée. En effet, lorsque le logo de la marque apparaît, le fameux « Seeeeeeegaaaaaa » laisse ici sa place à une voix robotique, celle de notre héros, lançant un « Excellent » que l’on entendra aussi in game à chaque fois que l’on ramassera un item de vie. Cette rapide mise en bouche passée, nos oreilles se voient ravies par une musique d’intro synthétique très typée sci-fi, particulièrement réussie et en totale corrélation avec le texte qui défile devant nos yeux. Et ça continue au cours du jeu, avec des thèmes musicaux tous plus synthétiques les uns que les autres et qui fleurent bon les années 80-90 et leurs films de science-fiction. Un petit détour dans le background du soft nous apprend que c’est le célèbre Tommy Tallarico qui en signe la bande son, celui-là même à qui l’on doit des pépites musicales dignes des plus grandes productions de notre passé comme Earthworm Jim ou encore Aladdin sur la 16-bits de Sega.

Les bruitages ne sont pas en reste et viennent ponctuer de bien belle manière l’action présente à l’écran à grands coups de « Pan Pan » et « Piou Piou » crachés par des lasers. Encore mieux, sens du détail oblige, les articulations de certaines machines font des bruits de vérins lorsqu’elles se déplacent. Dommage que, malgré la qualité des effets sonores, l’action frénétique omniprésente du jeu occulte quelque peu la fantastique musique. Heureusement pour nos oreilles, il existe un Sound test disponible dans le menu des options.

Durée de vie 13/20

Le soft se compose de dix niveaux tous à peu près d’une longueur équivalente, chacun se ponctuant par un affrontement contre un Boss plus ou moins long à battre selon l’arme que l’on utilise (mais ça, on en a déjà parlé). Si vous savez quelle arme privilégier contre chaque personnage, vous verrez l’écran final en moins d’une heure. Si ce n’est pas le cas, vous mettrez bien plus de temps et verrez les vies défiler à vitesse grand V. D’ailleurs, il est possible d'en récupérer à travers les niveaux sous forme d’items ou bien en accumulant 10 000 points. Et des vies, il vous en faudra pour affronter le Boss final. En soi le jeu n’est pas très difficile, les Boss ont des patterns simples à retenir et à éviter, et les munitions illimitées font qu’on avance rapidement en bourrinant tout ce qui bouge. Il faudra cependant du temps à quiconque désire découvrir toutes les zones cachées mais, d’un autre côté, la répétitivité des niveaux fera sûrement naître un sentiment de lassitude chez les autres qui lâcheront facilement leur manette. Heureusement, l’action frénétique à souhait et le gore décomplexé font que l’on reviendra de temps en temps sur le soft, pour le simple plaisir coupable de tout dégommer dans des gerbes de sang.

Conclusion 14/20

Robocop Versus Terminator est une très bonne surprise pour les (nombreux) déçus des jeux tirés des deux licences. Bourré de clins d’œil aux œuvres cinématographiques, appuyé par une réalisation et une bande son de bonne qualité, le soft se paie même le luxe d’offrir au joueur une action survoltée et un sens très poussé du gore (qui pourrait aujourd’hui prêter à sourire). Malgré un manque flagrant de variété et des affrontements Robocop vs Boss traînant parfois en longueur qui pourront faire décrocher les moins acharnés d’entre nous, le soft est un réel moment de détente dans lequel on se vide l’esprit en tirant sur tout ce qui bouge.


Article publié le 17/10/2012 Jeu testé par Icarus