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Mystic Defender

Section Test.


Kujaku Ou 2 : Geneishiro
25/11/1989
Edité par Sega
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Mystic Defender
??/??/1989
Edité par Sega
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Mystic Defender
??/??/1990
Edité par Sega
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Console: Sega Megadrive
Genre:Action/Plates-Formes
Développeur: Sega
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Sega Megadrive

Photo de la boite de Mystic Defender
Mystic Defender, capture d'écran Mystic Defender, capture d'écran Mystic Defender, capture d'écran
La beauté de cette époque des consoles 8 à 32 bits était d'offrir des titres sortis de nulle part, et en exclusivité. Loin de cette conception des jeux multi-support, on peut encore aujourd'hui dénicher des perles venues du Japon, souvent passées inaperçues et qui, une fois la manette en main, parviennent à nous scotcher devant notre écran.

Ce sera peut être le cas pour vous, si vous ne connaissez pas le titre que je vais vous présenter aujourd'hui… Jeu méconnu, Mystic Defender aussi appelé Kujaku Oh 2 dans l'archipel nippon, est une cartouche sortie au tout début de vie de la Megadrive, en 1989. Les plus malins d'entre vous se diront « mince, si le titre est Kujaku Oh 2, c'est qu'il y a peut être un n°1 ». Eh bien oui, Kujaku Oh premier du nom était un soft commercialisé, non pas sur la 16 bits de Sega, mais sur sa grande sœur la Master System, et qui a même fait l'objet d'une sortie dans nos vertes contrées sous le sobriquet de « Spellcaster ». Nous avons donc affaire ici à une suite de ce premier volet...


Fais pas la tête Kujaku ….

Kujaku est un jeune moine bouddhiste (bouddhiste, fais pas la tête, boude…. ok, je sors…) qui a pour mission de pourchasser les démons ayant réussi à entrer dans notre monde. Pour ce faire, il dispose de pouvoirs transmis par son père illégitime : Lucifer. A l'instar de Luke Skywalker, Kujaku a aussi une sœur jumelle qui dispose également d'une partie de ces pouvoirs.

Au lancement de la cartouche, on découvre que sa sœur a été kidnappée par Nobunaga Oda, sixième Roi du Mal. Ce vilain personnage envisage de la sacrifier et de faire ressusciter son maître, le seigneur des ténèbres, grâce à cette exécution d'une jeune vierge disposant des pouvoirs de Lucifer. Après quelques scénettes de dialogue, on peut admirer lors de l'introduction du jeu notre héros Kujaku faire une sorte de kaméhaméha face à l'écran. Plutôt sympa, surtout à cette époque où les séquences introductives étaient plutôt rares ou sommaires.

Pour les plus intéressés, sachez que Kujaku Oh 2 (on va parler de Mystic Defender ensuite, ce sera plus facile) est en réalité un jeu tiré d'OAV japonais, comprenez par là qu'il est l'adaptation vidéoludique de dessins animés issus du pays du soleil levant. On peut d'ailleurs remarquer au verso de la boite du jeu, des images de l'OAV et des références directes à ce dessin animé. En revanche, ne me demandez pas à quel épisode précis se rapporte le jeu : ne les ayant pas visionnés, je serais totalement incapable de vous répondre…

Le Défenseur Mystique …

Mystic Defender, dont le titre sonne beaucoup mieux lorsqu'il n'est pas traduit, est un jeu d'action/plates-formes à scrolling horizontal. Occultant la partie « aventure » présente dans le premier opus sur Master System, ce titre Megadrive se focalise donc sur l'action pure et dure.

Notre moine bouddhiste dispose de pouvoirs magiques pour se défendre contre les démons, et ce ne sont pas moins de quatre techniques de combat qui vont constituer votre arsenal. D'ailleurs, vous allez vite vous rendre compte que Mystic Defender utilise certaines « routines » du shoot them up, pour proposer un gameplay intuitif et rapide. Effectivement, à l'instar de beaucoup de shooters, vous pourrez passer d'un pouvoir à l'autre d'une simple pression sur le bouton C. Sur le haut de l'écran s'affichent les icônes de chaque pouvoir, ainsi qu'une jauge de puissance. Ce système fait penser à des titres comme Salamander, pour ne citer que lui.

Le premier pouvoir réside dans la faculté d'envoyer des boules de feu sur vos adversaires. Si vous restez appuyé sur le bouton, votre jauge se remplit et ce sont alors trois projectiles parallèles qui sont envoyés. Après avoir ramassé les orbes des pouvoirs suivants, vous aurez accès à un tir de boules d'énergie qui « filent » dans toutes les directions, la jauge de puissance servant à accélérer et multiplier leur nombre. Le troisième pouvoir est un lance-flammes ayant une portée très courte et une durée de « vie » qui fluctue en fonction de votre jauge de puissance. Celui-ci est dévastateur et peut surtout être utilisé en mouvement. Comprenez par là que votre héros peut balancer ces flammes inclinables de haut en bas tout en sautant ou en avançant. Pratique voire indispensable lors de phases de plates-formes retorses. Enfin, le dernier pouvoir est une sorte de « bombe » qui explose tout à l'écran et ne sert qu'une seule et unique fois. Tout au long des niveaux, vous allez pouvoir récupérer des orbes bleus pour régénérer votre énergie, et des orbes rouges qui vont augmenter la vitesse de rechargement de votre jauge de pouvoir …

Le principe du jeu pourrait se comparer à Toki, qui cumule phases de plates-formes délicates dans des niveaux à l'architecture souvent torturée, et shoot them up dans lequel vous tirez à tout va sur tout ce qui bouge. Il vous faudra traverser huit stages pour en venir à bout, dont deux qui ne seront finalement que des sortes de labyrinthes où il faudra trouver la sortie sans affronter de boss à l'issue. Ces deux stages mis de côté, un adversaire souvent beaucoup plus grand et coriace que vous viendra vous défier en fin de level, certains niveaux proposant même un mini-boss par ci par là.

Ashura, elle assure ….

Tout comme votre sœur Ashura dont vous découvrirez les formes plus que généreuses dans ce titre de Sega, Mystic Defender dispose d'une plastique plutôt réussie…

Ce que j'aime dans une œuvre vidéoludique, c'est lorsqu'elle nous plonge dans son univers et qu'elle évite de nous ressortir les clichés maintes fois revus dans d'autres jeux. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Kujaku Oh 2 parvient à nous transporter dans ce monde glauque envahi par des démons sans pitié. Dès l'introduction, les sonorités métalliques de la musique nous donnent une sensation étrange d'angoisse. Les thèmes qui accompagnent votre aventure seront toujours tendus, comme inspirés de films tels que l'exorciste. Les notes, au refrain court, sonnent bien à l'oreille mais maintiennent le joueur sous tension. Personnellement j'adore.

Les graphismes ne sont pas en reste, avec des personnages angoissants voire repoussants. Votre héros dans sa toge de moine qui vole au vent semble le seul être disposant de grâce et d'humanité dans ce monde de brutes. Après avoir traversé une forêt sombre où les moines démons vous agressent de toute part, qu'un serpent géant vous ait barré la route, et qu'une sorte de Loup Garou en armure ait tenté de vous embrocher, vous allez atterrir dans une ville fantôme. Les murs dégoulinent d'hémoglobine, des nourrissons explosent sous vos coups dans une gerbe de sang pour se transformer en limaces difformes, et des prêtres encapuchonnés tout droit sortis d'un film d'horreur vous encerclent dans une danse macabre.

Tout le jeu se voudra ainsi sombre, glauque, dérangeant par moments. Des niveaux inspirés d'Alien vous tiendront en haleine, d'autres temples inquiétants verront les prêtres se transformer en araignées voraces, des plates-formes ressemblant aux membres d'un quelconque être maudit vous guideront sur un fleuve de lave, des visages sanguinolents sortiront des murs pour vous balancer de l'acide, et le dernier boss en forme d'arbre démoniaque empli de visages damnés finira d'imprimer à ce titre cette ambiance si particulière…

Ce jeu faisait clairement partie de l'objectif affiché de Sega d'offrir des titres plus « matures » que son concurrent Nintendo et l'éditeur a sans conteste réussi son pari. Splatterhouse, connu pour son côté morbide, était sorti en 1988 en arcade et seulement fin 1989 sur console de salon. Cette année là, les jeux glauques se comptaient donc sur les doigts d'une main ...

Si Mystic Defender fut commercialisé dans les premières années de vie de la machine, force est de constater qu'il a très bien vieilli. Les couleurs, bien que sombres, n'en sont pas moins parfaitement choisies, les scrollings différentiels sont de la partie et donnent plus de profondeur aux décors, et les animations des personnages forcent le respect pour un jeu de 1989.

Aïe, la censure a encore frappé...

Comme beaucoup de jeux qui se voulaient plus « violents » à cette époque, la censure en dehors du Japon a fait quelques ravages...

Commençons par la boîte du jeu. Si la version européenne n'est pas moche, loin de là, nous sommes très loin de la beauté de la jaquette japonaise, véritable explosion de couleurs et de références à l'OAV d'origine. Ensuite, le scénario a encore une fois été remanié pour être édulcoré. Dans notre contrée vous incarnez Joe (faut pas non plus se casser la tête à trouver un prénom original) qui veut sauver Alexandra, sa petite amie et fille d'une déesse, kidnappée par un vilain sorcier. Exit la jeune donzelle totalement nue à la fin du jeu, emprisonnée par le dernier boss. Exit également toute explication sur ces démons qui envahissent notre monde…

S'il n'y avait que cela, on aurait pu dire qu'il y a bien pire comme censure. Malheureusement les développeurs ont dû aller plus loin pour coller à l'univers Occidental et ont totalement remanié notre héros graphiquement parlant. Ce dernier n'aura plus sa belle toge qui vole au vent (lui donnant un effet de grâce et de légèreté), mais une sorte d'armure bleue sans charme. De même, beaucoup d'ennemis ont été aseptisés comme les nourrissons du second niveau qui ne ressembleront plus à rien avec leur couleur bleue, et auront une « explosion » de leur corps beaucoup moins ragoutante lorsque vous les vaincrez. Le sang ne coulera plus sur les murs et tout ce qui avait, dans la version japonaise, une couleur sang ou chair deviendra bleu, vert ou violet. Bref, on détruit une grosse partie de ce qui fait l'univers si particulier de ce jeu d'action…

Conclusion

Mystic Defender est un titre qui vous tiendra en haleine. Assez difficile sur la fin malgré des niveaux plutôt courts, il jouit d'une ambiance travaillée où les graphismes et la bande sonore forment un ensemble cohérent. L'âme qui se dégage de ce jeu ne vous laissera pas indifférent et il reste encore à ce jour un de mes très bons souvenirs de gamer sur la console 16 bits de Sega. Je vous conseille bien entendu la version japonaise afin d'éviter la censure et de bénéficier d'un mode soixante hertz de qualité.


Scénario : 18/20 – Une histoire travaillée pour ceux qui s'intéresseront à l'OAV et au contexte du jeu

Gameplay : 17/20 – Simple à prendre en main, la maniabilité n'est jamais mise en défaut. Le jeu allie facilement plates-formes et action façon shoot them up

Durée de vie : 15/20 : Huit niveaux relativement courts mais finir le jeu en Hard vous demandera une bonne dose de patience

Réalisation : 17/20 – A sa sortie, Mystic Defender faisait partie des plus beaux jeux de la machine. Son univers travaillé fait qu'il reste encore aujourd'hui un jeu réussi visuellement parlant.

Bande son : 17/20 – Des sonorités métalliques qui peuvent déplaire mais qui collent parfaitement aux situations et qui rendent l'ambiance angoissante


VERDICT : 17/20


Article publié le 05/06/2013 Jeu testé par Slaine