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Mega Turrican

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Mega Turrican
07/06/1994
Edité par Data East
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Mega Turrican
??/??/1994
Edité par Sony Imagesoft
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Console: Sega Megadrive
Genre:Action
Développeur: Factor 5
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Sega Megadrive

Photo de la boite de Mega Turrican
Mega Turrican, capture d'écran Mega Turrican, capture d'écran Mega Turrican, capture d'écran
La série des Turrican fait le bonheur des Amigaïstes en 1990 et 1991. Les fans demandent un nouvel épisode, mais deux ans plus tard, le marché a changé. Entre plateforme Amiga en déclin commercial, consoles en plein boom, guerre des brevets et problèmes d'éditeur, ce troisième opus a failli ne jamais voir le jour. Le jeu sort finalement en 1994 avec un esprit un peu différent sans pour autant perdre sa qualité. En effet, dans ce volet, le studio de développement Factor 5 revoit quelque peu sa copie : il remplace l’exploration d'immenses cartes au profit d’un peu plus d'action. Même si vous lirez dans ce test quelques références à ses prédécesseurs, nous testerons ici le jeu en tant que tel sans s'étendre dans d'éternelles comparaisons inutiles. En route...

L'introduction vous fait défiler des monstres et machines dans un style très manga. C'est bien dessiné avec une belle musique, ce qui est de bonne augure et donne envie de découvrir la suite. Le scénario est clair mais basique, il s'agit d'une guerre contre les forces du mal, éternellement de retour. Vous incarnez Bren McGuire, soldat inter-galactique qui une fois sa combinaison bionique revêtue devient (presque) invincible : le fameux Turrican. L'appel au secours d'une petite fille menacée par l'invasion des machines vous fait rempiler dans cette lutte sans merci.

L'aventure vous amène à traverser cinq mondes très variés découpés en plusieurs parties "à thème". Un temps limite vous est imposé mais en tirant au plus court par le chemin le plus évident, il n'y a vraiment aucun souci à se faire. Ce compte à rebours n'est pas vraiment là pour mettre la pression mais davantage pour faire réaliser au joueur qu'il a le temps de fouiller les recoins. En effet, certains levels sont des "gruyères" dans lesquels de nombreux bonus se cachent. Quand je pense lors du test avoir été fier de trouver quatre vies dans un tableau alors que le résumé final en indiquait neuf possibles… En fait, à l’instar de beaucoup de jeux de plates-formes, Mega Turrican a le potentiel pour être terminé deux fois : une première pour aller au bout de l'aventure, et une autre pour essayer d’y découvrir tout ce que les développeurs se sont amusés à cacher. Parmi les choses à ramasser, outre les indispensables vies supplémentaires, citons les diamants, les cœurs qui vous redonnent de la santé, des boucliers d'invincibilité et des missiles autoguidés qui vont frapper seuls votre ennemi le plus proche, comme dans les shootem'up.

Et on avance comment dans ce dédale de mondes…

Pour arriver à vos fins, il va falloir dégommer de l'ennemi en permanence. Pour cela, l'arsenal du Turrican est particulièrement étoffé. Commençons par son fusil et ses trois types de munitions. Le simple fait de ramasser une boule d'une couleur, appelée powerup, change le tir de votre arme. Leur design vous rappellera ceux de Zero Wing.

Ces bonus sont disponibles dans des coffres présents tout au long des niveaux. Plus vous en ramassez, plus le tir est nourri (il y a pour chaque arme trois niveaux de puissance). Le powerup vert est un tir de laser monobloc puissant, tandis que le bleu est un tir faible mais multi directionnel. Enfin, le rouge est un tir multiple en V. Très polyvalent, il a le mérite de bien couvrir votre personnage lorsqu'il avance. Avec la connaissance des cartes, vous apprendrez à effectuer les changements de manière astucieuse, comme passer au bleu pour éliminer des adversaires dans un lieu en contrebas, ou opter pour du laser vert boosté avant un boss. Notez qu'à l'inverse de certains shootem'up un peu difficiles, le niveau de votre arme n'est diminué que d'un cran lorsque vous mourrez. Cela évite de se battre avec l’équivalent d’un pistolet à eau dans une nuée d'aliens lors du respawn, merci aux concepteurs pour cette délicate attention. Enfin, vous avez la possibilité de transformer pendant quelques instants votre héros en roue acérée indestructible, ou de déclencher une explosion dévastatrice autour de votre personnage. Certains passages ne peuvent s'affronter qu'avec ces fonctionnalités, limitées en temps d'utilisation ou en nombre, ne les gaspillez pas !

L'une des qualités du jeu réside dans le fait qu'il ne respecte pas de schéma classique d'un monde à l'autre. Vous affrontez deux boss dans le premier niveau, le second se déroule en deux parties dont une sous marine assez originale. Le troisième vous fait arriver par le ciel en plates-formes volantes avant d’enchaîner pas moins de cinq boss au sol. Voici quelques exemples de la variété des situations que vous découvrirez. Jugé par certains comme linéaire, Mega Turrican ne l'est finalement pas tant que çà. Dans cet épisode, les cartes sont réduites, le joueur a donc un peu moins de liberté. Mais en contrepartie, il va de surprise en surprise dans une action permanente.

Jouabilité

Votre personnage tire, saute et utilise une corde cosmique pour passer à certains endroits. L'utilisation correcte de cette dernière requiert quelques essais au départ pour bien la placer mais rien de bien sorcier. On arrive vite à bien se synchroniser pour aller chercher des bonus perchés dans des endroits impossibles. Pour les coups spéciaux comme la transformation en roue, un combo avec la touche bas du pad et le tour est joué. Le Gameplay est donc très intuitif et ne pose aucune difficultés, même aux plus débutants. Cependant, ceux qui ont connu les versions antérieures regretteront la non implémentation du tir circulaire qui permettait au personnage de tirer dans tous les sens et pas seulement dans celui de la marche comme dans cette release.

Techniquement haut de gamme

Graphiquement, le jeu est une belle réussite. Tout d'abord on apprécie la variété des mondes et des ennemis qui occasionne des changements d'ambiance permanents. Après un premier niveau très coloré, on évolue sous l'eau, dans les airs, dans une décharge, ou dans du carrément glauque comme le niveau Alien et son fond vert en distorsion permanente pour terminer dans le très mécanique level cinq et son big boss.

Le niveau de détails est impressionnant que ce soit pour les décors, les boss ou le personnage. On sent qu'un soin particulier y a été apporté. Rien à redire non plus sur la qualité des animations et des explosions qui font "trembler" l'écran. S'il y a un reproche à faire, c'est sur la visibilité de certaines attaques comme par exemple celle des crabes dont les bulles qui vous assaillent ont tendance à se fondre dans le décor, parfois un peu trop chargé.... dommage.

"Les musiques sur Megadrive sont pourries !". Voilà une belle contre vérité que l'on entend régulièrement... Mega Turrican démontre une fois de plus qu'on était capable du faire du très bon avec une puce basique. Célèbre mais moins emblématique que Yuso Koshiro, le compositeur Chris Hulsbeck nous signe ici une bande son exceptionnelle. Variés, très entraînants, les morceaux sont entrecoupés par des interludes spécifiques aux boss. Une fois vaincus, la reprise de la piste sonore n'en est que plus fantastique comme dans le troisième niveau qui mérite une mention spéciale. Ajoutez à cela de bonnes voix digitalisées qui indiquent les bonus pris et vous obtenez une référence dans ce domaine. Très bon point donc concernant l'ambiance musicale qui colle parfaitement à l'intensité du jeu.

Il est dur ou pas ?

La durée de vie du titre est tout à fait correcte. Pas insurmontable, Turrican n'en est pas pour autant un jeu évident. Ce ne sont pas les boss qui posent problème, car on comprend vite leur schéma d'attaque, y compris pour le tout dernier. Les difficultés viendront essentiellement des phases de plates-formes : les structures du niveau deux et l'arrivée par les airs du trois nécessitent par exemple un peu d'entraînement et de répétitions avant de tout passer sans se faire toucher. Idem pour la fin du level Alien : sur un train en mouvement, vous devrez constamment avancer en évitant les pièges. Synchronisation, vitesse et sauts au pixel près sont au rendez vous, ce qui rappellera immanquablement à certains le niveau "The escape" d'Aladdin où beaucoup d'entre nous se sont arrachés les cheveux. Les vies supplémentaires amassées dans les niveaux antérieurs vous seront ici très utiles.

Pour le reste, la difficulté est très progressive et il y a pas mal de bonus pour corriger ses erreurs même s'ils sont parfois un peu mal répartis dans les tableaux. Notez qu'une fois vos vies épuisées, vous avez la possibilité de recommencer jusqu'à trois fois au niveau en cours, c'est appréciable.

Conclusion : 18/20

Comme ses prédécesseurs, le type de Mega Turrican est finalement assez indéfinissable. Le mot convenu dans l’univers vidéo ludique est Run&Gun mais pas forcément parlant. Avec de l'action à gogo, des éléments de plateforme et des méthodes de tir issues du shoot'em up, nous avons affaire à un mélange original parfaitement dosé. Le tout est techniquement très réussi, on en prend plein les yeux et la bande son est un régal pour les oreilles. Si vous adhérez au style, vous oublierez rapidement ses quelques défauts mineurs. Niveau fun, il est à placer au même rang que la référence Gunstar Heros. Mega Turrican reste un coup de cœur personnel car il correspond au modèle même du bon jeu 16 bits sans temps mort comme on n'en fait plus. Profitez en, car si la cinématique de fin laissait planer l'espoir d’un quatrième opus avec un "The End ??!", il n’y en aura pas d’autres sur la console de Sega.


Article publié le 16/08/2012 Jeu testé par Christian