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El Viento

Section Test.


El Viento
20/09/1991
Edité par Wolf Team
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El Viento
??/??/1991
Edité par Renovation
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Sortie EURO non communiquée
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Console: Sega Megadrive
Genre:Action/Plates-Formes
Développeur: Wolf Team
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Sega Megadrive

Photo de la boite de El Viento
El Viento, capture d'écran El Viento, capture d'écran El Viento, capture d'écran
Dans les années 90, l'équipe de développement Wolf Team se montra particulièrement active sur Megadrive et Mega-CD, en offrant des jeux allant du shoot'em up au platformer, en passant par les dessins animés interactifs. Leurs productions se caractérisaient généralement par des scénarios plutôt travaillés, des séquences animées pour dépeindre l'histoire, un soupçon assumé de manga japonais et une bande son particulièrement efficace. A titre personnel, je porte particulièrement dans mon cœur des titres comme Arcus Odyssey, Road Avenger, Sol Deace ou encore El Viento. C'est ce dernier qui nous intéresse aujourd'hui.

El Viento est le second épisode d'une trilogie centrée sur le personnage d'Anett, une jeune fille luttant contre une secte vénérant le démon Hastur. Le premier volet, intitulé Earnest Evans et sorti sur Mega-CD uniquement au Japon, connut une adaptation sur cartouche exclusivement sur le marché nord américain. Sa suite sera quant à elle uniquement commercialisée sur cartouche dans l'archipel nippon et aux États-Unis. Voyons voir de quoi il retourne pour cette dernière qui se devait de faire mieux que son prédécesseur...


Tout le monde se lève pour Anett …

L'histoire d'El Viento se place chronologiquement trois ans après le dénouement d'Earnest Evans. Souvenez-vous, vous incarniez à l'époque un sosie d'Indiana Jones à la recherche d'artefacts afin d'empêcher le retour d'Hastur, un démon qu'une secte d'illuminés voulait voir renaître à tout prix. Dans votre périple, vous étiez amené à rencontrer Anett, une jeune fille prête à être sacrifiée au démon sur l'autel d'un temple secret. Après lui avoir sauvé la vie, elle se joignait à l'aventure et se découvrait à la toute fin du jeu des pouvoirs magiques issus d'Hastur, que vous veniez de détruire.

Pour l'occasion, c'est Anett qui se lance dans ce combat visant à déjouer de nouveau les plans de la secte et plus particulièrement d'Al Capone, parrain de la mafia ayant scellé une alliance avec Henry, le prêtre satanique. En incarnant la jeune fille, vous réaliserez rapidement qu'Hastur est sur le point d'être ressuscité à nouveau grâce à Restiana, descendante tout comme vous du démon et désirant bénéficier des pouvoirs de ce dernier à son réveil. Elle ne découvrira hélas que trop tard la trahison du prêtre maléfique, celui-ci souhaitant seulement l'utiliser comme réceptacle pour son maître, en la sacrifiant au passage...

L'histoire vous sera contée au travers de séquences animées s'imposant comme la grande spécialité de l'équipe de développement. La trame vous réservera en outre quelques retournements de situations notamment en fin d'aventure, ainsi que le retour de têtes connues parmi lesquelles Earnest Evans himself ou encore Siegfried. Après la jolie scène introductive, vous aurez accès à un menu d'options standard composé des habituels sound tests ou autres configurations de touches. Tout comme son prédécesseur, pas de sélection du mode de difficulté ici, mais attendez-vous à un challenge à la hauteur !

Bienvenue dans la grosse pomme …

Rompant radicalement avec l'atmosphère du premier épisode, El Viento place le plus gros de son aventure dans la ville de New York. Vous débuterez ainsi votre progression par des affrontements contre l'armée d'Al Capone dans des rues malfamées, avec des escales régulières pour traverser des usines désaffectées ou atteindre l'ultime partie se déroulant sur le mythique Empire State Building. Au total, vous devrez boucler huit niveaux bénéficiant d'une réelle diversité avec des environnements puisqu'alternant entre bases aériennes, usine de robotique, égouts, ports, ainsi que les inévitables temples secrets. Chacun d'entre-eux se terminera par un combat contre un boss, souvent de grande taille ou emblématique. Comme escarmouches marquantes, nous pourrions citer les duels avec Restiana ou Al Capone dans son tank futuriste, ou encore l'adversaire du troisième niveau consistant en une sorte de « Smile » se déformant sous vos coups avec en prime de beaux effets visuels (transparence et distorsion de sprite).

Toujours à l'inverse d'Earnest Evans, la structure des environnements traversés est ici parfaitement maîtrisée et s'articule autour de nécessités aussi variées que trouver la sortie, sauter de plate-forme en plate-forme, franchir les porte des bâtiments ou déjouer de multiples pièges. Souvent labyrinthiques, ils offrent chacun leur lot de mécanismes inédits, relançant le plaisir de jouer à chaque nouveau stage. A titre d'exemple, le Grand Canyon multiplie les plates-formes mouvantes, tandis que l'usine fait la part belle aux tapis roulants et aux pièges à éviter. Le niveau de l’entrepôt, quant à lui, vous obligera à détruire les réserves de produits chimiques pour pouvoir progresser. Et comment ne pas mentionner le dernier stage basant le cheminement sur des leviers à actionner afin d'ouvrir les bonnes portes? Les environnements regorgent également d'objets savamment dissimulés, et pouvant aller d'items remplissant l'énergie aux power-ups pour votre arme principale, en passant par des potions augmentant votre résistance de manière temporaire.

Le maniement du personnage se distingue une fois encore de ce que nous avions pu découvrir dans Earnest Evans. Exit les armes multiples ! Anett ne dispose désormais pour seul équipement que d'un boomerang aiguisé qu'il est possible de doubler en ramassant les bons bonus. S'ajoutent à cela cinq magies distinctes à découvrir au fil de l'aventure, et dont l'utilisation est régie par une jauge s'agrandissant à chaque nouveau pouvoir découvert. Boule de feu, boule d'énergie explosive, vague d'eau, arc du vent ou flèches de feu constituent un panel suffisamment large pour pouvoir s'extirper des situations les plus délicates, et nombreux seront les passages nécessitant l'usage d'un sortilège bien précis pour continuer sa progression. La touche permettant de déclencher l'utilisation d'une magie, si vous la maintenez pressée, boostera d'autant la puissance de l'attaque à venir. Notons que, si la jauge de magie se régénère seule, la barre de vie nécessite quant à elle d'avoir recours à des potions disséminées dans les niveaux pour être alimentée. Aucune vie n'étant présente, une barre de vie à zéro occasionnera la perte d'un crédit. Ceux ci étant au nombre de trois, mieux vaudra jouer la carte de la prudence...

Dans certaines situations, notamment face à des pièges ou sur un pont en train de s'écrouler, la fuite représentera la meilleure option. En maintenant pressée la touche de saut, vous pourrez ainsi courir vers un lieu plus sécuritaire. Simple, et efficace. Vous allez rapidement constater qu'El Viento offre un challenge intéressant, avec une action soutenue, des situations variées, et des ennemis au rendez-vous. Mais contrairement à son prédécesseur, vous ne serez ici pas handicapé par d'innombrables bugs de collision ou de disparition de sprites boostant artificiellement la difficulté du soft. Certes, vous devrez certainement vous y reprendre à plusieurs fois pour en voir le bout, mais jamais le gameplay ne pourra être mis en cause.

J'aime les sucettes à l'anis, les sucettes à l'Anett...

Venons en à l'aspect technique du jeu. Après un Earnest Evans particulièrement raté en la matière, le joueur était en droit de s'attendre au pire. Fort heureusement, le bilan s'avère si différent qu'on en arrive à se demander si ce sont les mêmes développeurs qui ont conçu ces deux titres pourtant commercialisés seulement à quelques mois d'intervalle.

Commençons par ce qui faisait la particularité d'Earnest Evans, à savoir son animation. Dans El Viento, point de membres animés séparément, de sprites dissociés ou autres inventions loupées chères à son aîné. Cette suite renoue sur ce plan avec la tradition des platformers de qualité comme Alysia Dragoon ou Rolling Thunder 2. Ainsi Anett dispose-t-elle d'une animation soignée, usant même de jolis effets sur son écharpe volant au gré des mouvements du personnage. Même les ennemis ou boss ont bénéficié de ce soin particulier avec une foule de détails leur offrant un réel surplus de caractère. Bien évidemment, les développeurs se sont cette fois attelés à opérer une correction méticuleuse des bugs présents, et jamais vous n'aurez droit aux ralentissements et disparitions de sprites qui étaient monnaie courante dans Earnest Evans. D'une manière générale, la Megadrive est admirablement exploitée, permettant ainsi d'offrir des effets visuels maîtrisés comme de superbes scrollings parallèles, ou le magnifique boss du niveau trois avec ses effets de transparence et autres distorsions admirablement retranscrits. La seule faute de goût me venant à l'esprit concerne le quatrième stage, occasionnant l'apparition d'horribles pieuvres géantes composées de pixels grossis au maximum. Les séquences animées répondent à un niveau d'exigence similaire, même si le choix du support cartouche a contraint les développeurs à opter pour une grosse majorité de vignettes fixes scénarisées. Malgré cela, il est indéniable qu'elles apportent un fil conducteur admirable à l'aventure en s'invitant à chaque fin de niveau, et la séquence de fin est à ce titre particulièrement réussie. Dans la grande tradition des jeux issus de la ludothèque Wolf Team, la bande son est elle-aussi excellente et l'on reconnaît sans mal des sonorités propres à la firme, dont beaucoup m'ont évoqué Arcus Odyssey...

Tout n'est pourtant pas parfait techniquement parlant. Des couleurs un peu plus chatoyantes auraient été appréciables, tout comme des décors un peu moins grossiers notamment en ce qui concerne les murs ou les bâtiments. Même constat pour les dégradés de bleu dans le ciel, qui auraient mérité un peu plus de soin. Malgré tout, les décors sont globalement plutôt bons tout en restant raccord avec les ennemis, et nous sommes bien loin de la bouillie de pixels vue dans Earnest Evans tant et si bien qu'El Viento se place aisément parmi les plus beaux jeux de la firme, à mi-chemin entre Valis et Alysia Dragoon. Notons enfin que la version japonaise bénéficie d'une magnifique jaquette et d'une notice haute en couleur, là où la mouture américaine est abominable avec sa guerrière dotée d'une coupe de cheveux à la Jackson Five n'ayant plus rien à voir avec notre belle héroïne qu'est Anett.

Conclusion 

El Viento est une belle surprise que personne n'attendait après le désastre Earnest Evans. Plutôt beau, disposant d'une animation travaillée, de niveaux bien construits, d'une histoire bien mise en valeur par des séquences animées, et d'une bande son faisant honneur à la Megadrive, ce second épisode ravira tous les fans de platformers rythmés. Il ne lui manquait finalement pas grand chose pour se hisser dans le top trois des meilleures productions du genre sur Megadrive. Des décors plus travaillés, des bruitages d'explosion moins grossiers, peut être un peu plus de folie dans les mondes traversés... Ne boudez pas votre plaisir, et jetez vous sur ce jeu de qualité méconnu ayant pourtant ait l'unanimité à sa sortie !


VERDICT : 16/20


Article publié le 30/05/2015 Jeu testé par Slaine