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Disney s Pinocchio

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Disney's Pinocchio
??/??/1995
Edité par THQ
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Disney's Pinocchio
??/??/1995
Edité par Sega
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Console: Sega Megadrive
Genre:Plates-Formes
Développeur: Virgin Interactive
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Nintendo Super Nes-

Photo de la boite de Disney s Pinocchio
Disney s Pinocchio, capture d'écran Disney s Pinocchio, capture d'écran Disney s Pinocchio, capture d'écran
Chers lecteurs, chers amis, chers fans, chères groupies, je vais aujourd’hui vous parler d’un temps où le capitalisme et le communisme n’existaient pas, d’un temps où l’électricité voyait à peine le jour, d’un temps où les femmes ne portaient pas de pantalons et n’avaient même pas le droit de vote. Vous l’aurez compris, je vais vous parler d’une époque tellement ancienne que même le vénéré Tanuki ne l’a pas connu. Car oui, je vais vous faire remonter le temps jusqu’en 1881, année au cours de laquelle l’un des pionniers de la littérature enfantine (Carlo Collodi) écrivait son livre Pinocchio. Avançons jusqu’à l’année 1940 (peut être que l’intemporel Tanuki l’a connu celle là…) durant laquelle le bulldozer du dessin animé, j’ai nommé Walt Disney, faisait l’adaptation de cette œuvre au cinéma. Cinquante cinq ans plus tard, Walt n’était plus, mais l’industrie qu’il avait mis en marche perdurait et c’est ainsi qu’une version remasterisée venait embellir les yeux de la nouvelle génération (la mienne hein, pas celle de Tanuki) qui se précipitait dans les salles obscures. Quoi de mieux pour promouvoir un film que de l’adapter sur l’un des médias les plus populaires du moment, j’ai nommé le jeu vidéo. En 1995 donc sortait Pinocchio sur les deux consoles de salon du moment.

Alors cet opus Megadrive ? Digne des productions Disney ou simple mensonge ? J’ai la réponse sur le bout du nez (OK je sors)


Scénario 14/20

Une œuvre de Disney, c’est un peu comme la loi, nul n’est censé l’ignorer. Donc pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire du dessin animé, je vous renvoie le visionner afin de pallier ce manque culturel. Pour les plus faignants d’entre nous (dont je fais partie) et qui n’ont pas envie de devenir des êtres meilleurs, je vais tenter d’en faire un court résumé.

Geppetto est un vieux célibataire endurci, menuisier de profession, qui a toujours rêvé d’avoir un fils. Un jour, il décide de mettre à contribution ses talents manuels afin de créer une marionnette à l’effigie du petit garçon qu’il n’a jamais eu. Comme dans la plupart des contes de l’époque, une bonne fée fait son entrée dans l’histoire afin d’embellir l’existence des protagonistes, il s’agit ici de la fée bleue qui, grâce à sa magie, va donner vie au bout de bois qu’est Pinocchio. Afin de parfaire ce sort et transformer son armature végétale en véritable corps humain dans lequel battrait un cœur, le jeune menteur au nez grandissant devra accomplir trois bonnes actions. La marionnette polissonne sera secondée par un ami de la fée, le fameux Jiminy Cricket qui occupera ici le rôle de conscience pour le jeune cachottier. Malheureusement, et comme vous pouviez le deviner, tout ne se passera pas comme voulu et le personnage principal se retrouvera embrigadé dans de nombreuses aventures toutes plus rocambolesques les unes que les autres, se laissant influencer par les personnes les plus fourbes de la région. Mais bon, comme nous sommes dans un conte enfantin, vous imaginez bien que tout se termine pour le mieux et que le châtaigner deviendra chaire et os.

Le jeu vidéo suit bien entendu la trame du dessin animé et le scénario est introduit, avant chaque niveau, par une petite séquence où se côtoieront dessins en noir et blanc et phrases narratives. Si ces petites scénettes non colorisées apporteront un véritable aspect authentique à la chose et se verront être appréciables, il demeure tout de même dommage qu’elles n’aient pas été un peu mieux mises en scène comme on savait déjà le faire en 1995. On guidera donc le petit pantin à travers les séquences les plus marquantes du film comme sur le chemin de l’école, le parc d’attractions, le ventre de la baleine et on le verra même se transformer en âne.

Le seul petit reproche que l’on pourrait faire au scénario de cette œuvre vidéoludique repose sur le fait que, même s’il reste fidèle à l’œuvre originale, il passe un peu au second plan, n’introduisant pas de phases de dialogues entre les personnages ou en ayant recours à des séquences narratives peu attrayantes pour le joueur qui préfèrera l’action à l’histoire.

Réalisation 16/20

A l’image de Mickey Mania, Castle of Illusion, Le Roi Lion, Quack Shot et bien d’autres, les jeux estampillés Disney ont toujours joui d’une qualité graphique indéniable, empreinte d’onirisme, de magie et de fidélité à l’univers du vieux Walt. Bien entendu, ce Pinocchio n’échappe pas à la règle et c’est un réel plaisir de voir à quel point l’ambiance du film se retrouve, en version 16-bits, sur notre téléviseur. Avec la patte artistique bien marquée qui caractérise les jeux de la firme de Mickey, nous traverserons donc les rues d’un bourg afin de rejoindre l’école du jeune pantin, un parc d’attractions sur fond de crépuscule au nuancier enchanteur, des fonds marins ou encore les entrailles de la baleine…

Si ce qui se remarque le plus est bien entendu le côté enfantin et soigné des environnements, les couleurs utilisées font aussi leur petit effet. On remarquera que, à l’exception de quelques niveaux, celles qui ressortiront le plus seront des nuances glauques de bleu et de violet pour, entre autres, les niveaux nocturnes, marins et sous marins. Les passages dans le parc d’attractions et dans les montagnes se révèleront vraiment enchanteurs, fourmillant de détails en tout genre tout droit sortis de l’imaginaire de Walt Disney. Les adversaires qui essaieront de nous gêner dans notre progression rappelleront eux aussi de nombreux souvenirs aux aficionados du dessin animé. Nous devrons alors éviter les hordes d’oies tueuses, de renards et de chats cartoonesques ainsi que les ombres des montagnes et les crabes et nombreuses raies des fonds marins. Mais nous retrouverons aussi les méchants bien connus de l’œuvre tels que Monstro la baleine, Monsieur Grand Coquin qui convaincra le pantin de ne pas se rendre à l’école, le jeune Crapule qui porte bien son nom, les danseuses ou encore le malveillant Stromboli. Des personnages secondaires qui viendront renforcer l’impression d’immersion et de fidélité à l’œuvre originale.

Pour résumer ce paragraphe, je dirais que, contre toute attente, cette commande de Disney aux studios d’Avalon Interactive est une véritable perle graphique, exploitant de la plus belle façon qu’il soit la console qui la fait tourner, dans la plus pure tradition des Aladdin, World of Illusion et autres Super Baloo. Il est bon de souligner que, même si les sprites, de bonne taille et bien détaillés soit dit en passant, ne sont jamais nombreux à l’écran, on n’observe pas le moindre ralentissement ni clignotement de la part de la machine noire.

Gameplay 14/20

Si l’ambiance graphique ne choquera pas les adeptes des jeux estampillés Disney, il en sera de même pour la jouabilité qui suivra les bases instaurées quelques années plus tôt et se montrera quasi irréprochable. Ainsi, le petit garçon de bois se maniera au doigt et à l’œil, répondant parfaitement aux sollicitations de la manette à trois boutons et se prenant en main avec une facilité enfantine. Le soft se paie même le luxe d’opter pour des phases de jeu variées, s’éloignant par moments du genre redondant qu’est la Plate-Forme. On aura ainsi droit à un niveau qui, deux ans avant Parappa the Rapper, nous propose de retenir et enchainer des combinaisons de touches afin de réaliser une chorégraphie réglée au millimètre près. On pourra aussi incarner Jiminy lors d’une session de baston au parapluie contre une horde de papillons de nuit au sommet d’un lampadaire, éviter les obstacles lors d’une course effrénée dans des montagnes russes ou sur un radeau lorsque Monstro nous pourchasse, ou bien encore repousser les limites de la gravité dans un niveau sous marin où il sera possible de marcher à l’envers.

En ce qui concerne la maniabilité, un bouton vous servira à sauter, l’autre à vous protéger alors que le dernier vous fera lancer une attaque à vos adversaires. Les détails concernant ce mode de combat sont d’ailleurs sympathiques. Ainsi en mode pantin vous tournerez sur vous-même en donnant un coup de pied rotatif alors que sous la forme d’un âne vous assènerez des coups de queue. On apprécie la variété qui vient donner un bon vent de fraicheur à l’aventure. En revanche, deux ou trois détails sont un peu moins appréciables. Ainsi, si la session de danse est rudement bien faite et claire avec son didacticiel, il aurait été préférable qu’il en soit de même avec les autres niveaux, ou du moins que l’on nous explique quel en est le but. Je pense notamment au stage des montagnes russes ou du radeau où l'on se prend quelques méchantes pelles avant de comprendre qu’il faut se baisser ou sauter pour éviter des obstacles qu’on ne voit pas forcément arriver. Dansle même registre, on peut citer les entrailles de la baleine que l’on doit arpenter en long, en large et en travers sans réellement savoir pourquoi. Comme je suis un bon rédacteur je vous le dis, ça évitera que vous ne vous y preniez la tête durant des minutes entières comme j’ai pu le faire. Il suffit en fait de collecter du bois en brisant des caisses puis d'allumer un feu en explosant une lampe à huile pour faire cracher le mammifère, exactement comme dans le dessin animé, mais en plus fastidieux et (pas du tout) mal expliqué. Il en est de même pour la fin des montagnes russes où l’on doit éviter les fusées lancées par Crapule sans savoir combien et pourquoi le niveau se termine à un moment et pas un autre. La palme du n’importe quoi revenant à la course poursuite sous-marine avec Monstro où le but sera… de vous faire attraper : un niveau qui peut se terminer avec succès en moins de deux secondes. Sur ce point, il est appréciable que les développeurs aient suivi la trame du dessin animé mais une mini cinématique aurait suffit. Si vous tentez de lui échapper, vous ne ferez que collecter des vies et des Continues mais ceci au bout de longues minutes pas forcément passionnantes. Tous ces petits défauts, s’ils ne seront pas repoussants, ne feront qu’alourdir l’action et la rendre moins palpitante.

Les items maintenant, vous trouverez un peu partout et en grande quantité des chapeaux représentant une vie et des livres représentant un Continue. Certains niveaux vous feront aussi collecter d’autres items, comme des pages dans la rue et des palourdes dans les fonds marins. Pour ces deux derniers, on ne sait d’ailleurs pas pourquoi l’on doit les ramasser, le nombre final n’ayant apparemment pas d’incidence sur la fin du niveau. Encore une fois, on aurait apprécié de plus amples explications.

Un Gameplay de bonne qualité, dans la droite lignée de ses ancêtres Disney, mais souffrant d’un certain manque d’explications et de quelques lenteurs rendant l’action moins passionnante par moments.

Bande son 17/20

Vous allez en avoir marre au bout d’un moment mais je le répète, on est dans un jeu Disney et, si ceux-ci se démarquent le plus souvent par l’excellente qualité visuelle qu’ils dégagent, ils le font aussi par leur ambiance sonore. Ici, c’est encore du tout bon avec les mélodies originales du dessin animé mais en version 16-bits d’excellente qualité, ce qui rend clairement honneur à la console noire de Sega qui, ce n’est un secret pour personne, faisait à l’époque pâle figure par rapport à sa concurrente directe sur le plan sonore. Nous traverserons les niveaux au son de mélodies entrainantes et joyeuses, oppressantes et nerveuses ou encore mélancoliques, le tout en respectant bien l’ambiance de l’endroit visité. Les bruitages ne sont pas en reste et demeurent globalement de bonne qualité, bien dans le ton enfantin de l’aventure.

Pour les mélomanes de tous bords, il est appréciable de savoir que toute sonorité est écoutable à souhait et à n’importe quel moment (sauf en cours de jeu hein) grâce à un Sound Test dans le menu des Options.

Durée de vie 09/20

Bon, tout le monde s’en doute, Pinocchio n’est pas un jeu réservé aux Hardcore Gamers mais plutôt aux plus jeunes qui rêvent de s’initier à la passion vidéoludique tout en dirigeant le héros qu’il viennent de voir au cinéma. Ainsi, même si on peut y croiser quelques longueurs, l'aventure se finit aisément en une demi-heure en mode Easy et moins d’une heure en Normal et Hard. Le jeu étant facile à souhait dans son fonctionnement et n’offrant aucun réel challenge, les trois modes de difficulté se différencient juste par le fait que chacun rend les niveaux plus ou moins longs (en Easy c’est quand même une bonne blague). Ajoutez à cela le nombre colossal de vies et de Continues supplémentaires que l’on peut amasser et vous comprendrez qu’il sera quasi mission impossible de devoir recommencer le jeu en son début. Seule la mission des montagnes russes vous donnera un peu de challenge, requérant réflexes et/ou connaissances des emplacements. Une fois terminée l’aventure, le joueur Lambda n’aura pas tellement le cœur à y revenir, l’aspect scoring étant absent et la présence de Jiminy Cricket totalement anecdotique. Celle-ci aurait amplement mérité d’être plus profondément exploitée, avec un peut être un mode coopération qui aurait finalement pu dénaturer l’aventure originale. Mais bon, je ne suis pas là pour critiquer les exigences de Disney en ce qui concerne la fidélité à leur dessin animé.

Conclusion 15/20

Véritable ballade de santé mais néanmoins rafraichissante, cette aventure de Pinocchio saura ravir les plus jeunes par sa facilité de prise en main et par son ambiance enchanteresse, retraçant fidèlement l’œuvre de Walt Disney. Le seul petit bémol résidera dans le fait que les joueurs âgés de plus de huit ans en feront trop vite le tour et le rangeront ensuite définitivement. Pinocchio restera tout de même un jeu à posséder, ne serait-ce que pour compléter une collection Disney sur Megadrive, partenariat symbole de qualité pour tout retrogamer.


Article publié le 02/01/2012 Jeu testé par Icarus