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Alien Soldier

Section Test.


Alien Soldier
24/02/1995
Edité par Sega
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Sortie US non communiquée
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Alien Soldier
??/05/1995
Edité par Sega
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Console: Sega Megadrive
Genre:Action
Développeur: Treasure
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Virtual Console WII-

Photo de la boite de Alien Soldier
Alien Soldier, capture d'écran Alien Soldier, capture d'écran Alien Soldier, capture d'écran
Pour introduire cette sacralisation du run'n gun qu'est Alien Soldier, je reprendrais volontiers mon parallèle entre Treasure et Clover amorcé dans le test de Gunstar Heroes. Si le premier jeu de la firme venait donner un coup de fouet à une console qui en avait bien besoin, leur dernier signera le chant du cygne d'une plate-forme tirant gracieusement sa révérence en accouchant d'une oeuvre qui marquera un certain état du jeu vidéo en son temps. Clover offrit à la PlayStation 2 un jeu d'une rare intensité avec l'indescriptible Okami, Treasure resta fidèle à ses premières amours et offrit à la MegaDrive le gargantuesque Alien Soldier, alors même que la Saturn faisait face à la Playstation sur un marché en pleine expansion vers un plus large public. Alien Soldier se veut alors être un titre à l'opposé des nouvelles conventions qui se mettaient progressivement en place et s'affirme comme un titre résolument hardcore et sans consensus, pour notre plus grand bonheur. Attachez vos ceintures !

The Incredible...Chicken

Le pitch d'Alien Soldier semble tout droit sortir d'une de ces soirées bien (trop) arrosée entre les petits gars de la team de Treasure. Alors que l'un d'entre eux dégustait peut-être un des produits de la marque de notre cher rédacteur-gallinacé préféré (Maitre Coq pour ne vraiment pas le citer.), il s'écria : « Et si on faisait un super run'n gun mettant en scène un poulet de l'espace qui affronterait des boss tous plus balèzes les uns que les autres à la chaîne, avec un dynamisme encore jamais vu !? ». Plutôt que d'exploser de rire devant l'état avancé de leur collègue, les développeurs acquiescèrent devant une idée « si fantastique », en louant une fois de plus les vertus du saké...

Plus sérieusement, c'est bien de cela qu'il s'agit, Alien Soldier vous plonge dans la peau (croustillante) d'Epsilon, un poulet de l'espace armé jusqu'au bec. L'intro du jeu vous narre pendant un script d'à peu près dix pages comment l'ancien chef d'un groupe de terroristes galactiques – Scarlet – fut victime d'une trahison visant à l'écarter et à mettre en place un nouveau chef, Xi-Tiger. Le despote voulu aller plus loin et en finir avec Epsilon, mais celui ci se réincarna en fusionnant avec le corps d'un enfant (oui oui je vous l'accorde c'est vraiment n'importe quoi !!) pour devenir le super poulet dont il est ici question, désireux de prendre sa revanche sur son adversaire. Bonjour les maux de tête...

Get ready you...chicken !

Malgré l'apparente étrangeté de son personnage principal, Alien Soldier est bien un run'n gun furieux comme seul Treasure sait les faire. Si les parallèles avec Gunstar Heroes sont nombreux, Alien Soldier aborde un concept d'un genre très rare qui lui confère un charme sans égal. Le jeu se veut plus une succession de boss toujours plus vicieux et plus balèzes les uns que les autres. L'aventure est bien sûr découpée en stages (25 pour être précis), mais traverser les « niveaux » en temps que tels n'est pas très long. Ces phases classiques de run'n gun ne durent jamais plus de 30 secondes, car très rapidement vous vous trouverez toujours confronté à un bon gros boss des familles, ces affrontements dantesques constituent le véritable gameplay d'Alien Soldier. En fait, si l'on y regarde bien, les niveaux ne sont là que pour faire perdre un peu de vie au joueur et ainsi faciliter le travail du boss...comme si ça ne suffisait pas...

Car oui, il faut le savoir, Alien Soldier est un jeu trèèèèèèès difficile ! Volontairement conçu comme tel par ses développeurs, le challenge hautement corsé ne laisse aucune place au hasard, seuls les true harcore gamers acharnés pourront se frayer un chemin au travers de cette débauche de difficulté (seulement un chemin hein ! Je parle même pas de voir la fin !). On éprouve un plaisir assez paradoxal à finir un niveau toujours très court mais si long à maitriser. Treasure se paye même le culot de ne proposer que deux modes : supereasy et superhard. Déjà qu'en supereasy le jeu vous fait frôler la crise de nerfs... Je serais tenté de citer ici ce cher Einstein et sa célèbre loi de la relativité pour comprendre ce choix : une fois que l'on est passé par le véritable enfer (comprenez le mode superhard), il est vrai que le jeu paraît presque devenir une ballade de santé. Je sais ce que vous allez me dire : « C'est le principe même du mode de difficulté ! », mais la différence est tellement énorme qu'il fallait le souligner, d'autant plus qu'il faut bien avouer que l'on a pas l'habitude de recommencer dix fois le premier stage lorsque l'on a auparavant pris soin de sélectionner le mode supereasy... Une volonté d'humiliation de la part de Treasure ? Je pencherais plutôt pour l'humilité, après c'est à chacun de s'en faire une idée.

« Nobody calls me chicken without goating me into doing something stupid ! »

Comme je le mentionnais plus haut, Alien Soldier reprend à la base le système d'armes de Gunstar Heroes en y apportant quelques modifications. Cette fois, ce sont six armes différentes qui s'ouvrent à votre disposition, mais Epsilon ne dispose que de quatre slots librement exploitables à chaque début de niveau. Ainsi, les combinaisons sont vraiment nombreuses, d'autant plus que le choix est assez varié, on retrouve le tir classique, le lance-flammes, le laser, et bien évidemment le homing, auxquels viennent s'ajouter un tir multiple et un autre laser plus puissant mais discontinu. Dans la mesure où vous n'arrêtez pas de crever, vous pouvez sans cesse tester de nouvelles combinaisons, jusqu'à temps de tomber sur celle qui vous permettra de vous faufiler dans la niveau et de mettre une bonne raclée au patron. Si l'on doit exploiter la variété, le joueur bourrin pourra également s'équiper de la même arme quatre fois (quatre lance-flammes, mwahahaha !), ce qui confère ainsi beaucoup plus de munitions. Car en effet, même si le soft est explosif, pas question de maintenir son doigt sur le bouton de tir et de foncer dans le tas, il vous faudra garder un œil sur la jauge de votre arme, et rapidement switcher avec une autre si elle vient à s'épuiser.

Aussi balèze soit-il, tout cet attirail ne suffirait à rien si Epsilon était aussi empoté qu'un de nos chers ministres. De ce côté là, aucun souci à se faire non plus : notre super poulet possède une surprenante pléiade de mouvements malgré les commandes limitées du paddle MegaDrive. Notre héros gallinacé peut d'abord switcher entre un tir fixe et un tir pendant la course, un ajout de taille qui manquait cruellement dans Gunstar Heroes et qui facilite ici la tâche. Ce n'est pas du luxe, je vous l'assure. Epsilon peut également se stabiliser dans les airs grâce à son jetpack, pratique quand un boss fait 5 fois votre taille. Enfin, et c'est là le mouvement le plus important qu'il vous faudra à tout prix maîtriser, le Zero Teleport vous projette comme son nom l'indique de l'autre côté de l'écran en un éclair. Pendant ce déplacement instantané, Epsilon n'est pas affecté par les attaques ennemies, ce qui est quand même un sacré avantage. Il faudra ainsi user et abuser de ce fameux mouvement pour esquiver les hordes d'ennemis qui se jettent sur vous ou les attaques dévastatrices des boss. En plus d'être très pratique pour l'esquive, le Zero Teleport devient également une attaque fulgurante si elle est exécutée avec une jauge de vie remplie (ce qui reste rarement le cas !), j'en veut pour preuve le premier boss qui succombera instantanément pour peu que votre attaque réussisse. Nice !

Cock-a-doodle-dammit !!

Dès lors, chaque stage se présente presque comme un dépassement de soi, il faudra s'armer de patience et recommencer encore et encore pour trouver les petits trucs qui permettront de parvenir au boss sans trop de bobos. Encore faudra-t-il avoir équipé les bonnes armes pour le vaincre, ce qui vous obligera forcément à procéder à une batterie de tests, tel un Megaman plumé. La moindre erreur coûte souvent très cher, mais même avec la meilleure volonté du monde, il reste encore un ultime ennemi contre lequel il faudra jouer des coudes : le temps. Certains affrontements vous obligent non seulement à rester en vie, mais également à trouver une technique assez rapide, sous peine de devoir tout recommencer une fois le compteur arrivé à zéro... Dammit !

Bien évidemment, la musique vient souligner à merveille cette débauche d'action et de sueurs froides, les thèmes sont très dynamiques du début à la fin du jeu et réservent de bonnes surprises. Certains morceaux se démarquent grâce leur ambiance envoûtante comme le fantastique theme du main screen qui vous enverra réellement dans la stratosphère...

That's All Folks ! (Or is it ?)

Voilà qui conclue notre test d'Alie... Comment ? Les quoi ? Graphismes ? Ah ! C'est vrai, j'ai failli oublier de déblatérer sur l'aspect graphique du soft. Vous le voulez vraiment ?... Bon d'accord, je vais contenter vos appétits conformistes, mais c'est la dernière fois !!

Le jeu étant sorti en 1995, il fallait bien qu'il fasse honneur à la MegaDrive puisque sa petite sœur venue aussi d'une autre planète tentait désespérément de se faire une place au soleil face au rectangle gris de Kutaragi-san. Encore une fois, pas de souci à se faire, Treasure exploite à merveille les capacités de la machine en proposant des stages remplis de détails visuels, des sprites absolument gigantesques, le tout servi par une animation sans failles, que demande le peuple, je vous le demande ?! Pas la peine de s'attarder donc, je me permettrai de citer le grand J'm Destroy pour résumer la situation : « Les graphismes, tu les vois, tu meurs ! »

Gameplay : 18/20 Le pari affirmé de Treasure se révèle payant, les niveaux sont réduits à leur plus simple appareil pour laisser place aux combats dantesques contre les différents boss du jeu, le tout sublimé par une palette de coups remarquable, des armes destructrices, et une maniabilité aux petits oignons !

Scénario : 10/20 Là où le scénario n'est d'ordinaire qu'une justification sommaire des gunfights à outrance, Alien Soldier tente de sortir du lot en proposant une histoire rocambolesque...qui finit par lasser et même donner mal au crâne, dommage.

Graphismes : 17/20 Y a pas à tortiller du cul pour chier droit (pardon), Alien Soldier met une sacré claque visuelle en tirant parti du meilleur de la MegaDrive, chapeau bas messieurs.
Durée de vie : 19/20 Si vous ne finissez pas abruti à force de vous taper la tête contre les murs, vous pourrez espérer progresser, mais lentement...très lentement, chaque niveau réclame une sacré préparation, petit scarabée.

Bande son : 16/20 Des thèmes détonants, comme il se doit, pour souligner la frénésie des combats.


Verdict : 18/20

Alien Soldier n'est pas une perle, c'est un diamant brut qu'il faudra tailler sans relâche pour en percevoir la beauté et l'essence. Élitiste ? Sans aucun doute, mais sa difficulté insolente et affirmée nous renvoie à un parti pris remarquable de la part des développeurs. Alien Soldier est un jeu militant, un soft qui marque et rappelle un certain état du jeu vidéo, celui du challenge, du dépassement de soi, et de l'humilité. Merci Epsilon, ton unique aventure laisse un souvenir indélébile et impérissable dans nos cœurs et nos esprits... So long !


Article publié le 30/08/2008 Jeu testé par djrecette