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Eternal Champions - Challenge from the Dark Side

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Eternal Champions : Challenge from the Dark Side
05/02/1995
Edité par Sega
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Eternal Champions : Challenge from the Dark Side
??/??/1995
Edité par Sega
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Console: Sega Mega-CD
Genre:Combat
Développeur: Sega
Joueurs: 1 à 2
Une exclusivité Sega Mega-CD

Photo de la boite de Eternal Champions - Challenge from the Dark Side
Eternal Champions - Challenge from the Dark Side, capture d'écran Eternal Champions - Challenge from the Dark Side, capture d'écran Eternal Champions - Challenge from the Dark Side, capture d'écran
1995 : Le Mega-CD est un échec et Sega prépare déjà la relève avec la Saturn. Pourtant, un groupe de programmeurs va se lancer dans le développement de ce qui sera surement le meilleur soft du support et l’un des meilleurs jeux de combat Sega de l’ère Megadrive. Ce jeu : Eternal Champion: Challenge from the Dark Side (applaudissements, cris d’hystérie, débordements de foules dans tous les sens…. bon ok j’exagère peut être un peu !!).

Petit rappel

Deux ans plus tôt, Sega décide de sortir un jeu de combat, SON jeu de combat avec la prétention d’en faire LE jeu de combat. Eternal Champion sort donc en 1993 et reçoit un accueil très chaleureux de la part de la presse et des joueurs, principalement aux États-Unis et en Europe mais pas vraiment au Japon (un point crucial mais je reviendrais dessus). Après le succès du premier épisode (et divers produits dérivés pour faire de ce titre l'un des noms majeurs de chez Sega), une annonce est faite : nous aurons le droit à une trilogie !! Et nous voici en 1995, le second volet sort et là….I N C R O Y A B L E !!!! C’est le premier mot qui vient à l’esprit après quelques parties. Voici pourquoi…


Scénario

C’est un jeu de combat alors ce point n’est vraiment pas le plus important mais les personnes en charge de ce scénario on vraiment fait du bon boulot. Non pas qu’ils méritent un Oscar non plus mais il y a une volonté de réellement développer l’histoire de chaque personnage (y compris les cachés) et de faire quelque chose d’un tant soit peu original pour l’époque. Je m’explique... Dans les années 90, le marché des fighting games se résumait à quatre séries majeures, dont on peut résumer les trames scénaristiques en quelques lignes, pour dénoter un flagrant manque d'originalité.

-Fatal Fury, un méchant chef de gang veut régner sur la ville de South Town.
-Art of Fighting, en gros la même chose mais la sœur du héros est enlevée par un autre méchant que le vrai méchant (….vu comme ca c’est complexe mais en fait pas du tout)
-Mortal Kombat, on cherche encore…
-Street Fighter, un méchant pas sympa (oui oui c’est possible) veut régner sur la petite bourgade de… oups nan celui-là est plus ambitieux : LE MONDE.

Dans EC, nous avons affaire au Champion Eternel, un guerrier immortel vivant dans un futur où l’homme a fini par détruire la planète. Il estime que certains combattants, s'ils avaient survécu à la mort brutale qui les a touchés, auraient pu changer le cours de l’histoire et faire que cet avenir soit, disons plus favorable à l’humanité. Un seul suffirait à tout changer (bien sûr), et dans un souci d’équité (quel homme), le Champion décide de sortir ces combattants de leur époque juste avant leur mort et d’organiser un tournoi entre eux pour savoir lequel mérite d’avoir une seconde chance, le vainqueur étant ramené quelques secondes avant de passer de vie à trépas avec les connaissances nécessaires pour éviter son funeste destin. Voila, rien de fabuleux c’est sûr, mais ce scénario a au moins le mérite de se démarquer du lot et de justifier de voir les différents protagonistes se mettre sur la gue… En substance pas de véritable différence scénaristique avec le premier volet, on prend (presque) les mêmes et on recommence avec en prime un Dark Champion. Son but est d’empêcher le retour à la vie du vainqueur à la fin du tournoi dans un combat parfaitement déloyal (certains diront même impossible).

Réalisation

Ici aussi, c’est du bon. Les graphismes sont très colorés et détaillés. Support CD oblige, les effets d’ombres, de brume, d’ondulation de l’eau etc, sont nettement moins pixelisés que dans le premier épisode et tout cela contribue à donner une véritable atmosphère à ce jeu. Il y a une ambiance bien particulière qui se dégage des décors, une ambiance sombre, violente, parfois inquiétante (les niveaux de Xavier et du Dark Champion entre autre). Bref, comme je le disais plus haut, ce jeu a de la gueule !! Une vraie personnalité qui prend le joueur aux trippes.

La grosse nouveauté sur cet opus est l’introduction de cinématiques (chose que la Megadrive ne peut se permettre sans l’extension CD). Le moins que l’on puisse dire c’est que là aussi, les mecs de chez Sega ont vraiment bossé et ne se sont pas contentés d’une intro vite fait au début et d'une fin à deux balles. Là, nous avons une séquence introductive plutôt longue commentée par le Champion qui nous fait un résumé de l’histoire, le tout illustré par des vidéos du sauvetage de chaque combattant juste avant l’instant fatal. De la même façon, une cinématique de fin par perso nous montre le retour du vainqueur et son sauvetage in-extremis ainsi que le retour des vaincus à leur époques respectives, qui cette fois-ci ne peuvent éviter la fin brutale promise.

Mais ce n’est pas tout !!! Les programmeurs, cette bande de petits vicieux, ont amélioré le système de « fatality ». Maintenant vous avez deux façons possible pour charcuter allègrement votre opposant grâce aux pièges du décor. La première est une vendetta (combinaison de touches à effectuer pour que votre perso achève lui-même l’adversaire dans un finish « mortalkombatesque ». La seconde, baptisée Cinékills, n'est ni plus ni moins qu'une cinématique variant selon le perso (non disponible pour les cachés) dans laquelle le Dark Champion vient en personne coller une rouste de façon très gore (pour l’époque) et cruelle en achevant dans un mini-film le malheureux d’une manière ayant rapport avec la mort qui l’attend.

Enfin les décors dans lesquels se déroulent les affrontements sont très bien conçus. La plupart sont des anciens remis au gout du jour et on observera l’apparition de six nouveaux stages de base (4 pour les nouveaux persos et 2 pour Jetta et Midkinight qui se voient replacés dans des contextes collant mieux à leurs histoires respectives, à savoir le cirque et le laboratoire). Si je ne me trompe pas, cinq niveaux cachés sont à débloquer (3 anciens et 2 nouveaux).

Gameplay

Ici rien de bien nouveau par rapport à l’opus précédent. Les anciens persos répondent tous présent, tandis que quatre nouveaux combattants entrent dans la compétition. S'y ajoute une jolie galerie de personnages cachés à débloquer. Les anciens ont gardé leur panoplie de coups spéciaux du premier épisode qui se voit enrichie de quelques nouvelles attaques. Les combinaisons à rentrer sont classiques (à base de quart de cercle) et le tout répond relativement bien, même si le gameplay est surement un point qui aurait pu être plus abouti.

En effet, une certaine lourdeur dans les déplacements des personnages se fait ressentir et l'on est loin des combats nerveux d’un Art of Fighting ou d’un Fatal Fury. Dans ce jeu, il va falloir se trouver un ou deux persos sur lesquels ont est à l’aise pour pouvoir s’entrainer encore et encore avec, car EC n’est pas un jeu qui se prend en main facilement. Les combos sont difficiles à placer et cela demande de connaitre les personnages et leurs techniques pour réellement maitriser la bête.

Bande-son

Sur ce point, rien à redire !! Les musiques ne sont plus les mêmes que dans le premier volet et tirent profit du support CD d’une excellente manière. On retrouve une ambiance spécifique par niveau, et plus généralement cette atmosphère sombre dont je vous parlais plus haut. Mention spéciale pour les stages de Riptide et du Dark Champion (un bon morceau de rock), deux musiques qui restent en tête pendant un bon moment. Les bruitages sont assez classiques mais efficaces et les voix (ou plutôt les cris de terreur) dans les cinématiques sont crédibles.

Durée de vie

En fonction du type de joueur que vous êtes, celle-ci peut varier. Pour les joueurs peu endurants ou pas très motivés, on compte quelques matches en solo pour faire le tour des combattants de base. Pour les joueurs chevronnés, il faut prévoir pas mal d’heures de jeu pour tout débloquer. Non pas que la condition pour déverrouiller un perso caché soit vraiment compliquée, mais la difficulté, va demander pas mal de parties pour arriver au Champion et encore plus pour le vaincre, et ce même en mode easy!! Il va en falloir du temps pour avoir la chance de visionner toutes les séquences de fin... et plus encore si vous voulez terminer le jeu contre le Dark Champion et le vaincre.

Celui-ci gonfle à lui tout seule la durée de vie de manière significative !! Il est horriblement dur à battre, c’est une chose, mais aussi à rencontrer !! Il faut jouer dans les modes les plus difficiles, sans perdre de match (y compris contre le Champion) pour espérer le combattre. Et comble du comble, le Champion et le Dark Champion doivent être vaincu quelque chose comme six fois chacun !!! Quand vous videz leurs jauges de santé, ils reviennent au moins cinq fois avec de nouvelles attaques. On n’est pas loin du cauchemar. Voila pourquoi la durée de vie grimpe d’un coup. Il faut vraiment passer des heures à s’entrainer dur pour maitriser un personnage et l’amener jusqu’à la victoire, mais ce n’est pas déplaisant au final. A noter que vous allez en baver aussi contre les persos normaux de la compétition car le CPU ne fait pas, ou peu de cadeau.

Hormis la difficulté, les personnages cachés sont assez nombreux et prennent un peu de temps pour être débloqués sachant que les deux boss de fin peuvent être eux aussi déverrouillés. Je n'ai cependant, pour ma part, jamais réussi (de mémoire il faut finir le jeu en hard sans perdre un seul round il me semble….). On regrettera cependant l’absence de la salle d’entrainement du premier chapitre, qui permettait de travailler la technique plus rapidement et qui proposait d’ajouter des pièges dans le décor pour des combats plus funs, dommage. On retrouve les modes classiques : solo, versus, tournoi, et des fiches détaillées sur chaque protagoniste.

Conclusion :

EC sur Mega-CD est le second meilleur jeu de combat du support (après Fatal Fury Special) et l’un des meilleurs jeux de combat de la Megadrive. Il surclasse le premier épisode en tout point. Malgré une impression de base de simple add-on, c’est en fait un jeu plus complexe qu’il n’y parait qui propose beaucoup de nouveautés, un challenge intéressant et une ambiance unique, tout en osant prendre des risques (ce que l’on ne voit que très rarement de nos jours). C’est un jeu violent, mature, qui a créé la polémique (bien entendu) à l’époque.

Malheureusement, le soft n’a pas connu le succès mérité, la faute au support CD peu vendu. Cet échec matériel ne va pas permettre des ventes conséquentes et pourtant, les fans étaient au rendez-vous en Europe et aux USA où le jeu se vendait très bien (proportionnellement aux ventes de Mega-CD j’entends bien). Ils attendaient donc avec impatience le troisième épisode prévu pour la Saturn. Mais Sega Japon, alors que le développement avait commencé, en décida autrement et préféra fermer les yeux sur son succès. La raison est simple : Virtua Fighter, autre grosse licence combat de Sega, cartonnait au Japon. Il fut donc décidé que le jeu devait marcher dans le reste du monde. Voyant bien qu’EC se vendait plus que VF à l’étranger, le géant nippon décida purement et simplement d’annuler la sortie du troisième volet pour sortir VF sur Saturn et éviter que les ventes ne soient parasitées par EC. C’est donc un sort bien funeste pour le Champion qui n’aura pu éviter sa « mort » cette fois-ci. Sega Japon ne souhaite plus entendre parler de cette série et laisse cette licence fabuleuse tomber dans l’oubli. Dommage, car VF est à des années lumières d’avoir le charisme et l’intérêt d’EC à mon humble avis. Pour information, le premier épisode est sorti sur la console virtuelle de la WII pour environ 8 euros. Alors il ne faut pas hésiter à l’acheter et à rappeler à Sega que cette série existe et qu’elle a encore des fans qui attendent la conclusion de cette trilogie !!!

Scénario : 13
Réalisation : 14
Gameplay : 13
Bande-son : 14
Durée de vie : 15

Note finale : 15


Article publié le 11/09/2010 Jeu testé par Gaga