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OutRun Europa

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Sortie US non communiquée
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OutRun Europa
??/??/1991
Edité par US Gold
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Console: Sega Master System
Genre:Course
Développeur: Probe Software
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Amstrad CPC- Atari ST- Commodore 64- Commodore Amiga- Sega Game Gear-

Photo de la boite de OutRun Europa
OutRun Europa, capture d'écran OutRun Europa, capture d'écran OutRun Europa, capture d'écran
Lorsque l'on voit OutRun sur une boite de jeu, la première impression ne peut qu'être positive. En revanche, apercevoir le logo US Gold aurait plutôt tendance à provoquer le sentiment inverse. Nous allons donc, au travers de cet article parler d'OutRun Europa, dont la version Master System fut éditée en 1991 par, vous l'aurez deviné, la firme susnommée. Cet épisode respecte-t-il le traditionnel niveau de qualité des jeux de la saga OutRun, ou fait-il dans l'infâme médiocrité ? Réponse à suivre dans le test...

Réalisation

Si l'on commence un test, autant le débuter par un point positif. Nous allons donc traiter en premier lieu de la réalisation globale du jeu, qui frise l'excellence. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le soft s'avère bien garni avec énormément d'éléments s'affichant à l'écran : immeubles, arbres, champs... Le joueur est constamment entouré de décors, là où ses prédécesseurs dégageaient souvent une certaine sensation de vide. Un excellent point donc...

Là ne se situe pas le seul point fort du titre en termes d'aspect visuel. Les décors, magnifiques donc, sont liés les uns aux autres par de belles transitions ne survenant pas forcément suite à un embranchement. Le premier niveau, à titre d'exemple, vous place au sein d'une ville avec un background basé sur une accumulation d'immeubles, avant de vous offrir un panorama de falaises sur votre gauche et la mer sur votre droite, le tout juste après un virage. Entre les tunnels, environnements ruraux ou urbains et autres vertigineux précipices, OutRun Europa vous offrira des sensations de voyage plus poussées encore qu'auparavant, ce en grande partie grâce à ces transitions. Finalement, seuls les deux niveaux aquatiques se trouveront être un peu moins riches à ce niveau, mais vous conviendrez aisément qu'il eût été saugrenu de voir des immeubles ou des tunnels flotter sur l'eau.

Le soft voit donc les choses en grand avec tout ce soin accordé aux détails. Il reste cependant à aborder le délicat sujet des civils. Les fans de la saga n'auront pas manqué de noter que les VNJ (Véhicules Non Jouables, Copyright Oldies Rising) étaient traditionnellement de plus petite taille que leur propre voiture. Ici, ce défaut a enfin été corrigé et ces bolides se trouveront avoir des proportions semblables aux vôtres, sans différence notable en termes de dimensions. D'ailleurs, d'une manière plus générale, les voitures ont tendance à être plus grandes qu'auparavant (à vue de nez, leur taille semble au moins avoir doublé depuis le premier OutRun).

Les plus tatillons trouveront toutefois à redire sur quelques points, comme le drapeau de l'Allemagne à l'envers à la fin du jeu, ou bien l'absence de quelques fanions sur la jaquette par rapport aux lieux visités. De même, le niveau aquatique en aura certainement dérangé plus d'un. Car oui, pour la toute première fois, notre héros délaissera sa Ferrari pour d'autres montures, tant et si bien que celle-ci ne sera présente que pendant environ un cinquième du temps ! Vous commencerez ainsi la partie aux commandes d'une moto, pour ensuite enfourcher un jet-ski qui laissera la place à une Porsche puis à un hors-bord pour enfin terminer sur une belle Ferrari. Le but ultime étant de récupérer votre chère F40 qui vous a été volée, en enchaînant les stages que ce soit de jour ou de nuit, au sein d'environnements magnifiques et très vivants. Mais certains fans ne manqueront pas de regretter ce délaissement de la F40.

Pour finir sur les reproches, il est regrettable que la barre rassemblant le radar et les différents indicateurs prenne le tiers de l'écran, tout comme l'est l'absence de notre chère copine blonde pourtant caractéristique de la saga. Les développeurs n'ont donc pas pensé à tout, mais n'en ont pas moins apporté beaucoup de soin à certains détails importants.

Gameplay

C'est un fait, le gameplay est toujours un point important dans un jeu vidéo. C'est donc tout logiquement que nous allons consacrer un long paragraphe à celui de cet OutRun Europa, qui s'avère hélas quelque peu mitigé. Dès les premières secondes de jeu, vous serez assailli par une indescriptible sensation de lourdeur dans la conduite de votre bolide. Cette rigidité ne manquera pas de s'avérer gênante par la suite.

Mais commençons par le commencement avec les contrôles. Premier constat : la transmission manuelle est ici absente, les développeurs ayant imposé le mode automatique. En raison de la présence de divers bonus sur lesquels nous aurons l'occasion de revenir, la maniabilité de base s'avère quelque peu différente de ce que l'on avait pu connaître dans les autres épisodes de la saga. La croix directionnelle servira bien évidemment à faire tourner le véhicule, mais aussi à l'accélération et au freinage via les directions haut et bas. Ce parti pris a pour but de libérer les deux boutons d'action, désormais dévolus au turbo et à l'attaque. Au vu de l'utilisation assez poussée des possibilités du pad, on comprend mieux pourquoi les concepteurs du jeu ont zappé la transmission manuelle (rappelons que la manette Master System ne compte qu'une croix directionnelle et deux touches d'action).

Comme mentionné dans le précédent paragraphe, des bonus sont présents, nous permettant ainsi d'effectuer des attaques. Ainsi devrez-vous ramasser ces items sur la route, ceux-ci prenant la forme de boules bleues, de tonneaux et de cylindres jaunes. Les premiers rempliront votre bouclier, celui-ci faisant office de barre de vie. Vous devrez être très attentif à son niveau de remplissage puisqu'il aura une certaine tendance à se vider très rapidement. Lors d'une échauffourée avec un adversaire, vous ne prendrez des dégâts que si c'est ce dernier qui lance l'attaque, et non si vous lui infligez vous-même un coup. Le problème, c'est qu'il est assez difficile en pleine action de déterminer l'auteur du coup en question, d'où la nécessité de surveiller attentivement la jauge associée afin d'éviter les mauvaises surprises.

Les tonneaux, quant à eux, permettent de remplir une jauge de nitro sur laquelle il me paraît superflu de s'attarder, si ce n'est pour préciser qu'elle se videra elle aussi plutôt rapidement. Enfin, les cylindres correspondent à des munitions assez inutiles dans certains stages. A titre d'exemple, le premier niveau vous permettra d'utiliser votre bras pour frapper les autres véhicules (rappelons que celui-ci se déroule aux commandes d'une moto). Vous enchaînerez avec le second stage en jet ski vous offrant de tirer des projectiles droit devant vous. Il eût été logique de les utiliser contre l'hélicoptère vous tirant dessus et se situant justement devant vous. Le hic, c'est que la puissance trop réduite du canon ne vous permettra pas de l'atteindre, rendant celui-ci totalement inutile, hormis pour gaspiller vos munitions ! Ce n'est qu'à partir du troisième level que vous commencerez à user de vos armes avec succès afin de détruire les voitures vous précédant sur la route, leur utilité devenant bien plus évidente contre le boss final puisque vous devrez en user afin de stopper le voleur de votre chère Ferrari. Vous l'aurez compris, mieux vaudra éviter de gaspiller vos précieux projectiles afin de les conserver pour une meilleure occasion.

Pour en revenir aux affrontements, votre course poursuite contre ces voleurs vous opposera également des voitures de police qui tenteront de vous ralentir en vous barrant la route. Rester derrière ces représentants des forces de l'ordre aura pour effet de vous faire décélérer, le seul moyen de ne pas vous faire arrêter étant donc de zigzaguer, d'utiliser la nitro, ou en dernier recours de ralentir afin de les laisser s'éloigner. La maréchaussée ne sera pas la seule menace survenant au cours de votre voyage, le pire péril provenant des chauffards, vous percutant et causant d'énormes dommages à votre bouclier. Pire encore, certains ne continueront leur route qu'après avoir totalement détruit votre véhicule, faisant ainsi preuve d'un talent tout particulier pour vous coincer. Contre cette menace, peu de remèdes : ralentir, ou bien contre-attaquer. Qu'on se le dise, ces redoutables adversaires seront la principale cause de défaite à partir du troisième niveau...

A l'instar de la plupart des épisodes de la saga, vous aurez la possibilité d'influer sur la difficulté de votre course en choisissant votre chemin à chaque croisement, le plus facile étant indiqué par une flèche. Notons toutefois que l'écart de challenge s’avère moins prononcé qu'à l'accoutumée.

Le plus gros reproche que l'on pourrait formuler à l'encontre d'OutRun Europa concerne les ralentissements dont vous serez victime à n'importe quel moment, et ce indépendamment du nombre d'éléments affichés à l'écran. Sans être suffisamment fréquents pour totalement gâcher le plaisir de jeu, cela ne manquera pas de faire perdre au soft une bonne dose de sa fluidité. Un constat renforcé par une impression de vitesse moins convaincante qu'auparavant, allant même jusqu'à paraître meilleure à 150 qu'à 200km/h. Une gestion hasardeuse, confirmant que ce nouvel épisode est globalement plus « lent » que ses prédécesseurs...

Bande-son

Mais trêve de griefs, attaquons nous à l'un des atouts majeurs du titre, à savoir son ambiance et plus particulièrement sa bande son. Il est évident, dès les premières secondes de jeu, que ce point n'a pas été négligé par les développeurs. Ainsi aurons-nous droit à de belles musiques, pour la plupart plutôt énergiques. Dès le premier stage, vous entendrez un thème qui ne manquera pas de vous plonger sans ménagement dans la formidable atmosphère de cet OutRun Europa, le rendu s'avérant meilleur encore avec une console gérant le soixante hertz. Bref, bien qu'assez courtes et par conséquent forcément répétitives, ces musiques représentent un véritable point fort pour le titre de Probe Software. Hélas, et comme souvent dans les jeux de cette époque, cette qualité a nécessité de faire quelques concessions, et c'est pourquoi vous n'aurez pas droit au ronronnement du moteur de votre véhicule. Vaut-il mieux avoir de belles musiques, ou bien un bruitage inaudible ? Je laisse chacun se faire son idée sur la question. Attention cependant, les bruitages ne sont pas pour autant totalement absents et vous entendrez ainsi, à titre d'exemple, une sirène de police montant crescendo au fil du temps afin de faire exploser votre stress. Finalement, le seul bémol à formuler concernerait la musique du niveau quatre, en désaccord avec l'ambiance générale et par conséquent plutôt décevante. Mais globalement, la bande son reste d'excellente qualité...

Durée de vie

Côté durée de vie, sachez que le soft vous tiendra en haleine un bon nombre d'heures, et ce pour une raison simple : sa difficulté ! Plutôt abordables, les deux premiers stages ne sont aucunement représentatifs du challenge offert par l'ensemble et vous ne tarderez pas à croiser l'écran de Game Over. Très vite, les véhicules adverses deviendront très agressifs, se plaçant à côté de vous et vous empêchant de fait d'utiliser des armes uniquement efficaces contre les voitures situées devant vous. Vous recevrez donc un bon nombre de coups, vous amenant très rapidement à la défaite...

Même si le titre est agréable à découvrir, ces Game Over à répétition finiront par vous lasser si vous optez pour de longues sessions de jeu. En revanche, une partie de temps en temps ne manquera pas de ravir votre petit cerveau de gamer, vous poussant ainsi à le ressortir régulièrement du placard pour une petite partie.

Scénario

Une fois n'est pas coutume, cet OutRun Europa se trouve être doté d'un scénario. Vous incarnez donc Simeon Kurtz, un agent secret anglais poursuivi par la malchance qui a eu la bonne idée de se faire voler sa Ferrari F40 contenant moult documents confidentiels pendant qu'il effectuait un long trajet jusqu'à Berlin.

Trouvant par hasard une puissante moto sur le bord de la route, vous partez à la poursuite des voleurs qui, pour une raison aussi inconnue que dénuée de sens, ont décidé de faire un peu de tourisme en Espagne, en Italie et en Autriche avant de rejoindre leur destination qui se trouve bizarrement être la même que la votre. Vous serez aidé dans votre périple par un mystérieux personnage, qui vous guidera avant chaque niveau en vous indiquant où trouver un véhicule abandonné avec les clés déjà sur le contact. Pas très consciencieux ces européens... L'aide fournie par votre compère s'arrêtera cependant là, et c'est à vous qu'incombera la tâche de défier les hordes de chauffards venus d'on ne sait où pour vous tuer, et de récupérer les documents perdus.

Un scénario pas exceptionnel donc, mais qui a le mérite d'être présent, chose rare dans un jeu de course des années 90.


Une cohérence avec la série?

Pour clore cet article, il me paraît pertinent de nous intéresser quelques lignes durant à l'utilisation des principes fondamentaux d'OutRun au sein de cet épisode. Ferrari rouge, copine blonde, sensation de vitesse sont autant d'éléments absents de ce dernier, ce qui pourrait laisser poindre quelques doutes quant à son ancrage au sein de la saga. Ajoutez la présence de niveaux aquatiques mettant en scène des véhicules du même acabit, et vous aurez compris que le soft joue clairement la carte de l'originalité et de la diversité. Mais OutRun Europa ne sera pas le seul à opter pour cette approche. Deux ans plus tard, OutRun 2019 vous placera dans le futur pour une expérience radicalement différente.

Malgré cela, le titre de Probe Entertainment a su garder certains traits aussi caractéristiques de la saga qu'importants pour l'immersion. Je pense notamment aux embranchements influant sur la difficulté des tracés, aux musiques entraînantes, et à la sensation de voyager étant ici poussée à son paroxysme. Original, Europa l'est assurément en se démarquant quelque peu de ses prédécesseurs. Mais il reste avant tout un OutRun, chose impossible à nier pour toute personne s'y étant essayée...

Conclusion

OutRun Europa est donc un bon, voire un très bon jeu, que tous les amateurs de la série se doivent d'essayer. S'il avait souffert de moins de problèmes en matière de gameplay, nul doute qu'il aurait pu être qualifié d'excellent. Un soft que l'on ne rangera pas bien longtemps dans un placard, animés par la volonté de s'amuser avec une petite partie de temps en temps...


Réalisation: 18/20 Malgré quelques erreurs, le jeu est magnifique. De beaux paysages fourmillant de vie, une excellente sensation de voyage : difficile de faire mieux sur Master System. Tout simplement impressionnant.

Gameplay: 12/20 Les bonus et les affrontements sont sympathiques, et rajoutent du tonus au gameplay même si le tout est mal maîtrisé par moments.. Mais les ralentissements dont souffre le jeu font baisser la note.

Bande-son : 15/20 Les musiques et bruitages sont sympathiques et retranscrivent bien l'action du jeu même si elles ne sont pas très longues et malheureusement pas mémorables.

Durée de vie : 15/20 Le jeu pourra vous garder accroché à votre pad pendant un bon petit bout de temps, en étant assez difficile à finir mais très plaisant à jouer.

Scénario : 14/20 Même si elle n'est pas exceptionnelle, cela reste plaisant d'avoir une intrigue suivie tout au long d'un jeu de course.


Note finale : 15/20


Article publié le 21/03/2014 Jeu testé par Katze