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Double Dragon

Section Test.


Double Dragon
01/10/1988
Edité par Sega
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Double Dragon
??/??/1988
Edité par Sega
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Double Dragon
??/??/1988
Edité par Sega
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Console: Sega Master System
Genre:Beat'em All
Développeur: Technos Japan
Joueurs: 1 à 2
Existe aussi sur: Amstrad CPC- Atari Lynx- Atari ST- Commodore 64- Commodore Amiga- Nintendo Game Boy- Nintendo Nes- PC- Sega Megadrive- Virtual Console WII- X-Box Live-

Photo de la boite de Double Dragon
Double Dragon, capture d'écran Double Dragon, capture d'écran Double Dragon, capture d'écran
Double Dragon, voilà un titre évocateur qui saura faire naitre diverses réactions chez de nombreux individus. Si certains se vomiront dans la bouche au simple souvenir du cultissime nanard cinématographique sorti en 1994, d’autres auront, au contraire, une larme sur le coin de l’œil en repensant au mythique jeu d’arcade sorti en 1987, source notoire d’un allègement conséquent des porte monnaie de nombre de gamers de l’époque. Jugé comme étant le digne successeur de Renegade sorti un an plus tôt, ce premier épisode est considéré comme ayant posé les bases du genre Beat’em All qui a ensuite sévi pendant près de dix avec des hits comme Final Fight ou la mythique série des Streets of Rage et qui nous revient aujourd’hui avec des titres téléchargeables comme l’excellentissime Scott Pilgrim versus the World. Double Dragon a connu de très nombreux portages sur quasiment tous les micros et consoles de l’époque dont un sur Master System. Petite anecdote sympathique avant de débuter ce test, sachez que Double Dragon, premier du nom, est sorti en France après Double Dragon II : The Revenge pour, entre autres, la version NES…

Alors, que donne cet opus 8-bits à la sauce Sega ? Véritable claque ou bien lamentable coup bas dans les parties ? Réponse après quelques coups de tatane bien placés.


Scénario 12/20

Un Beat’em All avec un scénario qui tient réellement debout et vous captive, c’est un peu comme un site de jeux vidéo qui ne parlerait pas de Game Boy, ça n’a pas à porter cette dénomination. L’action de Double Dragon, clé de voute du genre, se déroule dans une ville où règnent violence et chaos. Pourquoi? Eh bien parce que les rues, théâtres de nombreux affrontements, sont tenues par des hordes de gangs rivaux appliquant leur dogme par la terreur.

Petite devinette pour vous : Que peuvent bien avoir en commun Jimmy, Billy et Willy? L’extrême ressemblance de ces trois prénoms? Eh bien non, ils sont tout simplement les trois protagonistes de Double Dragon. Jimmy et Billy Lee (certains parents devraient être lapidés pour nommer leurs enfants de la sorte) sont deux frères experts dans la pratique des arts martiaux que sont le Kung Fu et le Kempo. Voilà la raison pour laquelle vous arrivez à survivre dans ces rues malfamées, distribuant paires de claques et coups de tatanes dans les roustons, à tel point que l’on vous connait maintenant sous les patronymes de « la Lance » et du « Marteau ». Malheureusement, votre attitude de gentils chroniques vous attire les foudres de Willy, le sanguinaire chef du plus dangereux des gangs : Les Guerriers Noirs. Ce dernier veut vous tendre un piège en vous entrainant dans son antre, et il va pour cela kidnapper la belle Mary Ann, fiancée de Billy de son état. Ce dernier tombe direct dans le panneau et décide de braver les dangers de cette ville (tout en pouvant être épaulé par Jimmy) afin de se jeter à pieds joints dans la gueule du loup et libérer sa bien aimée.

Avec un tel scénario, on n’est pas vraiment étonnés que le film qui s’en inspire n’ait été un nanard. Mais bon, le genre faisait ses premiers pas et on pourra pardonner ce manque de profondeur scénaristique à ce soft au vu des innovations qu’il aura apportées au monde vidéoludique.

Réalisation 12/20

En 1988, la Master System de Sega est encore une jeune fille (et accessoirement, votre rédacteur n’est pas encore né) mais compte déjà de nombreux titres lui ayant octroyé sa « patte » graphique, faite de couleurs vives et chatoyantes, qu’on lui connait aujourd’hui et qui aura su la faire se démarquer de sa concurrente de chez Nintendo (l’un des aspects qui fait qu’elle a su remporter mes faveurs). La console 8-bits de Sega faisait de bons et beaux jeux, aux graphismes détaillés et colorés.

Double Dragon ne déroge pas à cette règle et affiche des sprites bien plus détaillés que ceux de la version Nes. Les décors seront sympathiques à regarder, illustrant, au fil des niveaux, des bas fonds pleins de crasse où s’amoncellent poubelles, affiches publicitaires et barils. On traversera ensuite le quartier des usines aux teintes grisâtres et métalliques pour ensuite se diriger vers un jardin public laissant paraitre de nombreux arbres en toile de fond, traversé de cours d’eau et de pierres en tout genre. Votre aventure se terminera enfin dans le repère des Guerriers Noirs, blindé de pics, murs mobiles, et autres statues dorées. Si les décors sont agréables à l’œil et retranscrivent bien ceux de l’Arcade, il est réellement dommage que ceux-ci affichent moins de tableaux différents que la version originale.

Attardons maintenant nous sur ce que nous montre notre tube cathodique. Si l’action occupe environ 90% de l’écran, le reste, situé dans sa partie supérieure nous dévoile des informations fort utiles. On pourra alors y trouver le score de chaque personnage, leur barre de vie et le nombre de morts encore autorisées avant le prochain Continue. Au milieu de cette zone se dévoilera le High Score de la partie. On continue avec les personnages qui, s’ils sont réussis et détaillés, accusent tout de même quelques tares. Ainsi, on se lassera de toujours affronter les mêmes ennemis, leurs sprites étant au nombre de cinq pour l’intégralité du jeu (sans compter Willy). Le plus connus et le plus mémorable d’entre eux sera sans doute l’immonde Abobo, sorte de géant boursouflé à l’air vraiment agressif et qui restera dans les mémoires de tout gamer ayant posé ses mains potelées sur cette cartouche de jeu. Ensuite, même si le soft répond bien aux codes du genre en faisant changer ses sprites de couleur en fonction de leur force, il est indéniable que ces changements ne sont pas forcément du meilleur gout. On pourra ainsi affronter des méchants rouges, aux cheveux roses ou ayant la peau verte (on a d’ailleurs un affrontement contre les sosies de Blanka et de l’incroyable Hulk qui rend la scène vraiment épique).

En ce qui concerne l’animation pure, on a un scrolling horizontal tout ce qu’il y a de plus classique mais, comme stipulé plus haut, Double Dragon apporta son lot de révolutions comme le fait de pouvoir se déplacer sur la profondeur du plan en plus des classiques directions gauche et droite. Malheureusement, ce qui vient horriblement entacher ce portrait reste indubitablement la quasi omniprésence de clignotements à l’écran. En effet l’action devient complètement brouillon lorsque le nombre de sprites à l’écran passe la barre des trois. Vient alors un déluge de membres humains apparaissant et disparaissant, ce qui rend la scène bien moins lisible et amoindrit le plaisir de jeu, vraiment dommage…

En définitive, la réalisation est plutôt de bonne qualité même si les limitations techniques de la machine laissent apparaitre de nombreux clignotements à certains moments, ce qui diminue fortement la note méritée.

Gameplay 16/20

Si la réalisation ne nous offre rien de bien folichon, le Gameplay a été quant à lui très bien optimisé pour épouser au mieux les capacités de la manette deux boutons de la Master System et en devient même bluffant. Le bouton 1 vous servira à donner un coup de poing alors qu’un coup de savate sera lancé à l’aide du bouton 2 (c’est bien, y en a qui suivent). Si les commandes répondent merveilleusement bien, l’atout principal de cette jouabilité réside dans le fait que, alors que les autres soft du genre sur console n’offrent à l’époque que deux possibilités de frapper, on a ici droit à un panel de coup étoffé tirant partie de la manette noire. Ainsi vous pourrez sauter et donner un coup de pied en appuyant simultanément sur 1 et 2, donner un coup de pied rotatif en l’air, donner un coup de boule à l’ennemi en appuyant deux fois sur la croix directionnelle en allant vers l’avant. Vous pourrez aussi saisir votre adversaire, lui donner de méchants coups de genou dans le ventre puis le projeter deux mètres plus loin (si si j’ai mesuré), asséner des coups de coude dans le menton ou lui donner un uppercut. Ce ne sont pas moins de huit techniques différentes que l’on pourra actionner à l’aide de seulement deux boutons et une croix multidirectionnelle.

On trouvera aussi, au fil des niveaux, de nombreuses atouts offensifs nous servant à cogner encore plus fort sur nos assaillants parmi lesquels des armes de jet comme le baril, le rocher, le bâton de dynamite, le couteau de lancer ou encore le carton estampillé SEGA (Mégalomanie quand tu nous tiens…). On pourra aussi bien manipuler des armes de contact comme une batte de baseball ou un fouet, décuplant fortement notre puissance de frappe. On ramasse avec le bouton 2, on lance et tire avec le même. Faites tout de même attention, car vous ne serez pas le seul à avoir les faveurs de ces items, vos adversaires aussi pourront s’en servir contre vous, ce qui fera descendre encore plus rapidement votre barre de vie. Les ennemis sont quant à eux de plus en plus puissants à mesure que l’on progresse dans le jeu, ce changement étant symbolisé par, comme précédemment évoqué, un changement de couleur. Le level design est aussi bourré de pièges. Ainsi, vous devrez prendre garde à ne pas tomber dans un trou, une rivière ou une fosse pleine de pics. Attention également au dernier niveau où des statues de taureaux vous attendront, prêtes à vous transpercer avec leur lance ou bien des morceaux de mur pouvant vous faire choir.

Comme pour les graphismes, un petit bémol est à déplorer. Il réside dans une gestion des collisions un peu hasardeuse, il ne sera donc pas rare de voir le héros passer à travers ses ennemis au cours d’un combat, ce qui vous fera lui donner des coups hors de sa hitbox. Pour ceux qui s’adonneront aux joies de Double Dragon en coopération, sachez que le friendly fire est de mise, vous pourrez donc faire perdre des points de vie à votre camarade.

Bande Son 14/20

Les compositions musicales sont de bonne facture malgré le chipset limité de la console 8-bits de Sega, elles sont toutes reprises de la version originale sortie sur Arcade et ont un charme indéniable. Ainsi, l’écran titre reprend avec brio le mythique thème de Double Dragon, celui que tout gamer devrait connaitre comme un incontournable de l’histoire du jeu vidéo. Chaque niveau a sa propre musique, ce qui reste appréciable et apporte un peu de diversité, rendant leur traversée bien plus plaisante et moins fastidieuse. La musique du premier stage est vraiment excellente, très entrainante et nerveuse, de même que celle du dernier qui convient excellemment avec l’affrontement final. Les thèmes des deux autres niveaux, sans être à mettre de côté, resteront moins mémorables, dommage…

Les bruitages sont quant à eux de bonne qualité sans être réellement remarquables, sonorités 8-bits obligent.

Durée de vie 10/20

C’est là la grosse tare du jeu. En effet, composé de seulement quatre niveaux, ce Beat’em All se paie en plus le luxe d’offrir des Continues illimités sur les trois premiers levels qui se boucleront donc d’une seule traite en moins de vingt minutes. D’ailleurs, lorsque l’on use toutes ses vies et que l’on retente sa chance, on reprend là où l’on est mort, en appuyant sur Start, sans recommencer le niveau. Le dernier Round ne vous laisse qu’avec vos deux vies face à Willy, ce qui corsera tout de même grandement l’affaire mais qui ne posera que peu de problèmes aux experts de la savate urbaine. Il est aussi bon de noter qu’il n’y a pas de menu Options où l’on pourrait changer le niveau de difficulté de l’aventure.

Par contre, si vous avez un ami prêt à incarner Jimmy et une seconde manette, le jeu prendra toute sa saveur en mode coop qui, malheureusement pour le défi et heureusement pour les clignotements, ne génère pas plus d’ennemis. Mais bon, l’aventure à deux se révèlera toujours plus fun et on y reviendra avec plaisir, d’autant plus que celle-ci offre une fin alternative à ceux qui vaincront Willy.

Reste l’aspect Scoring qui motivera certains à renfiler la cartouche dans la console, encore plus à deux.


Bonus anecdotique : la jaquette : 15/20

Cette jaquette est vraiment très réussie, d’autant plus qu’elle date des débuts de la console. On y voit, dans la partie supérieure, un énorme logo Double Dragon orné d’un… dragon, bah oui. Avec les silhouettes d’une ville pour trame de fond, on voit alors Billy tout de rouge vêtu avec son tatouage de lance sur l’épaule, et son frère Jimmy arborant un tatouage de marteau sur l’épaule gauche et une combinaison bleue. Les deux frères distribuent d’ailleurs coups de poing et de tatanes à trois assaillants qui n’ont pas l’air d’en réchapper.

Si la couverture est de bonne qualité, elle a d’ailleurs le mérite d’être la seule à arborer ce design, les autres versions étant toutes identiques. Il n’en est pas de même pour le résumé situé à l’arrière de la jaquette qui est une véritable catastrophe, bourré de fautes de frappe, on peut y lire des inepties comme « un ganga de malfaiteurs », « Soyez toujours aur vos gardes » et le magnifique « battez-vous jusqy’au bout ». Un véritable désastre que cette traduction, certains autres exemples se retrouvant aussi dans la notice.

Conclusion 13/20

Offrant un Gameplay tirant habilement parti de la petite manette noire et une réalisation soignée, fidèle à la version Arcade mais souffrant de clignotements incessants et d’une faible durée de vie, Double Dragon reste néanmoins un très bon jeu sur Master System qui a le mérite d’être un des rares représentants du genre sur cette machine et qui aura su apporter de nombreuses nouveautés et instaurer de nouveaux codes dans le monde du Beat’em All même s’il est indéniable qu’il a aujourd’hui bien mal vieilli comparé à des Streets of Rage et autres Fatal Fury. Un soft qui tire tout de même très bien parti de la fraternité entre Jimmy et Billy pour son mode deux joueurs, atout indéniable.


Article publié le 07/02/2012 Jeu testé par Icarus