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Deep Duck Trouble

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Sortie US non communiquée
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Deep Duck Trouble Starring Donald Duck
??/??/1993
Edité par Sega
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Console: Sega Master System
Genre:Plates-Formes
Développeur: Sega
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Sega Game Gear-

Photo de la boite de Deep Duck Trouble
Deep Duck Trouble, capture d'écran Deep Duck Trouble, capture d'écran Deep Duck Trouble, capture d'écran
Aujourd’hui, vous en saurez plus sur Icarus, vous en rêviez ? Non ? Tant pis.
Voilà maintenant que je fête mes trois ans en tant que rédacteur au sein de l’équipe oldiesrising.com. Lorsque je me tourne vers le passé, je me rends compte qu’il y a trois ans, je rédigeais le test de The Lucky Dime Caper, premier jeu Master System mettant en scène le canard de Disney. Je me rends aussi compte que j’ai laissé en suspens le test de sa suite pendant trois longues années, faute que je compte bien réparer aujourd’hui. Voilà, vous n’en saurez pas plus sur Icarus.

Rappelez vous, en 1991 voyait le jour un jeu de plates-formes, prenant pour héros le canard hystérique de chez Disney, et capable de rivaliser avec les grands du genre sur cette console que furent Castle of Illusion ou encore Astérix. En 1993, la qualité des softs naissant de la collaboration entre Sega et Disney n’était plus à prouver, la Megadrive ayant enfoncé le clou. Pourtant, la 8 bits de Sega n’était pas encore morte, certes elle arrivait à la fin de ses quatre années de cohabitation avec sa petite sœur, mais elle en avait encore à offrir aux joueurs. C’est dans ce contexte de dernière année de vie de la Master System qu’apparut la suite de The Lucky Dime Caper portant le nom de Deep Duck Trouble.

Alors ce jeu de fin de vie, que donne-t-il ? Véritable chant du cygne pour la console ou simple cri de canard étranglé ? La réponse après le déchiffrage de la carte au trésor.


Scénario 13/20

Alors que Donald revenait d’une de ses quêtes en haute mer, il se rendit compte que la belle Daisy Duck manquait à l’appel. Un mot sur la table lui apprit que c’était le méchant Pat Hibulaire qui l’avait kidnappée et la retenait prisonnière dans son château hanté. Il vous incombe alors d’incarner le canard marin pour sauver la belle des griffes du maléfique chien…

Ah bah non en fait, ce n’est pas ça du tout. Si, au vu des jeux de plates-formes de l’époque et de leurs scénarios quasiment tous similaires à base de princesse enlevée, on aurait pu s’attendre à ce que le soft de Sega en repompe le concept, il n’en est rien. Non, tout commence, comme dans l’épisode précédent, par une belle introduction en images animées. Si dans la précédente aventure, la maléfique sorcière Miss Tick kidnappait Riri, Fifi et Loulou, ici Donald se doit de venir en aide à son oncle Picsou. Ce vieux radin de canard a encore fait des siennes et est parti à l’aventure, à la recherche de nouveaux trésors pour devenir encore plus riche malgré les contre-indications de son chirurgien suite à la pose récente d’une prothèse de hanche… Au cours de ses pérégrinations, il échoua sur une île mystérieuse où il trouva, au cou d’une statue, un magnifique collier d’or orné d’une pierre rouge flamboyante. Le vieux volatile ne put alors s’empêcher de s’en emparer et de la porter. De retour dans son manoir, il se rendit compte que son crâne touchait le plafond : le pendentif lui avait jeté un sort, il s’était mis à gonfler, gonfler et encore gonfler et était condamné à flotter dans les airs pour l’éternité. Donald passant par là par hasard, son oncle lui expliqua sa malheureuse histoire et lui demanda de ramener le collier d’où il venait pour rompre le sort qui l’affectait. N’écoutant que son courage, le canard peureux se lança à l’aventure, sur cette île aux nombreux dangers.

Un scénario qui, s’il ne casse pas trois pattes à un canard (aujourd’hui vous apprenez que j’ai aussi de l’humour, parfois…), a le mérite d’être plus original que la myriade de jeux du genre de l’époque et est totalement raccord avec l’œuvre d’origine. Une histoire absurde comme auraient pu en vivre nos amis dans la bande dessinée ou dans la série animée de notre enfance.

Réalisation 18/20

J’en parlais dans le précédent paragraphe : les cinématiques d’intro et de fin son vraiment des plus réussies, on y retrouve nos cinq canards dans des situations à l’humour prononcé. Passé l’excellent écran titre, on se retrouve sur une carte modélisant l’île mystérieuse où l’on aura la possibilité de choisir quelle partie on décide de visiter en premier. Alors je ne sais pas si c’est une histoire de microclimat ou de triangle des Bermudes mais force est de constater que cette petite île jouit d’une diversité environnementale assez impressionnante. Allant du volcan à la caverne de glace, la faune et la flore se voient être des plus hétéroclites. Au nombre de quatre au début de l’aventure, vous pourrez donc choisir de commencer par le niveau de la jungle dans lequel vous traverserez une savane au sable fin, pour ensuite vous enfoncer au plus profond de la forêt tropicale où vous croiserez des serpents, des escargots… Ou alors préférerez-vous la vallée et son level montagnard suivi de sa caverne de glace ? Le stage volcanique et ses tons rougeoyants vous feront traverser les entrailles de la montagne de feu et en dévaler les flancs. Que serait un jeu de plates-formes sans son monde sous-marin me direz vous ? Rien en effet. Et Deep Duck Trouble vous en offre un des plus soignés avec une nage au plus profond des abysses et l’exploration d’une carcasse de galion coulé. Le dernier environnement vous emmènera dans le fameux château où l’oncle Picsou a dérobé son précieux pendentif à la statue gardienne. A chaque environnement, on reste ébahi devant les couleurs et le nombre de détails qu’est capable d’afficher la Master System, même en fin de vie. Si The Lucky Dime Caper était déjà beau en 1991, en 1993, Deep Duck Trouble est juste époustouflant. Que ce soit au premier ou au second plan, chaque environnement montre la supériorité de la palette graphique de la console de Sega. Vous ne me croyez pas ? Jetez donc un œil aux screenshots et osez me dire que vous restez de marbre devant les nuages de la montagne, les pierres du château ou encore devant les fonds marins, une catégorie d’environnements pourtant vue et revue.

En ce qui concerne les personnages, le jeu n’a rien non plus à envier aux hits du genre et chaque environnement a droit à son bestiaire propre. Les mérous et espadons vous attaqueront dans l’eau, alors que les taupes et chauves souris s’en prendront à vos plumes dans le volcan et que les yétis vous chargeront dans le niveau glacial. Une cohérence encore plus mise en avant par la qualité de leurs animations. Des animations qui seront d’autant plus impressionnantes en ce qui concerne les Boss que sont le faucon, le gorille et le requin qui semblent tout droit sortis de dessins animés de la firme du vieux Walt. Mais celui qui a subi le meilleur traitement c’est bien entendu Donald avec ses nombreuses phases d’animation qui le rendent encore plus attachant et vivant qu’il ne l’est déjà. Le canard aux mille mimiques tapera du pied lorsque vous lâcherez la manette un peu trop longtemps, grelottera dans la caverne de glace, suffoquera dans le volcan, ressortira dans un glaçon lorsqu’il tombera dans l’eau gelée, se retournera pour regarder derrière lui lorsqu’il sera poursuivi… Du grand art.

Sans aucun doute le point le plus fort de cet épisode, ne présentant par ailleurs aucun clignotement, la réalisation vous ravira à chaque seconde de jeu et fera entrer Deep Duck Trouble dans le top des plus beaux titres de la machine et de l’ère 8 bits sur console de salon (oui monsieur).

Gameplay 14/20

Pas de prise de tête au niveau de la configuration de la manette : un bouton nous sert à sauter, l’autre à frapper des blocs de pierre. Car oui, exit le marteau du premier opus qui servait à écraser les ennemis. Ici, vous aurez deux façons de les annihiler. La première consiste à frapper dans un bloc de pierre pour que celui-ci touche votre adversaire, la seconde, comme le faisait si bien Mickey dans Castle of Illusion, vous permet de l’écraser avec votre arrière train en lui sautant dessus. C’est un peu dommage d’ailleurs, un peu de changement est souvent bienvenu mais, d’une part, on se retrouve avec une copie de la souris de Disney et, d’autre part, avec des tirs un peu aléatoires vu que l’on n’a aucune incidence sur la trajectoire du projectile, la machine la calculant d’elle-même et faisant quasiment tout le temps mouche. En ce qui concerne le level design, quelques niveaux feront preuve d’originalité avec de petites énigmes pour trouver le bon passage vers la sortie et des phases de plates-formes parfois assez corsées, le tout sans prendre trop de dégâts. Car oui, votre singe n’aura que trois points de vie au-delà desquels il faudra recommencer le niveau en cours. Mais pas de panique, vous pourrez les régénérer en ouvrant des coffres parsemés par ci par là à grand renfort de coups de pied. Vous y trouverez des cornets de glace qui vous redonneront un PV ou encore un poulet qui vous en rendra deux. D’où ma question : un canard qui mange du poulet, n’est ce pas là une forme de cannibalisme ? Dans ces boites se trouveront aussi, par moments, des vies supplémentaires ou des piments (qu’est ce qu’il bouffe ce canard…) qui, une fois avalés, auront le même effet qu’une certaine étoile sur Mario. Vous verrez alors Donald foncer tête baissée, éclatant tout sur son chemin, et ce durant quelques secondes.

Mais là où Deep Duck Trouble fait moins bien que son aîné, c’est bien au niveau du maniement du canard râleur, celui-ci paraissant lourd et lent dans ses mouvements, surtout comparé aux références du genre en 1993 qui imposaient un gameplay de plus en plus rapide et nerveux. D’où ma seconde question : qu’est-ce qui est le plus lourd ? Un kilo de plumes ou un kilo de plomb ? Parce que je ne sais pas de quoi est fait Donald mais ça me semble plus être du plomb pour le coup. Ne vous ai-je pas dit que chaque partie de l’île était couronnée par un affrontement contre un Boss ? Vous vous attendez donc à devoir apprendre un pattern par cœur pour sauter au bon moment sur le nez de votre adversaire ? A part pour le Boss final, somme toute très classique, vous avez tout faux. Les quatre premiers patrons vous poursuivront à travers leur niveau, Donald courra (ou nagera) alors comme un forcené, tentant d’éviter les obstacles. La séquence se terminera souvent par une défaite rigolote de votre prédateur.

Comme pour son prédécesseur, le gameplay se prend rapidement en main et fait même preuve de quelques originalités (notamment dans les affrontements contre les Boss). Le seul réel souci réside dans la relative lourdeur -et donc lenteur- de notre volatile, pas non plus au point de vous dégoûter du jeu mais qui se ressent quand même.

Bande son 16/20

La cartouche se dévoilant sur une séquence animée accompagnée d’une musique tout à fait dans le ton des aventures de Picsou et Donald, cela ne pouvait annoncer qu’une bonne réalisation sonore. Et on ne nous a pas menti, en nous offrant une composition différente par niveau traversé (oui oui, ça fait dix en tout). Toutes d’une très bonne qualité, elles restent en tête après une partie et ont le mérite d’être raccord avec le thème du niveau visité (forcément, la musique que vous entendrez dans les abysses sera plus étouffée que celle de la montagne). Je comparais tout à l’heure le piment de Donald à l’étoile de Mario et je le refais dans ce paragraphe, votre toute puissance éphémère s’accompagnant d’un jingle pêchu.

Durée de vie 13/20

Le soft compte dix niveaux répartis sur cinq zones de la map ce qui parait un peu léger compte tenu de la relative facilité de l’ensemble. Il est impossible de choisir le niveau de difficulté et vous commencez l’aventure avec trois vies qu’il ne faudra pas épuiser sous peine de tout devoir recommencer. N’ayez crainte, de nombreuses vies supplémentaires pourront être trouvées dans des coffres, de même que les items vous rendant de l’énergie, ce qui facilitera d’autant plus votre progression. Les ennemis ne sont pas bien dangereux à part peut être sur la fin (comme les fantômes) et seules certaines énigmes vous feront tomber dans des pièges mortels. Je vous expliquais plus tôt l’originalité des combats contre les Boss, cette originalité les rend encore plus faciles avec un potentiel d’échec amoindri.

A coup sûr, vous mettrez peu de temps à voir le bout de l’aventure et les échecs seront rares mais le tout est tellement plaisant à parcourir que l’on y reviendra sans doute rien que pour le plaisir des yeux.


Bonus anecdotique : la jaquette : 18/20

Du grand art, cette jaquette respecte à merveille l’œuvre de Disney (sans doute la société a-t-elle eu un droit de regard là-dessus, son image étant en jeu, gageons que ce soit là la raison pour laquelle nous n’avons pas eu droit à une énième horreur picturale sur Master System). Sans doute une illustration officielle des studios Disney, on y voit Donald, courant à vive allure à travers la jungle, le fameux pendentif au cou, essayant de s’y retrouver dans le journal de bord de son oncle, le fameux gorille de fin de niveau tentant de l’attraper. En arrière plan, on aperçoit le volcan de l’île mystérieuse et Picsou, gonflé, dans les airs, qui regarde la scène.

Le petit détail qui fera plaisir aux collectionneurs réside dans le fait que cette illustration se retrouve miniaturisée sur la tranche, de même que la typographie du titre, ce qui permet de mieux repérer le jeu au milieu d’une foultitude de boites blanches à carreaux arborant une police d’écriture Times New Roman.

Conclusion 16/20

Sans doute sorti bien trop tard, Deep Duck Trouble n’aura malheureusement pas laissé le souvenir qu’il méritait dans le cœur des joueurs. Offrant pourtant l’une des plus belles réalisations de la console, le soft déçoit par son gameplay qui, s’il n’est pas foncièrement mauvais, l’aurait sublimé si seulement il avait été plus recherché.

Quackshot étant sorti deux ans plus tôt sur Megadrive et World of Illusion débarquant la même année que l’opus ici testé, il ne fait nul doute que les apparitions du volatile capricieux sur consoles Sega étaient vectrices de qualité au début des années 90.

A posséder sans hésitation.


Article publié le 17/02/2014 Jeu testé par Icarus