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Battle Outrun

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Sortie US non communiquée
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Battle OutRun
??/??/1989
Edité par Sega
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Console: Sega Master System
Genre:Course
Développeur: Sega-AM2
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Sega Master System

Photo de la boite de Battle Outrun
Battle Outrun, capture d'écran Battle Outrun, capture d'écran Battle Outrun, capture d'écran
Cela ne vous aura pas échappé à la lecture des informations ci-dessus, Battle Outrun est une exclusivité Master System, chose rare pour la saga. S'agit-il là d'une bénédiction pour la 8 bits de Sega, ou les défauts de cet épisode l'emportent-ils sur ses qualités ? Réponse à suivre...

Scénario

Loin d'incarner un simple fou du volant, il vous est proposé dans Battle Outrun de pourchasser à travers tous les États-Unis et de capturer huit barons de la drogue, tout en ramassant des sous au passage. Bien entendu, la capture des malfrats passera par la destruction de leurs véhicules respectifs... Une trame scénaristique exposée au dos de la boite qui, si elle ne va pas chercher bien loin, aura au moins le mérite d'offrir un prétexte à l'action...

Réalisation

Le jeu s'ouvre sur une petite séquence introductive mettant en scène une belle Ferrari rouge dérapant sous le titre « Battle Outrun » affiché en toutes lettres. Si l'entrée en matière est plutôt plaisante, ce qui suit s'avère hélas un peu décevant. Explications...

Une fois la carte des États-Unis – faisant donc office de sélection du niveau- passée et le choix de la musique effectué, un fond blanc arrive sur vous et vous vous retrouvez aux commandes de votre bolide. L'une des grandes forces du premier volet de la série était de nous faire voyager à travers le monde, alternant de splendides paysages, tantôt neigeux, tantôt arides, tantôt mettant en scène un magnifique soleil couchant. Ce principe de base fut par la suite repris dans la majeure partie des jeux de la saga. Une « majeure partie » qui n'inclut hélas pas Battle Outrun, le soft offrant des décors d'une variété toute relative avec en prime une désagréable sensation de vide. Ainsi parcourrez-vous des routes désespérément entourées de sable, les seules fioritures consistant en quelques panneaux placés çà et là pour venir rompre la monotonie ambiante. Cette sensation de dépaysement si chère à la saga a donc par conséquent disparu, et les seules variations auxquelles vous aurez droit seront des bâtiments en fond d'écran, et le ciel alternant entre le jour et la nuit. Difficile de ressentir le plaisir du voyage dans ces conditions. Oubliez également les changements d'environnement au fil de la course, les circuits se déroulant toujours dans le même décor. Ce sera le camion d'améliorations, sur lequel nous aurons l'occasion de revenir plus loin dans ce test, qui fera office de checkpoint vous ajoutant du temps même si vous vous contentez de le dépasser sans avoir recours à ses services.

Fort heureusement, le titre de Sega n'en est pas moins doté de quelques atouts sur le plan technique, à commencer par une excellente sensation de vitesse. On a réellement l'impression de piloter une Ferrari roulant à plus de deux-cents kilomètres à l'heure, pour le plus grand plaisir des pilotes en herbe ! Dommage que votre bolide ne soit plus décapotable, et fourni sans votre copine blonde... Les boss possèdent tous leur propre véhicule, par conséquent bien plus variés que ceux des civils tous dotés de DS (celle de Citroën, pas de Nintendo) ou de Coccinelles estampillées Volkswagen.

Bref, une réalisation technique propre mais pâtissant d'un flagrant manque en termes de richesse et de variété.

Gameplay

Le plus gros point négatif du soft ne se situe cependant pas dans ses graphismes, mais bel et bien dans son gameplay. Disons le tout de suite, le jeu est très difficilement jouable, la faute à une voiture aux déplacements très lourds influençant négativement l'expérience de jeu. Pour ne rien arranger, cette lourdeur s'accompagnera de civils extrêmement gênants qui, au bout de quelques niveaux, se feront un malin plaisir de zigzaguer afin de vous faire perdre un temps considérable. Ces véhicules roulant à une vitesse très légèrement inférieure à la votre, éviter leurs charges n'en sera que plus difficile. D'autres se contenteront de rouler bien sagement en ligne droite, mais la combinaisons de ces derniers avec les fous du volant susmentionnés rendra le slalom plus ardu encore, vous obligeant presque à accepter la collision ou à faire du hors piste, avec pour conséquence une perte de temps considérable. Pourquoi considérable ? La réponse est simple : les voitures civiles pourraient être assimilées à des chars d'assaut, dotés d'une vitesse comparable à celle de Sonic. Comprenez par là qu'un impact ne les fera pas ciller, qu'elles seront insensibles à tous les obstacles disséminés au gré des circuits et, cerise sur le gâteau, s'avéreront dotées d'une adhérence à toute épreuve. Ce trait de gameplay deviendra d'autant plus rédhibitoire au cours des affrontements contre les boss, ces véhicules parasites ne disparaissant aucunement et vous faisant souvent louper la destruction de la voiture ennemie à quelques secondes près. Frustrant...

Comme mentionné plus haut, les pistes comporteront des bonus et malus vous faisant respectivement gagner ou perdre du temps. Ainsi, les tremplins vous feront sauter au dessus des redoutables Coccinelles et DS. Hélas, les malus s'avéreront être bien plus nombreux, allant des barrières de travaux vous ralentissant, aux flaques d'huile vous faisant tourbillonner et donc perdre de la vitesse et du temps.

Je mentionnais plus haut la présence d'un camion d'améliorations, apparaissant à chaque début de niveau avec une accueillante pancarte « come-in ». Celui-ci, avec l'argent récolté à la fin de chaque course en fonction de votre score, vous permettra d'acheter des bonus pour votre bolide. Une bonne idée, qui aura en outre le mérite d'octroyer une réelle utilité au score, là où la plupart des jeux le cantonnent à des seules fins de scoring. Ainsi pourrez-vous booster votre bolide, en lui offrant un turbo, une meilleure carrosserie, un châssis plus costaud, ou des pneus améliorant l'adhérence de manière tangible. Mieux vaudra commencer la customisation par le châssis et la carrosserie, afin d'amoindrir les défauts de gameplay mentionnés plus haut. Vous aurez ensuite tout le loisir de booster les performances de votre chère Ferrari en termes de vitesse. Notons que le camion en question vous offrira également quelques secondes de répit puisque sa présence occasionnera la disparition de tous les véhicules civils présents à l'écran. Ouf...

Terminons ce paragraphe traitant du gameplay, avec un rapide point sur la carte de sélection du niveau. A l'instar d'un Mega-Man, vous pouvez commencer votre partie par n'importe quel circuit, choix à renouveler à la fin de chaque course. Aucune contrainte ne vous est ainsi imposée dans votre progression, vous laissant libre d'aborder le jeu comme bon vous semble. Ceci est rendu possible par la disparition des croisements à la fin de chaque stage, caractéristiques de la saga. Faut-il regretter ce parti-pris des développeurs ? Finalement, nous gagnons en liberté ce que nous perdons en immersion...

Bande-son

A ce stade du test, le bilan est clairement négatif. Il était temps d'aborder un point réellement positif, chose désormais faite avec la bande son. La saga Outrun nous avait habitués à l'excellence, et ce n'est pas cet épisode 8 bits qui va remettre cela en cause ! En plus d'être très plaisantes, les musiques ont l'avantage d'être au nombre de quatre, chose assez rare dans les premiers volets de la série. Comme d'habitude, elles restent énergiques et contribuent ainsi grandement au plaisir de jeu, et ce même dans le mode cinquante hertz des consoles européennes. Bien que ne disposant pas de titres précis, elles gagnent clairement à être connues. Alors certes, on pourra leur reprocher une certaine répétitivité, chacune d'entre elles ne durant qu'une cinquantaine de secondes. Mais le simple fait de pouvoir sélectionner le thème de son choix à chaque début de course, allié au changement de sonorités lors des combats contre les boss rattrape aisément ce petit bémol.

Les bruitages jouissent quant à eux du même niveau de qualité, les développeurs ayant même prévu une variation des bruit des moteurs en fonction de la proximité des véhicules. On pourra tout juste reprocher la similarité entre le turbo et les dérapages sur le plan sonore. Cela pourra être d'autant plus déroutant du fait que, la nitro s'activant via la touche haut, il ne sera pas rare de la déclencher par inadvertance. Attention donc à ne pas vous penser en plein dérapage alors que vous avez simplement mis un coup de turbo...

Durée de vie

Terminons ce test par un point sur la durée de vie. Malgré la suppression des croisements, cet aspect du jeu n'en est pas moins un excellent atout et il y a fort à parier que le bébé de Sega vous gardera longtemps pad en main, avec ses huit niveaux et ses musiques réjouissantes qui ne manqueront pas de vous pousser à y revenir, si tant est que vous parveniez à faire abstraction des imprécisions de son gameplay et du manque de variété de sa réalisation technique. Le jeu est en outre plutôt difficile, chose d'autant plus frustrante du fait de la récompense offerte au terme de l'aventure se contentant d'afficher les crédits...

Conclusion

Qu'on se le dire, Battle Outrun n'est pas à proprement parler un mauvais jeu. Il est cependant indéniable que son gameplay difficile à appréhender ne manquera pas d'exercer une certaine répulsion sur le joueur. Se distinguant du reste de la saga sous bien des aspects, il mérite cependant d'être essayé. Mérite-t-il que l'on prolonge l'expérience ? Vous seuls possédez la réponse à cette question, amis gamers.

Réalisation : 13/20 Le jeu est moins varié que les précédents opus, ce qui est dommage. Il n'en est pas pour autant laid, et bénéficie d'une admirable retranscription de l'impression de vitesse.

Gameplay : 9/20  Suppression des embranchements, terrains plats, conduite lourde rendue insupportable par les civils hantant les routes : le bilan est loin d'être positif mais se trouve sauvé du désastre par les améliorations et la possibilité de jouer les niveaux dans l'ordre de son choix.

Bande-son : 18/20 Les musiques sont belles, énergiques et au nombre de quatre sans compter les variantes lors des combats de boss. S'y ajoutent des bruitages globalement bien réalisés malgré la confusion entre le dérapage et la nitro. C'est donc un quasi sans faute de ce côté.

Durée de vie : 14/20 Il y a de quoi faire, sachant que le jeu se révèle être très difficile dans sa seconde partie. Mais la durée de vie est directement tributaire de la volonté du joueur de poursuivre l'aventure.


VERDICT : 13/20


Article publié le 14/01/2014 Jeu testé par Katze